Midi, enfin ! Charlotte venait de finir sa leçon d'équitation et n'avait qu'une envie, se livrer à sa seconde passion, la cuisine ! Après avoir fixé rendez-vous aux élèves la semaine suivante, elle se hâta de monter dans sa voiture pour rejoindre son petit chez elle. Elle ne travaillait jamais le vendredi, ce qui lui laissait le temps de mettre à jour son blog et de faire quelques recherches culinaires. Elle mourrait de faim et avait envie de se faire un petit plaisir, alors elle s'arrêta dans un restaurant à mi chemin de son appartement et prit un wrap au poulet pané.

Lorsqu'elle entra dans son appartement, elle fut accueillie, comme tous les jours, par son adorable leonberg de deux ans. Adorable certes, mais imposant également ! Après avoir sorti la bête, elle retira ses vêtements d'équitation et fonça sous la douche. Une fois prête, se posa un peu dans le canapé puis se rendit dans sa cuisine. Aujourd'hui, elle faisait des muffins aux pommes caramélisées et à la cannelle – sans gluten ! Elle en salivait à l'avance ! Elle lança sa chaîne hifi, prépara tout son matériel de photographie et se mit au travail. Elle éplucha ses pommes et prépara ses ingrédients alors que Blitz  mâchouillait une friandise qu'elle lui avait préparée. Eh oui, les chiens aussi mangent bio !

Elle prit des photos tout au long de la préparation et finit par enfourner douze muffins dans de jolis petits moules en papiers rayés de vert et de blanc. Au bout de 20 minutes, elle les sortit du four et les posa sur le balcon pour les faire refroidir.

- On va promener ? Blitz – qui roupillait sur le tapis depuis un moment déjà – se leva d'un coup et couru vers la porte en aboyant. - Seulement si tu te tais!

Elle sorti donc son chien et le libéra de sa laisse arrivés au parc en bas de chez elle. Alors qu'elle jouait avec son chien, elle se rendit compte qu'elle n'avait pas vu Jamie depuis trois jours, chose qui n'était pas arrivée depuis longtemps ! 18h, elle décida de débarquer un peu avant l'heure du dîner, pour lui faire une surprise. Elles mangeraient sûrement ensemble et Charlotte resterait peut-être dormir là, si elle avait a flemme – comme souvent – de faire la route du retour. Elle décida donc de rentrer se préparer. Elle fit son sac dans lequel elle ajouta un pyjama et sa brosse à dents – au cas où. Elle mit les muffins dans une boîte, embrassa son compagnon et claqua la porte.

Vers 19h, elle sonna à la porte de son amie.

Cela faisait presque de trois jours que Jamie n'avait pas bougés de chez elle. Trois jours qu'elle errait dans son appartement comme une âme en peine, oscillant entre lit et canapé. Ces dernières soixante-douze heures avaient été plutôt éprouvantes pour elle et son moral ne semblait toujours pas décidé à remonter. D'ailleurs, l'angine qu'elle se coltinait depuis la mi-semaine ne l'aidait pas vraiment à voir la vie en rose. Avachie sur son canapé, la jeune femme zappait avec acharnement sur la télévision, recherchant quelque chose de potable à regarder. Peine perdue, pour l'instant il n'y avait que des émissions de télé-réalités bidons qui lui donnaient mal à la tête. Et pour cause, qui arrivait encore à faire six fautes de grammaire dans la même phrase ? La jeune femme soupira avant de se redresser tandis qu'une candidate blond platine massacrait la langue anglaise. "S'il pourrait devenir boucher, ça m'arrangerait." Elle leva les yeux au ciel avant de se diriger vers la cuisine, traînant les pieds dans ses chaussons.

