Aujourd’hui, on est samedi. Ce qui signifie journée de repos pour moi et pas d’école pour ma petite puce. Il n’y a que Mallory qui est partie travailler comme une courageuse. L’avantage du samedi, c’est qu’on n’a pas besoin de nounou et que je peux donc m’occuper moi-même de mon petit ange. Je bosse toute la semaine alors je ne peux pas passer autant de temps que je le voudrais avec Maddison, alors j’en profite le week-end. Et puis, les enfants grandissent tellement vite, elle a déjà cinq ans… Je n’ai pas vu le temps passer. J’ai l’impression que sa naissance date d’hier ! Elle n’est plus un bébé maintenant, elle est déjà une petite fille. Le temps passe à une vitesse folle.

La journée était déjà bien entamée, il devait être dans les environs de 14h. On avait déjà mangé, je l’avais habillée, coiffée et j’avais même joué un peu avec elle. Les jeux de fille, ce n’est pas trop mon truc, mais je ferais tout pour faire plaisir à mon petit trésor. Elle n’a ni frère ni sœur alors il faut bien que quelqu’un joue avec elle. Tant que je passe du temps avec elle, ça me fait plaisir. Avant de partir ce matin, Mallory m’avait rappelé que je devais aller faire quelques courses parce qu’on commençait à manquer de produits basiques. Ah super, moi qui ai horreur de faire les magasins, ça s’annonce bien. Mais bon, je peux bien faire ça. D’habitude, c’est elle qui y va, mais vu qu’elle travaille, je peux bien me dévouer.

Je finissais de faire la vaisselle et de tout ranger dans les placards. Mallory avait laissé une liste qu’elle avait accrochée sur le frigo. Je la récupérais pour y jeter rapidement un coup d’œil. Bon, il ne manque pas grand-chose, ça devrait aller vite. Je rangeais le papier dans ma poche avant de rejoindre Maddison. « Maddi, mon cœur, tu viens avec papa on va aller faire des courses. » En fait, je ne lui demandais pas vraiment son avis. Je la pris ensuite dans mes bras le temps de regagner le hall d’entrée. « Tu seras sage, d’accord ? » Elle est gentille quand elle veut, mais je ne supporte pas de me faire remarquer dans les magasins. Les gosses qui piquent des colères devant tout le monde, j’ai horreur de ça. Alors mieux vaux prévenir avant, on ne sait jamais. Arrivé à destination, je la posais par terre et lui mis ses chaussures devant elle. Elle n’a que cinq ans, mais ses chaussures ne sont pas compliquées à mettre, il n’y a pas de lacet. « Tu mets tes chaussures ? » Pendant ce temps, je pouvais enfiler les miennes, mettre ma veste et récupérer mes papiers que je rangeais dans mes poches. Il ne faisait pas trop froid dehors, mais mieux valait se couvrir un minimum pour ne pas tomber malade alors je lui mettais également son petit manteau. « C’est bon tu es prête ma puce ? »

Aujourd'hui, je n'avais pas école. J'aimais bien l'école, mais j'aimais bien aussi quand je n'avais pas à y aller, surtout que papa il ne travaille pas non plus, donc on va être toute la journée tous les deux, c'est vraiment trop bien. Mon papa il travaille beaucoup, donc je ne le vois pas souvent, mais je sais qu'il m'aime et puis s'il travaille autant c'est pour qu'on puisse avoir des sous pour vivre, c'est ma maman qui me l'a dit une fois. Ce matin, c'est papa qui est venu me réveiller et après il m'a habillé et puis on a joué tous les deux. Je sais qu'il n'aime pas trop jouer à des jeux de filles, c'est normal, c'est un garçon et puis c'est un adulte, alors ça doit lui faire bizarre, mais il fait ça pour moi, parce qu'il m'aime. Il est gentil mon papa hein ? J'ai de la chance d'avoir un papa comme lui et puis il est beau en plus. Si ne je n'avais pas Teddy, je me serais bien mariée avec papa, mais j'aurais demandé à maman si ça ne la dérangeait pas avant. Mais j'ai Teddy, alors je reste avec lui.

Là je joue un peu toute seule parce que papa il doit faire des trucs dans la maison, alors j'ai pris mes feuilles de papier et je fais un beau dessin. J'ai eu des feutres à mon anniversaire et j'aime bien jouer avec. Il ne faut pas que je déborde de la feuille, ça c'est facile, mais quand il y a des traits, il ne faut pas que je déborde quand je colorie et ça c'est vraiment difficile, mais je sais qu'un jour je réussirais, il faut juste que je fasse encore un peu d'efforts. Après avoir bien dessiné, j'ai demandé à papa s'il était d'accord pour me mettre le DVD du Roi Lion et il me l'a mis. J'adore le Roi Lion, ça me rend toujours triste quand Simba il perd son papa. A chaque fois je me cache le visage dans le ventre de Teddy, parce que sinon le passage là me fait pleurer.

