Tu te réveilles en pleine forme ce matin. Pleine d’énergie comme toujours, tu fatigues tellement de monde avec toute cette énergie. Mais aujourd’hui est particulier. Tu ne te lèves pas pour ouvrir la boutique ou travailler, comme tu le fais trop souvent. Aujourd’hui, tu accompagnes ta meilleure amie à l’hôpital pour son contrôle de routine. Mélusine, cette fille tellement adorable et que tu aimes à la folie. Quand elle était malade, tu étais là pour elle. Pendant ses soins. Avec elle à lui raconter des conneries pour la faire rire, pour lui faire oublier le difficile moment qu’elle passait à subir ses soins. Et tu aimais être là pour elle. Aujourd’hui, ce n’est qu’une visite comme ça, quelques examens pour voir ou elle en est. Tu as cette petite boule au ventre car tu as peur pour elle. Ce que tu n’avoues pas, mais tu as tellement peur que la maladie soit de retour, de la revoir si mal et de la perdre. Mais il n’y a pas de raison. Et tu n’es pas là pour l’angoisser. Toi tu es là pour lui apporter la fraîcheur. Tu vas la faire rire, comme tu le fais toujours pour qu’elle pense à autre chose. Et pour cela, tu es très forte.

Avant que ton amie arrive, tu as le temps de t’habiller. De fouiller dans tes vêtements propres franchement mal rangé dans ton dressing car tu n’as toujours pas prit le temps d’y faire du tri et de tout ranger. Alors comme toujours, tu as fait ta lessive et une fois ton linge tout propre tu l’as balancé là bas dedans avec le reste du linge propre que tu ranges toujours de la même manière. C’est donc une horreur pour trouver ce petit top que tu souhaites porter aujourd’hui. Et tu mets tout autant de temps à trouver ta jupette et ton bomber. Mais une fois enfin habillée, il te reste encore assez de temps pour aller promener ton chien. Une balade qui lui semble sans doute trop courte et quand tu reviens, tu découvres cette voiture qui t’attend. Tu fais signe à Mélusine que tu arrives. Tu rentres juste Pingu, ton énorme monstre. Une fois en garde à ton colocataire, tu reviens pour grimper dans la voiture et saluer joyeusement tout le monde. Le jeune homme vous dépose devant l’hôpital et tout de suite, tu prends la main de Mélusine que tu sens un peu stressée.

Elle est fatiguée de son traitement, tu la comprends et tu lui souris pour lui apporter ton soutient. Tu l’écoutes parler du shooping que vous vouliez faire, de vous poser au Leelo après son rendez-vous. Tu vois le monde dans la salle d’attente, tu sais que vous allez attendre un sacré moment ici, mais quelle importance.
« Ma belle, ne t’inquiètes pas pour tout ça. On verra après ce qu’on fait. Se poser au Leelo est une très bonne idée, du shooping aussi, mais on verra en sortant de là ce qu’on fait. »
Tu l’embarques pour vous trouver deux places l’une à côté de l’autre. Juste à côté d’une maman qui semble encore plus angoissé que Mélu en regardant sa fille jouer avec ses barbies.
« Tu as pensé à prendre un jeu de cartes ? J’ai complètement zappé ! »
Tu regardes un peu tous les gens qui se trouve là. Certains s’occupent avec les magasines datant de deux ans en arrière et mis à disposition pour les patients. D’autres sont sur leurs téléphones. Les enfants jouent avec les jouets.

Toujours de bonne humeur, même dans les moments difficiles, tu arrives à garder le sourire. On dit te toi, que tu es une femme forte pour cela, une dure à cuire, mais on dit aussi que parfois, tu devrais te laisser aller, pleurer peut être bon. Mais ça, toi, tu ne connais pas, tu ne connais plus. Et tu ne vas sûrement pas pleurer alors que tu es avec Mélusine, ta meilleure amie. Oui, c’est une situation délicate. Elle a été gravement malade et pour ça, tu aurais put la perdre. Mais toujours, tu étais là pour elle. Avec ton éternelle bonne humeur pour la faire sourire dans ces moments difficiles qu’elle a traversé. Et aujourd’hui encore, guéri mais surveillée, tu es là pour elle. Tu seras toujours là ! Tu es là pour lui faire oublier sa peur, ne pas montrer la tienne. Car malgré tout, oui, tu as peur. Peur de la perdre. Peur que la maladie soit de retour et te l’enlève. Mais tu n’es pas là pour avoir peur, tu es là pour elle, pour la rassurer, pour lui donner le sourire comme tu sais si bien le faire. Lui prenant la main, vous entrez dans cette clinique.
« C’est vrai que tout ce blanc donne un air très froid, un peu de couleur, de chaleur ne ferai aucun mal dans une clinique ! Pourquoi toujours du blanc partout ? Du blanc au plafond, au sol, sur les murs et même les uniformes sont blancs ! C’est le pire des choix ! Il vaut mieux du rouge, on ne verrait pas le sang comme ça ! »