Depuis près d'une demi-heure, le chat de la jeune femme, Valkyrja, la harcelait de miaulement en tout genre. Le message était on ne peut plus clair : elle voulait manger. La jeune femme sortit le paquet de croquettes de son placard et en versa une généreuse quantité dans la gamelle de son animal de compagnie. L'exotic shorthair se frotta alors sur ses jambes en ronronnant de contentement avant de se ruer sur son écuelle. Jamie s'appuya sur le comptoir de sa cuisine puis regarda la boule de poil manger avec avidité tout en se faisant la réflexion que celle-ci tenait plus du boursoufs que de la valkyrie. Elle haussa les épaules avant se rapprocha de la fenêtre qu'elle ouvrit en grand puis inspira une grande goulée d'air frais. Elle était fatiguée, fatiguée de jouer les jeunes filles bien sous tous rapport, fatiguée de ses crises d'asthme à répétition, fatiguée de faire semblant d'aimer un garçon pour qui elle n'éprouvait rien de particulier. Juste fatiguée.

La jeune femme regardait les passants tout en se faisant la réflexion que sortir pourrait peut-être lui remonter le moral. Mais elle n'avait envie de voir personne. Elle voulait juste... S'isoler du reste du monde l'espace d'un instant. Se lamenter sur son sort quelque temps afin de pouvoir ensuite retourner affronter la vie. Finalement, c'était toujours comme cela qu'elle fonctionnait. Elle souriait, prenait sur elle. Et puis, de temps en temps, elle craquait. Elle se laissait alors aller quelque temps, solitaire, et puis elle repartait de bon pieds, prête à montrer à la vie de quoi Jamie Weaver était capable. La jeune fille appuya ses coudes sur le rebord de la fenêtre avant d'enfouir sa tête dans ses mains. C'était le foutoir dans son esprit.

Sa discutions avec Charlie l'avait quelque peu... Perturbé. Elle avait peur, d'une peur viscérale qui l'empêchait de dormir la nuit et qui la rongeait de l'intérieur. Elle avait peur de finir par craquer publiquement et de faire un pas de travers. Peur de décevoir ses parents, peur de le perdre définitivement, peur de se mettre ses ami(e)s à dos. Par exemple, que dirait Charlie si elle apprenait la nouvelle ? Lui en voudrait-elle ? La jeune femme secoua la tête avec de refermer le volet d'un claquement sonore. Se poser des questions ne servait à rien, elle connaissait déjà parfaitement les réponses mais n'était tout simplement pas prête à passer à l'acte, à assumer ses choix. Alors elle attendait. La sonnerie de la porte d'entrée la fit sursauter. Elle n'attendait aucune visite. Elle ouvrit timidement la porte jusqu'à apercevoir la silhouette de Charlotte. Jamie lui sauta littéralement dessus. "Charlie ! Je suis tellement contente de te voir !" Elle lui fallut quelques secondes avant de finir par lâcher prise. Elle laissa alors son amie respirer et lui un petit signe de tête pour l'inviter à entrer. Elle referma ensuite la porte, essuya ses yeux embués de larmes et esquissa un sourire. "-Qu'est ce qui t'emmène ?"

La porte s'ouvrit presque aussitôt, lentement, et la silhouette de son amie se dessina dans l'ouverture. - Charlie ! Je suis tellement contente de te voir ! Une fraction de seconde plus tard, Jamie était pendue à son cou et la serrait fort dans ses bras. Sous l'effet de la surprise, elle lâcha son sac et étreignit son amie en retour. - Moi aussi ! Ça pour de l'affection, c'était de l'affection ! Elle se pencha pour ramasser son sac, suivi la jeune femme et entra dans son appartement.

Les lieux lui étaient familiers. Les deux amies étaient souvent fourrées l'une chez l'autre, à tout, et surtout rien faire. De toute façon, elles avaient toujours des choses à se raconter.  Une petite boule de poils blanche et rousse s'avança pour la saluer. Charlotte s'accroupit et lui gratta l'arrière des oreilles ce qui la fit ronronner, si bien qu'elle ne remarqua pas que son amie s'essuyait les yeux. - Salut Poil de carotte! Elle aimait bien taquiner Jamie en qualifiant l'animal de différents surnoms en rapport avec la couleur de ses oreilles. Elle se releva et son amie se tenait devant elle. "-Qu'est ce qui t'emmène ?"
Elle retira ses chaussures, entra dans le salon et se posa dans le canapé. - Ben j'avais pas de nouvelles alors j'me suis dis qu'il valait mieux que je passe plutôt que de rester 3 heures au téléphone, c'est plus sympa non ? Bon ok, des nouvelles, la rousse n'en avait pas donné non plus et elle n'avait pas de raison, mais elle était d'humeur taquine. - Qu'est ce que t'as fais pour être si occupée ces trois derniers jours que t'as même pas pensé à moi ? elle esquissa un sourire dans sa direction.


