J’étais conscient depuis le début de notre relation à Lissandra et moi qu’il ne serait pas possible de se voir constamment, et j’avais décidé de l’accepter et de faire avec. Cependant, je me rendais compte que sans elle, le temps était terriblement long, et elle me manquait énormément. Non pas au point d’en devenir fou, mais assez pour qu’au moment où je me retrouvais avec quelques jours de congé d’affilée, je ne trouvai rien d’autre à faire que de songer à aller la voir. Pendant un moment, j’avais tenté de rejeter l’idée en me disant que je ne pouvais pas faire cela, mais finalement, j’avais craqué. Ma décision étant prise, j’avais pris un billet d’avion en direction de Boston, la grande ville plus proche de Salem, là où son tournage avait lieu. Le matin du départ venu, j’avais pris mon sac que j’avais préparé la veille, puis je m’étais rendu à l’aéroport pour attraper ce vol. Celui-ci, heureusement, ne dura pas bien longtemps, faisant en sorte que j’arrivai à Boston peu de temps après. Je sautai dans un taxi, puis je me rendis sur le lieu de tournage, espérant simplement qu’on me donnerait l’accès, parce que je me doutais bien que ce genre d’endroit était sécurité et que je prenais un risque en pensant que je pourrais rentrer. Heureusement, l’agent de ma douce amie m’avait reconnu, me laissant alors entrer puis me dirigeant vers la loge de ma bien-aimée, puisque je lui avais dit que je voulais lui faire une surprise et que du coup, je ne voulais pas qu’il lui dise que j’étais là. Lorsque nous arrivâmes à la loge, j’y entrai, puis je pris soin de fermer la porte, exactement comme elle l’était à mon arrivée. Je pris place sur une chaise, attendant alors le retour de ma petite-amie en espérant que celle-ci serait heureuse de me voir ici.

Sachant qu’à un moment où un autre, Lissandra viendrait à passer à sa loge et que je savais que j’allais donc la voir sous peu, je sus quand même me montrer patient quand il fut question de l’attendre. Je n’allais pas cacher que certaines fois, j’eus envie de sortir pour aller voir ce qui en était, si elle avait bientôt terminé, mais je risquais tellement de gâcher ma surprise que je me ravisais chaque fois. Au final, ma patience paya ; la porte s’ouvrit, laissant entrer une jolie blonde qui faisait battre mon cœur à la chamade qui était visiblement surprise de me voir. À sa réaction, j’eus un large sourire qui voulait tout dire. De toute façon, je n’aurais pas eu le temps de dire quoi que ce soit puisque sitôt, Lissandra se précipita dans mes bras. Avec bonheur, je la serrai contre moi, me ravissant de son contact, me délectant du parfum de ses cheveux, de sa chaleur, réalisant à quel point elle m’avait manqué, encore plus que je ne l’aurais cru. Si je le pouvais, je la tiendrais ainsi, contre moi, pendant longtemps, toute la soirée, l’éternité. Visiblement, cela ne semblait pas la gêner, puisque jamais elle ne rompit le contact. Nous nous décalâmes quelque peu, évidemment, mais après, elle vint aussitôt s’installer sur mes genoux, me laissant alors l’occasion de passer mes bras autour de sa taille, la gardant ainsi sur moi sans que cela me gêne, bien au contraire. Toujours avec cet air qui me faisait ressembler à un grand gamin, je l’écoutai me dire qu’elle était contente de me voir, confirmant que ma surprise était plus que réussie. Maintenant, je savais que jamais je ne pourrais regretter d’avoir pris l’avion pour venir jusqu’ici, vu comment cela lui faisait plaisir, et que moi cela me faisait plaisir de la voir, comme je lui dis en affirmant : « Je suis content de te voir aussi… » Sur ces mots, je cédai à la tentation que j’avais de l’embrasser, alors je déposai mes lèvres sur les siennes pour échanger un doux baiser avant de finalement ajouter : « Tu me manquais terriblement, donc j’ai décidé d’utiliser mes jours de congé à bon escient et venir te voir… » Mon sourire se fit alors doux, puis je passai une main tendrement sur sa joue avant d’affirmer dans un souffle : « Tu es si belle… » en adoptant un air qui n’aurait pas pu être plus sincère.

