Je n'ai jamais aimé parlé de moi, je reste toujours très discret et secret sur ma vie personnelle. Je ne suis pas non plus le genre à me confier, ni à me remémorer les bons vieux souvenirs, même si je gardes affectueusement un album-photo dont la plupart sont des photos de ma mère. J'essaie de me souvenir d'elle mais les souvenirs sont des morceaux brisés mais je ne pourrai jamais oublier certains d'entre-eux. D'après les récits de Polly, la gouvernante qui a pris soin de moi dès le décès de ma mère, je suis né un jour ensoleillé, un nourrisson en bonne santé, souriant et gourmand. Dès ce jour, j'ai grandi dans une maison chaleureuse près d'une mère aimante et d'un père quasi-totalement absent, très occupé par son métier. Mais tout a basculé un jour radieux, je n'ai plus vu le sourire de ma mère dans l'année de mes sept ans, elle est décédée suite à un accident de voiture. Je me souviens de ce jour-là, immortalisé dans ma mémoire. Je suis parti dans le jardin, pressé de jouer a l'extérieur et je ne lui ai pas dis au revoir alors qu'elle s’apprêtait à partir pour un rendez-vous. A partir de ce jour, Polly a été mon repère, au fil des années, j'ai trouvé en elle, une mère de substitution. Malgré cette absence qui a laissé un trou béant dans ma vie, j'ai continué à grandir dans un milieu affectueux.

Je suis un enfant sérieux, j'aime étudié et apprendre, je suis curieux du monde. A neuf ans, mon père ordonne à Polly de m'inscrire à des cours de musique, je choisis le piano sans grande conviction préférant les activités physiques. J'apprends le piano, discipliné, je fais au mieux mais je n'apprécie pas particulièrement cette discipline mais pourtant, je continue l'apprentissage jusqu'à mes seize ans. A onze ans, je veux apprendre les échecs appréciant le côté stratégique du jeu et au fil des années, je m'améliore à chacune des leçons.

Depuis la primaire, mon père me compare à Avriel Hiddleston. Je dois toujours faire mieux que lui, dans toutes les disciplines, exceller dans toutes les matières. Cette rivalité constante me fait détester Avriel, je n'hésite pas à le rabaisser lorsque j'ai une meilleure note à un devoir, où lorsque je réussis mieux que lui avec des phrases types : "Essaie de faire mieux.. Enfin, si tu y arrives." ou encore "C'est si facile de te battre." Même lors des soirées mondaines, nous sommes constamment comparés l'un à l'autre par les gens de la hautes et je ne peux m'empêcher de lui balancer un sourire hautain lorsque l'on me complimente face à lui et ce jeu de compétition dure jusqu'au lycée.

Je découvre, en quelques sortes, ma bisexualité au collège lorsque je trouve l'un de mes camarade attirant. Cependant, je ne tente rien préférant sortir avec une fille de ma classe durant les deux dernières années.
C'est avec un dossier exemplaire, avec des notes excellentes et de bonnes appréciations que je commence ma vie lycéenne. Au lycée, j'arrive à mieux me cerner, à mieux comprendre mes désirs, mes attentes sexuelles. Je fréquente sérieusement une fille mais je n'hésite pas à la tromper lorsque l'occasion se présente. Durant ces années de découvertes, je fais de belles rencontres et enrichit mes expériences sexuelles, femmes comme hommes. Je n'en oublie pas mes cours, j'essaie d'être dans le premier de la classe pour rendre mon paternel fier de son fils.

C'est tout naturellement que je poursuis mes études dans le domaine du droit, retraçant les traces de mon père. En quelques années, et grâce à l'influence des Turner, je deviens un avocat dans une dès firme les plus influente de Marple Spring. Certains diront que je suis un pistonné car mon père est l'un des associés du cabinet d'avocat qui m'embauche, en contre-partie, pour le refermer leur claquet, je travaille dix fois plus et je mets tout en œuvre pour gagner mes dossiers. Petit à petit, j'arrive à avoir un portefeuille de clients, je monte en grade et à ce jour, je deviens l'un des avocat majeur de la firme.

Côté relation, je profite de la vie, je ne m'attache pas et je collection les conquêtes. Pour l'instant, mon père ne m'ennuie pas à trouver une femme pour fonder une famille et j'en profite sans compter. J'en profite à m'y perdre. Il y a quelques mois, lors d'une grande soirée mondaine afin de collecter de l'argent pour une association, il y a eu la confrontation père Hiddleston contre père Turner ajoutant leur fils dans la conversation. Tous deux se présentent pour les élections afin de devenir le Maire de la ville, et en pleine conversation, Avriel décide de se retirer, allant jusqu'à se cacher dans une pièce isolée. Je le retrouve et s'en suis une dispute sur son manque de bienséance, les mots sont forts et violents, il y a même quelques bousculades viriles. Toutefois, il a suffit que nous prononcions en cœur cette même phrase : "J'en ai marre d'être comparé à toi !" pour nous calmer. S'ensuit une longue conversation accompagnée de bouteilles pour remettre les choses à plat, pour rire aussi parfois en se remémorant certaines situations... Mais je n'ai pas prévu de coucher avec lui. Pourtant, je me réveille ce matin-là, l'esprit encore dans la vague, dans son lit. "Il ne sait rien passé." Ont été mes derniers mots avant que je fuis sa chambre, son lit, sa présence.

Cette histoire aurait pu s'arrêter-là, mais nous nous sommes revus pour certaines occasions et à chaque fois, on se retrouve à coucher ensemble et à chaque fois, c'est meilleur que la fois précédente. Je suis attiré par lui comme une abeille avec son miel, il me plait et je n'arrive pas à m'en défaire. Nous deux, ça ne doit plus arriver et depuis, comme d'un bon accord, nous avons décidé de nous éviter... Mais je sais que ce petit manège ne va pas tenir bien longtemps car nous serons forcément contraint de nous revoir... Et, qui plus est, je ne suis pas du genre à résister aux tentations.