" In life, to attract success, we must start by giving the impression of success. "
Elle gigote sur la chaise en bois qui grince à chacun de ses mouvements. Du bout de sa fourchette elle joue avec les petits pois toujours dans son assiette. Elle déteste les petits pois. Sûrement les pires aliments qui pouvaient exister sur cette planète pour la fillette de neuf ans.
« Tiens-toi droite Hazel. Et mange ces petits pois. » le ton est dur. La blondinette lève les yeux vers sa mère, mais elle baisse le regard aussitôt quand elle croise le regard sévère de sa mère. Hazel ne comprenait pas ça, il vivait dans un trou à rat, un taudis ou les nuits étaient rythmés par les cris des voisins du moment ou il se déchirait à celui ou il se réconciliait. Elle continue à trifouillait dans son assiette.
« Hazel j'aimerais que tu me répondes » le ton était toujours aussi sévère. Hazel osa enfin relever la tête vers sa mère et la regarda droit dans les yeux. Ce regard qui la faisait frissonnait. Tellement dure, elle paraissait sans aucune émotion. La fillette n'y voyait même pas de l'amour. Et l'absence d'amour dans les yeux de sa mère, bien qu'elle ne l'ait jamais dit à personne, tourmentait la petite chaque soir avant de dormir. Car si sa propre mère ne pouvait pas l'aimer, qui le pouvait ?
« Oui. Je suis désolé maman. » avant de baisser la tête vers son assiette et d'avaler une fourchette remplie de petits pois.
" Color my life with the chaos of trouble. "
Elle avance, elle le tient du bout des doigts. Hors de question de le lâcher, il pourrait fuir. Elle ne sait pas où il l'emmène. Ça n'a aucune importance, elle le suit. Il dit qu'il va lui montrer quelque chose, quelque chose de génial. Celui qu'Hazel suit comme ça, c'est Leo. Son petit copain du lycée. Son premier amour. La nuit tombe et ils traversent un parking. Hazel ne comprend pas, mais elle le suit toujours. Du bout des doigts, elle ne lâche pas. Au bout d'un certain moment il arrive dans une clairière. Elle n'a rien de bien spéciale, à part qu'on y voit plutôt bien le coucher de soleil et ça c'est toujours un beau spectacle. Curieuse, confuse elle regarde autour d'elle. Puis Léo se met en face d'elle en prenant son autre main tout en la tirant vers lui. Elle sourit, heureuse. Elle n'y voit que feu. Mais Princesse tu te trompes, il n'est pas là pour le coucher de soleil lui. Il a se sourire qui fait craquer toutes les filles du lycée. Comme Hazel, surtout Hazel.
« qu'est-ce qu'il y a ? » il ne répond pas, l'embrasse juste. Elle sent le tronc d'un arbre contre son dos et elle sent aussi sa main qui joue dangereusement au niveau de sa cuisse. Ça fait bien un mois qu'ils sont ensemble maintenant. La blondinette a peur, elle lui a dit qu'elle voulait attendre pour ça quand ils ont commencé à sortir ensemble. C'est un prince charmant Léo. Il a dit qu'il n'y avait aucun souci. Et qu'il pouvait très bien attendre. Hazel a peur. Non elle est terrifiée. Elle ne dit rien. Elle ne va pas le faire attendre plus longtemps. Elle est prête. Je suis prête, je suis prête. La phrase se répète en boucle dans son cerveau. Au final elle l'a fait. Elle n'a pas osé lui dire, qu'elle était terrifiée, qu'elle ne sentait pas prête, non parce qu'elle aurait pris le risque de le faire fuir. Oh non. Elle le refusait. Il l'a embrassé, raccompagné chez elle tel un gentleman. Une semaine après il a rompu avec elle. Ça lui apprendra.
Ah si seulement ça lui avait appris quelque chose.
" There goes my hero, watch him as he goes "
S'il te plaît, ne t'en vas pas. Il y a eut le moment de rupture, ce moment qu'Hazel voit comme le drame de sa vie. Il n'y avait pas une personne au monde qu'elle aimait plus que tout, c'était bien son frère. Bien sur, elle avait tendance à se jeter dans les bras de qui le voulait bien. Mais Théo était celui qui ne la lâcherait jamais. Ça elle le savait. Elle le croyait.
Il avait voulu jouer les héros, il avait rejoint l'armée. Et il avait perdu. Hazel aussi, incapable de trouver son chemin toute seule. Enterrer ses rêves de danseuse, ce n'était plus qu'un vague souvenir. Elle sombra dans la dépression qui la guettait depuis un moment en un clin d’œil. Le lycée était fini elle aurait pu entrer dans une école de danse sans problème, au lieu de ça c'est dans un service psychiatrique qu'elle fit son entrée, suite à une tentative de suicide raté.
Elle en est sortie au bout de six mois. Naïvement, elle a cru qu'un nouveau départ était possible. C'est pleine de bonne volonté qu'elle est arrivé à Marple Spring. Hazel n'avait aucun projet en tête, juste l'envie -et surtout le besoin- de quitter Chicago et tous ses mauvais souvenirs. Elle a trimé les premières semaines, elle voulait s'en sortir. Mais elle était peu perdue dans cette ville où elle ne connaissait rien ni personne. Elle s'est tourné vers un milieu dans lequelle ne s'imaginait pas certainement pas finir avant la mort de son frère. Ah si sa mère savait ce qu'elle était devenue. Elle ferait certainement un infarctus.