En arrivant dans la salle d’attente, vous découvrez celle-ci pleine de monde. Vous vous installez, tu regardes Mélusine, tu sens son inquiétude et la tension de devoir attendre. Mais tu es là, tu as toute la journée si il le faut, toi, tu t’en fou si tu dois passer la journée ici tant que c’est pour elle. Tu la regarde avec son téléphone, te rappelant qu’une fois encore, tu as du oublier le tient quelque part dans ton appartement. Si David tente de t’appeler, il le trouvera pour toi ! Tu n’es pas une grande accro de cette chose, tu l’as car c’est souvent pratique, bien plus qu’un téléphone fixe. Mais tout ce que l’on pourrait trouver dessus, c’est sans doute instagram ou snapchat et c’est loin d’être le dernier téléphone à la mode. Tu préfères mettre des sous dans de beaux tissus pour tes costumes ou quelques tenues que tu aimes faire. Mais qu’importe de l’avoir oublié aujourd’hui, tu n’en auras pas besoin. Tu veux te consacrer entièrement à ton amie sans être dérangée. Alors tu l’aurais ignorée de toute façon.

Pour les jeux, tu n’y a pas pensé et tu t’en veux. Tu aurais dû, c’est bien pour cela que tu es là. Pour que Mélusine ne pense pas trop à tout cela, pour qu’elle se change les idées. Mais ta meilleure amie pense à tout, c’est bien pour cela que c’est la meilleure. Tu lui souris.
« Hoooo, le jeu de l’oie ! Ça fait méga longtemps que je n’y ai pas joué. Retombons en enfance ! »
Tu la regardes rire, tu es contente de l’entendre et tu lui souris. Elle sort son jeu et la partie se lance. Chacune de vous lance un dé pour savoir laquelle commence. Le plus grand chiffre débutera. Toi, tu obtiens un pauvre petit 1, ce ne sera donc pas toi. Mais quelle importance, tu t’en fou, tout ce que tu veux, c’est jouer ! Jouer avec Mélu ! Et pendant que la partie commence, elle te demande des nouvelles, de la nouveauté dans ta petite vie ?
« David est venu vivre avec moi à l’appartement. Nous sommes colocataires, je suis contente, il me manquait mon bro. Sinon j’ai rompu avec Steven, mais est-ce que je t’avais parlé de lui ? »
Peut être pas, ça n’a duré que deux semaines entre vous. Tu n’es pas du genre à t’encombrer avec une relation amoureuse. Car tu ne tombes pas amoureuse toi, tu as sans doute peur de cela. Mais David, elle le connaît bien, ton frère de foyer, ce jeune homme qui a grandi avec toi, élevé par le même couple.
« Et toi ? Tu as peut être quelque chose de croustillant à me raconter ! »
Elle doit tout te dire si quelque chose se passe dans sa vie ! Tu veux savoir, tu veux pouvoir te réjouir pour elle.

Ce blanc est trop blanc. Ce blanc ne te plaît pas et ne doit plaire à personne. Et encore moins aux femmes de ménages ! Oui, tu penses à ces personnes, devant nettoyer cet endroit. Car avec le blanc, le moindre petit truc se voit. Ça doit être une horreur à nettoyer. Tu te souvent d’un débardeur blanc, que tu avais, que tu adorais, tu te blesses avec une aiguille, alors que tu fabrique un déguisement et tu te pique, tu saignes, tu te tâches. Tu n’as jamais put rattrapé ton débardeur. Et Mélu est de ton avis il semblerait. Lugubre, ho ça oui, cet endroit semble lugubre.
« C’est affreux, on pourrait déjà se croire mort. Suivez la lumière blanche ! Pardon, je n’aurais pas du dire cela, mais c’est tellement pas rassurant comme couleur le blanc... »
Même pour le mariage, le blanc c’est beau, mais un peu de couleur c’est bien aussi non ? Oui d’accord, le blanc est un signe de pureté, mais quelle femme est réellement pure le jour de son mariage au temps d’aujourd’hui ? Est-ce qu’un jour tu auras envie de te marier ? Pas sûr… Mais la question n’est pas d’actualité car ce n’est pas demain que tu devras prendre ce genre de décision ! Aujourd’hui tu es là, avec Mélusine, pour lui tenir compagnie pour une visite de routine.

