Enfance : Mon enfance ? Et bien, disons que j’ai vécu celle-ci d’une façon plutôt agréable. Fils d’un grand entrepreneur Américain et d’une danseuse japonaise, j’ai vu le jour à Kob au Japon, quelques années avant ma petite sœur. Moi, on peut dire que j’étais le grand-frère parfait, ou presque. J’ai toujours été le gamin qui laissait sa sœur l’habiller en princesse pour qu’elle puisse se marrer de ma tronche après, ou encore, s’exercer à me maquiller avant de se gribouiller le visage. En gros, ma sœur, c’était ma déesse, ma princesse. Mes parents ? Il n’y a pas grand-chose à dire à leur sujet. Ils étaient amoureux, non, ils sont amoureux. Car ouai, ce n’est pas le genre de couple en papier carton, que du contraire, c’est le genre de couple dont les années d’ébrèchent pas l’amour et ça, ça a toujours été ma plus grande fierté. Gamin angélique et souriant, énergique et maladroit, j’attisais rapidement l’affection des gens qui croisaient mon chemin. Toujours en train de sourire, de courir partout, de vouloir aider les plus vieux…mais surtout, l’enfant aux mille animaux. Ben oui, déjà enfant j’avais tendance à ramener des bestioles en tout genre. Que ça soit des Escargots, ou encore des chiens, des chats, des oiseaux ayant été blessés. Une vraie petite ménagerie. Donc bon, disons-le franchement, je n’ai jamais eu à me plaindre au niveau de ma famille. Proche de ma sœur, de mes parents, de mes amis, de mes voisins. J’étais le gosse qu’on adorait fréquenter, même si quelques fois j’exaspérais mon entourage de par ma bonne humeur et ma capacité de prendre les choses à la légère. Mais attention, j’avais également mon petit caractère. Impulsif, il s’avéra très vite que je réagissais à l’instinct, à l’impulsion mais que mes émotions avaient tendance à dicter mes actes. Un défaut selon mon père, une qualité selon ma mère.

Adolescence : L’adolescence est un passage important dans la vie de chaque personne. Enfin, c’est ce que beaucoup disent, chez moi du moins, ça a pas mal joué sur ma vie actuelle. J’étais assez populaire dans mon lycée. Le beau petit Japonais au portefeuille bien rempli, j’étais sans cesse entouré par un cercle d’amis qui me ressemblaient, ou encore, qui étaient totalement différents. Parce que oui, moi, je n’ai jamais cherché à jouer sur les apparences, aimant les personnes pour ce qu’elles sont et non pas ce qu’elles semblaient être. Ne vous fiez pas aux apparences, je n’étais pas le petit bourgeois arrogant et méchant, que du contraire, c’était l’autre bande ça…Moi, j’étais plus le gamin qui va vers les autres, qui exaspère les professeurs parce qu’il a toujours quelque chose à dire, une blague à lâcher, une connerie qu’il n’arrive pas à ravaler. En gros, j’étais le comique bourgeois au grand cœur. Des relations, j’en ai eu quelques-unes, avec des filles et des garçons. C’est vers l’âge de quinze ans que j’ai véritablement assumé ma bisexualité, mes parents m’ayant surpris en train d’embrasser un mec…et vous savez quoi ? Ils ont rien trouvé de mieux à faire que d’exploser de rire en me voyant rouge comme une pivoine. Et là, je n’oublierais jamais leurs mots : Qu’importe que tu aimes un homme ou une femme, tu resteras toujours notre fils et nous t’aimerons quoi qu’il arrive. Ça m’a beaucoup aidé, peut-être trop…parce que du coup, j’ai commencé à ramener mes copains et copines à la maison. Charmeur ? Oui, j’ai rapidement commencé à l’être, j’avais un sérieux penchant pour les joies de la luxure bien qu’au final, je ne me foute jamais de la gueule des autres. C’est juste que j’étais jeune et pas encore près à véritablement me poser. C’est à dix-neuf ans que mon père parla de déménager à Marple Spring pour y implanter une industrie, un an plus tard, nous faisions nos bagages pour un nouveau monde.

