L'enfance:

25 Juillet 1992, État de l'Idaho, naissance de Samantha Jefferson. Beaucoup de pleurs dans cette chambre d'hôpital. Seulement 4 personnes présentes: mes grands parents, mon père bien sùr et celle qui s'est contentée de me donner la vie et que je ne reverrai jamais puisqu'elle a renoncé à ses droits bien avant mon arrivée non souhaitée. Seuls quelques mots échangés entre les deux "créateurs": James s'il te plaît, je te demande juste une faveur: appelle la Samantha. C'est la seule chose qu'elle aura de moi et j'y tiens. Et si un jour elle te demande qui je suis et pourquoi je ne fais pas partie de votre vie ne lui mens pas. Mon père accepta ces conditions bien que ce prénom ne lui plaisait pas vraiment !! Quelques jours plus tard je me retrouvais chez mes grands parents qui allaient m'élever puisque mon papounet était pris par ses études. Il revenait le plus souvent à la maison pour profiter au maximum de sa petite bouille d'amour. Bien que je recevais énormément d'amour j'ai toujours eu au fond de moi un certain manque: celui d'une mère. Surtout qu'on me posait souvent la question à l'école. Jusqu'au jour où je l'ai posée moi même à ma grand mère. Mamounette, pourquoi est ce que je n'ai pas de maman moi ? Elle est où ? La réponse n'était pas celle que j'attendais et je restais assez frustrée jusqu'à ce que je puisse la reposer à mon père. Ma chérie tu es encore petite, je t'expliquerai quand tu seras plus grande. Elle était tout simplement maladroite et ne savait vraiment pas quoi me dire. Heureusement mon père fut plus sincère sur le sujet lorsque je lui posais la même question quelques jours plus tard. Ma chérie, ta maman était trop jeune, tes grands parents ont préféré qu'elle poursuive sa vie sans toi et de commun accord c'est mamounette et papy qui se sont occupés de toi car ils étaient les personnes les plus parfaites au monde pour t’élever. Il évita de me dire qu'un jour elle était revenue mais qu'il l'avait gentiment virée, refusant qu'elle ne fasse irruption dans notre vie alors qu'elle avait renoncé à moi. Après cette révélation je m'inventais plein d'histoires à raconter à mes copains et copines d'école. Un jour elle était actrice et ne pouvait pas se montrer parce qu'elle ne voulait pas mettre ma vie en danger en m'exposant aux médias. Un autre elle était une femme d'affaires qui voyageait beaucoup et n'avait pas le temps de venir me chercher à l'école. A chaque fois c'était quelqu'un de très important. Je crois que j'avais en fait besoin de me rassurer moi même alors que je lui en voulais pour m'avoir abandonnée. Et cette haine que j'avais envers elle me poussa à ne jamais chercher à la retrouver. Malgré cela j'étais une enfant facile, agréable à vivre et je ne manquais de rien. Élève sérieuse et appliquée aimée de toutes mes maîtresses !!

L'adolescence:

Les complications n'allaient pas tarder à arriver. Découvrant les flirts, les cigarettes et l'alcool sans que mes grands parents n'en sachent rien, mes résultats scolaires ont commencé à baisser considérablement, et l'enfant facile que j'avais été laissait place à une adolescente rebelle, faisant le mur tous les week end pour sortir avec mes copines dans des endroits peu fréquentables où j'aimais me faire remarquer dans des tenues un peu trop vulgaires, aguichant tous les hommes que je trouvais sur mon passage. Jusqu'au soir où l'un deux m'a séduite plus que les autres. Un certain John, de 20 ans mon aîné. J'avais alors 16 ans, et lui donc 36. Il était beau et terriblement sexy, et riche ce qui n'enlevait rien au personnage. Très vite je tombais amoureuse de lui et passais tout mon temps à ses côtés, séchant les cours. Jusqu'à ce que je décide d'aller vivre avec lui allant contre mes grands parents bien sùr. Mon père n'étant pas souvent là n'eut pas grand chose à dire et de toute façon j'avais quitté la maison sans donner d'adresse, allant jusqu'à changer de ville. C'est comme ça que j'ai atterri à Marple Spring, pour suivre le bellâtre. Seulement ce que ce dernier m'avait caché c'est qu'il était possessif et violent, m'interdisant à présent de sortir. L'euphorie que j'avais connue au début en plaisant à un homme plus àgé avait disparu et je n'avais comme simples gestes de sa part que de la violence, autant dans nos rapports sexuels que dans le reste. Je n'avais plus d'amis et ne voyais plus ma famille. J'avais quand même réussi à négocier avec lui pour aller passer deux semaines par an chez mes grands parents, pour leur anniversaire de mariage mais à force qu'ils me questionnent sur ma vie et cherchent à trop en savoir j'avais stoppé moi même ces visites, et à l'heure d'aujourd'hui ça fait deux ans qu'ils doivent se contenter de mes mails; je m'en veux de les faire autant souffrir mais je ne vois pas d'autre issue. Pourtant il m'aimait, j'en étais sùre, il me le disait très souvent, et s'excusait régulièrement après m'avoir frappée en me promettant de ne plus recommencer, et moi comme une idiote je le croyais à chaque fois. Mais surtout j'étais prise au piège. Une période assez noire fit alors son apparition, et je tombais pendant plusieurs mois dans l'anorexie. Je refusais de me nourrir, ou le peu que j'avalais je ne le gardais pas. C'était ma façon à moi de me rebeller face à ses violences et ça fonctionna quelques temps, jusqu'à ce qu'il me fasse interner dans un hôpital spécialisé et que je guérisse.

Aujourd'hui:

Aujourd'hui je suis toujours sous l'emprise de cet homme mais j'ai grandi et mûri. J'ai réussi à obtenir qu'il me laisse sortir, et même si ce n'est que pour aller faire les courses et que je suis chronométrée ça me fait un bien fou. Il m'interdit de voir ma famille mais je me débrouille pour aller dans un cyber café pour envoyer au moins une fois par mois un mail à mes grands parents dans lesquels je leur dis que je vais bien, qu'ils me manquent et que je les aime très fort. Quand à mon père je le vois toujours en cachette. Mais quand je suis avec lui il n'a pas le droit de me poser de questions sur mon couple, et je fais tout pour qu'il ait l'impression que je suis heureuse et ne manque de rien. Sur ce point c'est la réalité. Mon cher John me couvre de cadeaux et m'entretient comme s'il me tenait avec ça !! Je cache mes blessures et mes bleus à chaque fois que je le vois bien sùr, et nos entrevues ne durent jamais bien longtemps, car je sais que plus je reste longtemps plus la violence de mon compagnon en sera accentuée...

Mon avenir:

Je crois qu'au fond de moi je rêve de me sortir de ce cauchemar mais je ne sais pas comment. J'ai besoin d'aide mais ne sais pas à qui m'adresser. Et puis c'est peut être bête et incompréhensible mais j'aime John et j'ai peur de le quitter...mais enfin l'espoir de pouvoir me sortir de cette histoire va pouvoir se réaliser...j'ai rencontré il y a quelques mois un merveilleux jeune homme du nom de Wyatt...nous nous voyons toujours en cachette bien sùr, mais je ressens de plus en plus d'affection, et même plus, pour lui...j'ai comme le sentiment que c'est la même chose de son côté, seulement moi j'ai John et lui multiplie les conquêtes...