Le soleil s'était couché et la nuit était tombée sur Marple Spring. Cassie avait eu une dure journée, avec beaucoup de patients à voir. Elle adorait son métier, elle se donnait toujours complètement et même si cela pouvait être parfois fatiguant, jamais elle ne regrettait son choix. Jamais elle ne regrettait d'avoir choisi d'être kinésithérapeute parce qu'à ses yeux c'était un des plus beaux métiers du monde. Et lorsqu'elle avait eu cet appel d'une de ses meilleures amies lui proposant de venir passer la soirée chez elle, la jeune femme n'avait pas hésité une seconde avant d'accepter. Elle aimait sortir, Cassie, elle aimait voir du monde. Et Kayleigh, elle l'adorait vraiment. Depuis qu'elles s'étaient rencontrées à cette soirée elles étaient devenues inséparables. En réalité, elles avaient beaucoup de points en communs. Leurs pères étaient tous les deux décédés alors qu'elles étaient jeunes et cela avait été pour toutes les deux un traumatisme. Alors elles se comprenaient, et parfois même si Cassie voulait à tout prix cacher ses faiblesses et rester forte, cela lui faisait du bien de voir qu'elle avait des personnes autour d'elle qui pouvait sincèrement la comprendre. Et puis elle appréciait sincèrement Kayleigh, elle trouvait que c'était une jeune femme vraiment géniale qui méritait d'être connue alors c'était avec plaisir qu'elle passait du temps avec elle et qu'elle serait toujours là pour elle. Assise sur son canapé, un verre à la main, Cassie fit un beau sourire à son amie avant de prendre la parole. Je suis contente d'être avec toi ce soir ma belle! Elle était sincère et quoi qu'il arrive elle était sûre de passer une bonne soirée...

Cassie connaissait son amie, elle savait qu'elle était beaucoup plus fragile et vulnérable qu'elle n'en avait l'air. Et dans le fond, elle le comprenait, puisque c'était également son cas. La seule différence était que Kayleigh souffrait d'une maladie qui la rendait bien plus fragile encore, elle était bipolaire. Et si Cassie n'imaginait pas la souffrance que cela pouvait être, elle serait toujours là pour sa meilleure amie, elle serait toujours là pour la rassurer et la protéger quoi qu'il pourrait se passer. La jolie brune était contente de voir que ce soir elle allait plutôt bien, elle était souriante et enjouée. En réalité, elle n'imaginait pas une seconde que Kay l'avait justement appelé ce soir en sentant une crise arriver.

La jolie kinésithérapeute esquissa un sourire en entendant ses paroles, elles étaient sincèrement amies toutes les deux maintenant et cela pouvait se ressentir. Moi aussi j'adore, et je serai toujours disponible pour ce genre de soirée! Cassie prit à son tour une gorgée de vin avant de laisser échapper un petit rire, elle était une bonne vivante Cassie. De ce fait, elle était accoutumée aux soirées arrosées. Je ne te le fais pas dire! A la question suivante de la jolie brune, Cassie se mit à réfléchir quelques instants avant de reprendre la parole. Oh tu sais, rien de spécial. J'ai plus de patients en ce moment à cause d'un collègue qui a déménagé. Et toi alors ? Elle avait plus de patients oui, mais elle ne s'en plaignait pas parce qu'elle adorait son métier, elle adorait ce qu'elle faisait au quotidien. C'était vraiment la meilleure décision qu'elle avait eu à prendre.

Cassie adorait Kayleigh, elle l'adorait vraiment et ce depuis leur première rencontre. Avec elle tout était si particuliers, et c'était peut-être pour cela qu'elle était sa meilleure amie. Parce que tout était toujours intense. Et, la jolie brune aimait tout chez son amie. Il n'y avait rien qu'elle n'aurait voulu changer. Elle savait qu'elle était malade, elle en était pleinement consciente, mais cela ne l'empêchait pas d'être une personne vraiment extraordinaire. Une personne qui gagnait à être connue, Cassie le pensait sincèrement. Elle serait toujours là pour elle et savait que c'était réciproque. D'ailleurs Kay avait toujours le mot pour la faire rire, comme là, d'ailleurs. Pour toi peut-être oui ! Pour moi, j'en ai aucune idées pour le moment... Elle laissa échapper un petit rire. L'amour c'était bien trop compliqué pour Cassie, elle avait bien trop peur de souffrir par amour. Elle avait vu sa mère vouloir mourir quand son père est décédé. Et Cassie en était encore traumatisée, en quelques sortes. Ce qu'elle avait vécu l'avait marqué à jamais. Et puis c'est bon, je t'ai toi, alors j'ai pas besoin de plus dans ma vie. Esquissant un sourire, la jeune femme prit alors son verre pour se resservir.

