Je me présente, Melyna Armell, jeune américaine née le 21 mai 1989 à Marple Spring. Malheureusement, je n’ai aucun souvenir de cette ville, car nous sommes déménagés très rapidement à Los Angeles. Quand je dis nous, je parle de mes parents et moi. Je suis enfant unique et ce n’est pas pour me déplaire. J’ai toujours été plutôt indépendante. J’ai eu une enfance plutôt banale. J’étais dans une famille aimante et très aisée financièrement. Je n’ai jamais manqué de rien. Pourquoi se plaindre ? Je n’aime pas me plaindre sans raison. J’ai eu une enfance heureuse. Comme toutes les jeunes filles, j’ai été à l’école, je me suis faite des amis, j’ai fait partie de l’équipe de cheerleaders, j’ai eu des petits copains et j’ai même eu des petites copines. Ayant toujours été très proche de mes parents, je n’ai jamais eu peur de leur parler de mon attirance pour les deux sexes. J’ai une famille très ouverte qui désire seulement que je sois heureuse. Ils ne m’ont jamais empêché de faire ce que je voulais et je leur serai toujours reconnaissante pour cela.  

Quand j’ai obtenu mon diplôme, j’ai voulu me diriger dans un premier temps vers des études supérieures de vétérinaire. Depuis toute petite, je suis gaga des animaux et je me voyais bien travailler avec eux. Malheureusement, j’ai arrêté assez rapidement. Les études étaient très, très difficiles. Si j’avais vraiment voulu, j’aurai eu les compétences pour le faire, mais il me manquait surtout de la volonté. J’ai tout arrêté du jour au lendemain. Pour faire quoi ? Je n’ai pas trouvé tout de suite. J’ai passé une année complète à la maison à ne pas faire grand-chose. J’ai profité de cette année pour prendre du temps pour moi. J’avais 19 ans à l’époque. J’avais encore toute la vie devant moi pour trouver ma branche. Pendant cette année, j’ai commencé à m’intéresser à un nouvel univers qui montrait le bout de son nez. Youtube. Sans aucune attente, j’ai ouvert une chaîne Youtube que j’ai nommé MelyMell. Ayant toujours été attiré par la mode et par le maquillage, c’était le sujet principal des vidéos que je faisais. À côté, je tenais un blog où je parlais de tout et de n’importe quoi. Au début, c’était seulement pour le plaisir, mais je n’aurais jamais pensé que ma chaîne Youtube prendrait des proportions aussi énormes. De nombreuses jeunes filles et même des garçons s’abonnaient à tous les jours à ma chaîne. 100 abonnés, 1000, 50 000, 100 000… Je prenais de plus en plus de plaisir à faire mes vidéos sur les choses que j’aimais vraiment et j’avais une communauté vraiment incroyable. C’était super d’échanger avec eux.  Après quelques temps, Youtube a instauré un système de monétisation via les publicités ce qui m’a permis de gagner un petit peu d’argent grâce aux vidéos. Ce montant augmentait de mois en mois en même temps que mon nombre d’abonnés. Grâce à cela, je n’ai jamais ressenti le besoin de me réorienter et de reprendre mes études supérieures. Même si c’était un sujet tabou au début, Youtube était pour moi un métier et est encore un métier aujourd’hui. J’ai toujours la même chaîne Youtube depuis 2008 et j’approche dangereusement des 10 millions d’abonnés. C’est un chiffre qui fait peur. C’est tellement de monde. Certes, ce n’est pas un métier facile à tous les jours. Certaines personnes sont très méchantes sans raison, la communauté est très exigeante, les médias s’intéressent maintenant à Youtube et mettent beaucoup de pressions sur les Youtubeurs phares. Comme je suis là depuis le début, je fais partie de ces personnes qui sont surveillées et qui n’ont pas le droit au moindre faux pas. Mais ça me plait bien. Ça m’a permis de me faire connaître du public, mais également des différentes marques de vêtements et de maquillages. Aujourd’hui, j’ai beaucoup de partenariats avec des marques que j’adore. Je peux tester des centaines et des centaines de produits. Je fais mes avis sur ma chaîne, je conseille les gens sur les bonnes et sur les mauvaises marques. Je suis un petit peu devenu une référence avec le temps et ça fait super plaisir de voir autant de personnes écouter ses conseils.