Elle avait bien remarqué que quelque chose n'allait pas : entre l'énorme câlin à son arrivée, l'air un peu débraillé de Jamie et les signes évidents de squatt dans l'appartement, elle ne reconnaissait pas la jeune femme enjouée et souriante qu'elle était d'habitude. Elle s'approcha de son amie et la détailla. - C'est quoi cette tête d'enterrement, t'es malade ? La délicatesse ? Non, c'était pas vraiment son truc à Charlotte, elle était plus du genre foncer dans le tas, mais bon, c'est ce qui fait son charme! -dixit elle-même, bien sûr.

Voir Charlotte rassurait la jeune femme. Elle ne se retrouvait plus seule face à elle-même, elle avait une amie à ses côtés qui la soutenait, ne serait-ce que par sa présence. Jamie esquissa un sourire, les bras croisés sous sa poitrine, tout en regardant son amie s'asseoir sur le canapé. -Je suis pas sûr que tu sois la mieux placé pour la traiter de poil de carotte, lui répondit-elle en essayant de faire un peu d'humour. Mais, clairement, le cœur n'y était pas. La demoiselle fit quelques pas en direction de la cuisine tout en lui répondant sans grand entrain. -Comme tu peux le voir, j'ai une nouvelle meilleure amie. L'angine ! On a passa une semaine hilarante ensemble, ajouta-t-elle, la voix cassée. Elle enfourna ensuite deux tasses d'eau dans le micro-onde tout en préparant un petit plateau grignotage. Elle installa dessus une boîte pleine à ras bord de sachets de thé, des gâteaux secs à l'allure douteuse à tremper dedans et une petite coupelle pour y mettre ensuite les sachets usés.

Une fois l'eau chauffée, elle ramena sa petite collation sur la table du salon et s'affala à côté de la rouquine. Jamie rapprocha ensuite sa table basse avant de s'asseoir en tailleur tandis que la teigne qui lui servait de chat, le ventre plein, se vautrait sur le comptoir de la cuisine. La jeune femme glissa un sachet de thé à la menthe dans sa tasse tout en regardant la moquette, l'air vague. -Merci d'être venu. Qu'est-ce qui n'allait pas ? La demoiselle reposa sa tasse avant de regarder son amie, la lèvre tremblante. -Ch... Cha... Charlotte ! Et elle fondit en larmes. -J... Je... Je suis la pire des garces ! Si elle racontait tout à Charlotte, elle avait peur que celle-ci se mette à la détester de lui avoir caché la vérité, de lui avoir menti en jouant les jeunes femmes heureuses et épanouies. Mais, s'il y avait bien quelqu'un dont elle avait besoin en ce moment même, d'une personne de confiance, c'était bien Charlotte. Elle enfouit son visage baigné de larmes entre ses mains tout en essayant de calmer les tremblements qui venaient de la saisir.

Elle savait que son amie l'avait déjà vu dans de plus mauvais états, mais là c'était... Différent. Différent parce que cette fois, c'était elle la source du problème. Elle, Jamie Weaver, et pas une tierce personne. Elle se détestait. Finalement, elle avait fini par le faire, son fameux pas de travers. Avec un mot, un seul, elle avait fait voler en éclats son petit monde, et tout ce qui gravitait autour. Elle leva ses yeux afin de pouvoir de regarder son amie, sanglotante. -J'ai tout gâché Charlotte... Elle essuya une nouvelle vague de larme d'un revers de manche avant de reprendre. -J'ai craqué. Elle soupira avant de secouer doucement la tête, impuissante. -J'ai avoué à Charlie que... Que je ne ressentais rien pour Kelyan et maintenant elle... Elle va me détester, et Kelyan et mes parents par la même occasion. Peut-être même toi...