Lissandra m’avait déjà dit maintes fois que son travail était exigeant, mais je ne pus quand même pas m’empêcher d’avoir un pincement au cœur quand elle vint à me le rappeler en m’expliquant qu’elle travaillait plus quand elle n’était pas en congé, comme si le réalisateur se vengeait et voulait compenser. Cependant, puisque je me refusais d’avoir une quelconque réaction excessive, je me contentai de simplement lui sourire d’un air un peu triste, mais quand même heureux, parce que oui, j’étais quand même content de la voir, et j’espérais sincèrement pouvoir la rendre un peu plus heureuse pendant les quelques jours où je serais là. Qui sait, peut-être que je pourrais convaincre le capitaine de la caserne de me laisser encore quelques jours de plus de congé pour rester jusqu’à ce que Lissandra ait droit à des vacances ? Je n’en étais pas encore là, alors je n’y pensai pas trop longtemps, préférant me concentrer sur ma belle qui avait déjà commencé à se démaquiller. En silence, je la considérai jusqu’à ce qu’elle m’explique qu’elle était pressée de partir pour rentrer à l’appartement. Considérant que mon but était de lui apporter un peu de réconfort, et lui montrer qu’elle m’avait manquée et non pas de bouleverser ses plans et l’épuiser encore plus, je ne trouvai aucune raison de m’y opposer. Je me levai donc, histoire de lui laisser la place devant le miroir pour qu’elle puisse terminer, et je dis :  « D’accord, je vais t’attendre à l’extérieur. », histoire de lui laisser un peu d’intimité si elle voulait se changer, ou quelque chose comme cela. Avant toutefois de sortir, je pris un bref instant pour poser mes mains sur ses hanches, le temps de lui donner un baiser sur sa joue pour la considérer une dernière fois à travers le miroir. Pour tout dire, l’envie me prit pendant un instant de garder cette position un bref moment, mais puisque je savais qu’elle voulait partir et que je l’aurais entièrement pour moi dans les prochaines minutes, dès que nous serions à son appartement, je réussis à me convaincre de la laisser tranquille, et je dis :  « Allez, je te laisse faire ce que tu as à faire. » avant de finalement sortir de la loge, attendant patiemment non loin de celle-ci qu’elle soit prête à quitter.

Il ne fallut que quelques minutes pour que la porte de la loge s’ouvre de nouveau, cette fois-ci sur une Lissandra avec une tenue un peu plus décontractée, un maquillage un peu plus naturel, et surtout une Lissandra prête à rentrer à son appartement, histoire que nous puissions passer du temps ensemble. À la vue de ce spectacle, je ne pus m’empêcher de lui sourire doucement, m’en tenant à cela en guise de répondre avant de lui prendre la main, la laissant donc me guider jusqu’à son fameux logement. Enfin, je marchais au même rythme qu’elle, mais je la laissais prendre les virages et autres, considérant que c’était la première fois que je venais en ces lieux. J’étais venu à Boston quelques fois pour des matchs de football auparavant, mais Salem, c’était une toute autre ville, ville que j’allais peut-être apprendre à connaître un peu plus dans les prochains jours, même si ma priorité première était évidemment de passer du temps avec ma belle. De ce fait, si jamais elle préférait que je me tienne non loin du plateau de tournage pendant qu’elle travaillait, je le ferais. Ou si elle préférait que je ne sois pas là, je trouverais de quoi m’occuper pour sûr, mais quoiqu’il en soit, ma priorité première demeurait Lissandra, rien ni personne ne pourrait changer cela. Après une dizaine de minutes de marche qui passèrent plutôt rapidement, malgré le peu de discussion, nous arrivâmes devant ce qui semblait être le logement de la jeune femme. Le tout me fut confirmé quand elle ouvrit la porte, puis encore plus quand son chiot vint à notre rencontre. Contrairement à la dernière fois que je m’étais rendu chez elle, je décidai de ne pas me gêner à le caresser gentiment sur la tête, même si, évidemment, je ne me montrais certainement pas aussi gaga que ma bien-aimée. Je lui laissais cela, parce que franchement, je trouvais qu’elle était trop mignonne quand elle interagissait avec son chien. Puis, nous nous installâmes sur le canapé, et sitôt, je m’empressai de passer mon bras autour de ses épaules afin de l’attirer contre moi avant de lui dire : « Alors raconte-moi tout… Comment ça se passe ici ? », essentiellement parce que je mourais d’envie de l’entendre me parler, juste comme ça, tout simplement. C’était à ce point là qu’elle m’avait manqué pendant ces deux dernières semaines.

