Tu avais toujours été heureux, enfant. Bien qu'étant renfermé sur toi-même et très timide, il n'y avait de jours sans que tu n'exploses en éclat de rire sous les idioties de tes plus grands frères, les chamailleries de tes oncles et tantes ou les blagues simplettes de tes parents. Les Weavers étaient une famille nombreuse et soudée : avant-même que tu ne naisse, tes parents avaient déjà quatre fils et 13 neveux et nièces. Pas un jour tu ne manquais d'amour ou de joie. Tu étais gâté et chouchouté, évidemment, tu étais le dernier. Alors même si au début de ta scolarité, tu as eu du mal à t'intégrer avec les autres enfants, même si jusqu'au collège, tu ne pouvais compter que sur deux personnes, même si parfois on se moquait de toi parce que tu bégayais quand on te donnait la parole, tu avais toujours été plus ou moins heureux. Enfin, en partie. Contrairement aux autres enfants tu ne manquais de rien, surtout pas d'attention à la maison et ceux même si tous, professeurs inclus, pensaient que c'était le cas et que c'était pour ça que tu étais si secret. Tu ne voulais pas l'être, secret. Si on creusait un peu, tu étais un enfant rieur, débrouillard et plutôt créatif. Tu avais de bonne note, pas les meilleurs bien sûr mais tu étais un bon élève, tu faisais des efforts. Tu avais tout pour rendre fière ta famille mais c'était justement à cause d'elle que tu ne pensais pas que tu pouvais le faire, rendre fier. C'était une peur stupide, de ne pas être à la hauteur et surtout rare pour les enfants de ton âge, mais c'était plus fort que toi et avec le temps, elle s'était déjà bien étalée dans ton esprit, les moqueries qui avant ne t'atteignais pas se faisant de plus en plus pressantes. Avec ta confiance, ton bonheur commençait à disparaître et le point noir de ta vie avait sans doute été à tes douze ans quand tu avais dû déménager et de ce fait perdre tout tes points de repère. Quand tu as dû dire au revoir à Los Angeles et aux deux seuls amis que tu avais. Tu avais dit à tes parents que ça allait, que ça ne te dérangeais pas vraiment de toute manière et ils n'avaient tous vu que du feu à ton petit sourire et ton haussement d'épaule. Tous sauf Jack.

De toute ta fratrie, c'est bien avec lui que tu étais le plus proche. Bien sûr, tu aimais tous tes frères également, bien sûr tu partageais avec les trois autres d'aussi bon moment mais des quatre, c'est lui qui avait deviné que si tu étais comme ça, c'est que tu n'avais pas confiance en toi. Que devant tous les autres membres de ta famille et même avec les autres enfants, tu t'écrasais, tu ne te pensais pas à la hauteur. « Ce n'est pas ta faute, ça arrive souvent dans les familles nombreuses », qu'il te disait « mais c'est stupide, tu vaux autant que nous si ce n'est pas plus » il finissait, toujours avec des sourcils froncés mais des regards doux. Tu voulais le croire, mais tu étais un esprit angoissé. La peur de te ridiculiser, de décevoir te hantait. Mais il était là, alors ça allait. Quand vous êtes partis, ta famille et toi, il était là pour te prêter son épaule pour pleurer ton ancienne vie qu'avec beaucoup de mal tu avais pensé stabiliser. Il avait été ta thérapie durant ton intégration à la petite ville que tu trouvais bien jolie et agréable à vivre. Sur les deux amis que tu t'étais fait à L.A, aucun d'entre eux n'avait fait d'effort pour garder le contact et c'est à ce moment-là que tu t'es rendu compte que tu devais reprendre un tant soit peu ta vie en main. C'était difficile à faire pour toi, enfant de douze ans qui avait habitude de s'écraser sous le poids de ses petits démons, mais Jack était la comme support et le temps te prêtait renfort.

Tu as commencer à faire du sport, pour te soulager de la pression que toi même tu t'inventais. Du basket plus précisément et tu étais excellent. Tous le monde étais fier de toi et c'était grâce à ta résolution, parce que tu avais pris sur toi et que tu avais commencer à te distançais que tu avais pu le voir. Le petit garçon qui se faisait petit s'était effacé petit à petit, jour après jour, année après année pour laisser place à un adolescent qui avait prit confiance en lui. Tu t'étais beaucoup mieux intégrer à Marple Spring que nul part ailleurs. Tu as rencontrer ton meilleur ami et bien d'autre qui, même s'ils n'occupaient pas la place de ce dernier, était cher à ton cœur. Tu rigolais en classe et parfois même, tu te faisais sanctionner et ça peut paraître stupide, mais tu n'aurais jamais pensé pouvoir l'être. Jack était fier de toi et avec tous les progrès que tu avais fait au cour des années pour arrêter de te prendre la tête et vivre ta vie, tu avais alors décider de parler à ta famille de tes anciennes angoisses qui parfois refaisaient surface. Tu t'étais dit qu'ils avaient le droit de savoir et ils n'étaient pas stupide, ils avaient remarquer ton changement drastique.

Leurs réactions auraient pu être comique, si elles ne s'étaient pas couronnée par des larmes. Tes parents étaient dévastés de n'avoir rien vu, tout comme tes frères, tes cousins et tes oncles et tantes. Mais comme tu t'y attendais, ils avaient été compréhensif et à l'avenir, ils avaient été plus attentif.
Ton entrée au lycée avait été beaucoup plus positive que celle au collège. Il n'y avait pas trente-six-mille lycée à Marple Spring alors c'était avec tout tes amis que tu l'avais faite. Et les vrais plus belles années de ta vie recommençait. Ton bonheur était de retour. Tu t'étais inscris au club de basket du lycée et bien sûr avec un physique comme le tien, tu as connu tes premiers amours. Tes résultats étaient bon et tu avais l'impression de vivre une utopie tant il était bon de ne plus ressentir cette sensation  et quand ta petite sœur, de 15 ans ta cadette naquis, tout était encore plus parfait, même si tu en étais quelque peu jaloux. Tu l'aimais quand même. Tes relations avec Jack étaient fortes, très fortes. Chaque jour de ta vie tu le remerciais d'être ici, d'être son frère, d'être si attentionné, de rester près de toi.

Jusqu'à ce qu'il parte brutalement et sans raison.

(Son meurtre, les voyages et quotidiennement)