Cela faisait plusieurs jours qu’Alyson n’avait pas vu William, et elle devait que le jeune homme lui manquait. Mais autant être honnête, ces derniers jours avaient été un peu particuliers pour la rousse, qui s’était pris plusieurs nouvelles en pleine tête, alors qu’elle ne s’y attendait pas le moins du monde. Tout avait commencé il y a trois jours, lorsque sa mère lui avait soudainement annoncé qu’elle quittait la ville, et ce définitivement pour le moment. On lui avait apparemment proposé un super poste à Los Angeles, et elle avait fini par l’accepter. Du coup, elle quittait la ville le lendemain laissant ainsi à Aly le choix entre rester seule à Marple Spring, ou venir à L.A avec elle. Surprise, et quelque peu éberluée par cette nouvelle à laquelle elle ne s’attendait pas, la rousse avait fini par décider de rester. Pourquoi ? Tout simplement parce que désormais sa vie était ici, avec ses amis et Will, et puis aussi et surtout parce qu’avec sa mère c’était pas la grande entente depuis toujours, et ça ne changerait pas aussi rapidement. Mais rester à Marple Spring signifiait aussi de grands changements pour la jeune étudiante puisque sa mère comptait vendre sa villa, mettant ainsi sa fille plus ou moins à la porte.

Un peu paumée, Alyson eut donc la surprise de voir son père débarquer en ville le lendemain de l’annonce de Caitlin, après le départ de celle-ci. Henri Callahan a Marple Spring. Il fallait le voir pour le croire. Néanmoins sa venue ravie la jeune femme, qui adorait son paternel, venu pour la réconforter et l’aider. Et dans l’aide qu’il lui proposer, il y eut une proposition qui interloqua la rousse : venir étudier à Washington, auprès de lui et de sa belle-mère… qui était enceinte. Que de nouvelles en deux jours, ce qui avait expliqué le silence radio de la Callahan envers son petit ami. Et puis, la veille, alors qu’elle sortait du restaurant le plus chic que la bourgade possédait en compagnie de son père, tous deux tombèrent, ou plutôt croisèrent le chemin de William Hyde. Si elle fut surprise sur le coup, Aly se ressaisit rapidement et présenta le jeune libraire à son père, qui l’invita à aller manger une glace en leur compagnie. C’est ainsi que le brun fit la rencontre du père de la rousse. Bien plutôt que ce qu’Alyson avait prévu, mais c’était ainsi. Et à son grand soulagement, Henri eut une bonne impression du copain de sa fille. Une grande première, car les deux autres garçons qu’elle lui avait présenté avaient toujours déplu au sénateur.

Cette nouvelle ravie Aly et quand son père parti, lui laissant quelques jours pour réfléchir à ces propositions, la jeune femme envoya un SMS à Will lui disant de la rejoindre au parc pour 16h, quand il aurait fini son travail. Ainsi ils pourraient discuter, car la Callahan lui devait des explications, notamment au sujet de la rencontre avec son père, et puis ils pourraient profiter du printemps qui pointait le bout de son nez. C’est ainsi qu’à l’heure prévu, elle attendait Will, assise sur un banc face à l’étang, lunette de soleil sur le bout de son nez.

La veille, Will était sortie en ville pour faire quelques ventes dans un bars, et à des clients qu’il connaissait bien. Il s’était fait un bon paquet et avait vendu tout ce que son “boss” lui avait filé. Maintenant, il n’y avait plus qu’à partagé l’argent, mais ce serait pour le lendemain. Seul hic, sur le chemin du retour, il croisa Alyson, enfin, ça c’était pas le problème, il était toujours heureux de la voir, même si ces dernier jours il n’avait pas eu l’occasion ni de la voir, ni de lui parler, pas faute de lui avoir envoyé quelques sms pourtant. Bref, le problème c’est qui avait aussi rencontré le père d’Alyson. Et d’une part, c’est gênant parce que bon, il aime Aly, et il voulait faire bonne impression. Le truc c’est que faire bonne impression, tout en sachant qu’on se balade avec des liasse de billet d’argent sale, c’est aussi très stressant, surtout quand l’homme face à vous est également sénateur. Au final la soirée c’était bien passée, et il était rentré chez lui, ayant rendez vous avec Alyson le lendemain.