Etudiant : Quand je suis entré à l’université, je me sentais assez paumé. Nouveau pays, nouvelle vie, nouvelles relations. Bref, la totale. Heureusement pour moi, j’ai commencé à étudier la médecine vétérinaire et donc, je me plongeais dans quelque chose qui me passionnais réellement. Amoureux des animaux, j’excellais dans ma branche, me faisant de nouveau de nombreux amis. Des drames, enfin de véritables drames, je n’en ai jamais eu. Oh, j’ai eu quelques peines de cœurs, quelques coups de blues, mais ma vie a toujours été assez stable. Jeune homme qui profitait de la vie, qui croquait celle-ci à pleine dents, je n’en oubliais pas de bosser pour atteindre mes objectifs. C’est d’ailleurs là que j’ai rencontré mon premier amour, celui qui m’a appris le verbe aimer. Beau, grand, une tête de mauvais garçon, je dois avouer que j’ai directement succombé à ses charmes. Julian. C’était son prénom, enfin, ça l’est toujours. Je suis resté dix mois avec lui pour finalement me rendre compte que son comportement changeait, qu’il devenait bien trop possessif, bien trop virulent quand je ne m’exécutais pas. Bref, en gros, c’était un grand taré. Lorsque je l’ai réalisé je suis parti, non sans avoir le cœur brisé, car malgré tout j’en étais bleu de ce mec. Ma première peine de cœur…je me suis alors juré de ne plus remettre le couvert avec un mec, me plongeant dans des relations purement féminines. J’ai fini par obtenir mon diplôme en étant major de ma promotion, ce qui en soit fut l’une de mes grandes fiertés. Ma sœur, elle, disons que nous avions fini par être différents mais toujours aussi proches. Elle restait ma princesse, mon joyau et je ne voulais qu’une seule chose, la voir devenir heureuse. Lorsqu’elle me présenta son fiancé, qu’elle surprise ce fut de remarquer que je connaissais le jeune homme en question. Nate. Le souci ? Ben c’est que le mec, j’avais toujours eu le béguin pour lui. Faut dire qu’une fois de plus, c’était tout à fait mon style. Mais voilà, je n’ai jamais rien dit, jamais rien laissé paraître et nous sommes devenus amis comme cochons. Un duo explosif, un duo de choc, des beaux-frères parfaits…laissant mes sentiments de côtés, avançant sans jamais rien dévoiler.

De nos jours : J’ai avancé dans la vie, ouvert ma propre clinique vétérinaire avec ma petite amie de l’époque, Océane, dont j’étais tombé amoureux et qui pensaient un peut mes blessures. Elle arrivait à me faire rire, me faire sourire, nous étions tellement semblables et si différents en même temps. Cette relation a durée deux ans, deux longues années où j’ai enfin pu respirer. Malheureusement, la tragédie arriva et le décès de ma sœur bouleversa mon existence, mais celle de Nate également. J’ai commencé par sombrer, pour finalement me rendre compte que si tout le monde sombrait, personne n’en sortirait indemne. Alors, j’ai ravalé ma peine, ma colère et je suis devenu la bouée de sauvetage des autres. Malheureusement pour moi, Océane ne le voyait pas de cet œil. Bien trop absent pour elle, bien trop près des autres, elle a fini par faire ses valises et me claquer la porte au nez après deux mois de fiançailles et ce, il y a un mois. Nate, j’essaye de lui secouer les puces, de l’aider à avancer, c’est ce que ma sœur aurait voulu. Sauf que voilà, plus j’essaye, plus je sens que mes foutus sentiments n’ont jamais cessé d’exister et c’est pas facile à gérer. Je me vois mal lui montrer quoi que ce soit en cette période tragique. Mes parents sont retournés au Japon après la mort de ma sœur, ayant besoin de retrouver leurs racines. Moi, je jongle entre détresse et force, me montrant à la hauteur pour ne pas sombrer bien que quelques fois, je l’avoue, je craque dans l’ombre. Ma vie a toujours été un livre sans drames, mais à présent, j’ai du mal à gérer celui-ci…