La popularité, the high school's queen - ou plutôt the high school's bitch - son copain sexy et ses meilleures amies aussi timbrées qu'elle... Pourquoi tant de clichés ? Pourquoi tant d'étiquettes, tant de groupes, tant de sectes ? Pourquoi si je ne porte pas le dernier sac Chanel on me regarde de haut à bas comme si je venais d'une autre planète. Pourquoi chaque groupe a sa propre table au self ? Les populaires sont sur le haut de l'échelle, donc ils s'installent sur la meilleure table. Vous savez ? Cette table gigantesque qui se situe au milieu de la cantine. Cette table où seuls Regina Georges, le parfait cliché des films d'adolescents et ses amis s’assoient. Cette table où chaque lycéen rêve de poser ses fesses. Il y a les geeks aussi, comme les clichés le disent, la majorité des geeks porte des lunettes et s'habille en salopette.

Ce groupe là s'installe au fond du self, où part déjeuner dans les toilettes, pour ne pas que Regina Georges rabaisse l'un d'entre eux en renversant le contenu de son plateau sur lui et ainsi, provoquer les moqueries des autres. Puis, il y a les gothiques. Ces personnes sombres qui ne portent que du noir, qui mettent une tonne de crayon et de mascara avant de sortir et qui te font peur rien qu'en te lançant un petit regard. Ils n'écoutent que du métal et que du hard rock et ils ont souvent un casque sur leurs oreilles. Ils sont... Bizarres.

Et pour conclure, il y a les gens normaux. La secte dont je fais partie. Encore une fois, ils sont divisés en deux parties, deux meutes. La première qui n'est pas populaire, mais qui sait se faire respecter, et la deuxième qui tel un geek se fait rabaisser et martyriser. Bien entendu, je fais partie de la deuxième partie. Je m'appelle Meredith, je suis née à Seattle et j'ai grandi auprès de trois grands frères, une sœur qui a cinq ans de plus que moi et une autre qui en a huit ans de moins. Je fais partie d'une famille assez nombreuse, mais très soudée. Encore une fois, je n'ai pas ma place dans cette famille. Je suis celle qui se rebelle souvent. Celle vole la moto de l'un de ses frères et qui ne revient que trois jours après.

Je suis incomprise par ma fratrie et par mes parents. D'après eux, je ne fais que des bêtises et à part me plaindre et fuguer, je ne fais rien d'autre. Peut-être que si ils apprenaient à ne pas m'ignorer et à connaître qui je suis vraiment, ils auraient une autre vision de moi et je serai moins turbulente, moins rusée... Bref, jusqu'à mes dix-sept ans, j'ai vécu à Seattle. La ville qui fait rêver la moitié de la population et à mon plus grand malheur, j'ai déménagé à Marple Spring avec ma famille. Pourquoi ? Et bien "Seattle est une ville trop grande, trop bruyante, trop chère." Enfin bon, je ne fais que de répéter ce que mes parents n'ont cessé de me dire. Et donc on a déménagé à la petite ville nommée Marple Spring et c'est là que tout a commencé.

Elle était magnifique, des cheveux châtains jusqu'au dos, des yeux marron en amande, des lèvres pulpeuses et rosées et une petite taille avec des formes là où il faut. Oh putain qu'elle était sublime. Elle débordait d'énergie et de dynamisme, elle regorgeait d'impulsivité et lorsqu'elle pétillait de joie, je me mettais à sourire toute seule comme une idiote. Je suis lesbienne et ma dernière relation amoureuse s'est très mal terminée, raison pour laquelle je ne voulais pas m'attacher à cette belle brune. Voilà pourquoi je ne lui parlais jamais et je l'évitais du mieux que je le pouvais. Retournons au sujet de la popularité alias le sujet des clichés.

Ken faisait partie de la bande de Regina - ok j'arrête avec Regina -. Bref, elle faisait partie de la bande de Kimberley, aka la pu... Je veux dire, la peste du lycée. The mean girl en fait. Raison de plus pour laquelle je changeais de couloir lorsque je croisais le chemin de Kenzie. Cette dernière ne m'harcelait pas, bien au contraire, elle me souriait souvent d'un air désolé lorsque ses meilleures amies venaient s'attaquer à moi. Elle était différente d'elles. Elle avait même déjà averti un prof lorsque the queen m'avait enfermé dans un casier.