Elle sort tout un tas de petit jeu de poche, elle est prévoyante ton amie. Tu lui souris, tu lui parles de ta colocation avec David, ce frère de foyer avec qui tu as grandi. Que tu adores, que tu protégeais à l’école quand il se faisait martyriser par d’autres camarades. Comme elle le dit si bien, c’est cool entre vous. Ça a toujours été cool entre vous. Vous vous êtes toujours bien entendu tous les deux. Tu l’adores et tu serais prêtes à tout pour lui, tout comme pour elle, Mélu. Et le mec qui est passé en coup de vent dans ta vie, comme la plupart des autres, non, tu ne lui en avais pas parlé. Il est parti si vite.
« Mais je me lasse trop vite ! J’aime pas tomber dans une foutu routine. Tous ces gars, ils sont sans surprise, sans saveur. C’est pas de ma faute... »
Tu fais ta petite moue pour qu’elle puisse te pardonner de ne pas lui en avoir parlé avant que cette histoire ne soit terminée. Pour aller si vite dans ta petite vie. Pour vouloir tout vivre trop vite. Tu aimes tant vivre à 1000 à l’heure. Tu hausses les épaules, c’est pas si terrible de vouloir toujours aller si vite. Elle commencer de jouer et déjà, elle tombe sur une case qui lui fait sauter son tour. Alors tu joues, tu fais un 6.
« Il pouvait pas tomber avant celui-là! Bon, la case 6, il se passe un truc, ha oui, je dois aller à la case 12. Ho ! Mais c’est cool ça. »
Tu dépasses largement ton amie mais au second tour, tu tombes sur une case qui te fait retourner en arrière de 3 cases, mais tu fais quand même un très bon départ. Et là, elle te pose la question que tu ne t’es jamais posé avant. Est-ce qu’il pourrait se passer quelque chose avec David ? Et là, elle te fait réellement réfléchir. Mais il ne se passe rien, n’est-ce pas ? Enfin, tu veux dire, il est comme ton frère, non ?
« Euh ben non ! Enfin, pourquoi tu penses cela ? On a grandi ensemble, il est comme mon frère... »
Mais pourquoi tu bafouilles comme cela ? Ça ne te ressemble pas. Elle te perturbe vraiment avec son étrange question. Est-ce qu’elle aurait remarqué un truc qui t’aurait échappé ? Mais comment cela se pourrait ? Tu dois oublier tout cela, sinon, tu vas y penser et y repenser. Et tu vas être bizarre avec le jeune homme. Sur la réserve.

Heureusement, elle te change les idée en te parlant d’un mec. Le gars du taxi, ce gars avec qui elle a passé une nuit. Te racontant qu’ils n’ont fait que discuter tous les deux. Et tu aimes la taquiner sur le fait que tu ne crois pas qu’il ne se soit rien passé de plus. Et en plus maintenant, elle le revoit ! C’est bon, il t’en faut peu, mais tu as oublié ton tracas avec David, tu y repenseras sûrement la prochaine fois que tu le verras, donc ce soir !
« Ouais, ce gars avec qui il se s’est absolument rien passé, n’est-ce pas ! Tu as son nom maintenant au moins ? Ou son numéro ? Je t’en prit, dis moi que oui ! Dis moi aussi que tu vas le revoir ! »
Elle le mérite ton amie et tu souhaites qu’elle aussi soit heureuse. S’amuse et profite de la vie. Tu lui souris alors que tu la regardes jouer son tour, avancer. Elle mérite de vivre une belle histoire d’amour avec ce qu’elle a traversé. Tout le monde le mérite. Tu joues aussi ton tour et tu tombes sur le puits.
« Ho la poisse, je suis bloquée tant que tu ne tombes pas dessus. »
Tu rigoles, sans doute coincée là pour le reste du jeu, il y a peu de chance qu’elle tombe aussi sur cette case.  

