Savannah & Isaac

ous nous glissons dans une salle de classe laissé ouverte ; sans doute par erreur mais c’est tant mieux. Nous n’avons sans doute pas le droit d’être ici, mais qu’importe, ce n’est pas très grave, de toute manière, nous ne faisons rien de grave. Surtout par rapport à d’autres copains de classe, dans le gymnase. Nous, nous faisons que discuter, aucun mal à cela, non ? Je lui explique que chez moi, ce n’est pas souvent très calme, car j’ai deux petits frères. « Pas vraiment, ils ont neuf ans ! Mais comme ils sont jumeaux, ils font le plus de bruit possible, je crois que c’est juste pour m’ennuyer ! » je réponds, tout en me disant que c’était sans doute la vérité. Des petits frères, c’est bien à ça que ça sert, non ? A enquiquiner leurs aînés. Moi, je n’ai jamais demandé à avoir des frères et un beau-père, seulement un père, mais j’ignore tout de lui. Maman dit que je n’ai pas besoin de savoir qui il est, car il n’a pas voulu de moi. D’accord, c’est une raison, mais il n’empêche que j’aimerais savoir si je lui ressemble, ne serait-ce qu’un petit peu. Comment il s’appelle, ce qu’il fait dans la vie, s’il regrette de ne pas avoir pris ses responsabilités. Je pense que c’est normal de vouloir savoir d’où on vient, non ? « Maintenant, tu dois mieux comprendre pourquoi je connais les boules puantes ! » dis-je, en riant. C’est bel et bien à cause de mes frères qui en ont fait pêter une dans ma chambre il y a quelques temps. Une véritable infection ! Le jeune homme se lève de la table ou il était assis et se dirige vers la fenêtre, sur le moment, je me demande bien pourquoi, jusqu’à ce qu’il sort un paquet de cigarettes de sa poche. Ainsi donc, il fume. J’ai horreur de ça personnellement, ça te fait une halène de vieux loup édenté, pas très charmant, je dois dire, puis surtout, ça me fait tousser. Par chance, la fenêtre est assez éloigné de la table ou je suis assise, donc je ne sens rien du tout.

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l est vrai que les enfants uniques rêvent tous d’avoir un frère ou une sœur, alors que ceux ayant l’un ou l’autre, voir les deux, le regrettent amèrement. Je parle en connaissance de cause, car avant que ma mère ne se mette en couple avec cet abruti qui me sert de beau-père, j‘avais envie d’avoir une petite sœur, je me serais même contentée d’un frère si tel avait été le cas. Mais ma mère était seule et comme elle m’avait eu très jeune et que, bébé, je n’étais pas évidente, elle disait haut et fort, qu’elle ne tenait pas plus que ça à renouveler l’expérience. Et puis, Terrence était arrivé dans sa vie, elle l’avait épousé et mes frères étaient nés. Au départ, je les trouvais adorables ; et ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit je les adore ; mais quand ils ont commencé à grandir, ils sont devenus insupportables et il ne se passe pas une journée, sans que je n’aie quelque chose à leur reprocher. J’indique donc à Issac que j’ai deux frères de neuf ans et qu’ils sont fatiguant. « Bah, je suis pas leur mère alors je n’ai rien à leur dire ! Mais je ferme ma chambre à clé, au cas où ! » je réponds. Oui, parce que retrouver toutes mes affaires éparpillées sur le sol, une fois ça passe, mais deux fois, c’est trop. Et surtout, je ne vois ce qu’il y a de drôle dans tout ça. Ce qui m‘énerve surtout, c’est que moi, on me reproche tout ce qui ne vas pas, juste parce que je suis l’ainée, et qu’à eux, on ne dit jamais rien. Je suis peut-être un peu jalouse, dans le fond. Il reprend ensuite la parole et me questionne sur moi. « Hein ? Oh … euh … non ! Pourquoi ? » Et voilà que je recommence avec mes pourquoi, mais il faut dire que je ne m’attendais pas à ce genre de question. D’autant que bon, à cause du club de science, on ne peut pas dire que je sois le genre de fille à attirer les regards. « Je travaille au cinéma trois fois par semaine et pendant les vacances scolaires ! » j’ajoute, puisqu’il voulait en savoir plus. Que dire d’autre ? Que j’aime les mathématiques et les sciences ? Il l’avait deviné tout seul.