Maintenant que son amie le lui disait, il était évident qu'elle était malade. Son teint blafard, ses poches sous les yeux et sa voix de Johnny Hallyday ne trompaient pas. - Tu m'as remplacée ? Par une angine ? Sympa, t'aurais pu me le dire avant ! Charlotte souria, car elle n'avait pas non plus une santé de fer et passait le plus clair de son temps à se moucher, surtout l'hiver. Même si à travers son alimentation, elle faisait attention à faire le plein de vitamines, elle n'était pas frileuse, et sortait souvent de chez elle avec trois fois rien sur le dos : résultat, bronchites et rhumes à gogo !

Jamie prépara, comme à son habitude, du thé pendant que la rousse s'installait dans le salon. A la télévision, l'épisode de téléréalité venait de se finir et la chaîne enchaînait sur un jeu de plateau où les concurrents s'affrontaient dans des mini défis plus déjantés les uns que les autres. Charlie aimait bien regarder la téléréalité de temps en temps, ces idiots enfermés dans une boîte la faisait plus rire qu'autre chose et elle trouvait ça détendant. Elle coupa le son pour pouvoir discuter pleinement avec son amie.
Elle plongea sa main dans la boîte de sachets de thés et en tira un aux amandes et à la vanille. Parfait ! Elle le déposa doucement dans la tasse d'eau fumante.

Jamie ne sut plus longtemps retenir ses émotions, et ses yeux embués se mirent rapidement à verser des larmes qui ruisselaient sur ses joues. - Ch... Cha... Charlotte !  -J... Je... Je suis la pire des garces ! Une garce ? Quelle drôle d'idée ! Le petit bout de femme qui se tenait devant elle était bien la personne la plus généreuse et attentionnée qu'elle connaissait. Jamais elle n'avait fait de mal à une mouche à la connaissance de Charlotte. Elle fouilla dans son sac à la recherche d'un mouchoir qu'elle tendit à son amie, avant de poser sa main sur la sienne en signe de soutien. - Non tu n'es pas une garce ! Lara, la serveuse du steakhouse est une garce, mais pas toi! Elle serra sa main un peu plus fort - Qu'est ce qui s'est passé ? Son amie releva les yeux - J'ai tout gâché Charlotte... - Gâché quoi ? Tu parles de Kelyan ?
La rouquine ne comprenait pas tout. Récemment, Jamie ne lui avait parlé de problème d'aucune sorte, et voilà qu'elle la trouvait malade, fatiguée et à bout de nerfs, sanglotant dans ses bras. Étrange, les deux jeunes femmes partageait pourtant tout. Pour que Jamie,  habituellement si souriante et enjouée se retrouve dans cet état, il devait se passer quelque chose de grave. -J'ai avoué à Charlie que... Que je ne ressentais rien pour Kelyan et maintenant elle... Elle va me détester, et Kelyan et mes parents par la même occasion. Peut-être même toi...

Gros choc intergalactique. Elle prit son amie et la serra longuement dans ses bras avant de répondre. Elle ne l'avait pas vue venir celle là. Si Jamie et Kelyan n'étaient pas le couple le plus fusionnel qu'il lui arrivait de côtoyer, ils allaient plutôt bien ensemble, et Charlie n'avait décelé aucun détail, aucun indice qui aurait pu laissé croire que la jeune brunette ne ressentait plus rien pour son amant de longue date. Elle desserra son étreinte, et souria a son amie pour la réconforter. - Il va t'en falloir plus que ça pour te débarrasser de moi! Plus sérieusement, il n'était jamais arrivé de telle chose à Charlotte et il était donc difficile pour elle de parler de choses concrètes, mais elle décida de dire clairement, simplement et de manière concise ce qu'elle pensait de la situation. - Et bien, je pense que tu n'aurais pas du le dire à Charlie mais plutôt directement à Kelyan. Charlotte et Charlie ne s'appréciaient pas vraiment. Bon ok, pas du tout. Mais comme elles côtoyaient toutes les deux beaucoup Jamie, elles faisaient semblant de se tolérer en présence de la jeune femme, pour ne pas la mettre dans des situations délicates. - Si tu es sûre de ce que tu dis, alors il faut que tu aies une grande discussion avec lui. Rester ensemble ne vous mènera a rien, un jour où l'autre de toute façon tu ne pourras plus faire semblant. Quant à tes parents, ne t'inquiète pas, je suis sûre qu'ils ne t'aiment pas JUSTE parce que tu es avec le fils de leur collègue, il sont sûrement déjà passé par là, ils comprendront! Elle pris à nouveau la main de son amie et la serra doucement. - Eh bien j'ai bien fais de passer! dit-elle en lui tendant un nouveau mouchoir.