Aux paroles suivantes de son amie, Cassie savait qu'elle avait raison. Elle ne devait pas tout donner à son travail, mais elle était tellement investie qu'elle avait parfois du mal à s'arrêter. Surtout que son travail était un travail humain et prendre des distances lorsqu'on est dans le relationnel c'est parfois compliqué. T'as raison ! Mais justement, ça vaut aussi pour toi oui !!! Elle s’inquiétait parfois pour Kay. Elle savait qu'elle aimait plus que tout au monde son travail, mais elle savait aussi que dans son état elle avait parfois besoin de repos. Alors il fallait qu'elle fasse attention à elle, sinon Cassie le ferait pour elle. Elle était vraiment protectrice et plus encore lorsqu'elle aimait sincèrement quelqu'un. Comme sa meilleure amie par exemple.

Elle aimait tout chez Kayleigh, oui, elle aimait tout ce qu’elle était. Elle aimait sa manière d’être, sa manière de rire, sa manière d’être triste aussi parfois. Elle aimait ses qualités et ses défauts, elle acceptait tout. Mais ce qu’elle aimait aussi chez Kayleigh, c’était sa manière à elle de l’aimer aussi. Cassie ressentait un amour immense de la part de sa meilleure amie envers elle, un amour sincère, un amour profond. Parce qu’elle la connaissait, oui, elle la connaissait vraiment. Elle savait même à quel point la mort de son père l’avait bouleversé et avait changé sa vie. C’était surement cela, une meilleure amie après tout. Alors en voyant la belle brune se jeter sur elle, et lui faire un bisou baveux, la jeune kinésithérapeute éclata de rire une nouvelle fois en la serrant contre elle. Mais oui Kay, je t’aime tellement tu peux pas t’imaginer ! Elle disait ces quelques mots sur le ton de l’humour, mais elle le pensait sincèrement. La jeune PDG était indispensable à sa vie. Et son humour aussi. Tu es folle Kay, ça ne se passera jamais comme ça ! Il était vrai que Cassie n’était pas le genre de jeune femme qui imaginait une rencontre amoureuse de ce genre, pas du tout même. Elle n’était pas très fleur bleue, c’était très peu pour elle. Mais Kay le savait, et elle s’intéressait à son bien-être, tout comme Cassie s’intéressait à elle. Alors elle était contente de voir que cette dernière s’autorisait des moments où elle pouvait se relâcher. Un ami…. Mais alors qu’elle allait terminé sa phrase, c’est une toute autre expression qu’elle pouvait voir sur le visage de son amie. Un regard apeuré, un ton hésitant. Quelque chose n’allait pas, Cassie le sentait, son amie n’allait pas bien et elle devait remédier à cela.

Elle s’approcha alors de Kayleigh, un regard un peu inquiet, puis elle posa son verre de vin sur la table.   Oui.. ? Qu’est-ce qu’il y a ma belle...? Cassie attrapa alors la main de sa meilleure amie dans la sienne, la serrant d’une manière rassurante, pour lui montrer qu’elle était là et qu’elle pouvait tout lui dire, tout lui confier. Elle soupçonnait sa maladie, bien sur. Lorsque c’était si soudain en général cela ne présageait rien de bon, mais peu importe, la belle brune saurait le gérer. Elle n’abandonnerait jamais Kayleigh.