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e lui explique avoir deux jeunes frères de neuf ans ; des jumeaux ; et qui n’en font qu’à leur tête. Dans les fratries, c’est bien connu, c’est toujours les plus vieux qui trinquent, dans la mienne, ça ne fait pas exception à la règle. Pourtant, on ne peut pas dire que je sois le genre d’adolescente à vouloir à tout prix défier l’autorité. Oui bien sûr, je me rebelle, après tout je fais du violon en cachette et si je suis là ce soir, mon beau-père l’ignore, il est persuadé que je travaille. S’il à la mauvaise idée de se rendre au cinéma ; comme il lui est déjà arriver de le faire ; je suis morte. J’essaye cependant de ne pas penser à cet abruti finis. « Moi aussi à la base. Enfin, j’aurais préférée avoir une sœur. Oh et un autre beau-père aussi, mais on ne fait pas toujours ce que l’on veut ! » répondis-je, en balançant mes jambes d’avant en arrière. J’aime bien faire ça de temps en temps. Finalement, il me surprend encore une fois en me demandant si j’ai un mec. La question me surprend, parce que bon, étant donné le groupe d’élèves auquel j’appartiens, la réponse négative me semble logique, mais soit, je réponds que non, sans oublier de lui demander pourquoi. Bien oui, tant qu’à faire, on ne change pas une équipe qui gagne. Lorsqu’il reprend la parole, je le dévisage, les yeux ronds comme des billes, la bouche ouverte ; l’air d’avoir avaler une bestiole ; puis je pouffe de rire. Je ne me moque pas, c’est juste que j’ai encore l’impression qu’il se paye ma tête. On ne pas ce genre de choses de nos jours ou alors, c’est que je suis complètement stupide. C’est plus le genre de choses qu’on entends dans les films romantiques, les films gnan-gnan que ma mère adore regarder le dimanche après-midi. Elle fait genre, je zappais seulement, alors qu’elle est vraiment accrochée au film. Ça me fait rire. « Arrête, ce n’est vraiment pas drôle ! » je lui dis alors. Je me fais peut-être des films mais quand il dit ce genre de chose, j’ai vraiment l’impression qu’il se moque de moi, à cause de ce que je suis. Je sais que je suis loin d’être moche, mais il n’exagère pas un petit peu ? Finalement, je préfère faire comme si de rien n’était, car je ne suis tout simplement pas du tout à l’aise avec tout ceci, je lui explique donc que je travaille dans un cinéma plusieurs soirs de la semaine et pendant les vacances scolaires. « Non, non, je suis à la billeterie ! » je lui réponds, quand il me demande si c’est moi qui m’occupe du pop-corn.

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e n’ai pas l’habitude des garçons, et excepté avec ceux que je côtoie tous les jours au club de sciences, je ne leur parle jamais. Alors, certes, si je me suis fait jolie ce soir, c’était dans le but d’essayer d’en séduire un, mais je ne m’attendais pas à ce que ça marche et encore moins avec le capitaine de l’équipe de crosse. Et c’est pourquoi je suis aussi peu à l’aise avec lui. Je me dis que c’est une bonne idée de parler de ma famille, parce que du coup, ça m’évite de penser à ce qui est en train de se passer et dont je ne comprends strictement rien. « Non, non, c’est pas ça ! » je réponds, quand il me demande si mon beau-père est méchant avec moi. « Ma mère est tombée enceinte de moi très jeune et mon père n’a pas voulu prendre ses responsabilités. Et pendant des années, il n’y a eu qu’elle et moi, jusqu’à ce qu’elle rencontre ce mec ! Quand ils se sont mariés, il a tenu à me reconnaitre et en fait, ce que je fais, ce n’est jamais assez bien pour lui. J’ai des notes excellentes, je travaille pour m’acheter des vêtements et des jeux vidéo, je devrais pouvoir intégrer une excellente université, je ne sors jamais le soir, bref, je ne lui cause pas d’ennuis et pourtant, c’est jamais assez et il m’énerve ! Tu vois, ce soir, ma mère lui à fait croire que j’allais bosser, il ne sait pas que je suis au bal ! C’est pour ça que je lui ai piquer sa foutue bouteille de vodka ! » expliquais-je. Cette fois, j’avais été bavarde et j’en étais la première surprise. S’il voulait me connaitre, il en avait appris beaucoup d’un seul coup. Mais la conversation prends ensuite une tournure gênante lorsqu’il me demande si j’ai un petit ami, la réponse étant non, je lui demande aussitôt pourquoi et je me mets à rire à l’écoute de ses paroles. Non pas que c’est ridicule, loin de là, c’est même plutôt flatteur, mais terriblement gênant. Malheureusement, il semble que je l’ai vexé, je le devine à sa façon de me dire qu’il est sérieux et c’est à mon tour de le regarder sans comprendre, parce que je me demande vraiment ce que j’ai de plus qu’une autre ! « Non, c’est juste que je n’ai pas l’habitude qu’on me dise ce genre de chose, et ça me gêne ! » je finis par dire, lorsqu’il me demande en quoi est-ce que c’est mal. Je dois avouer que là, je ne l’avais pas vu arriver. Finalement, je lui dis que je travaille à la billetterie du cinéma. « Tu devrais venir un soir ! Enfin … Pas nécessairement pour voir un film ! » me surprends-je à dire. Je me sens devenir aussi rose que ma robe. « On pourrais … euh … parler ! » Et là, je ferais mieux de me taire avant de devenir totalement ridicule.