Au réveil comme d’hab’, il sortit son petit frère du lit avant de préparer le petit dej’, interroger son frère sur ses devoirs, juste pour être sûr qu'il les ai fait et de partir pour le boulot. Avant d’aller à la librairie, il se rendit chez son ami, pour y déposer l’argent, ayant gardé la part qui lui revenait chez lui. Jamais il ne prenait plus que ce qui lui était dû, et là dessus on pouvait lui faire confiance. Après ça, il commença à bosser à la librairie et partit plus tôt que prévu aux alentours de 15h pour aller rejoindre Alyson au parc. Bien sûr avec l'accord de Kate. Une fois là bas, il sourit en voyant la rousse assise sur un banc avec ses lunettes de soleil sur le nez et s’appocha d’elle.

“C’est le soleil qui devrait porter des lunettes en te voyant tellement tu es resplendissante”

Dit il avant de rire à sa propre “phrase d’accroche”. Si quelqu’un a un jour réussi à faire tomber une femme avec se genre de chose, c’est sûrement qu’elle a suffoqué à force de rire à la nullité de ces mots. Il se pencha pour l’embrasser avant de s'asseoir à ses côtés.

“ça va? Ah et tu diras encore merci à ton père pour la glace! Il est cool!”

C’est sûr que c’est pas le sien qui viendrait de Washington pour le voir et lui offrir une glace. Si un jour il le croise à nouveau, il lui casse les dents. Will n'est pas quelqu'un de violent, mais face à son géniteur il le deviendrait sans aucun doute. Ça lui apprendra à se vieux con d'abandonner sa famille.

Les yeux fermés, la tête penchée en arrière et ses longs cheveux toux flottant au vent, Alyson profitait des rayons du soleil en attendant Will. Tout en réfléchissant à toutes ses nouvelles qu’elle avait eu ces derniers jours, et notamment aux propositions de son père. Elle ne fut tirée de ses pensées que par la voix de son petit ami, qui comme souvent, lui faisait un adorable compliment.

“C’est le soleil qui devrait porter des lunettes en te voyant tellement tu es resplendissante”

Un léger rire s’échappa des lèvres d’Alyson qui ouvrait au même moment les yeux. Elle échangea alors, durant quelques secondes, un doux et tendre baiser avec le jeune homme, ce qui lui fit du bien. Et lorsqu’il se laissa tomber à ses côtés, Aly prit la main du brun dans la sienne, alors que Will reprenait la parole.

“ça va? Ah et tu diras encore merci à ton père pour la glace! Il est cool!”

Aly sourit à nouveau en entendant Will dire que son père était cool. Au moins, il n’avait plus les a priori qu’il avait pu avoir par le passé, et cela faisait plaisir à entendre. Et pour la glace, c’était la moindre des choses aux yeux de la jeune femme.

- Ca va, ca va. Et toi alors ?

Répondit-elle doucement, en plongeant ses yeux dans les siens, puis, elle reprit la parole.

- Et oui, mon père est cool. D’ailleurs, il a aimé te rencontrer et il t’a beaucoup apprécié. Tu lui as fais bonne impression, et sache que le sénateur Callahan est difficile à impressionner, surtout quand il s’agit de petits copains.

Un sourire sur les lèvres se dessina doucement pendant qu’elle parlait, avant de déposer un baiser sur la joue du jeune homme, ravie de lui annoncer cette bonne nouvelle.

Will avait apprécié le père de Alyson, au moins un parent sur deux était sympathique, c’est déjà ça. Lui aussi sa mère était plutôt cool, avant qu’elle ne se suicide, laissant deux enfants derrière elle.

- Ça va, ça va. Et toi alors ?

Il lui sourit acquiesçant, il allait pour le mieux. Il bossait maintenant à temps plein à la librairie, donc il avait plus d’argent. A côté de sa il avait une superbe petite amie, et il avait récupéré l’argent de ses ventes d’hier, donc oui, il allait très bien.

“Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes!”