Mon but en demandant à Lissandra de me raconter ce qui se passait ici n’était pas au fond de me tenir au courant de sa vie, parce que je savais très bien à quoi celle-ci se résumait. Elle devait s’occuper du tournage de sa série, et cela occupait la majorité de ses journées, la fatiguant énormément par la même occasion. Je le savais parce que non seulement, elle me l’avait dit plus d’une fois, mais de plus, j’avais pu l’expérimenter d’abord il y a quelque temps, quand je me rendis compte qu’elle ne me donnait plus de nouvelles, mais aussi ces deux dernières semaines, quand je peinais à trouver un moment pour lui envoyer plusieurs messages à la fois, raison étant qu’elle ne pouvait pas du tout regarder son téléphone et quand elle était disponible pour le faire, elle était si épuisée que c’était là le cadet de ses soucis. Je ne pouvais pas lui en vouloir, certainement pas, mais il n’en demeurait pas moins que dans ces moments-là, elle me manquait, d’où le fait qu’à présent, je me délectais de l’écouter me parler, de tout et n’importe quoi. Je ne me fis pas prier pour sourire quand elle me dit qu’elle aimait la ville, paraître plus triste quand elle me dit qu’elle était fatiguée, suivant ses propos sans rien dire, ne voulant surtout pas l’interrompre. Toutefois, quand elle vint à m’annoncer qu’elle avait convenu de pouvoir rentrer plus souvent, aux trois semaines, je ne pus m’empêcher de lui sourire plus chaleureusement, puis lui dire :  « C’est super ça ! » sans toutefois crier de joie ou quelque chose dans le genre, parfaitement conscient que ce n’était pas l’idéal non plus, quand même. Toutefois, c’était pas mal mieux que ce qu’elle vivait précédemment et pour ça, je ne pouvais m’empêcher de m’en montrer heureux, surtout qu’indirectement, cela ne me concernait aussi, puisque ça signifiait que j’aurais très certainement plus de temps pour la voir, passer des journées avec elle. Après, je n’allais pas la couper du reste du monde, loin de là mon intention, surtout que moi aussi, j’avais mon boulot et tout, mais savoir que je pourrais la garder plus longtemps avec moi, à des intervalles plus rapprochés, cela faisait mon bonheur, je ne pouvais pas le nier. Je marquai ensuite une petite pause, puis je lui dis, le plus sincèrement du monde :  « Je suis bien content de savoir cela… Même si je t’avoue que ça m’a fait plus que plaisir de te faire cette petite surprise… » avec un sourire un peu plus espiègle, avant de cueillir un nouveau baiser sur ses lèvres tout en la serrant un peu plus contre moi.

Je ne pus m’empêcher de me sentir encore plus fier à l’idée d’avoir réussi mon coup quand Lissandra me le confirma verbalement. Enfin, non pas que j’en avais besoin pour être sûre et certaine que c’était le cas, parce que la réaction qu’elle avait eue précédemment avait été plus que suffisante pour me le faire comprendre, mais le fait qu’elle l’admette ainsi et qu’elle semble heureuse de tout cela me rendait plus qu’heureux. Après tout, j’aurais très bien pu la déranger, d’une certaine façon si jamais, par exemple, elle ne voulait pas être dérangée sur son lieu de travail ou un truc du genre. Je ne savais pas cela quoi, jamais je n’avais eu l’audace de me présenter ainsi. Enfin, il fallait dire que le fait que nous ne sortions pas ensemble précédemment expliquait grandement pourquoi je ne me tapais pas l’incruste ainsi, sans parler du fait qu’ayant peu de nouvelles d’elle, je pouvais que très rarement me tenir au courant de là où elle faisait ses tournages. Visiblement, ce n’était pas le cas, alors j’en étais plus qu’heureux, et j’avais bien l’intention de profiter de ce moment en sa compagnie, même si cela signifiait rester avec elle à son appartement quand elle avait fini sa journée, discuter de tout et de rien. Je voulais juste être avec elle, profiter de sa présence, me délecter de l’avoir contre moi, ce genre de choses toutes simples qui semblaient pourtant nous faire un bien fou à tous les deux. Comme là, après avoir confirmé qu’effectivement, ses congés plus fréquents pouvaient nous faire un bien fou, elle vint à me demander