Soudain, le DVD se termine et juste à ce moment-là, papa m'appelle. Je me lève d'un coup et cours vers lui. "Oh ouiiii !" J'aime bien aller dans les magasins, il y a beaucoup de jolies choses. Si je pouvais je voudrais avoir tous les jouets, mais je ne saurais pas où les mettre alors ça ne servirait pas à grand-chose et puis de toute façon mon papa et ma maman ils ne voudraient pas me les acheter. Papa me prend dans bras et je passe mes bras autour de son cou et je lui fais un gros bisou. "Mais papa voyons, tu sais bien que je suis toujours sage" lui dis-je avec un grand sourire innocent. Ce n'est pas tout à fait vrai, mais je sais que papa il n'aime pas quand je suis méchante, parfois je ne peux pas m'en empêcher, quand j'ai envie très fort de quelque chose et que papa ou maman ne veulent pas me l'acheter, bah je crie. Oh, mais rassurez-vous, ça ne dure jamais longtemps, je m'arrête quand ils me punissent parce que je sais que je n'arriverai pas à avoir ce que je veux alors ça ne sert à rien de continuer. Il me demande de mettre mes chaussures. "Oui, tout de suite" Je m'assois et commence à mettre mes chaussures, ma langue est sortie de ma bouche, signe chez moi d'une grande concentration. Une fois que j'ai réussi, je me relève et je regarde papa. "Ayé. Je suis prête." Je donne la main à papa. "Dis papa, tu sais Teddy il m'a dit qu'il se sentait un peu seul". Je ne sais pas si papa va être d'accord, mais j'aimerai bien avoir un autre nounours.

Maddison est tellement adorable. On a vraiment beaucoup de chance d’avoir une petit princesse comme elle. C’est mon petit trésor, ma petite choupette. C’est fou à quel point les enfants grandissent vite. Je me souviens encore du jour de sa naissance et du bonheur que j’ai pu ressentir en la prenant dans mes bras pour la première fois. Elle était si belle, si légère, si vulnérable, si parfaite. Et là voilà, déjà cinq ans plus tard. Elle n’est plus un bébé maintenant, elle est devenue une petite fille. Elle commence à devenir autonome, pour certaines choses, elle n’a même plus besoin de nous. Des fois, j’aimerais ralentir le temps pour pouvoir la voir grandir doucement, profiter encore plus de chaque moment ensemble, mais c’est impossible.

Si je n’étais pas enchanté d’aller dans les magasins, il y en avait au moins une qui était contente à en juger par sa réaction. Ce n’est pas une fille pour rien. Ça doit être dans leurs gênes d’aimer faire les magasins. Elle commence à être grande maintenant, mais ça ne m’empêche pas de la prendre dans mes bras. J’en profite tant que je le peux encore parce que dans quelques années ce sera fini. Elle me fait un bisou sur la joue et je lui adresse un grand sourire avant de lui déposer à mon tour un bisou sur le front. Je l’avais ensuite posée par terre et l’avais mis en garde sur son comportement dans le magasin. Un enfant qui fait une crise de nerf dans un magasin, je ne supporte pas et elle le sait. Elle me confirma que de toute manière elle était toujours sage avec sa petite voix d’innocente. Oui oui. Toujours c’est vite dit. « J’espère bien. »

Pendant que je mettais ma veste, mes chaussures et que je récupérais mes papiers, je l’avais laissée enfiler les siennes. Elle était trop adorable et concentrée, c’était vraiment mignon à voir. Preuve encore qu’elle grandit, elle arrive à mettre ses chaussures toute seule. Je la regardais faire et me mis à sourire quand elle m’annonça être prête. Bien, je lui ai mis son manteau également alors on va pouvoir y aller. « C’est bien, on y va alors. » J’ouvrais la porte d’entrée et m’engouffrais dans le couloir avec ma fille, mais quand je la refermais pour la verrouiller, elle m’interpela. Tiens donc. En voilà une qui veut un nouveau jouet. Elle ne perd pas le nord. Le problème c’est que si je rentre dans son jeu, je suis foutu. « Ah bon ? Pourtant Teddy il t’a toi. Il n’est pas tout seul. Et tu as plein d’autres jouets pour lui tenir compagnie. » Petite maligne va.

Je marchais main dans la main avec Maddison jusqu’à la voiture. J’installais Maddison sur son siège enfant, j’attachais sa ceinture puis je venais m’asseoir derrière le volant. Bien on va pouvoir y aller. J’allumais la radio et je mis en route le CD de Maddison avec les chansons disney. On lui a acheté exprès pour elle et je sais qu’elle aime bien l’écouter dans la voiture. Maintenant direction le centre commercial. « Ça va ma puce ? » De temps en temps sur le trajet, je la regardais dans le rétro. Pas pour vérifier qu’elle était toujours là, mais je ne sais pas, c’était une habitude.

Arrivé sur le parking, je me trouvais une place rapidement pour me garer. On était un peu loin de l’entrée, parce que le samedi il y a toujours un monde fou dans les magasins. Chose que je déteste. Je sortis de la voiture pour récupérer Maddison. Une fois sortie de son siège, je verrouillais la voiture et me baissais pour être à sa hauteur. Mettons en place les dernières recommandations. « Maddi, il y a du monde dans le magasin, alors tu restes bien à côté de papa. Tu ne te sauves pas d’accord ? Tu tiens toujours la main de papa et si j’ai les bras chargés, tu t’accroches à ma veste c’est bien compris ? » Avec le monde qu’il y a, si je la perds des yeux ne serait-ce que cinq secondes, je risque de la perdre de vue. « Allez viens. » Je me redressais et lui pris la main pour me diriger vers l’entrée du magasin. Cette foule m’exaspérait déjà. Je récupérais un panier au passage pour le garder dans ma main libre. La liste est dans ma poche mais si je me souviens bien, on n’a pas grand-chose à acheter, de la viande, des pâtes, quelques paquets de gâteaux et je ne sais plus quoi d’autre. « Tu veux qu’on achète un cadeau pour maman ? » J’aime bien faire des cadeaux, que ce soit pour Mallory ou pour Maddison. « Et si tu es sage et que tu restes bien avec moi, tu auras un petit cadeau aussi. » Comment résister ?