Les deux jeunes femmes riaient fort et s’amuser, les deux jeunes femmes passaient une soirée normale, comme deux meilleures amies le feraient. Mais soudainement, et comme cela pouvait parfois arriver, la conversation prenait une toute autre tournure. Kayleigh qui souriait il y a quelques instants encore, se mettait soudainement à pleurer. Les larmes coulaient sur son visage, et c’était tellement douloureux pour Cassie de la voir dans un tel état. De voir celle qui était sa meilleure amie si malheureuse. Elle savait que c’était à cause de ses crises, et la jeune kinésithérapeute serait toujours présente pour elle pour l’aider à les gérer, sans même que cela ne la dérange. Elle s’approcha alors d’elle en voyant ses larmes, avant de la prendre dans ses bras, pleine de tendresse et d’une manière protectrice. Hei chérie… Cassie caressa une seconde ses cheveux, avant d’entendre les paroles suivantes de sa meilleure amie. Visiblement, elle avait eu une rude journée. Et cela pouvait se comprendre, elle avait repris l’entreprise de son père et avait dû essuyer beaucoup de critiques suite à cela. Ce n’était pas facile de passer après quelqu’un, et encore moins lorsqu’on est une femme qui dirige après un homme. Alors une fois Kayleigh complètement en larmes dans ses bras, une fois qu’elle lui avait dit ce qu’elle a avait à lui dire, Cassie reprit la parole, d’une manière vraiment sûre d’elle et rassurante. Kay. Ecoute moi bien, tu assures d’accord. Tu n’es pas une gamine, tu sais ce que tu fais, tu es la meilleure et tu vas le leur prouver, fais-moi confiance ! Elle savait trouver les mots justes Cassie, elle avait toujours su le faire. D’aussi loin qu’elle s’en souvienne elle avait toujours su être une bonne amie, une épaule sur laquelle s’appuyer, à l’instar de ce qu’elle était en amour. Qu’est-ce qui s’est passé ma belle ? Ils ont critiqué ton travail… ? Elle attendait patiemment la réponse de Kayleigh, attendant qu’elle soit plus calme pour lui répondre, attendant qu’elle soit prête à lui raconter ce qui a bien pu se passer.

Elle savait, Cassie, à quel point sa meilleure amie avait besoin de soutient dans ce genre de moment. Elle savait mieux que personne que Kayleigh était fragile, derrière son sourire apparent, et que c’était quelqu’un qui avait besoin d’être rassurée. Et bien sur elle pouvait le comprendre, c’était pour cette raison qu’elle tenait toujours à être présente pour elle. C’était pour cette raison qu’elle lui répétait si souvent que si elle avait besoin de quoi que ce soit elle pouvait lui téléphoner, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Et en réalité, voir Kayleigh dans un tel état brisait le cœur de la jolie brune. C’était une personne extraordinaire qui méritait qu’on la traite avec respect. Elle ne parvenait même pas à comprendre comment des personnes comme ses collaborateurs pouvaient être si dures avec elle en sachant pertinemment qu’elle était malade et que leurs remarques pourraient la mettre dans tous ses états. D’autant plus qu’elle faisait bien son travail, Kay. Elle était bien loin d’être une incompétente. Elle avait du talent, un talent fou. Et elle ne se reposait jamais sur ses acquis, cherchant sans cesse à progresser. Elle donnait toute sa vie à cette entreprise. Alors oui, entendre ce qu’ils avaient bien pu lui balancer aujourd’hui énervait Cassie au plus haut point. En réalité si elle les avait ce soir en face d’elle, elle ne savait même pas comment elle pourrait réagir.

La serrant dans ses bras, encore et encore, pour la rassurer et lui montrer qu’elle était là pour elle, Cassie se décida à reprendre la parole. Peu importe ce qu’ils te disent ma belle ! Tu vas les forcer à te respecter, et pas parce que tu es la patronne, non, tu vas les forcer à te respecter parce que tu as du talent et crois moi ils ne pourront pas passer à côté ! Elle essayait de trouver les mots justes, pour rassurer et consoler son amie, Cassie. Elle n’arrivait pas à croire qu’ils avaient osé lui parler de sa maladie. Elle complexait déjà bien assez avec cela pour qu’ils en rajoutent une couche. T’es la meilleure, Kay… Fais-moi confiance à moi, tu es bien plus à ta place qu’eux… Cassie caressait les cheveux de sa meilleure amie, doucement, tendrement, pour la calmer petit à petit. Elle savait comment s’y prendre avec elle. Elle savait que la tendresse l’aidait à se reposer et à reprendre des forces. Alors elle prenait tout son temps pour lui montrer qu’elle, elle ne l’abandonnerait jamais. Et puis pour tenter de la faire sourire, elle avait toujours un petit quelque chose à ajouter. Et crois moi, si un d’eux s’avise encore de te dire ça, je lui casse la gueule ! Elle avait ce petit côté brute de décoffrage, Cassie. Et elle l’assumait. Et si elle esquissait un petit sourire à la suite de ses paroles pour tenter d’amuser son amie, elle avait tellement mal de la voir si malheureuse. Elle aimerait pouvoir effacer toute sa peine d’un seul coup de baguette magique. Mais elle ne le pouvait pas. Alors elle prendrait le temps qu’il lui faudrait.