ce qui se passait à Marple Spring, une question on ne plus banale, mais je ne m’opposai pas à l’idée de lui répondre. Après tout, je lui avais posé une question fort semblable plus tôt, alors ce serait idiot de ma part de refuser de répondre à mon tour. Dans un haussement d’épaules, je dis :  « Oh tout va bien, la routine quoi… » essentiellement parce que je m’étais rendu compte que répondre était un peu plus complexe que je ne l’aurais cru. Toutefois, je me doutais bien que je devrais lui en fournir un peu plus pour satisfaire sa curiosité, alors je m’accordai un bref moment pour réfléchir, histoire de penser à ce qui s’est passé ces derniers jours que je n’avais pas pu lui dire au téléphone ou par SMS. Toutefois, la chose qui me vint en tête ne fut probablement pas la plus glorieuse qui soit, ce qui expliqua pourquoi j’eus un petit rire nerveux, venant ainsi ruiner pour moi toute chance de le lui cacher plus longtemps. Puisqu’elle finirait par le savoir à un moment ou un autre, je décidai de finalement lui avouer :  « Et… Mon capitaine m’a demandé de poser pour le calendrier des pompiers… » C’était un truc totalement cliché qui se faisait dans pas mal d’endroits, mais visiblement, pour la ville, c’était une première, première à laquelle je devrais visiblement participer. Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre pour tout dire ; non pas que c’était la première fois que j’étais pris en photo, quand j’étais joueur, cela arrivait nombreuses fois, mais dans des poses plus suggestives ? Il faudrait que je demande quelques conseils à Lissandra pour ce coup-là, si elle voulait m’en donner, bien évidemment.

« Ça va. Je fais pas mal les mêmes choses que d’habitude, le boulot, les entraînements… » fut ce que je répondis à Lissandra quand elle me demanda comment je m’occupais, si je m’ennuyais. Bien sûr que je m’ennuyais, d’elle surtout, parce que sans elle, mon quotidien était pas mal plus vide, mais encore une fois, je jugeais préférable de ne pas le lui mentionner, histoire de ne pas la faire culpabiliser, la rendre triste ou quelque chose du genre. De plus, j’avais quelque chose de pas mal plus surprenant, intéressant à lui annoncer, même si pendant un instant, je ne sus pas trop comment elle allait prendre la nouvelle. Allait-elle se moquer de moi ? Refuser que je le fasse ? À ma grande surprise, elle ne fit rien de tout cela, préférant me féliciter et me demander si j’en étais ravi. À sa nouvelle question, je ne pus m’empêcher d’avoir un léger rire nerveux, mais toujours tout sourire, je lui répondis : « Oui, c’est clair que c’est flatteur de se faire demander cela mais… » Je m’arrêtai pour tenter de trouver les mots adéquats pour expliquer la situation, ou plutôt, ce qui m’empêchait de bomber le torse et en être totalement fier. En fait, la première question qui me vint à l’esprit était de savoir si je devais lui faire part de mes craintes ou non. Je réglai rapidement le cas en me disant que oui, je pouvais tout lui dire, elle était ma petite-amie après tout, et me connaissant, jamais je ne pourrais lui cacher quoi que ce soit. Enfin, ma venue à Salem était une exception, mais ça, c’était totalement différent, bien sûr. Puis, une fois cette partie réglée, je réfléchis à comment je pourrais lui dire et suite à une brève pause, je finis par me convaincre d’affirmer : « Par contre on a eu vent que les photos seraient plutôt… sexy. » Je n’avais pas encore eu les détails, mais je m’attendais bien à ne pas poser avec tous mes vêtements de pompier, ou du moins, certainement pas aussi fermés qu’à l’habitude, c’était sûr et certain. Puis, histoire de montrer que ce n’était pas vraiment une question de pudeur, parce que je considérais que je m’entretenais plutôt bien malgré le fait que je ne jouais plus au football au niveau professionnel, j’ajoutai dans un haussement d’épaules : « Et je ne sais pas comment faire ça, pour tout dire. Je n’ai aucune idée de comment être sexy ! » en riant doucement en me rendant compte à quel point mon propos pouvait sonner étrange, même si je demeurais quand même très sérieux dans celui-ci.