Et en plus, il recommençait à faire beau, sans qu’il fasse trop chaud, c’était presque parfait! Will était bien heureux que l’hiver soit enfin fini. Au moins, il n’aurait plus à payer le chauffage. Parce qu’on va pas mentir, cet hiver, comme tous les autres d’ailleurs, ils ne l’ont presque jamais éteint le radiateur.

- Et oui, mon père est cool. D’ailleurs, il a aimé te rencontrer et il t’a beaucoup apprécié. Tu lui as fais bonne impression, et sache que le sénateur Callahan est difficile à impressionner, surtout quand il s’agit de petits copains.

Il sourit, surtout quand elle déposa un baiser sur sa joue. Au moins c’était une bonne nouvelle, bien qu’en soit, l’avis du père d’Alyson il s’en fichait un peu. Le plus important c’est qu'elle, elle l’aime

“Mais c’est parce que je suis le meilleur petit copain du monde!”

Dit-il souriant. Bon, sûrement qu’il en était loin, mais il faisait de son mieux!

“D’ailleurs, il fait quoi ici? Je croyais qu’il vivait à Washington.Il peut se permettre de venir comme ça quand il veut?”

Et c’est pas la porte à côté et quand on est sénateur, on peut pas se prendre des congés comme ça. Enfin, du moins, c’est ce qu’il croit, mais il ne s’y connait pas non plus super bien sur le sujet. De tout façon, les politique, ça sert pas à grand chose.

Retrouver Will au parc, pour ainsi profiter du soleil était une bonne idée. Et puis, ils pouvaient ainsi profiter du grand air en plus des premiers rayons de soleil du printemps. Son petit ami la rejoignit rapidement, et dès qu’elle le vit, un grand sourire naquit sur ses lèvres. Après un baiser, le brun s’assit à ses côtés, et échangèrent leurs premières paroles. Puis, vint la question attendue au sujet de son père.

“D’ailleurs, il fait quoi ici? Je croyais qu’il vivait à Washington.Il peut se permettre de venir comme ça quand il veut?”

Ah. La question qui fâche. Mais bon, Aly l’attendait, et après tout c’était pour lui en parler qu’elle lui avait donné rendez-vous ici. Doucement, elle prit sa main dans la sienne, et commença à parler, en regardant droit devant elle.

- Oui, il peut, il n’est qu’à une heure trente d’avion. Et mon père est venu ici, car ma mère déménage. Elle a obtenu un super job en Californie et y est déjà partie, du coup, elle vend la maison et tout. Elle m’a laissé le choix entre rester seule ici, ou bien la rejoindre à Los Angeles. Quant à mon père, il est venu m’offrir une troisième voie : retourner vivre auprès de lui à Washington. Il m’a même offert une place à la fac si jamais je veux continuer au-delà de ma maîtrise.

Elle prit une pause pour inspirer profondément, avant de reprendre la parole.

- Du coup je me dois de faire un choix et je ne sais pas lequel. Aller avec ma mère, ce n’est pas pour moi, c’est pas l’amour fou entre nous depuis toujours, donc bon. Mais la proposition de mon père… Je dois t’avouer qu’elle m’a fait quelque chose, surtout qu’il m’a garanti que ma belle-mère accepte que je vienne me réinstaller chez eux. Je soupçonne mon paternel d’avoir eu une discussion avec elle. Et puis, elle est enceinte.

Cette nouvelle avait ravi Aly, être grande sœur une nouvelle fois la ravissait au plus haut point, déjà qu’elle adorait son petit frère et sa petite sœur. Et l’idée de pouvoir être près d’eux la ravissait aussi, ce qui la faisait hésiter à accepter la proposition de son père. Mais de l’autre côté de la balance, il y avait Will, que la rousse aimait sincèrement, et puis toute sa vie désormais était à Marple Spring.

- Bref du coup, j’hésite. Ici, c’est chez moi désormais donc je n’ai pas vraiment envie de partir, mais être près de mon père comme avant… Tu ne sais pas ce que ça peut me faire.

Non, personne ne pouvait savoir ce qu’elle ressentait à cette idée, un mélange de joie, bonheur amour avec un brin d’effraiement aussi, car elle ne pouvait sans cesse se demander comment cela allait réellement se passer avec sa belle-mère. Les belles paroles de son père ne l’avaient pas pour autant rassurées.

