Le monde de la nuit. Ses strass et ses paillettes. Mais aussi ses travers et ses dessous. Le monde de la nuit, elle le connaissait, Cassie. Et ce depuis son plus jeune âge. Déjà adolescente, la belle brune était une grande adepte des fêtes, des bar et des boites de nuits. Elle avait profité oui, et une partie d'elle avait toujours été fascinée par ce qui pouvait bien se passer la nuit. La nuit, chacun était qui il voulait être, la timidité s'envolait, laissant place à un autre visage. Et puis un jour, elle avait vu l'autre côté du monde de la nuit. Elle avait vu l'envers du décor. Elle avait dix-sept ans à l'époque, et elle avait été confrontée à la réalité à la mort de son père. Sa mère était devenue un véritable légume, alors Cassie avait du gérer la situation, et pour cela, elle était devenue serveuse dans un bar qui était en réalité un club de strip-tease. Elle avait vu à quel point ce milieu était un monde de déchéance, pire encore, elle l'avait vécu. Mais aujourd'hui, elle était loin de tout cela. Elle était à Marple Spring, c'était un nouveau départ pour elle. Le début d'une nouvelle vie et la jeune kinésithérapeute était aujourd'hui une jeune femme.

Ce monde, elle le retrouvait ce soir. Il était deux heures et demi du matin et elle se trouvait en boîte de nuit avec plusieurs de ses amis. Elle s'était déchaînée, comme à son habitude. Elle avait dansé, et elle s'était amusée. Jusqu'à ce qu'un ami de ses amies se mettent dans la tête de la séduire ce soir. Elle plaisait aux hommes, Cassie. Elle le savait, même si elle ne comprenait pas vraiment pourquoi. Elle était bornée, elle était caractérielle, elle ne passait pas par quatre chemins. Mais c'était peut-être cela, justement, qui plaisait. Elle était sûre d'elle, elle était forte, elle n'avait besoin de personne, et c'était peut-être ce qui leur plaisait oui. De plus ce soir, elle s'était faites jolie, elle s'était maquillée les yeux et avait mit une tenue plutôt sexy. Mais elle, elle ne voulait pas de ce garçon. Elle avait tendance à fuir les relations sérieuses. Du moins, dès que cela devenait compliqué elle fuyait, dès que cela devenait sérieux, elle fuyait. Et cette nuit, il commençait à lui faire des petites déclarations, ce qui l'agaçait au plus au point. Alors Cassie décida de sortir prendre l'air à l’extérieur de la boite. Mais il la suivait encore, quelle galère. Une fois dehors, Cassie laissa parler ses nerfs. Lâche moi Peter !! Lâche moi ! Elle n'était pas très agréable, elle le savait, mais elle était franche Cassie et elle voulait s'en débarrasser. Une fois Peter rentré dans la boite, elle lâcha un soupir. C'est pas vrai ça... Juste avant de s'en rendre compte qu'elle était seule dehors, seule, avec une femme qui se trouvait juste à côté d'elle. Elle était plus âgée, blonde, un joli visage. Cassie la regarda alors, un petit sourire aux lèvres. Désolée... Je ne voulais pas vous faire partager mon agacement. Elle laissa échapper un petit rire, elle n'avait pas vu qu'elle n'était pas seule dehors.

La musique bat son plein. Les verres s’entrechoquent, les gens se bousculent. Tout le monde semble s’amuser, tout le monde sauf elle. Elle se demande comment elle a bien pu se laisser entraîner dans un endroit pareil, Catalina. Ce n’est pas du tout un lieu dans lequel elle a envie de mettre ne serait-ce qu’un escarpin. Et pourtant, elle s’est laissé convaincre par ses amies. A l’origine, elles étaient censées rester tranquille chez l’une d’entre elles. Elles auraient pu discuter autour d’un bon verre de vin, passer une belle soirée. A la place, elle se trouve au milieu d’une foule de fêtards où elle n’a absolument pas sa place. Pour la cinquième fois de la soirée, un homme s’approche un peu trop près d’elle. Elle décline poliment son invitation à danser. Il insiste, elle retient un soupir. Finalement, c’en est trop. Elle termine son verre d’une traite et quitte son tabouret. Bien vite, une de ses amies tente de la retenir. – J’ai juste besoin d’une pause. Je reviens. Ou pas. Elle n’en sait rien. Mais elle veut juste se débarrasser de son amie à cet instant. Elle se faufile tant bien que mal jusqu’à la sortie. Et, enfin, elle peut respirer. L’air frais de la nuit vient immédiatement souffler contre son corps. La brise claque sur son visage, ses bras, ses jambes nues. Elle sait que, d’ici quelques minutes, elle va surement ressentir le froid mais là, tout de suite, cela lui fait un bien immense. A l’intérieur, l’atmosphère est irrespirable. Si bien qu’elle ignore comment elle va trouver le courage d’y retourner. Son regard s’abaisse vers la montre en diamant qu’elle porte autour du poignet. Il est déjà deux heure trente. Elle devrait dormir à cette heure-là. Sérieusement… Elle a passé l'âge. Elle a l’impression d’être une cougar, une mangeuse d’hommes en recherche de sa prochaine proie. Tout ce qu’elle n’est pas. Plus jamais. se promet-elle, comme à chaque fois qu’elle cède.  Alors qu’elle se perd dans ses pensées, quelqu’un vient brusquement l’interrompre au bout de quelques secondes. Une voix féminine, en colère, qui lâche sans ménagement son mécontentement. Le regard de Catalina se pose malgré elle en direction de la voix. Elle ne peut s’empêcher d’admirer l’assurance de celle qui n’est qu’une jeune femme d’une vingtaine d’années, peut-être un peu plus. Elle croise alors le regard de l’inconnue qui prend conscience de sa présence. A sa remarque, un léger sourire apparaît sur le coin des lèvres de la belle blonde. L’inconnue a le plus joli rire qu’elle n’ait jamais entendu. Elle illumine cette nuit si sombre, sans s’en rendre compte. – Ce n’est rien, je m’en remettrais. répond-elle de sa voix posée, sensuelle. Elle contemple un instant son interlocutrice, elle ne peut que remarquer sa beauté frappante. On ne peut en vouloir au dénommé Peter, c’est un fait. Mais elle comprend parfaitement l’agacement de la jeune femme. Les hommes ont tendance à ignorer les refus. Ils les voient presque comme un défi, une motivation supplémentaire. Et elle doit avouer qu’elle déteste ça, Catalina. – Mais je ne suis pas sûre qu’il en soit de même pour « Peter ». ajoute-t-elle simplement. Engager la conversation avec de parfaits inconnus n’est pas dans ses habitudes. Mais c’est encore le meilleur moyen de repousser l’instant où elle franchira à nouveau les portes de la boîte. Et cela n’engage à rien… N’est-ce pas ?