Flashback :

Les yeux rivés sur la fenêtre de la salle et l'esprit ailleurs, la boule de papier qui atterit sur ma tête me réveille. Je me retourne en m'attendant à voir Kimberley et ses chiennes ricaner mais c'est un autre gars qui rigole. Je lui lance un regard noir et je me retourne pour divaguer à nouveau dans le pays des merveilles. La sonnerie retentit et je me précipite pour déposer mes affaires dans mon casier et quitter ce maudit lycée. Il fait vraiment un froid de canard dehors, mon sac à main sur mon épaule gauche et mon parapluie dans ma main droite, je me mets à marcher en me dirigeant vers ma voiture sous la pluie qui tombe comme des filets du ciel et je m'arrête lorsque mes yeux se posent sur Kenzie. Cette dernière n'a rien pour se couvrir et elle ne cesse trembloter à cause de ce froid glacial. Je n'hésite donc pas une seule seconde avant de la rejoindre.

Fin du flashback.

Je l'avais ramené chez moi avec ma voiture pour qu'elle prenne un bain chaud, la pauvre était limite gelée. Elle avait très froid. Et bien que je faisais de mon mieux pour l'éviter, je ne pouvais pas me permettre de la laisser dans un tel état.

Flashback :

Kenzie me remercie et je lui souris comme guise de réponse et avant qu'elle ne sort de ma voiture, je dépose un baiser sur la commissure de ses lèvres.

Fin du flashback :

Je ne savais pas ce qu'il m'avait pris, c'était automatique. Ses lèvres semblaient si douces, si sucrées et je ne savais pas comment me maintenir de les goûter, alors je m'étais contentée de l'embrasser sur le coin de ses lèvres. Et bien que ce n'était qu'un simple petit baiser, je m'étais sentie comme... Électrocutée. Mon cœur battait la chamade et les frissons ne cessaient de me parcourir le corps entier. Cette fille me faisait beaucoup d'effets... Mais maintenant, je regrette amèrement de l'avoir embrassé.

Oui, je le regrette. Je regrette de m'être attachée à quelqu'un, alors que depuis ma dernière relation, je m'étais promise de ne plus m'attacher à personne. Au début, lorsque j'avais embrassé Kenzie, je me disais que je devais oublier le passé, tourner la page et me concentrer sur le présent mais oh mon dieu qu'est-ce que je le regrette. Elle est partie elle aussi et je ne l'ai plus jamais revu depuis. Après tout, c'est bien de ma faute. Je m'étais jurée de ne plus ressentir quelque chose pour quelqu'un et j'ai trahi la promesse que je me suis moi-même faite.

Flashback :

"Mademoiselle Perterson, c'est à vous." me dit la secrétaire. Je pénètre la petite pièce blanche et je m'installe sur le canapé, en face de mon psychologue. "Bonjour Meredith. Comment allez-vous depuis votre dernière consultation  ?" me demande-t-il. "A votre avis ? Ma petite-amie est morte il y a quelques semaines, comment voulez-vous que j'aille bien ?" lâchai-je en soupirant.

Fin du flashback :

Deux ans de bonheur que j'avais passé avec Vanessa. On s'était rencontrées au réveillon à Seattle Le 31/12/2006 et le courant était de suite passé entre nous. Plus les jours passaient, plus cette fille me plaisait et vice versa. J'avais quinze ans à cette époque, j'étais encore une gamine qui ne connaissait pas la définition du mot "amour", mais tout a changé lorsque j'ai rencontré cette fille. J'étais tombée amoureuse d'elle et on s'était mises ensemble. On s'était promis de ne jamais se quitter, mais elle n'a pas tenu à sa promesse.

On s'était disputées à cause d'un quiproquo, Vanessa allait passer la nuit chez moi, mais elle était tellement en colère qu'elle était partie en claquant la porte. J'étais inquiète, il se faisait tard, mais j'étais en colère moi aussi, alors je ne l'avais pas suivie et je m'étais affalée sur mon lit. Le lendemain, tout ce que j'avais construis comme souvenirs moi et Vanessa avait chuté.

Je m'étais réveillée les yeux bouffis par les larmes et lorsque j'avais appris la nouvelle, mon cœur s'était détruit. J'avais appris que le conducteur d'une voiture était ivre et donc avait foncé sur Vanessa, lorsqu'elle cette dernière tentait de traverser la route. Mon cœur s'était littéralement brisé. C'est à cause de moi que Vanessa ne fait plus partie de ce monde et je ne me le pardonnerai jamais.