“On peut dire qu’il n’est qu’à une heure trente d’avion” Oui!! parce que tout le monde peut se permettre de se prendre un billet d’avion juste pour voyager d’un état à un autre pour une demie journée, c’est sûr! C’est bien un truc de riche ça. La suite de la phrase d’Alyson en revanche lui fit peur. Il ne savait même pas quoi répondre. Et quand elle continua en lui annonçant que si elle ne voulait pas rejoindre sa mère à Los Angeles, en revanche, rejoindre son père la tentait bien. Et tout ce qu’il retenait de ça, c’est qu’elle était tenté de partir, donc de le quitter. C’est peut-être égoïste, oui, il est triste d’entendre ça, alors qu’elle semble heureuse. S’il ne réussissait pas à sourire, au moins, il faisait de son mieux pour ne pas laisser paraître sa tristesse, ni sa colère. C’était sa vie à elle après tout, elle ne lui doit rien, ils ne sortent ensemble que depuis quelques semaines, il n’a pas le droit de lui demander de choisir entre lui et son père. De toute façon, elle choisirait sûrement son père. Elle l’aime, et il est plutôt cool, et en plus de ça, sa famille s’agrandit, il y a de quoi vouloir le rejoindre.

- Bref du coup, j’hésite. Ici, c’est chez moi désormais donc je n’ai pas vraiment envie de partir, mais être près de mon père comme avant… Tu ne sais pas ce que ça peut me faire.

A quoi bon hésiter? Même au point de vue professionnel, la fac de Washington est bien mieux réputée que celle de détroit, en étant diplômée là bas, elle est sûre d’avoir une superbe carrière. Il respira un grand coup et força un sourire.

“Je...je suis content pour toi!”

Non, c’est faux, il n’était pas content du tout, il ne voulait pas qu’elle parte, mais encore une fois, le choix ne lui revenait pas.

“Tu n’as qu’à peser le pour et le contre. L’université de Washington est bien meilleure, et comme tu dis, ton père que tu adore, et bientôt un petit frère ou un petite soeur. En plus, d’ici peu, ici tu n’auras plus de maison, et plus de famille…”

Et de toute façon, il ne se fait pas d’illusion, choisir un mec avant sa famille? C’est un peu idiot, ils n’avaient aucune certitude que ça marcherait entre eux, et encore une fois, ils n’étaient ensemble que depuis quelques mois, il est loin de faire le poids.

Tandis qu’elle se confiait à Will, Aly apprécia le fait que celui-ci ne dise rien et la laisse terminer sans la couper. Mais, son regard posé sur lui, elle vit chacune des réactions qu’il eut, même celles qui ne se manifestèrent que dans son regard. Pourtant, la rousse continua à parler, et elle lui dit tout, même le faut qu’elle hésitait à accepter la proposition de son père, notamment parce que Marple Spring c’était chez elle désormais. Et puis aussi parce qu’il y avait Will, mais ça elle le garda pour elle. Le jeune homme la rendait heureuse, et lui permettait d’avancer, mais elle devait prendre en compte le fait qu’il ne pourrait pas la suivre à Washington. Et puis, sa relation avec sa belle-mère la terrorisait aussi, enfin surtout l’idée que tout ne soit pas comme son père lui avait promis. Bref, la jeune femme se retrouvait face à un choix crucial, elle qui n’aimait pas choisir…

“Je...je suis content pour toi!”

Ses quelques mots sonnaient faux, tout comme le sourire que le brun tentait de se donner, si bien que derrière ses lunettes de soleil, Aly ferma ses yeux pendant une demi-seconde, tout en se mordant la lèvre inférieure. Elle avait l’impression d’avoir fait une erreur, d’avoir dit quelque chose qu’il ne fallait pas

“Tu n’as qu’à peser le pour et le contre. L’université de Washington est bien meilleure, et comme tu dis, ton père que tu adore, et bientôt un petit frère ou un petite soeur. En plus, d’ici peu, ici tu n’auras plus de maison, et plus de famille…”

Peser le pour et le contre. Will n’avait pas tort, mais la jeune femme l’avait déjà fait. Plusieurs fois même… Soupirant doucement elle reprit la parole