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tonnamment, je me laisse aller à lui expliquer ma situation familiale, il semble comprendre. Bah merde alors … D’ordinaire, lorsque j’en parle avec mes amies, elles ne s’y intéressent pas, j’ai toujours droit à des trucs du genre, mais de quoi tu te plains ? Au moins, il s’intéresse à ce que tu fais, et bla et bla. Ce genre de choses. Et c’est tout le temps pareil, alors à la longue, je ne me confie plus sur rien du tout, puisque ça n’intéresse personne. Bizarrement, Isaac, j’ai l’impression que je pourrais tout lui dire et ça me fait tout drôle. Oui, tout drôle. Finalement, il me parle de sa propre situation et du fait que depuis qu’il à perdu sa mère qui était enceinte, son père s’est plongé dans l’alcool et ne le calcule plus. C’est certain qu’à côté, j’ai de la chance. Mon beau-père est peut-être un abruti, mais au moins, en effet, il fait attention à moi. Je me dis que je suis bien sotte d’avoir raconté tout ça. « Ça ne doit pas être facile tous les jours, c’est certain » lui dis-je, compatissante. Que dire de plus ? Que s’il à besoin de parler, je suis là ? Je ne sais pas si je peux, car on ne peut pas dire que l’on se connaisse vraiment. Puis, il ajoute un truc qui me laisse sans voix. Je suis d’abord tenté de répondre par un hein ? avant de me souvenir que son père est professeur dans notre lycée. Je suis parfois un peut longue à la détente, surtout avec de l’alcool dans le sang et encore, je ne suis pas saoule, j’ai bu à peine. « Je serais une tombe ! » promis-je alors. De toute manière, je n’ai jamais été une balance et ce n’est pas demain la veille que ça changera. Finalement quand il en vient à me dire qu’il me trouve belle je suis bien obligé d’admettre que ça me met très mal à l’aise, parce que je n’en ai pas l’habitude. Et je ne sais d’ailleurs pas si je pourrais m’y habituer. Je déglutie, sans trop savoir quoi répondre quand il me rétorque que je devrais m’y habituer, parce qu’il serait du genre à me le répéter encore et encore. Quoi ? Ai-je envie de dire. En fait, je ne comprends rien à ce qu’il se passe et je me dis que je suis sans doute complètement bourrée sans m’en rendre compte. « Euh … j’sais pas trop ! » couinais-je, alors qu’il me caresse la joue. Il est en train de faire quoi là ? Je tente de recouvrer mes esprits en parlant de mon travail, mais j’ai un peu de mal à avoir les idées claires et je me mélange totalement les pinceaux quand je lui dis qu’il peut passer me voir au cinéma, pas nécessairement pour voir un film. « J’suis pas sûr que ma patronne apprécierait ! » répondis-je alors, puis avant que je ne compresse ce qui se passe, je suis dans ses bras et il m’embrasse sur les lèvres. Et je le laisse faire, parce que je me rends compte que depuis toute à l’heure, j’en ai envie.