Le vent dans ses cheveux, Cassie ne contemplait plus l’horripilant visage de Peter maintenant mais celui d'une belle inconnue. Grande et fine, blonde avec des yeux opales, elle dégageait une certaine classe. Mais il y avait autre chose, une vulnérabilité émanait d'elle. C'était comme si elle pouvait se briser en un instant si on la touchait un peu trop brusquement. A simple vu d’œil, Cassie avait du mal à l'imaginer en boite de nuit. C'est vrai, tout le monde faisait la fête à l'intérieur et personne n'était vraiment délicat. Les gens se bousculaient, faisaient tomber leurs verres, et cette jolie blonde, il faudrait la protéger dans un cocon bien à l'abri. Voilà ce que pensait la belle kinésithérapeute en la regardant. Et puis sa voix, elle était incontestablement magnifique, tout comme son visage. Elle était posée, harmonieuse, et engageante. Oui, elle engageait la conversation avec elle. La jeune femme n'était pas contre, bien au contraire. D'une nature totalement sociable, elle avait l'habitude de discuter avec tout le monde, et les inconnus ne lui faisaient pas peur. Heureusement pour elle, car dans son métier elle se devait de mettre à l'aise ses patients, ils ne la connaissaient pas et ils devaient se laisser toucher, alors le contact était primordial et la timidité à bannir. Tripotant une de ses boucles brunes, Cassie regardait la belle inconnue dans les yeux mais les paroles de cette dernière la fit rire une nouvelle fois. Tant pis pour lui ! C'était à la limite du harcèlement là, j'ai pas eu le choix ! Elle n'avait pas eu le choix et puis elle s'en fichait, elle était comme cela Cassie, direct et bien loin du stéréotype de la fille et ses chichis. Déjà lorsqu'elle était plus jeune, son père l'appelait « princesse des temps moderne » en raison de son fort caractère et de sa capacité à s'imposer. J'ai quand même du sortir pour m'en débarrasser. La raison de sa présence à l’extérieur de la boite de nuit était désormais claire pour la belle inconnue. Mais, Cassie, en revanche, se demandait bien ce que cette dernière faisait dehors toute seule sans même une veste. Elle s'approcha alors un peu d'elle, toujours en ne la quittant pas des yeux. Et vous, qu'est-ce que vous faites dehors toute seule...? Sa voix était plus douce, intéressée, vraiment curieuse de savoir ce qui l'avait poussé à s'isoler. C'était plutôt rare les personnes qui quitté la boite de nuit soudainement, d'ailleurs, elles n'étaient que toutes les deux à l’extérieur. Peut-être qu'elle était comme elle, qu'elle avait cherché à fuir quelqu'un. Ou bien peut-être simplement qu'elle en avait eu marre, qu'elle voulait rentrer chez elle. Quoi qu'il en soit, ce n'était pas très sécurisant de se retrouver seule à presque trois heure du matin à une sortie de boite de nuit.

