Je ne sais pas qui, je suis aujourd'hui. Dans quelle catégorie, je dois me classer. Si je devais le faire... Doit-on le faire d'ailleurs ? Être comme tout le monde, se faire une place en société, simplement pour faire comme tout le monde ou être reconnue. Je ne fais pas parti des personnes, qui ont une famille, et beaucoup d'amis, pas de week-end à partager un bon repas, à parler des dernière trouvailles en matière de bêtises du petit dernier. De partir sur deux jours, dans un pays, pour découvrir sa culture avec ma moitié. Rien du tout ça, je suis simplement un mec qui voit la vie au jour le jour ... Simplement parce que je n'attends pas un miracle. Parce que je la côtoie assez pour voir son véritable visage. Blasé ? Peut-être... J'ai vu beaucoup trop de choses, comment est-il est possible de tourner bien rond ?

Je suis née ici à Marple Spring, d'une famille modeste, simple. Croyant à l'écologie et ces fondements. Est-ce que j'y ai cru vraiment un jour ? Non, mais ça leur faisait tellement plaisir de suivre le même chemin... Je ne suis pas née seul. Une jumelle, pointait le bout de son nez. Jamais seul dans les bêtises, ces moments de complicités, sentir que quelqu'un pouvait comprendre. Ne pas être face au monde qui se présentait à nous. L'affronter à deux, était plus enviable. Puisqu'on se connaissait par cœur, pas de secret, pas besoin de mot pour se comprendre... Mais ça ne dure jamais longtemps. J'y ai cru, je l'ai espéré. Dés le moment, ou ces policiers avaient franchi le seuil de la porte. Leur regard sombres, leurs mines pour la circonstance. Approchant la famille, pour les soutenir, ma mère surtout qui sombrait en pleurs. J'avais huit ans, et ce moment, marquait n'importe qui... Cacher à l'abri des regards, je comprenais la conversation qui se déroulait de mes yeux innocents. Je n'avais pas été là pour elle, ce jour-là j'avais été tenté de jouer une partie de foot avec mes amis. Comme tous petits garçons. Innocent, je pensais retrouver ma jumelle le soir, mais c'est le vide qui se présentait... L'absence. Ce sentiment de vide qui existe encore aujourd'hui. Je m'en suis voulu à cette période et cette sensation ne s'est pas apaisée. On vit avec... Les affiches placardaient les rues, à la recherche d'information, de témoignage... Celle-là même, aujourd'hui qui sont délavé par le temps ou recouverte par d'autres. On change et on évolue. On grandit, je n'échappe pas à la règle...

À l'âge de 18 ans, j'ai décidé de rentrer à l'école de police. Le lien ? Ma jumelle bien sûre, peut-être qu'à l'époque, j'avais encore l'espoir, plus qu'aujourd'hui, de la retrouver un jour. Je suis sorti majeur de ma promotion, et les félicitations qui étaient de mise. Un bon élément qui me permettait de choisir, mon lieu de travail. Et comme il me semblait de quitter la ville. Je suis resté ici, à Marple Spring. La vie qui m'a vu grandir, parce que j'ai un lien invisible qui nous relie. Parce que je ne me vois pas ailleurs. Et puis les affaires se sont enchaîné comme les années. Avant cette affaire, une jeune femme retrouvait sans vie, simplement parce qu'elle était là ou mauvais endroit ou mauvais moment... Qu'elle ressemblait comme deux gouttes, à elle. Qu'à chaque instant, et sous la violence, je regardais ces images de l'enquête qui devait un cauchemar. On dit ne jamais prendre trop à cœur les affaires, et dès l'instant où j'ai vu mis les pieds la dedans, je savais que j'étais foutu. Et je ne me trompais pas, elle me hantait les nuits comme le jour. À devenir fou. La seule chose qui me permettait et qui me permet encore d'oublier et de sombrer dans ce brouillard qui m'est propre. La sensation de l'alcool qui réchauffe mes veines, les parcelles de mon corps et qui me permet simplement d'oublier. Un perte j'en ai bien conscience et qui secrètement me tue à petit feu. Mais c'est la seule solution que j'ai trouvée, la meilleure pour calmer l’ébullition de mon cerveau marqué. Si aujourd'hui, j'ai appris à mettre de la distance entre les enquêtes, je ne suis pas à l’abri de replonger. Sous mes airs distants, au fond, je prends les choses beaucoup trop à cœur. Le monde tourne, je ne maîtrise rien. Je fais semblant. Je donne le change. Je suis celui qui regarde, et agit dans l'ombre. Je n'ai jamais aimé être à la lumière. À croire que déjà l'obscurité m'appâte... Je laisse la place à ceux qui aime la lumière et les regards posaient sur eux. À flatter leur ego. Je reste le flic ténébreux, sérieux parfois distant. Je n'attire par forcément les gens, et ce n'est pas n'est pas plus mal. Je ne sais évolué ou gravité avec eux. À part mes amis bien sûr, les seuls qui font avec... C'est peut-être pour ça, que toutes mes relations se sont finalement conclus par un échec total. Après des fiançailles qui n'ont jamais eu une fin de conte de fées. J'ai enchaîné les aventures, sans lendemain, ou à durée limitée. Le poids, d'un tempérament de feu, un peu lassitude palpable tous les jours, se consacrant un peu trop au boulot... Les causes étaient multiples. Et je n'ai jamais cherché à y remédier. Me contentant de cela. Je n'ai pas eu le déclic de changer. On me prend comme je suis... Et l'attachement est-il bien fait pour moi, au fond ? Mon bulot est mon seul refuge, mon seul échappatoire. Mais peut-être que j'ai tort... On ne se sait pas ce qu'on nous réserve...