Comme vous vous doutez, ma vie ne se résume pas à Youtube. Même si c’est une grosse partie de ma vie et que j’y pense beaucoup de temps. C’est mon métier et je m’investis à temps plein. Mais l’avantage d’être son propre patron me permet d’avoir les horaires que je veux. Je fais mes vidéos quand j’ai envie, je prends des vacances quand j’ai besoin etc… Du coup, je peux profiter de la vie et je la vis à fond. J’avais 21 ans quand ma vie à chambouler. J’ai eu beaucoup de petits-amis dans ma vie, mais jamais rien de sérieux. Je n’avais jamais été amoureuse avant mes 21 ans. J’avais été invitée à une convention de Youtubeurs lorsque j’ai rencontré cet homme. Michael. Son magnifique regard bleu m’a charmé, son sourire, sa personnalité. Il était parfait… Tellement parfait qu’il était déjà pris et marié. Il avait 8 ans de plus que moi, mais ça n’a pas empêché mon cœur de battre pour lui. Pendant cette fin de semaine de convention, nous avons passé beaucoup de temps ensemble, nous avons discuté et nous avons échangé nos numéros. Nous avons gardé contact après. Je me sentais très mal, car je le savais marié, mais j’ai toujours eu tout ce que je voulais dans la vie. J’ai une détermination incroyable et je n’ai pas abandonné. Je n’en suis pas fière, je suis devenue son amante. Mais j’étais amoureuse. J’étais prête à n’importe quoi pour lui, même à être dans l’ombre. Nous avons vécu des moments magiques pendant plus d’un an. Presque deux ans. Sauf que je l’ai quitté. J’ai été obligé de le quitter. Je suis tombée enceinte de lui et je ne voulais pas lui imposer cela. Michael ne voulait pas quitter sa femme pour le moment, il n’était pas prêt et je pouvais le comprendre. Ça m’a fait souffrir, mais je suis partie. J’aurais pu avorter et continuer notre relation, mais je ne pouvais pas envisager cela. J’étais peut-être jeune et officiellement célibataire, mais j’ai tenu à mettre cet enfant au monde. Une magnifique petite fille qui s’appelle Dawn et qui me comble entièrement. Je suis tellement fière d’elle. Elle est mon petit rayon de soleil et ma raison de vivre. De plus, étant donné que je fais mon travail de la maison, je passe beaucoup de temps avec elle. Je profite de chaque jour avec ma petite puce.

Depuis mon histoire avec Mika, je ne suis pas retombée amoureuse. En fait… Même si j’essaye de me convaincre du contraire, je suis toujours amoureuse de lui. Oui, ça fait 5 ans, mais je rêve encore de terminer ma vie à ses côtés. Doucement, j’ai repris contact avec lui. Il est toujours avec sa femme, mais je sens que ça ne va pas bien. Est-ce que je dois en profiter ? Ou refaire totalement ma vie ? C’est des questions que je me pose sans arrêt.

Cette année, ma vie a été de nouveau chamboulée. Mes parents m’ont avoué que j’ai été adoptée. À 27 ans, tu ne t’attends pas cette nouvelle… J’ai été complètement choquée. Pas car j’avais été adoptée, mais parce qu’on a mis aussi longtemps à me le dire. Je n’en veux pas à mes parents d’avoir pris soin de moi. Au contraire, je n’aurais pas pu espérer mieux comme parents, mais j’aurais voulu qu’ils me fassent confiance et me l’annoncent avant. Bref… Au début, j’ai fait comme si de rien. Comme si cette nouvelle ne changeait rien à ma vie, mais la curiosité a pris le dessus. Le père de l’un de mes meilleurs amis est détective privé, donc je me suis tournée vers lui. Il a chamboulé ma vie à son tour en m’annonçant que j’avais une sœur jumelle. Moi qui me suis toujours crue enfant unique… J’ai une sœur jumelle… Mes parents m’ont simplement dit qu’ils n’étaient pas prêts à avoir deux enfants en même temps et qu’ils nous avaient séparé. Ça, je leur en veux… En plus de m’avoir menti pendant 27 ans, ils m’ont caché l’existante d’une sœur… J’ai entrepris de la retrouver. Je ne sais pas pourquoi exactement… Pour connaître mes origines ? Pour rattraper le temps perdu ? Pour comprendre pourquoi j’ai été abandonnée ? Bref, j’ai tellement de questions qui me traversent l’esprit que j’ai décidé de quitter Los Angeles pour Marple Spring, la ville où je suis née. J’ai l’espoir de retrouver ma sœur et mes parents biologiques.