- J’ai déjà peser le pour et le contre. Plusieurs fois même. Et à chaque fois je n’arrive pas à me décider. Oui tu as raison, l’université de Washington est meilleure, mais j’ai quasiment fini mes études ici, donc partir ne me servirait pas à grand-chose. Surtout qu’un transfert en cours d’année, je ne suis pas sûre que cela aboutisse, surtout en plein milieu du semestre… Quant à ma maison ici, mon père est prêt en m’en acheter une ici si je souhaite rester, donc le logement ce n’est pas un problème. C’est compliqué…

Soupira-t-elle avant de prendre sa tête dans ses mains pendant plusieurs secondes, essayant de rassembler ses pensées. A côté d’elle, elle sentait Will fébrile, et mal à l’aise. Elle l’avait peiné par ses propos, elle le savait, mais elle avait besoin d’être honnête avec lui, tout simplement parce qu’elle l’aimait. Comme jamais elle n’avait vraiment aimé un garçon avant, et ce même si leur relation n’est pas très ancienne. Mais pour elle, cela restait compliqué d’exprimer ce qu’elle ressentait réellement, de dire que partir sans le brun lui briserait le cœur…

- Will, je crois que je ne souhaite pas partir. J’ai ma vie ici, je t’ai toi…

On peut dire que ce que venait d’annoncer Alyson faisait de la peine au jeune homme? Il ne voulait pas qu’elle parte, pourtant, selon lui, c’était le bon choix à faire, le choix logique. Il lui dit qu’il était content pour elle, et qu’elle devait poser le pour et le contre. Et elle lui dit que c’était déjà fait, mais qu’elle n’avait pas fait son choix, qu’elle n’y arrivait pas. Si c’était à lui de faire ce choix, il choisirait sûrement sa famille, enfin, si son père était aussi cool que celui d’Aly. Il ne voyait pas franchement pourquoi elle choisirait de rester ici. Même si son père lui fournissait les moyens de vivre ici, ça ne fait pas tout.

- Will, je crois que je ne souhaite pas partir. J’ai ma vie ici, je t’ai toi…

Il lui sourit tristement. Certes, elle a vécu longtemps à Marple spring, mais elle a aussi vécu un un certain temps à Washington. Ce qu’elle a ici, elle le retrouverait sûrement là bas… Mais au moins, à Washington, il y a sa famille, et sûrement une meilleur carrière qui l’attend.

“Et tu as ta famille là bas, je suis pas sûr que je vaille le coup de rester ici. Et tu pourrais le regretter dans le futur. Je ne veux pas que ça arrive. A Washington, tu aurais plus de chance d’avoir une belle carrière qu’ici… Je t’aime, mais est-ce que c’est vraiment assez?”

Et ce serait égoïste de lui demander de rester pour lui. Ce n’est pas comme s’il était l’homme de sa vie, elle trouverait sûrement mieux que lui, et sans problème. Quelqu’un qui aura un boulot avec un bon salaire, plus que ce que fait Will à la librairie, même si il gagne plus grâce à sa promotion, c’est pas non plus suffisant pour vivre le rêve américain. Et puis quelqu’un qui risquerait pas de finir en taule à force de vendre de la drogue. Bref, des mecs mieux que lui, devait y’en avoir une belle brochette, même ici d’ailleurs, en cherchant un peu, on devait pouvoir en trouver un bon paquet

Aly avait été honnête avec le jeune Hyde, elle lui avait dit pourquoi elle hésitait, pourquoi elle se posait tant de questions, et surtout pourquoi cela n'était pas si évident pour elle d'accepter la proposition de son père, qu'elle adorait plus que tout. Il y a quelques mois, quand elle était au plus mal, elle aurait tout de suite dit oui, mais aujourd'hui, ce n'était plus le cas. Notamment parce qu'il y avait Will, et ça, elle le dit au jeune homme, qui répondit peu de temps après à ses aveux.

“Et tu as ta famille là bas, je suis pas sûr que je vaille le coup de rester ici. Et tu pourrais le regretter dans le futur. Je ne veux pas que ça arrive. A Washington, tu aurais plus de chance d’avoir une belle carrière qu’ici… Je t’aime, mais est-ce que c’est vraiment assez?”

