Je m'appelle Eliott Aaron Matheson. Je suis le fils de Talya Matheson. Elle fait partie de ces mères adolescentes. Ca ne fait pas d'elle une mauvaise mère. Je fais parti de ces enfants sans pères. Ca ne fait pas de moi un criminel. Je suis né à Glasgow. Je ne sais plus où exactement. Je ne me souviens pas du jour de ma naissance. Personnes ne s'en souvient. Les seuls souvenirs que j'ai sont ceux que ma mère m'a dit. Elle me trouvait déjà beau. J'avais les yeux bleu perçants. Et le contact de ma peau contre la sienne a suffit pour la faire pleurer de joie. Ma première année n'a pas été la plus enrichissante pour moi. Disons que je ne faisais que dormir. Je crois même que je dormais plus que la plupart des autres bébés de mon âge. Le pédiatre disait à ma mère que ça s'arrangerait avec les années... Mais il s'est trompé.

- Eliott Matheson ! Il serait peut-être temps que tu te lèves, non ?! Ca ? C'est la douce voix de ma mère quand elle est agacée. J'ouvre un oeil, et tire la couette jusqu'au niveau de mon nez en ronchonnant. C'est pas le moment jeune homme ! Je pourrais presque percevoir une once d'amusement, mais qu'elle ne se l'avouera jamais. Je la sens grimper dans mon lit, et tire sur la couette pour me regarder. Je fronce le nez, signe de protestation longue et rigoureuse. Ses mains se posent sur mes côtes et me chatouillent. OK... Là, elle a sortit l'arme fatale. J'éclate de rire, et bouge dans tout les sens.
- Ok ! Ok ! T'as gagné maman ! Je me lève ! Je lance, alors qu'elle arrête enfin. Je m'assois sur le lit et fixe la jeune femme. Elle est belle. Tellement. On dirait un ange. Je me lève si... Tu me fais chauffer une de ces gaufres liégeoises avec du beurre de cacahuète dessus... Ma mère me fait les gros yeux, mais je sais qu'elle le fera. Elle a toujours été aux petits soins. Ses lèvres se posent sur mon front, me donnant un baiser apaisant, les mêmes que ceux de mon enfance, et la voilà partie. Je reste encore quelques minutes dans mon lit, avant d'enfin me lever, enfilant un bas de jogging troués et délavé. Talya veut que je le jette, mais c'est impossible. J'ai ce petit côté matérialiste en moi. C'est le jogging de LA Kings que oncle Oskar m'avait offert avant de lâchement nous abandonnés.

J'ai toujours été passionner par la musique. Depuis mon plus jeune âge. Est-ce parce que je jouais toujours avec mon petit piano favoris ? J'a toujours eu ce sens du rythme inexplicable. L'oreille musicale. J'écoute de tout, vraiment de tout. Je peux passer à du Beethoven, comme du Marilyn Manson, en passant par de la techno. Ca n'a d'ailleurs pas toujours été du goût de la femme de ma vie. Je l'entendais crier à travers la porte de ma chambre, en me demandant d'arrêter tout ce raffut, mais au fond, est-ce que je ne l'ai jamais un peu fait exprès pour l'embêter ?

- Eliott ? Chéri. C'est l'heure d'y aller. Je lève les yeux vers la porte alors que ma mère frappe doucement à celle-ci. Je suis assis contre un mur. La pièce est vide. C'est aujourd'hui que nous devons déménagés. C'est aujourd'hui que je dois dire au revoir à tout mes amis, à ma chambre qui m'a accompagné pendant seize ans. Eliott... S'il te plait. Je roule des yeux, et me lève finalement. J'ouvre la porte, et fixe la jeune femme avec attention.
- Ne restes pas là. Qu'on en finisse. Je souffle en quittant la pièce. Je me précipite à l'extérieur et grimpe dans la voiture. Le camion est déjà en route.
Ma mère me regarde quelques secondes, elle sait comme je suis attaché à ma vie à Glasgow, et je ne comprends toujours pas ce qui la motive à tout gâcher comme ça. Je regarde à travers la fenêtre quand ma mère prend la route, et serre les dents. Tout se termine ici. J'avoue avoir énormément de mal à passer dessus.

Au final je n'ai pas mit tant de temps que ça à m'y faire. Ma mère avait raison. Ce n'était qu'un mauvais moment à passer. Mais est-ce que je dois mon intégration à Isaac McAvery ? Mon meilleur-ami à l'heure d'aujourd'hui. Il a été là dès mon arrivée à Marple Spring. Il m'a guidé, et m'a présenté à certains de ses amis. C'est grâce à lui que je n'étais pas assis seul à la cantine. Du moins... Il me laissait pas vraiment le choix, mais je dois avouer que j'ai apprécié tout ça. Et puis, il y a cette fille aussi... Avec qui je partage ma table en cours de Bio. Avec ses boucles brunes, et ses grands yeux. J'ai reprit une vie normale, maintenant que je suis intégré. Tout est redevenu normal, et ma mère revoit Oskar. Heureusement d'ailleurs puisque c'est pour lui que nous avons déménagés. Et au fond, je crois que je le déteste à présent. Je lui en veux. Pour pas mal de choses, des choses dont que je ne saurais même pas m'expliquer à moi-même. Mais au moins ma mère a le sourire. Ma mère se sent vivante. Et rien ne m'empêche de retourner à Glasgow quand j'en ai envie, elle me l'a promis.