Ta remarque n’était pas la plus appropriée pour le lieux. Enfin si, mais elle manquait cruellement de tact. Et ce n’est pas vraiment le genre de chose à dire en entrant dans un hôpital remplis de gens malades, de gens qui vont en ressortir, guéris et d’autres non. Alors oui, on n’aime pas entendre que c’est un endroit lugubre malgré la blancheur des murs. On n’aime pas penser à toutes ces personnes qui perdent la vie ici. Et toi, en parlant de lumière blanche qu’il faut suivre et dont on parle après la mort, tu fous les deux pieds dans le plat avec ton manque de tact. Tu es une fille comme ça. Qui dit ce qu’elle pense et qui réfléchit ensuite à ce qu’elle dit. Mais heureusement, ton amie te connaît bien et elle ne t’en tient pas rigueur. Elle sait que tu ne voulais de mal à personne. Et elle fait même de l’humour pour que tu arrêtes de t’en vouloir. Tu lui souris.
« Très joli rebondissement ma chère, vous avez eu un très bon professeur ! »
Tu ris avec elle en la voyant faire des grimaces. Tu es contente de la voir comme ça plutôt que figée dans sa peur. C’est ce qui te faisais peur à toi. Qu’elle fasse une crise d’angoisse ou un truc du genre avant de faire ses examens, avant d’avoir les résultats. Peur qu’on lui annonce cette nouvelle affreuse, cette nouvelle lui disant que tout recommence. Mais tu es là pour elle, et qu’importe ce qu’on lui dira à la fin de ces examens, tu seras là, tu resteras là ! Tu ne l’abandonneras pas, même si tu as terriblement peur de la perdre. Peur que tout recommence et qu’elle ne s’en relève pas. Tu ne le permettras pas ! Si il le faut, tu te battras pour elle, tu peux faire n’importe quoi pour Mélu !

Sortant son jeu de l’oie, tu es comme cet enfant qui vous regarde alors qu’elle joue à la poupée pendant que sa mère est au téléphone, semblant s’énerver contre son mari absent. Tu es impatiente de jouer, tu es comme une gamine qui n’a pas joué depuis trop longtemps. Il t’en faut peu pour être heureuse. Et passer ce moment avec ta meilleure amie et un jeu de l’oie, c’est tout simplement du pure bonheur pour la fille simple que tu es. Bon, être chez elle avec du pop corn, ce serait encore mieux, mais juste avoir ton amie pour toi te convient. Et pendant que vous commencez à jouer, elle te parle de David, ton frère de foyer. Elle te taquine sur le sujet et tu dois bien l’avouer, cela te perturbe. Elle te fait te poser des questions auxquelles tu n’avais jamais pensé. Des questions que tu n’imaginais même pas te poser un jour. Est-ce qu’il y a plus entre David et toi ? Plus qu’un lien de frère et sœur ? Vous avez grandi ensemble, il est logique de vous considérer comme tels, mais il se pourrait qu’il y ai autre chose ? Non, impossible, n’est-ce pas ? Il est ton frère de foyer, ce garçon avec qui tu as grandi dans cette famille adoptive. Ce garçon que tu connais par coeur, que tu penses connaître par coeur.
« Je… Je ne sais pas. Ta question me perturbe. Il faudra sans doute que je parle avec lui. Mais pourquoi, tu as remarqué quelque chose que je ne vois pas ? »
Et tout cela va te travailler tant que les choses ne seront pas claire entre vous.

Tu changes de sujet, ne voulant pas y penser plus longtemps, sachant déjà que cela va te perturber et remuer dans ta petite tête blonde. Alors tu lui retournes la question. Voulant en savoir plus sur sa vie amoureuse, sur ce type dont elle te parle. Ce type avec qui, tu le sais, il n’y a rien eu mise à part une longue conversation. Elle te l’aurait dit oui, mais au fond de toi, tu espérais qu’elle te cache ce détail et qu’il se passe quelque chose dans sa vie. Tu lui souris lui attrapant la main avant de la regarder.
« Je sais bien que tu ne me mens pas, mais je voudrais tellement te voir heureuse et je crois, je sens que ce type te plaît bien. Si c’est le cas, pourquoi ne pas tenter quelque chose ? C’était peut être un signe du destin de retomber sur lui ! Pourquoi ne pas le revoir ? Au pire, il deviendra un ami. On a toujours besoin d’amis ! »
Tu as ce petit sourire en coin et ce regard tendre, tu souhaites tellement son bonheur. Mais tu le sens, elle a peur. Peur de s’engager ou peur de se faire rejeter, mais quelque chose bloque ton ami. Elle n’est pas du tout comme toi, à enchaîner les petites aventures sans lendemain. Elle est bien plus fleur bleu que toi, bien plus romantique. Mais tout au fond de toi, tu sais que vous êtes un peu pareille. Tu te caches derrière cette façade de fille qui ne veut que de l’amusement mais qui pourtant, rêve aussi de rencontrer le vrai et grand amour. C’est une autre manière de te protéger des chagrins.
« Est-ce qu’il te plaît ce mec ? »
Tu lui souris tendrement avant de lancer les dés et de rester bloquée dans le puits. Tu rouspètes un peu car tu sais que la partie est terminée pour toi, mais c’est juste pour la forme, car gagner ou perdre, tu t’en fiches du moment que tu t’amuses avec Mélu.