En entendant Will, Aly eut les larmes qui lui montèrent aux yeux. Heureusement pour elle, elle portait ses lunettes de soleil qui cachait l'humidité de ses yeux, et pour se retenir de fondre en larmes, elle se mordit la lèvre inférieure à nouveau. En quelques phrases, il l'avait incité à choisir Washington, avant de lui dire "je t'aime". Ces deux mots eurent un effet unsoupçonné chez la rousse, qui saisit la main du brun avant de laisser sa tête aller contre l'épaule de celui-ci. Après quelques secondes de silence, elle reprit la parole, et murmura.

- Moi aussi, je t'aime William Hyde.

Elle monta leurs mains entrecroisées à ses lèvres et déposa un baiser sur le dos de la main de Will. Puis, elle resta ainsi sans bouger, durant de longues secondes, tandis que des larmes s'écoulaient en silence sur ses joues. Elle regardait droit devant elle, tout en réfléchissant dans le plus grand silence à tout ce que les hommes de sa vie, à savoir Will et son père lui avait dit. La décision finale lui revenait, il lui fallait seulement trouver le courage de la prendre.

- Moi aussi, je t'aime William Hyde.

Il sourit. Il restait triste, et effrayé du choix qu’allait prendre la rousse. Mais au moins, l’entendre dire qu’elle l’aimait l’apaisait un peu. Il la laissa pleurer un instant, sans rien dire, faisant juste des cercles avec son pouce sur la main d’Alyson. Il ne savait pas vraiment quoi dire, il n’avait pas de solution miracle à lui apporter. Même s’il aurait aimé lui en apporter une. Il posa sa tête contre la sienne et après quelques secondes, il se décida à parler.

“Quoi que tu choisisses, comme tu l’a dit, Washington n’est qu’à une heure trente d’ici en avion, quelque soit ta décision, tu pourras toujours voyager d’un état à l’autre de temps en temps.”

Ce n’était pas l’idéal, c’est sur, et si elle partait à Washington, leurs relations se terminerait sûrement, et même si Will en serait bien triste, et s’ils restaient toujours en bon terme, il pourrait toujours la revoir de temps en temps. Il essayait de penser à cela en restant calme, il ne voulait pas que les émotions et les sentiments le submerge. Il voulait penser de façon rationnelle. De toute façon, avant de savoir quel serait son choix, ça ne servait à rien de pleurer. Pas temps qu’il y avait l’espoir qu’elle choisisse de rester.

“Et aussi, dans les deux villes tu as des gens qui t’aiment, et qui seront là pour toi!”

C’est peut-être ce qui rendait le choix difficile, mais c’était aussi sûrement rassurant pour elle.

Ses yeux fixant l'horizon devant elle, c'est-à-dire des enfants jouant sur l'herbe les uns avec les autres, ou avec leurs parents, Alyson réfléchissait. Que devait-elle faire ? Son coeur ne pouvait s'empêcher de balancer entre les deux hommes qu'elle aime le plus au monde, soit son père et Will. Deux hommes qui vivaient à des centaines de kilomètres l'un de l'autre à son grand regret...
En sentant la tête de Will se poser contre la sienne, la rousse lâcha un léger soupir de soulagement, avant d'essuyer doucement les larmes qui coulaient sur son visage. C'est alors que le brun reprenait la parole.

“Quoi que tu choisisses, comme tu l’a dit, Washington n’est qu’à une heure trente d’ici en avion, quelque soit ta décision, tu pourras toujours voyager d’un état à l’autre de temps en temps.”

En l'entendant, Aly ressentit comme un pincement au coeur, dur et violent. Il l'utilisait les arguments de la jeune femme pour la convaincre. Mais la convaincre de quoi ? De retourner vivre avec son père, que Will sait être plus qu'important pour l'étudiante, ou rester ici quitte à se rendre plus souvent chez son paternel maintenant que sa belle-mère est prête à l'accueillir ? Au lieu de répondre, Alyson lâcha un nouveau soupir pour tenter de se détendre, de se calmer, surtout que des pensées pas très joyeuses lui venaient à l'esprit, comme le fait qu'ils risquaient de mettre fin à leur relation si elle allait vivre à Washington, ce qu'elle ne voulait absolument pas...