Il suffit d’un regard à Catalina en direction de l’inconnue pour se faire déjà une petite idée sur elle. Elle a tendance à rapidement avoir un avis sur les autres, bien qu’il faut le reconnaître, il se base parfois sur des a priori. A première vue, la jeune femme semble remplie d’assurance et de caractère. Franche, directe, elle ne mâche visiblement pas ses mots. C’est quelque chose que Catalina admire parce qu’elle n’a pas cette force de caractère. Elle n’ose pas toujours dire ce qu’elle pense. Elle n’a pas même osé dire non à ses amies pour cette soirée. Elle aimerait, pourtant. Mais elle est beaucoup plus mesurée, plus délicate dans sa façon de parler tout autant que sa façon d’agir. Elle ne peut pas changer celle qu’elle est, elle a déjà essayé. Alors que cette inconnue paraît avoir un tempérament bien trempé, un tempérament qu’elle lui envie quelque part. Elle le réalise d’autant plus quand elle s’adresse à elle, qu’elle ne connait pas mais avec qui elle paraît toutefois déjà assez à l’aise pour se plaindre de ce garçon. La belle blonde n’est pas aussi sociable, et pourtant elle n’est pas mécontente que la conversation se poursuive entre elles. Loin des hommes lourds dans cette boite à la chaleur écrasante, elle est un véritable vent de fraîcheur. L’inconnue se met à rire une nouvelle fois, ce qui la rend d’autant plus lumineuse malgré ses belles boucles ébène qui la rendent plus mystérieuse, plus attrayante aussi. Affichant un petit sourire discret en l’écoutant, Catalina ne peut qu’acquiescer. Elle sait tellement ce que c’est. – Ils ont du mal à comprendre, parfois. déclare-t-elle d’une voix un peu lointaine. Elle parle en connaissance de cause, mais elle n’a pas envie de se remémorer ces souvenirs… Ainsi, elle est ravie lorsqu’elle entend son interlocutrice prendre une nouvelle fois la parole pour dévier la conversation sur… Elle. Elle relève les yeux vers elle, hésitante sur la façon dont elle va lui répondre. Elle ne remarque qu’à ce moment-là que la jeune femme s’est approchée d’elle, et surtout qu’elle ne la quitte pas des yeux. Elle oublie une seconde sa question avant de réaliser qu’elle attend surement sa réponse. – Je n’étais pas à l’aise à l’intérieur. avoue-t-elle avec transparence. Elle n’a pas honte de dire qu’elle n’aime pas cet endroit. Elle préfère même clarifier les choses, paraître coincée plutôt que passer pour une adolescente attardée qui refuse de vieillir. De toute manière, elle n’a jamais apprécié les boîtes de nuit. Même quand c’était de son âge. – Je n’avais pas vraiment envie de venir, ce sont des amies qui m’y ont poussée. Mais je me sentais un peu… Etouffée, à l’intérieur. ajoute-t-elle alors que son regard se détourne vers le ciel. Elle contemple les étoiles quelques secondes, avant d’esquisser l’ombre d’un sourire. – Et maintenant, je me demande si je vais réussir à trouver le courage d’y retourner.

Catalina ne le sait pas, mais tout ce qu'elle imagine sur le compte de la jolie Cassie est la vérité. Elle est sociable, franche et direct, elle ne mache pas ses mots et généralement elle sait ce qu'elle veut. Ce qu'elle ignore en revanche, c'est que si elle a ce caractère depuis son plus jeune âge, la vie qu'elle a pu mener et toutes les encombres qu'elle avait pu rencontrer avait grandement favorisé cette partie de sa personnalité. Mais c'était sûrement comme cela pour tout le monde sur cette terre, c'est la vie que nous avons qui définit qui nous sommes. La femme en face d'elle, elle semble bien différente d'elle. Beaucoup plus calme, plus dans la retenue, ou bien simplement plus timide. Mais quoi qu'il en soit, elle intriguait Cassie. Et la jeune kinésithérapeute se demandait bien quelle vie cette dernière avait pu mener, quelle vie elle menait toujours d'ailleurs. En tout cas, elle semblait vraiment comprendre ce qu'affirmait Cassie au sujet des hommes, cela avait dû lui arriver à elle aussi ce soir, belle comme elle était. Et en voyant à quel point la belle blonde était hésitante en lui répondant qu'elle n'était pas à l'aise à l'intérieur, Cassie comprenait très bien qu'elle n'était pas une habituée des boîtes de nuits. A cet instant précis, la jeune femme la trouvait vraiment adorable. Elle avait été traînée de force par des amis et elle imaginait à quel point cela ne devait pas être agréable. Oh, et bien je comprend mieux oui. Elle esquissa un petit sourire compatissant à sa nouvelle amie. La pauvre avait l'air complètement perdue, et l'idée d'y retourner semblait vraiment la rebuter. Cassie se surprenait elle-même à s'attendrir pour elle alors qu'elle la connaissait à peine. D'une voix douce et rassurante, elle reprit la parole en entendant ses paroles suivantes. Si vous voulez on peut y retourner ensemble... Elle la trouvait sincèrement gentille, et elle avait mal au cœur à l'idée de la laisser retourner dans ce monde de brute seule. Elle qui semblait de plus en plus délicate aux yeux de Cassie. Elle était frêle, elle était douce. Le genre de femme qu'on a envie de prendre par la main pour être sûre qu'il ne lui arrive rien. C'était ce que ressentait la jolie brune en la regardant, en discutant avec elle, en s'approchant de plus en plus d'elle. Alors s'adossant contre le mur, à côté de la belle blonde, elle reprit la parole une nouvelle fois d'une voix encore plus sécurisante. Mais vous n'êtes obligée à rien vous savez. Si vous ne voulez pas y retourner, n'y retournez pas... Elle ne savait pas comment elle était venue ce soir et si elle pouvait rentrer chez elle, mais elle ne devait pas se forcer à quoi que ce soit. Une boite de nuit est le pire endroit lorsqu'on a pas envie d'y être. Elle se demandait ce qu'allait être la réponse de cette dernière, elle qui était comme égarée ici, au bord d'une route à la sortie d'un endroit rempli des débauches de la vie. 

