Comme dirait ma mère : "Et Dieu dit que la lumière soit. Et la lumière fut." Je suis née le 14 Juin 1991. Après réflexion je pense que ce mois de naissance a ironiquement contribué aux addictions auxquelles j'ai été soumise autrefois mais ça je vous en reparlerai plus tard. Vu leurs sourire immense et aussi large qu'une autoroute, je ne pense que mes parents, chrétiens archi-pratiquant, croyant jusqu'à la molle, possédant de l'eau bénite à la place du sang se doutent que cette très jolie petite fille qui venait de naître allait leurs causer un milliard de problème. J'étais, enfin "je suis" le deuxième enfant de famille précédé de mon grand frère  Antonio - Oui, avaient une imagination et un sens de l'humour remarquable - suivi quelques années après par trois autres soeurs: Sydney, Brenda et Marie. Eh oui, il fallait bien que ça arrive. Bref. Nous étions une famille normale, enfin une famille normale dans le monde des hyper-catholique, poisson le vendredi, la bible comme livre de chevet, quizz tournant autour de l'histoire de Jésus et évidemment, église le dimanche. Aussi loin que je me souvienne, la religion, les bonnes manières, la politesse n'ont jamais été mon fort. Cela m'ennuyait d'être une enfant sage, elles étaient toutes pareilles. Jupes, couettes des deux côtés de la tête, lunettes et collants en laine d'un blanc parfait. Les miens étaient noirs de boues. Arrivée au collège, je trouvais rapidement ma place aux derniers rangs de la classe avec les cancres, non pas parce que mes notes étaient mauvaises, mais parce que je les trouvaient cool. C'est à partir de ce moment là que ma vie a commencé à partir en sucette. Petits délits, vols, partie de sonnette et tout ce genre de chose rythmé ma vie. Mes parents m'empêchaient de voir mes amis les traitant de mauvaises graines, voyous, de délinquants ... Dieu sait le nombre de fois que je me suis retrouvée enfermée dans ma chambre mais c'est avec eux que je me sentais le mieux.

Arrivée au lycée, et malgré les prières incessantes de mes parents, la chute ne fut que plus belle: Un jour, je rentra chez moi les cheveux colorés en bleus, langue percée, nez percé et un tatouage ornant magnifiquement  mon bras. Je me souviens que ma mère avait manqué littéralement de faire un arrêt cardiaque et mon père avait préféré sortir faire un tour plutôt que de commettre ce pêché ultime qu'est le meurtre. Ils tentèrent de me faire changer par des mots doux, avec des hurlement,s de toutes les manières possibles mais rien n'y faisait. J'étais celle que j'étais. Point. Au fil du temps, mes mauvaises fréquentations ne faisaient qu'augmenter et d'appuyer leurs pouvoirs. Consommations de drogue, alcool ... Il n'y en avait jamais assez. A cette même période je rencontrait l'amour. Le vrai, le grand, l'immense avec un A gigantesque, un milliards de sentiment et de souffrance. Dès le premier regard, je succombais : Eden Dahlya Rivers. Magnifique, sublime, parfaite. Un ange tombé sur terre. Mon premier amour féminin. Devenues amies, nous passions tout notre temps ensemble, je pensais à elle jour comme nuit. Nous avons attendu un an avant d'officialiser ce couple. Le plus beau jour de ma vie. Mais pour d'autre, c'était la goutte d'eau qui fit déborder la piscine. Mes parents m'ont foutu dehors lorsque je leurs aient annoncé que nous étions ensemble, hurlant "Satan" à mon attention dès qu'ils le pouvaient. J'ai alors appelé une tante, ici à Marple Spring, lui priant de m'accepter. Elle n'était pas aussi taré et était largement plus large d'esprit. Je voyais l'indépendance m'ouvrir les bras, j'allais pouvoir faire ce que je voulais, quand je le voulais et ce n'est pas mes parents qui allaient m'en empêcher. Je proposais à Eden de venir avec moi et lorsqu'elle accepta, j'étais certaine que plus rien ne m'arrêterai.

Arrivées sur place, le rêve se transformait en cauchemars. Inconsciemment affligée par les derniers événements, ma consommation d'alcool et de drogues avait considérablement augmenté me faisant directement entrée dans l'addiction. J'avais mon grand amour avec moi, mais ce n'était pas assez. Une chose en amenant une autre, plus rien n'allait entre elle et moi. Dispute sur dispute, embrouille sur embrouille, insulte sur insulte. Je crois qu'elle n'aimait pas ce que je suis devenue, et moi non plus d'ailleurs. Un soir, lors d'une soirée bien trop arrosée je l'ai lâchement trompée mais bien trop imbibée par l'alcool, je n'en garde que très peu de souvenir mais lorsqu'elle le découvrit la rupture fut inévitable. Très franchement, j'aurais préféré tout oublier.

J'ai été conne, conne et tellement conne. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps jusqu'à faire de la concurrence à un champ de figue. Le manque de sa présence brûlait en moi comme un feu constant et encore aujourd'hui, ce dernier n'est pas éteins. Après d'ultime excès, je suis partie en cure de désintoxication quelques temps. J'espère qu'ils me retirent l'addiction Eden mais ils m'ont dit que ce n'était pas possible. Aujourd'hui, ma seule crainte lorsque je marche dans la rue n'est pas de me faire voler mon sac par un putain d'abruti ou de me faire culbuter par une voiture, non, ce dont j'ai le plus peur c'est de croiser les traits parfaits de son visage.