C’est ce moment là que le médecin décide d’arriver pour nous embarquer au bureau. Ton coeur s’accélère alors que vous fourrez le jeu dans le sac de ta meilleure amie pour vous dépêcher de le suivre. Impatiente de connaître les résultats. Elle lui donne tout un tas de documents qu’il compare avec ceux se trouvant sur son bureau. Tu attends, tu trouves cela tellement long que tu commences à t’agiter. Et finalement, le verdict tombe. C’est fini, tout est fini, elle n’aura plus à penser à tout cela, la tumeur est définitivement vaincue. Tout d’abord, tu les regardes tous les deux sans y croire. Puis les écoutant continuer de parler de cela, de son traitement moins lourd, tu réalises. Et quand elle prend enfin son ordonnance, tu lui sautes au cou. Et vous partez en vous tenant par le bras.
« Tu l’as bien mérité ! On va au Leelo ! Et c’est moi qui invite ! »
Tu ne lui laisses pas le choix. C’est toi qui payes tout ! Vous voilà en route, ce n’est pas très loin et marcher vous fait du bien. Ou plutôt, te fait du bien, tu avais besoin de cela. Une fois sur place, à votre café resto préféré vous vous installez.
« Tu veux manger aussi ? Je prendrai bien un hamburger, ça fait longtemps que je n’ai pas mangé ici ! J’espère qu’on va tomber sur un serveur mignon, il paraît qu’il y a un nouveau dans l’équipe ! »
Tu ne regardes même pas la carte, guettant éventuellement le fameux petit nouveau.  

Chaque personne n’a qu’une vie. Oui, elle a raison ta belle Mélusine. Tu n’auras pas de seconde vie. Pas celle-ci ! Même si tu te poses beaucoup de questions sur l’après mort, sur la réincarnation, le paradis, toutes ces choses. Tant que les gens ne sont pas mort, ils ne savent pas, il ne peuvent pas. Il y a toutes sortes de croyances, de superstitions. Mêmes des suppositions avec les gens morts quelques minutes et ramené. Mais est-ce réellement être mort que d’être ramené ? Et cette lumière blanche qu’ils disent voir, n’est-ce la lampe au dessus de la table médical ? Et avec tout cela, Mélu, ta meilleure amie te fait réfléchir. À tout cela, et aussi à ce que tu loupes peut être.  A-t-elle raison de relever ce sujet auquel tu ne pensais pas, mais alors pas du tout. David, celui que tu considères comme ton frère, ce mec avec qui tu as grandis, exactement comme si vous étiez de la même famille, aurais-tu d’autres sentiments que ce que tu croyais pour lui ? Tu regardes cette amie qui a soulevé le sujet qui te tracasse depuis que vous en parlez. Elle pense, elle semble persuadée par ce qu’elle dit. Du fait qu’il n’y a pas que ce que tu crois entre vous.
« Tu penses ? Je ne sais pas, c’est bizarre, je n’ai jamais pensé à lui autrement que comme une petit frère que je voulais protéger depuis qu’il est arrivé dans le même foyer d’accueil que moi… Tu vois d’autres choses toi ? Il faut peut être qu’on en parle. Tu pourrais être là, tu sais comme l’un et l’autre, on est pas très doué pour tout cela. Mais moi, je crois qu’il aime les mecs. »
Il te semblait en tout cas. Alors oui, avec cette information en plus, tu n’y pensais vraiment pas à tout cela. Mais du coup, est-ce que tu dois y penser ? Te poser des questions sur des sentiments que tu pourrais avoir ? Mais tu le sais, si Mélusine te parle de tout cela, c’est qu’elle a senti un truc. Elle a un don pour cela. Et tu peux lui faire confiance. Mais as-tu réellement des sentiments différents ? As-tu envie que tout cela change ?