Ce n’est pas tant de la timidité qui habite Catalina. C’est davantage qu’elle est sur la réserve, dans la retenue. Sans chercher à tout prix à cacher ses émotions, elle n’est pas du genre à les extérioriser totalement. Elle se tient en permanence sur ses gardes. Parce que la vie lui a appris qu’il vaut mieux se méfier des belles apparences, elle ne laisse que trop peu aux autres l’occasion de l’approcher. Ils peuvent lui parler, ils peuvent rire avec elle. Mais son âme, personne ne l’a atteinte. Pourtant, face à cette jeune femme qu’elle ne connait même pas, la jolie blonde parvient sans mal à lui avouer ce qu’elle ressent, notamment au sujet de cette soirée en boîte de nuit. L’inconnue semble comprendre, bien qu’elle est surement bien plus dans son élément que Catalina. D’ailleurs, gentiment, elle lui propose de l’accompagner à l’intérieur, et c’est vraiment adorable de sa part. Mais c’est même plus que ça. Elle paraît réellement concernée par sa situation alors que, finalement, elle n’est rien pour elle. Elle a cette voix si rassurante, presque tendre. Très différente de celle qu’elle a eu en parlant à ce garçon. Cette fille semble aussi douce que forte, aussi tendre que passionnée. Et Catalina se demande pourquoi de telles pensées la traversent. Reportant son attention sur son interlocutrice, elle décide alors de lui répondre. – C’est vraiment gentil… Mais j’imagine que vous avez vos amis à l’intérieur. Ce qui est également son cas. Seulement, cela ne suffit plus pour la retenir… Elle a le choix entre retourner dans cet enfer, ou rentrer chez elle pour espérer enfin avoir un moment de détente. Un vrai moment de détente. Elle peut aussi rester avec cette inconnue, à discuter. Elle a l’impression que le temps passe beaucoup plus vite, à ses côtés. Relevant les yeux vers la belle alors qu’elle s’est adossée au mur tout près d’elle, elle semble lire dans ses pensées puisqu’elle lui suggère de ne pas retourner là-bas. Ses amies lui diront une nouvelle fois qu’elle aurait dû davantage se lâcher… Et après ? Elle a l’habitude. – Oui, je devrais peut-être m’abstenir et appeler un taxi. dit-elle, un peu songeuse. Elle devrait, oui, pourtant elle ne bouge pas d’un cil. Comme si elle a envie de poursuivre cette conversation encore et encore. – Et vous, à part cet incident avec ce… Peter, vous passez une belle soirée ? demande-t-elle en fin de compte, plutôt curieuse de connaitre son ressenti. C’est étrange, cette jeune femme parvient à l’intriguer sans le savoir, elle qui ne s’intéresse jamais beaucoup au monde qui l’entoure. Elle est jeune, elle parait bonne vivante. C’est évident qu’elle doit bien s’amuser ici. Elle lui rappelle ces filles à l’université, celles que tout le monde connaissait, celles que tout le monde admirait. Elle doit avoir des dizaines d’amis, oui. Mais c’est avec elle qu’elle se trouve à cet instant. Et, sans comprendre réellement pourquoi ni comment, Catalina n’a pas envie que ce moment s’écourte. Elle a envie qu’elle reste avec elle, elle et sa voix si rassurante.

Catalina, dont elle ne connaissait pas encore le prénom, avait eu l'occasion de voir deux facettes de Cassie ce soir. Il y avait d'abord eu la Cassie sûre d'elle, qui s'affirmait, qui affirmait ce qu'elle voulait et qui elle était, la Cassie que tout le monde connaissait et appréciait. Celle qui déjà lorsqu'elle était enfant voulait un dinosaure quand ses amis voulaient un poney, celle qui en devant adolescente tenait tête à ses professeurs parce qu'elle n'avait pas la même vision qu'eux de voir la vie, celle qui une fois devenue une belle jeune femme affirmait haut et fort sa bisexualité. Et puis il y avait aussi cette deuxième Cassie, celle qui été présente, actuellement. Celle qui avait vécu des choses qui l'avait marqué pour sûrement le reste de sa vie, qui savait que tout n'allait pas toujours pour le mieux dans le meilleur des monde, celle qui avait cette bonté en elle et qui voulait aider et protéger les personnes qui pouvait l'entourer. Une Cassie plus douce, plus rassurante et plus sensible. Cette Cassie que peu de personnes avait la chance de voir, mise à part dans le cadre de son travail. Et la belle blonde elle, elle l'avait cette Cassie en face d'elle. Elle s’inquiétait quelque peu pour son interlocutrice, lui proposant même de l'accompagner à l'intérieur ou bien en lui conseillant de ne pas y retourner. Mais en réalité, si cette femme ne semblait pas vouloir retourner en boîte de nuit, elle semblait vouloir continuer cette discussion avec elle, puisqu'elle affirmait devoir appeler un taxi mais elle lui posait ensuite une question sur elle. Oui, je me suis bien amusée, et défoulée. Elle laissa échapper un petit rire. Elle avait besoin d'adrénaline, Cassie. Elle voulait vivre, elle voulait danser, elle voulait rire, elle voulait voyager, elle ne voulait pas mener une existence monotone, jusqu'à ce que cela se termine et qu'elle se dise qu'elle n'a pas profité de sa vie.

