Il était plutôt évident que la situation et les sentiments de ma jumelle de coeur étaient plutôt compliqués. Enfin, je n’étais pas dans sa tête, je ne pouvais pas complètement le certifier, mais le simple fait de la voir chercher ses mots, grimacer quand je lui posais des questions, ça me montrait que c’était loin d’être une évidence, que cela la chicotait, l’obsédait même, d’une certaine façon. Puis, j’en eus la confirmation lorsqu’elle m’avoua que tout cela était plutôt déconcertant, qu’elle était perdue à un point que je n’aurais pas pu imaginer avant qu’elle me réponde. Enfin, j’avais déjà deviné que quelque chose se passait entre eux, ou du moins, que ce jeune homme ne laissait pas Natasha indifférente, mais au moins que son absence la rende malheureuse ? Jamais je n’aurais pu penser que ce serait ainsi. Pendant un instant, je me sentis quelque peu bête de ne pas avoir prêté davantage attention à ma colocataire parce qu’ainsi, peut-être aurais-je pu deviner que quelque chose clochait, qu’elle n’allait pas bien ou un truc du genre, à moins qu’elle avait fait exprès de me le cacher ? Ne sachant pas vraiment quoi penser de la situation, je choisis plutôt de me concentrer sur le cas de mon amie, tenter de la réconforter autant que possible, voire de la conseiller, même si en ce moment, je ne savais pas vraiment quoi lui dire, mon manque d’expérience ne venant certainement pas m’aider pour le coup. Après une brève hésitation, je décidai finalement de lui dire:  « Ouais… Mais… Il te traite bien, au moins ? Il est gentil avec toi ? » Au final, j’avais choisi de me concentrer sur cela. Parce que jamais je ne pourrais en vouloir à Natasha d’aimer un garçon, peu importe son style, son métier ou un truc du genre, mais je voulais m’assurer que celui-ci la traite bien, parce que je voulais voir mon amie heureuse, et non déçue de la vie ou un truc comme ça. Lorsque j’aurais cette certitude, je verrais bien ce que je ferais, mais pour sûr, je me sentirais plus rassurée si elle me le confirmait.

C’était rassurant, mine de rien, d’entendre Natasha me dire que ce fameux jeune homme la traitait bien, qu’il était gentil, qu’il la considérait bien, et non pas comme une poupée ou un truc du genre. Enfin, cette partie, je ne pouvais pas la comprendre, raison étant que je n’étais pas mannequin, et que ce n’était pas l’émission pour enfants à laquelle j’avais participé quand j’étais plus jeune qui m’avait donné la célébrité ou même une certaine notoriété, mais quand même, je pouvais comprendre que ça ne devait pas être très agréable et que par conséquent, c’était une bonne chose que ce fameux individu la considère ainsi et surtout, qu’elle se sente bien avec lui. Souriant doucement à ses propos et à la conclusion que j’en avais tiré par la même occasion, je ne pus m’empêcher de lui dire:  « C’est cool ça alors. » Je lui souris doucement, en venant ensuite à la réflexion que franchement, s’il la traitait bien, si elle se sentait bien avec lui et qu’elle désirait le revoir, alors franchement, je ne voyais pas vraiment où était le souci. Peut-être que je ne me cassais pas assez la tête, peut-être que la réalité était pas mal plus complexe que ce simple fait, en vérité, mais je m’en moquais en ce moment, en toute honnêteté. Ou plutôt, je ne voyais pas du tout pourquoi je me casserais la tête plus longtemps avant de lui dire:  « Eh bien… S’il te plait… Je ne vois pas pourquoi tu ne pourrais pas le revoir ou quelque chose comme ça, et voir ce qui pourrait se développer par la suite ? » Je ne savais pas si mes propos étaient clairs, mais l’essentiel était que si jamais elle cherchait ma bénédiction pour le voir ou un truc du genre, eh bien elle l’avait, elle n’avait pas besoin de chercher plus longtemps. Pour lui faire savoir, je lui servis un nouveau sourire, puis je regardai les animaux, voyant soudainement Elvis commencer à se retirer pour aller se coucher dans un coin, m’obligeant à dire:  « Oh je crois qu’il est fatigué, le pauvre chou… » Je reportai mon attention sur Natasha un instant, puis j’ajoutai:  « On ferait peut-être mieux de le ramener à l’intérieur, non ? »