Mais pour éviter de te poser trop de questions, tu te tournes sur l’inconnu très mystérieux de Mélusine. Tu la taquines avec ce type. Elle t’en dis si peu et pourtant semble avoir été séduite par ce jeune homme. Bon, tu sais, tu le vois à son expression, elle n’aime pas ce que tu insinues. Surtout qu’elle t’en aurai parlé si il s’était passé un truc avec ce fameux jeune homme. Mais c’est plus fort que toi, tu es curieuse. Et comme souvent, tu espérais qu’elle te cache un petit truc, une petite histoire coquine qu’elle aurait put te raconter plus tard.
« Si tu dois avoir une belle histoire ou même juste une belle aventure avec ce jeune homme, tu le recroiseras par le futur ! Tu sais comme je peux croire au destin parfois. »
Tu ris, car oui, c’est seulement parfois que tu crois au destin. Le destin de deux personnes qui se trouvent, se retrouvent, se lient et se créent un bout de chemin à deux. Oui, tu y crois, tu y croiras le jour ou cela t’arrivera. Mais toi, tu aimes trop provoquer le destin. Alors tu te bouscules pour mener ta vie d’aventure. Et là, mystère, tu ne peux savoir si l’inconnu lui plaît, le médecin vous appelle. Tu le regardes, tu lui en veux à celui-là. Car tu ne vas pas savoir. Tu le fusilles du regard alors que tu le suis avec Mélu dans son bureau pour avoir ses résultats. Mais il se rachète en annonçant que c’est fini. Tout cela ne recommencera pas, jamais ! Tu es tellement heureuse pour ton amie. Tu te retiens dans le bureau pour mieux laisser exploser ta joie en sortant !

Au Leelo’s, comme à votre habitude, vous prenez place à votre endroit préféré. Une chance que cette table avec deux banquettes soit libre. De toute façon, tu aurais sans doute raconté une drôle d’histoire larmoyante pour libérer la place si elle avait été occupée. Elle a faim, et toi aussi. Toi tu as toujours faim et tu manges tout, même ce que tu cuisines toi-même et ce que les autres qualifient d’immangeable ! Oui, tu manges vraiment tout et n’importe quoi, des mélanges totalement improbable que tu es la seule à aimer. C’est pour cela que tu commandes ton burger à la viande de porc mijotée dans une sauce barbecue et à laquelle tu rajoutes un peu de mayo. C’est comme un burger kebab. Tu prends aussi un coca, pour boire des bulles, comme tu aimes ça, et un milkshake au goût de ce petit cookie que tu adores grignoter.
« Keegan donc. Mhh, et ce Keegan, il est comment ? Mise à part adorable. Je veux dire physiquement ! Sexy, le type de gars qui t’attire habituellement ou bien ce n’est pas ça qui t’a fait vibrer mais vraiment cette nuit à converser ensemble ? Attention, si tu me dis que physiquement c’est pas ça, mais que c’est pour tout le reste, alors tu sais ce que je vais te répondre ! C’est peut être bien l’homme de ta vie ! »
Tu laisses peut être croire que tu n’y songes pas à ses histoires, comme tu es volage. Mais tu es persuadée que cette connerie qu’on vous vend partout, ce truc d’âmes sœurs, peut être bien que c’est vrai. Mais cet homme ne t’a pas encore trouvé. Votre commande arrive alors et tu te jettes sur tes frittes. Oui, tu as faim. Mais il te manque rapidement un truc, la mayo, que le serveur a oublié. Alors tu te lèves pour en piquer sur la table d’à côté. Le serveur revient pour demander si tout va bien, ayant sans doute vue ton petit manège.
« Oui oui, je ne voulais pas vous déranger pour un peu de mayo que je pouvais attraper toute seule ! »
Tu lui souris, tu n’es pas une chieuse pour ce genre de détails, même si parfois, pour t’amuser, tu aimes jouer les chieuses. À peine s’est-il éloigné que tu te penches vers ton amie.
« Lui aussi il est mignon, tu ne trouves pas ? Moi je le croquerai bien en guise de dessert. »  

Tu ne sais plus quoi penser maintenant que Mélu à le point sur un sujet qui te perturbe finalement plus que tu ne le penses. Jamais, tu n’as pensé t’intéresser à ce frère d’adoption autrement que comme ce garçon qui a grandi dans la même famille que toi. Comme adopté par ce couple qui vous a accueillit tous les deux. Elle te vois perturbée, elle sent qu’il se passe quelque chose depuis qu’elle a soulevé le sujet. Alors elle te dit de ne pas trop y penser, surtout si c’est pour te mettre dans l’embarras avec David. Pour que tu te comportes différemment avec lui, travaillée par des réflexions bizarres. Tu ne devrais pas te poser une tonne de questions. Il te plaît, ou il ne te plaît pas, c’est aussi simple que ça. Si seulement dans ta tête, ça pouvait être aussi simple. Alors que tout est toujours si simple pour toi, cette fois, tu te tortures.
« Tu crois que c’est aussi simple ? Je l’ai toujours vue comme un frère, je ne me suis jamais posé de questions. Et même si au final, c’était le cas pour moi, peut être pas pour lui. Je ne veux pas que ce soit différent, je ne veux pas qu’il me fuie parce qu’il a peur de moi. »
Oui, tu es vraiment perturbée. Mais tu penses vite à autre chose en jouant avec ton amie. Tu es ce genre de fille très vite distraite, il suffit d’un rien, comme avec les enfants. Mais tu dois le savoir au fond de toi, quand tu rentreras à l’appartement, que tu tomberas sur David, automatiquement, toutes les questions reviendront d’elles-mêmes. Et comment tu réagiras alors ?

