Dawn Anastasia Armell. Vous vous attendez vraiment à une histoire hors du commun ? Différente ? De celles qui marquent les esprits ?
Passez votre chemin, car il n'est pas encore temps pour cette petite fille d'avoir une vie plus trépidante que la votre au même âge. Vous avez déjà lu l'histoire de certaines personnes et vous dire que sa vie était plate, sans rebondissement, sans saveur presque, tant tout va si facilement, si simplement, qu'on se croirait dans un mauvais conte de fée ? Hélas, je le déplore, je n'ai qu'une histoire de la sorte à vous offrir pour le moment, car que voulez  vous qu'il arrive à une petite fille de cinq ans dès lors qu'elle est encore protégée dans le cocon familial ? Pas grand chose, exactement.
Cela étant, il ne faut jamais juger une histoire de part son premier chapitre. Il n'est pas encore temps pour Dawn Armell d'avoir une histoire dramatique ou passionnante. Cela viendra avec le temps et, pour le meilleur ou pour le pire, cela viendra sans aucun doute bien assez tôt. Ceci est l'histoire rare, peu commune, d'une vie qui commence bien. D'une vie... peut-être pas parfaite, mais suffisamment stable et suffisamment belle pour apporter l'espoir en ce monde que tout n'est pas perdu. Qu'en dépit de toutes les vacheries auxquelles la Vie n'a de cesse de confronté chacun d'entre nous, il y a toujours, à un moment ou à un autre, une petite lueur de paix, de tranquillité, de beauté. Alors... cette histoire n'est ni trépidante, ni passionnante. Mais peut-être pourra-t-elle être cette lueur que vous cherchez désespérément. La preuve qu'il existe encore un peu de pureté dans ce monde. Pas si mal pour une piqûre de rappel, si ?
Dawn est née à Los Angeles et y a vécu toute sa courte vie ; jusqu'à il y a quelques mois pour être exact. La Cité des Anges... ça fait rêver non ? Hollywood, le soleil, les palmiers, la plage, la mer, les grandes maisons qui ressemblent davantage à des villas qu'autre chose... Dawn aimait cette ville, pas forcément pour les raisons citées précédemment, juste... elle était chez elle. Rare sont les enfants de son âge qui n'aiment pas leur ville de naissance de toute manière, non ? Mais plus important que les paysages propres à L.A, Dawn pouvait aller voir ses grands parents adorés quand elle le souhaitait ! Aussi gaga de Dawn qu'elle était heureuse de passer du temps avec eux, ses grands parents n'avaient de cesse de la gâter, d'une façon ou d'une autre. Quand ce n'était pas les jouets ( bien qu'assez rare dans la mesure où Dawn ne leur portait que très peu d'intérêt ) ou les vêtements, c'était les pâtisseries, achetées ou faites maison. Ses grands parents se plaisaient aussi à la faire entrer dans leur monde de conventions, à la présenter à leurs amis. Ils voyaient déjà en Dawn une Débutante en devenir et probablement une membre d'allez savoir quel club Mrs Armell faisait partie. Son grand-père l'emmenait parfois à son terrain de golf, oubliant que Dawn était bien trop petite pour ne serait-ce que savoir tenir un club de golf, mais cela ne déplaisait pas à la petite fille qui ne voyait dans le terrain de golf qu'un immense jardin duquel manquait quelques fleurs et une balançoire ! « ll n'est jamais trop jeune pour se faire des relations », disait son grand père. Dawn ne voyait pas vraiment où il voulait en venir, mais tant qu'elle pouvait faire plaisir à ses grands parents et passer du temps avec eux, cela lui convenait.
Cependant, pour une raison que Dawn ne comprend pas vraiment, sa mère et elle ont déménagé dans une petite ville du nom de Marple Spring. Ce n'est pas L.A et Dawn le déplore, en particulier parce que cela la sépare de ses grands parents qu'elle ne peut plus voir aussi souvent qu'auparavant, mais si sa maman a décidé que Marple Spring était le mieux pour elles, alors Dawn lui faisait confiance. Après tout, une maman, ça sait tout ! Une maman ne fait jamais d'erreur, n'est-ce pas ?
C'est un environnement différent et Dawn a perdu ses ami(e)s de L.A, ses repères, mais elle s'habitue. Les choses sont différentes, mais tant qu'elle a sa maman et Tartine, rien de mal ne peut vraiment aller dans sa vie. Cependant... si je vous dis que L.A est différent de Marple, ce n'est pas tant pour les raisons évidentes que par rapport aux familles. A L.A, certains enfant avaient, comme Dawn, une mère mais pas de père, ou un père mais pas de mère, deux pères, deux mères ou un père et une mère. Ici, à Marple Spring, les choses sont un peu différente. C'est une petite bourgade où tout semble suivre un pattern bien définit. Si bien qu'ici, les enfants de l'école de Dawn commencent à lui poser des questions sur sa famille qu'ils considèrent si étrange, si... anormale. Où est son père ? Qui est-il, que fait-il ? Pourquoi n'a-t-elle pas de père ? Evidemment qu'elle doit avoir un père, c'est obligé d'avoir un père ! Je vous ai dis que Dawn était avancée sur son âge, elle l'est en tout cas suffisamment pour ne pas ressentir le besoin de se conformer à un schéma imposé pour se faire accepter. Mais pour la première fois de sa vie, Dawn regarde un peu plus autour d'elle. Elle voit les enfants de son âges courir vers leur père, voit les papas se promener avec leurs enfants, leur acheter des glaces, des jeux, les porter, les écouter, les réconforter. Les enfants n'ont de cesse de la harceler pour savoir pourquoi elle n'a pas de père, lui demandent s'il est mort, ce qu'il faisait dans la vie... et Dawn n'a jamais de réponse à leur fournir. Cela ne lui manque pas, d'avoir un père. Comment pourriez vous ressentir le besoin d'avoir quelque chose que vous n'avez jamais eus ? Et puis, est-ce qu'un papa est vraiment aussi bien qu'une maman et une Tartine ? Dawn n'en n'est pas sûre. Mais des questions commencent à se former dans son esprit. Veut-elle connaître son père ? Je ne suis pas plus en mesure de vous répondre qu'elle ne le serait. Mais Dawn est curieuse. Elle veut tout savoir, tout comprendre. Elle ne veut que des réponses.
Je pense que c'est ici que nous pouvons conclure son histoire. Sur des questions qui ne demandent qu'à trouver leurs réponses. Alors, chers lecteurs, je ne vous laisserai que sur ces mots cruels : to be continued...