Elle passa alors la main dans ses cheveux avant de regarder la belle blonde et de reprendre la parole, comme si une idée venait de s'incruster dans un des recoins de sa jolie petite tête. Vous savez quoi ? Comme je vous ai dis, je me suis bien amusée. Mes amis ne m'en voudront pas si je les abandonne, alors, si vous voulez je peux vous ramener chez vous ? Puisqu'elle ne l'accompagnerait pas à l'intérieur, c'était un peu sa manière à elle de prendre soins d'elle. Elle était si songeuse, si adorable, c'était comme ci l'idée de retourner à l'intérieur la terrifiait. Et puis, du peu qu'elle voyait d'elle, elle l'appréciait Cassie. Elle aimait discuter avec elle, elle semblait avoir tellement de choses à dire, à raconter, et la jeune kinésithérapeute pouvait le lire dans ses yeux. Et ça, ça lui plaisait, elle lui plaisait... Même si elle ne comprenait pas encore dans quelle mesure... Ni pourquoi est-ce qu'elle tenait à faire tout cela pour elle... Ca ne me déranges vraiment pas, et ça vous évitera d'attendre le taxi pendant peut-être une demi heure dans le froid... Elle esquissa alors un petit sourire attentionné et rassurant. Et puis comme cela elles pourraient continuer à discuter, toutes les deux, c'était bien trop dommage d'arrêter là une si belle rencontre.

Au premier abord, la jeune femme ne lui aurait jamais paru si douce, si prévenante. Elle l’a vue envoyer balader sans aucun ménagement ce garçon un peu trop intéressé par elle, ce qui laisse présager un certain tempérament. Mais, à cet instant avec elle, l’inconnue lui semble beaucoup plus tendre. Il y a cette ambivalence en elle, et ça a son charme. Elle paraît pleine de surprises, vraiment. Catalina n’est pas comme ça, elle. Elle est beaucoup plus simple, plus prévisible. Elle est toujours là où on l’attend. La seule chose imprévisible qu’elle a pu faire dans sa vie, ce sont ces photos érotiques. C’est pour cette raison qu’une partie d’elle en est presque fière, parfois. Quand elle se trouve trop ennuyeuse, quand elle se trouve trop terne, elle se souvient de ces séances photos, et elle se sent un peu mieux. Puis, elle secoue la tête pour se remettre les idées en place, et la honte revient. Elle a beaucoup de doutes en elle, Catalina, beaucoup d’insatisfactions. Elle a trente-huit ans et, finalement, elle n’a toujours pas appris à vivre. Elle se contente d’exister, comme dans l’attente éternelle de [i]quelque chose[/i, un quelque chose qui pourrait enfin tout changer, quelque chose qui n’arrivera peut-être jamais ou qui, au contraire, est peut-être sous ses yeux à cet instant. Mais elle ne le voit pas. Elle ne voit qu’une jeune femme beaucoup plus fêtarde et beaucoup plus apte à profiter de cette boîte de nuit qu’elle. Hochant dans un geste automatique la tête à ses premières paroles, Catalina ne s’attend absolument pas aux suivantes. Elle la contemple avec ce petit air surpris sur le visage. Elle ne cherche même pas à cacher son étonnement parce que la proposition de l’inconnue l’intrigue réellement. Pourquoi lui proposer une chose pareille ? Pour elle, simplement ? Personne n’est aussi altruiste. Elle serait face à un homme, elle penserait tout de suite qu’il veut lui faire des avances. Mais l’idée ne lui vient pas à l’esprit venant d’une femme, une femme aussi jeune qui plus est. Alors, non, elle ne comprend pas. Pourtant, l’attention la touche sincèrement mais… Elle ne peut pas accepter. Elle ne la connait même pas, elle n’a absolument aucune raison de la ramener chez elle. – Je… Mais elle n’a pas le temps de terminer parce que la belle brune prend à nouveau la parole pour la rassurer, ce sourire adorable et attendrissant sur les lèvres. Elle y arrive, un peu, mais pas assez pour la convaincre. Pourtant, partager un trajet avec elle lui serait effectivement beaucoup plus agréable qu’attendre un taxi dans la nuit. Elle sent déjà les frissons commencer à parcourir son corps frêle à cause du froid. Aussi, elle doit avouer qu’elle se sent particulièrement bien en sa compagnie, et elle n’a pas vraiment envie que ce moment se termine. Toutefois, elle laisse sa raison parler. – C’est vraiment très aimable à vous.... Mais… commence-t-elle avant de s’arrêter quelques secondes, comme hésitante. Ce n’est qu’après un petit instant de réflexion qu’elle ajoute. – Vous seriez retournée vous amuser sans moi, je ne veux pas vous en empêcher. Et puis, je n’habite pas tout près, ça vous ferait surement faire un détour… Elle donne ses raisons de refuser mais, en même temps, elle ne refuse pas explicitement. Peut-être parce qu’au fond, elle n’en a pas envie.