Tu souris à ton amie, elle semble vraiment attirée par ce jeune homme dont elle te parle. Elle est mignonne, tu pourrais presque la voir rougir. Elle ne se prend pas la tête, comme toi. Elle n’est pas le genre de fille un peu folle à rechercher l’homme croisé un jour dans un taxi sur facebook pour pouvoir le revoir. Elle te semble croire au destin ta meilleure amie. Et sur certains points, tu ne lui donnes pas tort, bien au contraire. Si ils devaient venir à se recroiser, ils se recroiseront !
« Tu as bien raison ! Et moi, je suis certaine que tu retomberas sur lui tôt ou tard. Mais le jour où ça arrive, tu vas devoir tout me raconter ! Je ne te lâcherais pas avec cette histoire ! »
Tu fais peut être la fille qui veut s’incruster de force dans la vie de son amie, mais tu souhaites simplement son bonheur. Tu serais prête à rechercher ce mec toi-même si ton amie te disais être amoureuse de lui. Mais ce n’est pas la bonne nouvelle du jour, car pour le moment, ce mec, c’est juste un mec plaisant qu’elle a croisé, qu’elle aimerai recroiser, mais elle laisse faire le destin. La bonne nouvelle que vous partez fêter au Leelo, c’est la fin de sa maladie.

Sur place, vous allez vous asseoir à votre table préférée, par chance vide. Et tu commandes ton menu.
« Mais en quoi tu me copies ma chérie ? À part les frites, on a rien prit de pareil ! Tu dois croire en toi, tu as une très belle personnalité ! »
Elle te parle de ce Keegan, ce mec qui ressemble à un beau surfeur australien. Alors tu l’imagines blond, des cheveux un peu long mais pas trop, jamais vraiment coiffé, laissant plutôt la pagaille sur sa tête. Assez bronzé de par son activité de surfeur. Elle te promet de te tenir au courant si elle venait à retomber sur lui. Ça te fait plaisir. Même si tu le sais, elle te l’aurait dit même si tu ne lui avait pas demandé.
« Dis moi, ce mec, il aurait pas un frangin par hasard ? »
Ouais, tu ne dirais pas non au type beau surfeur australien. Mais jamais tu ne sauterai sur le mec qui plaît à ta meilleure amie. Tu serais bien incapable de lui faire cela, même si tu venais à tomber amoureuse sans le vouloir. Jamais tu ne pourrais trahir ton amie, mais si ce mec avait un frère, là ce serait bien différent. Tu rigoles en lui posant la question. Tu es plutôt incorrigible sur le sujet des mecs. Tu es un peu coureuse de pantalons ! Votre commande arrivant, tu te permets sans gène, d’aller piquer une sauce sur la table d’à côté quand ton amie, plus raisonnable, demande directement au serveur sa sauce au curry.
« Oui, mais en fait non, il fait trop sage. Il ne semble pas avoir ce côté foufou qui me plaît bien ! »
Certes, il est bien mignon, mais il semble vraiment trop sérieux. Et toi, tu dévores avec joie ton hamburger alors qu’il ramène la sauce pour ton amie. Il repart en regardant en arrière, vers votre table.
« En fait, je crois que c’est toi qu’il préfère de nous deux ! Mes manières font souvent peur aux mecs. C’est pour ça qu’il me faut un gars aussi taré que moi pour me supporter ! »
Tu dévores ton hamburger, la sauce coulant de tous les côtés, t’en mettant partout, comme toujours. Tu manges comme une gamine.  