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e le regarde d’un air désolé quand il se confie à son tour sur son histoire personnelle. Apparemment, il a perdu sa mère et depuis, son père préfère boire de l’alcool et finir complètement ivre plutôt que de s’occuper de la seule personne qui lui reste, à savoir son fils. C’est triste et je ne sais pas quoi dire. « Je suis désolée ! » dis-je, simplement. Je n’y suis pour rien, c’est évident, mais je suis désolée pour lui. Je ne le connais pas depuis longtemps, à peine quelques heures, mais je me sens proche de lui et je l’aime bien. Certes, je n’étais pas à l’aise au début et peut-être qu’il joue très bien la comédie, mais une partie de moi le croit et lui fait confiance. Il me demande ensuite de ne rien répéter de ce qu’il vient de me confier, et je lui assure que je resterais muette comme une tombe. De toute manière, quel intérêt aurais-je de jouer les balances ? Ce n’est pas mon genre. Même lorsque l’on me fait une vacherie, je ne cherche pas à me venger à tout prix. J’encaisse. Il n’y a qu’avec mon beau-père que je joue les fortes têtes, parce que ça m’amuse de défier son autorité, mais c’est tout. Je n’ai pas un fond méchant et il peu me faire confiance, je ne dirais rien. Nous parlons ensuite de mon job au cinéma et je ne sais pas pourquoi, quand il dit qu’il viendra me voir, je lui dis aussitôt qu’il n’est pas obligé de venir pour voir un film, que l’on peut aussi parler. Je ne songe qu’à parler, pas à autre chose, mais je devine qu’il à compris complètement autre chose, quand il parle de se poser dans un coin et je ne sais plus où mettre. La seule chose que je parviens à dire c’est que ma patronne ne serait sans doute pas d’accord, ce qui le fait rire. Le reste, j’admet ne pas l’avoir vu arriver, même si dans le fond, avec toutes les choses qu’il a pu me dire, j’aurais dû m’en douter. Quand il m’embrasse, je ne me dérobe pas, je me dis seulement que les gens n‘en faisaient pas tout un plat, c’est réellement comme ils disaient et ça me fait tout drôle. En quelques secondes, je me retrouve dans ses bras, entre ses genoux, les bras autour de son coup, le cœur battant la chamade.

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e lui fais confiance, parce qu’il s’est confié à moi autant que je me suis confiée à lui. Si cela n’avait pas été le cas, je me serais sauvée depuis belle lurette, car je suis d’un abord plutôt sauvage comme fille. Mais je ne me suis pas sauvée. Je suis restée. Je suis restée, parce que même si j’ai eu quelques doutes, je sens au fond de moi que je peux lui faire confiance. Qu’il ne me fera pas du mal de quelque façon que ce soit. Peut-être que j’ai tort, peut-être qu’il fait semblant uniquement par jeu, mais généralement, j’arrive assez bien à cerner les gens et je le saurais s’il était en train de s’amuser. Or, je sens, je sais qu’il est sincère. De toute manière, quel intérêt aurais-t-il de jouer avec moi ? Je ne suis pas le genre de fille à espéré qu’on la remarque, je ne suis pas habillée comme ma grand-mère et je n’ai pas un physique ingrat, bref, dans une série, je ne serais pas celle qu’on utiliserait pour remporter un pari quelconque. Je n’ai pas un physique de mannequin certes, mais je ne suis pas vilaine, alors, non, je ne pense pas qu’il soit en train de se moquer de moi. Je ne le connais pas encore assez pour le comprendre sur le bout des doigts, mais ce que j’ai compris de lui, c’est qu’il n’est pas ce genre de garçon. C’est une raison de plus pour lui faire confiance et voir si ça peut fonctionner, non ? Comme le dis si bien ma grand-mère, c’est de mon âge. Et puis, je l’aime bien et à l’évidence, il m’aime bien lui aussi. Donc quand il m’embrasse, je le laisse faire et je me retrouve bien vite assise sur ses genoux, ses mains autour de ma taille. Mon cœur tambourine contre ma poitrine tandis que je sers contre lui. Je préfère largement ses baisés à ses compliments parce qu’ils me mettent mal à l’aise, mais si pour avoir l’un, je dois accepter l’autre, alors qu’importe. Je pousse un petit cri quand il me met une main sur ses fesses, mais je ne dis rien, c’est pas désagréable après tout. Ça me donne juste très chaud, et je ne sais pas si c’est à cause de la chaleur dans la pièce ou parce qu’il m’embrasse.

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