Elle n'imaginait pas ce que pouvait bien penser son interlocutrice. Ni sur elle, ni sur sa propre vie. Bien sur, en la regardant, Cassie pouvait deviner que la belle blonde avait une vie plutôt conventionnelle. Qu'elle devait être loin du grand frisson depuis longtemps maintenant, si elle l'avait déjà eu un jour. Il suffisait de voir à quel point elle était perdue dans un endroit comme celui-ci pour le deviner. Elle devait être bien différente de la jeune kinésithérapeute, car elle, ce qui lui manquait, c'était tout autre chose. Elle s'assumait, elle était une jeune femme forte qui savait profiter de la vie. Seulement, sentimentalement parlant, elle n'était pas la fille la plus stable qu'il soit. Elle avait tendance à ne jamais vraiment garder un petit ami ou une petite amie très longtemps. A vrai dire, dès que les choses devenaient trop sérieuse ou encore dès qu'il y avait des complications. Alors oui, il lui manquait peut-être un peu de stabilité dans sa vie, c'était indéniable, mais pour les autres, elle savait l'être. Comme à son travail, par exemple, ou encore ce soir... Ce soir avec cette inconnue à qui elle proposait de la raccompagner chez elle.  Et à vrai dire, la réaction de Catalina ne l'étonnait pas une seconde. Cassie aurait pu parier qu'elle refuserait, ou du moins, même si ce n'était pas un vrai refus, qu'elle n'accepterait pas si facilement. Elle devait être le genre de femme qui avait peur de s'imposer, qui ne voulait pas déranger. Esquissant alors un sourire en coin, la jolie brune reprit la parole. J'étais certaine que vous n'accepteriez pas... Elle employait un ton un peu taquin, sans aucune gêne vis à vis de cette femme avec qui elle discutait depuis de longs instants maintenant. Mais elle ne comptait pas baisser les bras si facilement Cassie, elle reprit immédiatement la parole toujours du même ton. En réalité vous n'avez pas vraiment le choix parce que si vous appelez un taxi, je resterai là avec vous jusqu'à ce qu'il arrive et on mourra de froid toutes les deux.... La jeune femme n'avait pas froid, elle avait un pantalon en cuir qui lui tenait chaud et une veste sur le dos, mais elle remarquait sa nouvelle amie qui commençait à frissonner, elle était en robe alors ce n'était pas étonnant à cette heure-ci. Elle s'approcha alors d'elle avant d'enlever sa vester tout en reprenant un ton plus doux et plus rassurant. Tenez, vous allez attraper froid... Cassie déposa alors sa veste sur les épaules de son interlocutrice, un petit sourire aux lèvres, puis elle posa tendrement sa main sur la sienne. Ne vous en faites pas, je veux rentrer moi aussi et même si je dois faire un détour ça ne me déranges pas... Acceptez...  Cassie prit alors une moue plutôt adorable en attendant l'ultime réponse de Catalina. Elle n'avait vraiment pas envie de la laisser ici, elle ne savait pas pourquoi, mais quelque chose l'y poussait. Sa douceur, sa vulnérabilité, elle ne la connaissait pas mais elle l'attendrissait. Et puis, tout était naturel entre elles. Elles discutaient comme si elles se connaissaient depuis toujours.