“Et aussi, dans les deux villes tu as des gens qui t’aiment, et qui seront là pour toi!”

Will avait reprit la parole en premier, et en l'écoutant, la Callahan serra un peu plus fort la main du jeune homme qu'elle n'avait pas lâché depuis qu'elle l'avait saisi. Gardant le silence encore pendant quelques secondes, elle repassa une main sur son visage pour essuyer les dernières traces de larmes

- Will, tu crois que si je reste ici, notre histoire sera encore plus belle qu'aujourd'hui ?

Demanda-t-elle doucement, avant de relever la tête vers le brun, on ne peut plus sérieuse. Elle voulait savoir, savoir ce que pensait Will au sujet de leur relation. Après tout vu le désastre de sa dernière histoire d'amour, elle avait de quoi être quelque peu méfiante par moment non ?

Il aimerait tellement trouver les mots, justes, savoir exactement quoi dire pour aider Alyson, malheureusement, il n’était pas sûr d’y arriver. La situation était délicate, et il faisait de son mieux pour ne pas laisser ses sentiments affecter ses paroles. Il voulait ce qu’il y avait de mieux pour la rousse, et il avait du mal à croire que c’était lui.

- Will, tu crois que si je reste ici, notre histoire sera encore plus belle qu'aujourd'hui ?

Il tourna la tête pour la voir, restant silencieux un instant. Qu’est-ce qu’il pouvait bien répondre à ça? Il n’avait pas une boule de cristal pour lui dire de quoi l’avenir serait fait. Même si franchement, il aimerait bien, ce serait tricher à la vie, mais bon, ce serait tellement utile. Il n’est pas grand fan des surprises, surtout qu’elles ne sont que très rarement bonnes.

“Ecoute, je suis pas devin, même si j’aimerais bien, crois moi! Alors je ne peux pas te promettre que ça va durer, que tout ira bien, et que rester aura été le bon choix”

Il marqua une courte pause. Il n’avait pas franchement commencé avec un message très optimiste, mais ça arrivait! Il lui sourit.

“Par contre, ce que je peux te promettre, c’est que je t’aime, et que si tu restes, je ferais tout mon possible pour que tout ce passe bien et que tu sois heureuse!”

De toute façon, qu’elle soit heureuse, c’est tout ce qu’il souhaitait, et si ce n’était pas avec lui, il serait vraiment triste, mais, il accepterait son choix, avec du temps.

En demandant à Will où il pensait que leur histoire pouvait les mener, Aly cherchait à être rassurer par le brun, pour qui elle éprouvait bien plus de sentiments qu'elle n'osait l'avouer. Elle espérait entendre une réponse positive, qui lui permettrait de prendre une réponse définitive, car son coeur continuait de balancer entre Marple Spring et Washington.
Ses yeux plongés dans ceux du Hyde, elle le regarda longuement, en silence avant que celui-ci ne reprenne la parole.

“Ecoute, je suis pas devin, même si j’aimerais bien, crois moi! Alors je ne peux pas te promettre que ça va durer, que tout ira bien, et que rester aura été le bon choix”

Aly déglutit silencieusement en l'entendant, tout en assimilant les paroles que son petit ami venait de prononcer. Ce n'est pas vraiment ce qu'elle souhaitait entendre pour être tout à fait honnête. Mais rapidement, le brun reprit la parole, un beau sourire à faire fondre le moindre sans coeur aux lèvres.

“Par contre, ce que je peux te promettre, c’est que je t’aime, et que si tu restes, je ferais tout mon possible pour que tout ce passe bien et que tu sois heureuse!”

En l'entendant dire "je t'aime" un énorme sourire apparu sur les lèvres, et quand Will eut fini de parler, elle continua de sourire en silence plusieurs secondes avant de se rapprocher des lèvres du jeune homme afin de l''embrasser passionnément. Quand leur baiser prit fin, la rousse resta contre Will, restant dans ses bras, tandis qu'elle continuait à le dévisager du regard.

- Je t'aime aussi Will.

