Lorsqu'on me demande mon histoire généralement je réponds: "leucémie diagnostiqué à quasiment 18ans, polychimiothérapie agressive, puis stade de rémission et récidive il y a 2 mois puis à nouveau rémission avec un traitement de consolidation constant" généralement ça suffit aux gens car après tout c'est le plus grand évènement de ma vie mais j’aime espérer que je ne me résume pas à mon cancer.

Je suis née à Marple Spring dans une famille assez modeste qui avait déjà un fils. J’ai donc un frère qui a 1an de plus que moi. J’étais une enfant désirée, toute ma famille était heureuse à ma naissance. J’ai eu une enfance normale, une meilleure amie et des rêves pleins la tête. Meilleure amie que j’ai perdue vers l’âge de 15ans : elle est devenue une de ces filles populaires et moi j’étais toujours une étudiante modèle voulait devenir médecin – oui c’est assez ironique. Je me suis donc disputée avec ma meilleure amie et nous nous sommes mises à nous détester.

Et 3 ans plus tard on se disputait et on se détestait encore. Quand on s’est disputé j’ai alors eu l’impression que toute vie m’abandonnait, je me suis effondrée d’un coup avec pour seule compagnie une fille qui me détestait et que je détestais aussi. Contre toute attente elle m’a aidée, a appeler une ambulance et elle m’a même accompagnée à l’hôpital. On m’a fait toute une batterie de test – prise de sang, IRM, ponction médullaire et j’en passe – et c’est alors qu’on m’a finalement diagnostiqué une leucémie ou pour les non-initiés : un cancer du sang.

Cette fois si j’étais battante je voulais m’en sortir, on m’a fait une polychimiothérapie agressive – un cocktail assez puissant de plusieurs médicament sensés détruire mes cellules tumorales – et je suis restée à l’hôpital assez longtemps. J’ai perdu beaucoup d’amis, tous à m’envoyer des messages sur les réseaux sociaux mais seule une est venue me voir : celle qui était là lors de mon accident. Mes parents en ont pleurés quand ils ont appris ma pathologie, j’avais pitié d’eux : pour eux c’était bien pire que pour moi ça ne faisait aucun doute.

J’ai quand même guérie, j’étais en rémission après ma chimiothérapie, je l’ai arrêté et mes cheveux ont repoussés, je me suis dit que j’allais avoir une vie normale, j’ai commencé mes études à la fac de médecine : la vie reprenais son cours. J’ai gardé le contact qu’avec une seule amie, la seule qui ai pris le temps de venir me voir, je lui parlais de mes problèmes au début et elle me parlait des siens, ça nous faisait du bien parce que ça nous changeait les idées de parler des problèmes de l’autres.

Et puis il y a eu la récidive… j’étais à nouveau super fatiguée tout le temps et quand j’ai fait une prise de sang on m’a demandé à nouveau de refaire une ponction médullaire et j’ai appris que mon cancer était revenu. On a alors changé mon traitement pour un truc un peu moins agressif et j’ai guéris à nouveau.

Aujourd’hui je suis toujours à Marple Spring et je viens de finir mon traitement curatifs et on m’a prescrit un traitement de consolidation, encore une fois pour les non-initiés ça signifie que je devrais toute ma vie prendre des médicaments pour que ça ne revienne pas alors forcément ça me déprime assez… mon amie essaye de me remonter le moral mais elle a bien du mal. Ça m’attriste de me dire que mon cancer me hantera toujours, que je n’aurais jamais une vie normale…