On dit qu’on est tous à la recherche de quelque chose dans la vie. Parfois, on sait très bien ce qu’on veut… Et parfois, on l’ignore. On est, comme, en attente de quelque chose, ou quelqu’un, qui viendra bouleverser notre existence toute entière. Elles ne le savent pas, toutes les deux. Mais elles ont précisément besoin de deux choses totalement différentes, et pourtant complémentaires. Si la jeune femme a besoin de stabilité, Catalina, elle, c’est du grand frisson qu’elle a besoin. Etre surprise, être émerveillée, avoir des étoiles plein les yeux. Et peut-être qu’elles l’ignorent encore mais, en réalité, il se pourrait bien que leurs besoins coïncident bien plus qu’il n’y paraît. Mais, sans même en avoir conscience, la belle blonde tente de refuser la main tendue par l’inconnue. Elle ne veut pas la déranger alors qu’elle peut parfaitement s’offrir un taxi. La jolie brune ne la connait pas, elle n’a aucune raison d’être aussi serviable et attentionnée envers elle. Mais, face à son refus, elle semble soudain amusée. Elle se met à sourire tout en lui affirmant avec ce petit air taquin et malicieux qu’elle savait qu’elle n’accepterait pas. Elle est craquante à cet instant mais elle trouble quelque peu Catalina par ses propos malgré elle. Comment ? Est-elle aussi prévisible que ça, pour que même une inconnue parvienne si bien à la cerner ? Ou peut-être est-ce simplement parce que n’importe qui, à sa place, refuserait une telle invitation ? – Je vois, je suis très prévisible alors. commente-t-elle avec un petit sourire. Elle ne s’en offusque pas, elle est habituée. Même si prouver qu’on se trompe parfois sur elle ne lui ferait pas de mal. Mais son interlocutrice n’en démord pas. Avec cette assurance à toute épreuve, elle lui explique que soit elle accepte, soit elle reste avec elle dans le froid jusqu’à l’arrivée d’un taxi. Ce qui, au final, reviendra pratiquement à la même chose. Catalina s’apprête à lui rétorquer que sa proposition ressemble subitement à un chantage. Mais elle la voit alors qui s’approche tout en retirant sa veste. En comprenant ce qu’elle veut faire, la blonde secoue la tête négativement. – Non, non, ce n’est pas… Nécessaire. termine-t-elle finalement alors que la belle vient de déposer avec tendresse sa veste contre ses épaules. Elle a dû remarquer qu’elle commençait à frissonner mais… Décidément, elle est bien trop gentille, en plus d’être incroyablement douce avec elle. Un sourire en coin apparaît sur le visage de Catalina alors qu’elle finit par constater. – Vous me semblez plutôt têtue, je me trompe ? Elle doit tout de même avouer qu’elle lui en est reconnaissante pour la veste. Elle sent bon d’ailleurs, elle a cette odeur parfumée et enivrante. Mais elle ne veut pas que la jeune fille attrape froid non plus. Alors que celle-ci pose sa main sur la sienne, elle se laisse faire tout en écoutant ses dernières paroles. Elle insiste encore et encore. Elle est déterminée à la ramener, et Catalina trop fatiguée pour protester. Surtout face à une aussi forte tête. Une forte tête qui sait aussi se montrer attendrissante. Elle lui fait la moue pour l’inciter à accepter, et elle doit dire que ça fonctionne plutôt bien. La jeune femme est encore plus adorable comme ça… Qu’elle est faible. Elle finit par hocher doucement la tête en signe d’acquiescement. – Bon… D’accord. J’accepte, puisque vous insistez. Alors qu’elle se décide à la suivre jusqu’à sa voiture, Cataline décide qu’il serait tout de même temps de se présenter. Après tout, elle va monter dans sa voiture. – Au fait, je suis Catalina. Rivers.

Elle avait l'impression d'avoir plutôt bien cernée sa nouvelle amie, Cassie. Elle discutait avec elle depuis quoi, dix, vingt minutes, et pourtant, elle était sûre et certaine que cette dernière refuserait sa proposition. Elle était une femme élégante, elle semblait savoir se contenir, elle avait de bonnes manières, la jolie brune le sentait. Elle devait avoir eu une bonne éducation, et c'était pour cela qu'elle se doutait qu'elle ne voudrait pas prendre le risque de la déranger. Et non parce qu'elle était prévisible, comme elle semblait le penser. D'ailleurs, la jeune femme pouvait bien remarquer qu'une petite partie d'elle était un peu déçue même si elle le cachait par un sourire. Elle était vraiment à croquer, son visage si délicat et ce petit air qu'elle arborait, c'était adorable. Cassie prit alors un air un peu charmeur avant de reprendre la parole pour lui répondre. Hmmm... Je dirai plutôt que j'apprend rapidement à vous connaître... Et pour le coup, la connaître, c'était tout ce qu'elle voulait ce soir. Comme si c'était sa mission, son but premier, qu'elle était programmée pour cela. Rentrer de nouveau en boîte de nuit, danser, retrouver ses amis, non elle s'en fichait actuellement. Catalina. Voilà ce qui l’obnubilait, ou plutôt qui l’obnubilait. C'était aussi pour cela que naturellement elle lui avait offert sa veste avec tendresse, la préservant du froid. Et, sa main sur la sienne, elle n'hésita pas une seconde dans de faire oui de la tête. Si si ça va, je n'ai pas froid moi... Elle ne mentait pas, elle était plus couverte qu'elle et elle était résistante Cassie. Et puis elle semblait bien avoir remarqué qu'elle était têtue comme elle le lui disait, et en réalité, elle n'imaginait même pas à quel point elle avait raison. Elle ne lâcherait pas pour la veste comme elle n'avait pas lâché pour la proposition de la ramener chez elle. Une proposition que Catalina accepta finalement, laissant Cassie avec un grand sourire. Je suis très têtue oui, et ça paye, la preuve! Elle laissa échapper un petit rire fière d'elle avant de poser sa main dans le dos de la belle blonde pour l'emmener jusqu'à sa voiture garée un peu plus loin. Elle était contente de pouvoir la ramener, elles pourraient non seulement continuer à discuter, mais aussi Cassie serait sûre que Catalina serait bien rentrée chez elle .

Une fois devant la voiture, la jeune fille ouvra la porte du côté passager, pour laisser sa nouvelle amie s'y installer. Elle pouvait se montrer très galante Cassie, même si au fond elle savait pertinemment que cela n'avait pas lieu d'être, mais tant qu'elle était partie à s'occuper d'elle autant aller jusqu'au bout. Elle s'installa finalement à sa place. Et bien enchantée, Catalina. Moi c'est Cassie. Cassie Marshall. Elle attrapa alors un élastique pour attacher sa chevelure ébène, avant de tourner de nouveau le regard vers Catalina. Vous me guidez ?