Mélusine soulève une série de questions que tu n’avais même pas idée d’avoir un jour. David, serait-il plus que le frère que tu as adopté quand il est arrivé dans cette famille d’accueil ? La question est pourtant simple, mais tu as bien du mal avec la réponse. Pourquoi tout cela ne peut-il être simple. Tu pousses un long soupire en guise de réponse à ton amie. Toi qui, habituellement, ne te prend pas la tête, il faut dire qu’elle a eu le don de trouver le sujet qui te fais véritablement réfléchir. Tu la regardes, avec ce sourire gêné. Sa question n’a rien de compliqué, et pourtant, tu n’arrives pas à lui répondre. La question va te trotter en tête tant que tu n’en auras pas la réponse. Tu vas sûrement avoir du mal à regarder David dans les yeux, tout en l’observant de loin. Tu te dis que peut être, tu pourrais avoir la réponse de cette façon.
« Il faudra sûrement que je règle le problème de comprendre mes sentiments. Peut être bien en discutant avec David. Et si lui aussi se posait la question ? Je n’y avait jamais pensé avant. Imagine si c’est le cas ? Je le fais peut être souffrir. Je ne suis vraiment pas douée en amour, c’est pas pour moi je crois. »
Tu te demandes tout a coup, si ce n’est pas pour cela qu’il est venu vivre avec toi. Lui qui semblait si bien dans votre famille d’accueil. Le couple était comme des parents pour lui, alors que toi, tu pensais seulement à partir pour les laisser tranquille. Ils ont toujours été très gentils, trop gentils et patients avec toi, c’est peut être pour cela que tu ne te sentais pas vraiment à ta place. Ils ne te grondaient pas, même quand c’était vraiment mérité, car tu étais un sacré petit diable.

Ensuite, c’est au tour de Mélu de parler d’un gars qu’elle a rencontré. Un mec qui semble l’intéresser. Tu vois ton amie rougir. Et quand elle rougit comme cela, tu le sais, ce garçon doit vraiment lui plaire. Tu aimes la voir comme ça. Elle est trop mignonne. Tu te demandes souvent, si un jour, toi aussi, tu seras capable d’être aussi mignonne un jour. De tomber amoureuse comme tout le monde. Tomber amoureuse d’autre chose que de la nourriture. Tu rigoles en l’écoutant comparer vos plats.
« Ouais, j’avoue, j’ai un faible pour le gras ! Pour ça, je suis irrécupérable ! »
Tu manges quelques frittes avec de la sauce mayonnaise. Tu croques dans ton hamburger. Tu adores manger, tu pourrais manger toute la journée. Quoi que, c’est déjà ce que tu fais quand tu ne travailles pas sur une création. Tu ne veux pas risquer de laisser une tâche sur les tissus ou sur tes dessins. Tes déguisements, c’est peut être le seul truc qui te fait être un peu sérieuse. Ta meilleure amie rigole en t’écoutant demander si son Keegan aurait un frère qui pourrait t’intéresser.
« Mouais. Ça pourrait être amusant pour une aventure mais je t’avoue que si je voulais vraiment faire ma vie avec quelqu’un, ce serait probablement un homme. Ce serait une sacrée aventure de se marier et d’avoir des enfants. »
Bien que tu sois très ouverte d’esprit, tu as toujours eu une préférence pour la gente masculine. Tu prends plus de plaisir avec eux.

Tu es très surprise par la soudaine déclaration de Mélusine. Ce n’est pas souvent qu’on te le dit. La plupart du temps, c’est plutôt que tu es fatigante, désespérante, désolante. Au mieux, on te dit qu’on t’adore. Elle te prend la main, comme si il s’agissait d’une réelle déclaration d’amour. Ton amie te surprend. Si tout cela se passait dans un manga, on pourrait voir des coeurs dans tes yeux. Tu vas de son côté de la table pour la prendre dans tes bras.
« Mooooh, tu es trop mignonne !!!! Moi aussi je t’aime tellement ! T’es trop chou quand tu me le dis ! »
Tu finis par la lâcher quand tu te souviens que votre repas refroidi, mais tu t’installes à ses côtés pour terminer, tirant ton assiette juste devant toi. Tu dévores, de très bonne humeur. Il t’en faut peu pour être heureuse. Tu le sais que ton amie t’aime, mais qu’elle le dise te fait tellement plaisir. On pourrait dire de toi que tu es une simplette, toi, tu préfères penser que tu es facile à vivre. Enfin, au niveau de l’humeur. Car il faut dire qu’avec ton énergie débordante, tu es plutôt difficile à suivre.
« Tu veux venir dormir à la maison ? On se fera autant de films qu’on le pourra avant de s’effondrer de fatigue. Je ferais du pop corn, je te promets, je me suis améliorer ! Je ne fais plus cramer la casserole ! »
C’est surtout parce que tu as découvert le pop corn au micro onde !