Les mains tremblantes, Jamie prit le mouchoir que lui tendait son amie. Elle essuya ses grands yeux noisette embués de larmes avec avant de le rouler en boule dans la paume de sa main. Elle ne se souvenait pas s'être déjà senti aussi mal. Rien ne semblait pouvoir la dérider... Sauf l'humour douteux à toute épreuve de meilleure amie. Elle ne put s'empêcher de rire lorsque Charlotte lui parla de la serveuse du steakhouse, Lara. Effectivement, on faisait rarement plus garce. À chaque fois que la brunette allait y manger, elle voyait cette fameuse employée cracher dans les verres des clients trop exigeants avant de le leur donner. La demoiselle serra la main de son amie de toutes ses forces, comme si elle avait peur de la voir s'envoler, tout en essayant de calmer ses tremblements.

-Oui, mais pas seulement avec lui. Avec tout... Tout ce qui m'entoure. Elle laissa la rouquine la serrer contre elle en sanglotant. Les contacts humains lui avaient manqué durant ses trois jours de solitudes, elle s'en rendait compte maintenant que Charlotte était là, à ses côtés. Elle se sentait déjà un peu mieux d'avoir une épaule sur laquelle pleurer. -Merci... Elle desserra un peu son étreinte pour laisser son amie respirer. -J'avais tellement peur que tu m'en veuilles de ne t'avoir rien dit. Mais je ne voulais pas te mêler à tout ce foutoir dans ma tête. Elle renifla avant de ramener sa masse de cheveux auburn en arrière. Tout dire à Kelyan directement ? Mais c'était Charlie qui l'avait fait craquer. D'un autre côté, si elle n'expliquait pas tout dans les détails à son amie, celle-ci n'allait pas comprendre. Elle attrapa un autre mouchoir avant de reprendre, la voix incroyablement grave et entrecoupée de hoquets. -J'ai croisé Charlie dans la rue et elle n'avait pas l'air bien alors je lui ai proposé d'aller boire un verre pour discuter. Mais une fois dans le café elle s'est mis à me demander si j'aimais Kelyan et à me demander de le rendre heureux. Je ne voulais pas lui mentir, je ne pouvais pas. Elle étouffa un sanglot en se remémorant ce moment avant de se moucher dans un des carrés en tissu que lui tendait la rouquine. -Alors j'ai craqué et je lui dit que je... Je ne... Je ne ressentais rien pour lui, compléta-t-elle.

-Je ne plus faire semblant Charlotte. Elle resta silencieuse quelques secondes, essayant de se calmer. -Mais, je ne peux pas lui en parler, je n'arrive pas à lui parler... Elle esquissa un sourire voilé de larme lorsque son amie lui parla de ses parents. -C'est que tu ne les connais pas. Ils sont tellement... Fiers de cette relation. Ils m'en voudraient jusqu'à la fin de ma vie si j'y mettais un terme. Et puis je risquerais de me brouiller avec les parents de Kelyan. Et cette idée lui était insupportable. Insupportable parce que, se disputer avec les parents du jeune homme, c'était renoncer à tout espoir de pouvoir un jour sortir avec le frère de ce dernier, qu'elle appréciait plus que de raison. Elle se blottit contre son amie avant de prendre un énième mouchoir qu'elle lui tendait. -Effectivement, elle renifla avant d'essuyer son visage d'un revers de manche. -Merci d'être passé. Je ne sais pas quoi faire. Je ne peux pas parler à Kelyan ! Ni à mes parents. D'ailleurs, j'ai demandé à Charlie de ne rien dire avant de m'enfuir comme une voleuse. Elle soupira, désespérée.