Sans qu’elle ne comprenne comment, ni pourquoi, l’inconnue parvient à semer un léger trouble en elle. Catalina ne sait pas si ce sont ses paroles, ou peut-être ce regard si particulier avec lequel elle la contemple. Elle n’a pas l’habitude qu’on la regarde de cette façon, et encore moins que ce soit une femme qui le fasse. Elle essaye de faire abstraction la confusion que la jolie brune déclenche en elle pour se concentrer plutôt sur ses mots. Elle apprend rapidement à la connaitre, c’est un fait… Mais pourquoi ? Pourquoi est-elle si attentive à ses réactions, à ses besoins ? Elle semble éprouver un vif intérêt pour elle mais… La raison en est encore bien trop mystérieuse. Elle ne comprend pas, Catalina. La jeune femme finit même par déposer sa veste sur ses frêles épaules sans lui laisser le temps de s’y opposer. Elle garde également sa main contre la sienne, et l’héritière n’ose pas interrompre ce contact. A vrai dire, elle n’en a aucune envie… La main chaude de l’inconnue vient réchauffer sa peau au contraire si froide. Elle tente de la rassurer, et obtient même un petit sourire en coin de la belle blonde qui ne tarde pas à la remercier. – Merci, c’est vraiment gentil… Elle ne s’oppose pas davantage. Elle n’en a pas la force, ni l’envie parce qu’elle doit bien avouer que la chaleur de la veste lui fait un bien fou. Aussi, Catalina n’a pas la détermination de son interlocutrice. Elle est beaucoup plus conciliante comme si l’idée de se confronter à quelqu’un ne lui plaît pas. Une éducation pointilleuse avec des parents trop exigeants, un mariage destructeur avec un homme trop rabaissant, trop humiliant… Toute sa vie n’a fait que briser chaque jour un peu plus sa force de caractère, contrairement à cette jeune fille qui semble si sûre d’elle, si forte. Force est de constater que son attitude fait ses preuves, parce que c’est elle qui finit par l’emporter une nouvelle fois. Catalina la suit en toute confiance jusqu’à sa voiture. La main de la jeune femme contre son dos a quelque chose de rassurant, d’apaisant. Elle fait preuve d’une extrême douceur avec elle. Elle lui ouvre même la portière une fois qu’elles sont arrivées devant son véhicule. Catalina est habituée à des marques de voitures beaucoup plus luxueuses mais elle le relève à peine. Contrairement à ce que son apparence raffinée et délicate inspire parfois, elle est loin d’être hautaine ou regardante sur ces détails. Elle a davantage vu le milieu dont elle vient comme une jolie prison dorée plutôt que la vie réelle. Ce qu’elle remarque surtout, c’est la galanterie de sa nouvelle amie. Elle lui sourit pour la remercier avant de s’installer. Une fois toutes deux dans la voiture, elle prend la peine de se présenter, et surtout elle apprend le nom de cette mystérieuse inconnue. Cassie Marshall. – Tout le plaisir est pour moi, Cassie. dit-elle de ce ton aimable et courtois. Elle attache sa ceinture de sécurité avant d’ajouter. – J’habite dans le quartier Sud de la ville. Après cette première indication, elle prend malgré tout la peine d’envoyer un message à l’une de ses amies pour les informer qu’elle est rentrée, et le trajet débute. Il est ponctué de quelques précisions de sa part mais, assez rapidement, elles arrivent à destination. – C’est celle-là. indique-t-elle en désignant la grande maison victorienne à sa droite. Elle tourne la tête vers Cassie pour ajouter quelques mots avec sincérité. – Je vous remercie de m’avoir ramenée, c’est vraiment adorable de votre part.

Démarrant la voiture pour ramener la jolie Catalina chez elle, Cassie prenait conscience qu'elles n'étaient que des inconnus et que pourtant tout était si naturel entre elles. Elles avait l'air d'être de véritables opposés toutes les deux mais tout se passait si bien, elles discutaient, elles apprenaient à se connaître et Cassie était contente de pouvoir faire ça pour elle. Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle avait tenue à ce point à la ramener, c'est vrai après tout elles se connaissaient à peine, elles n'avaient pas le même âge ni visiblement la même manière de vivre. Mais elle le voulait c'était une certitude, elle avait envers elle une tendresse inexpliquée et inexplicable. Il se faisait tard, et la laisser seule devant une boite de nuit serait vraiment imprudent. Alors la jeune kinésithérapeute préférait la savoir en sécurité, et c'était pour cela qu'elle conduisait en direction de sa maison. D'accord! Elle se dirigea donc du côté Sud de Marple Spring avant de finalement arriver devant chez elle. Sa maison était très grande, très belle. Elle n'était pas tellement étonnée mais elle savait que ce n'était pas n'importe qui qui pouvait avoir une si belle maison comme la sienne. Plongeant son regard vert dans le sien, Cassie répondit à ses paroles. De rien, c'était un plaisir, vraiment. Dormez bien... Elle esquissa un petit sourire, elle avait été heureuse de la connaître, et elle espérait peut-être un jour recroiser sa route.