Elle pouvait parfaitement comprendre ce que sa meilleure amie ressentait, Cassie. Elle pouvait parfaitement comprendre ce que c’était que de se sentir soudainement différente, plus fragile qu’avant mentalement et physiquement, d’entrer dans une sorte de paranoïa. Et pour cause, elle l’avait vécu elle aussi. Cela remontait à des années en arrière maintenant, et pourtant elle s’en rappelait comme si c’était ancré en elle. La jolie brune avait subi une agression lorsqu’elle était plus jeune. Et si elle n’en parlait jamais, elle n’en était pas moins restée traumatiser. Après ce qui lui était arrivée, elle se rappelait être restée cloitrée des jours et des jours chez elle. Mais elle n’imaginait pas encore à ce moment-là qu’elle était simplement dans la phase de dépression et que le pire était encore à venir.

Non, une fois la phase de dépression passée, elle n’allait pas mieux. Elle avait commencé à se sentir soudainement sans défense et apeurée, tout le temps, sans répit, même la nuit dans son propre lit. Alors elle avait commencé à prendre des cours d’auto défense. Et petit à petit la vie avait repris son cours. Mais elle n’oubliait pas, jamais. Alors oui elle pouvait comprendre sa meilleure amie. Elle pouvait comprendre dans quel état elle était. Sauf que pour elle, pour Kay, c’était bien pire. Parce que c’était une maladie, c’était constant. Et Cassie ne tolèrerait pas qu’on lui fasse plus de mal encore. Je sais ma puce. Je sais ce que tu ressens, et tu as raison, ils doivent faire avec. Parce que c’est déjà assez dure pour toi comme ça. Ne les laisse pas t’atteindre, sois forte. Elle resta quelques secondes seulement silencieuse avant de s’approcher de sa meilleure amie et de déposer un baiser sur sa joue. Et si tu as besoin de moi, n’importe quand, n’importe où, tu n’hésites pas à m’appeler. Entendant les paroles suivantes de sa meilleure amie, elle esquissa un sourire et en profita pour rebondir. Je suis contente de pouvoir être là pour toi aussi, et je le serai toujours. Cassie savait être forte pour les gens qu’elle aimait. Et Kayleigh était à ses yeux la personne qui méritait le plus qu’elle le soit. Surtout qu’elle semblait vouloir se ressaisir, voulant commander une pizza. Aller avec plaisir !

La vie de Cassie n’avait pas été si facile qu’elle pouvait paraître a vu d’œil, elle avait connu bien des souffrances par le passé et très peu de personnes en ce monde étaient au courant. Mais Kayleigh en faisait partie. Elle faisait partie de ces personnes qui avaient su gagner sa confiance petit à petit, ces personnes avec qui elle avait eu envie de se confier sans avoir peur. Peur de paraître faible. Une peur constante chez elle. Et c’était ce pourquoi elle s’était créée une carapace aussi solide que la pierre pour préserver tout ce qui pourrait bien la faire tomber. Mais avec Kay elle n’avait pas ce problème. Et dans le fond c’était certainement ça, une meilleure amie. Une meilleure amie qu’elle avait trouvé avec la belle brune. Et elle était heureuse de voir qu’elle parvenait à lui remonter le morale alors que la situation n’était pas forcément simple avec ses crises. Ce n’était pas comme si cela pouvait être contrôlé, non, c’était indépendamment de la volonté de Kayleigh. Ce n’était pas une simple tristesse. Alors si dans ce genre de moment la jeune kinésithérapeute pouvait lui être utile c’était tout ce qu’elle souhaitait. Mais toi aussi ma belle. Tu mérites d’être heureuse parce que tu es une personne formidable. Elle pensait chacun de ces mots prononcés.

Mais maintenant Kay allait mieux et elle était prête à passer une jolie soirée avec elle. Alors elle regarda légèrement la brochure à son tour avant de répondre. Quatre fromage pour moi ! C’était sa favorite alors très peu d’hésitations. Mais une fois les pizzas commandées une question trottait tout de même dans l’esprit de la belle brune. Alors dis-moi… Qui est Oskar ? Un ami qu’elle ne connaissait pas et cela l’intriguait réellement. Kayleigh lui en avait parlé plutôt naturellement alors elle se demande quelle était la nature de leur relation.