Dit-elle doucement, avant de poser sa tête contre le brun, un sourire aux lèvres. Elle n'avait pas envie de quitter Will, et cette possible séparation risquait d'être fatale à leur couple, la jeune femme s'en doutait. Et c'est ce qu'elle ne souhaitait pas, alors elle allait certainement rester. Mais elle ne pouvait s'empêcher de continuer à hésiter.

- Ma décision n'est pas définitive pour le moment, mais je pense que je vais rester.

Will ne pouvait pas lui promettre que tout irait pour le mieux, simplement parce qu’il ne savait pas. Il ne maîtrise pas la boule de cristal, mais il ferait ce qu’il peut, parce qu’il aimait la rousse et voulait la rendre heureuse. Il n’ajouta rien de plus et attendit qu’elle dise quelque chose.

- Je t'aime aussi Will.

Il lui sourit. Qu’elle l’aime était une chose, que son amour soit suffisant pour qu’elle décide de rester. Et si elle reste, leurs relation deviendra bien plus sérieuse. Pas que ça le dérange, ça implique juste plus d’investissement. Et ce n’est pas quelque chose qui lui faisait peur.

- Ma décision n'est pas définitive pour le moment, mais je pense que je vais rester.

Cette phrase le rendait heureux, au moins ça lui donne de l’espoir. Il sourit d’une oreille à l’autre et finalement l’embrassa un moment avant de reprendre la parole.

“J’espère qu’elle le deviendra. Même si, c’est dommage d’être loin de ta famille… Tu pourras aller les voirs, et... peut-être que je pourrais t’accompagner!?”

Enfin, tant qu’il n’y reste pas longtemps. Son frère peut rester quelques jours seul, trois ou quatre tout au plus, mais plus longtemps, se connaissant, Will finirait par mourir d’inquiétude. Il n’a que onze ans, il est trop jeune pour rester plus longtemps seul, et en plus, il faut de l’argent pour voyager, et on ne peut pas dire que Will en ai beaucoup. Surtout que s’il veut envoyer son frère à l’université, il lui faut un minimum de 80 000 dollars de côtés, pour être sur qu’il puisse au moins faire un master. Ah si seulement ça poussait sur les arbres ces petits billets vert. Ou si l’éducation pouvait être plus accessible. Comme dans pleins d’autre pays, en europe, par exemple. Peut-être qu’il pourrait y envoyer son frère, s’il le souhaite. Enfin, il n’en sont pas encore là.

Rester ou partir. Son père ou le garçon qu'elle aime. Voilà les dilemmes auxquels la jeune femme se devait de faire face, dilemmes qui faisaient basculer son coeur entre les deux, si bien que prendre une décision devenait difficile. En discuter avec Will lui faisait du bien, mais elle savait qu'elle devait aussi en discuter avec son père avant de prendre une décision définitive. Mais pour le moment, en cette après-midi dans le parc principale de Marple Spring, le choix de la rousse penchait plus pour rester dans sa ville d'adoption, où elle avait quand même sa vie ses six dernières années. Ce qu'elle avoue à Will, tout en insistant bien sur le fait que sa décision finale n'est pas encore prise. Néanmoins ce qu'il entend plaît énormèment au jeune Hyde qui embrasse longuement sa petite amie. Un grand sourire aux lèvres, la Callahan rend son baiser passionné au jeune homme. Et quand il rompt leur baiser, il reprend quasi immédiatement la parole.

“J’espère qu’elle le deviendra. Même si, c’est dommage d’être loin de ta famille… Tu pourras aller les voir, et... peut-être que je pourrais t’accompagner!?”

Ces quelques mots font sourire Aly. Emmener Will a Washington voir sa famille lui ferait réellement plaisir. Elle lui ferait découvrir tout ce qui lui plaît dans leur capitale, et puis passé quelques jours loin de Marple Spring pourrait leur faire du bien, elle en est certaine.

- Avec grand plaisir ! Je serai ravie de te faire découvrir Washington, ça sera fantastique, j'en suis certaine. Et puis, si on y va durant les vacances scolaires, ton frère pourra bien entendu venir avec nous. Ca n'embêtera pas mon père, ni même moi qu'il vienne. C'est ta famille à toi après tout.

Dit-elle doucement, sachant pertinnement que le jeune frère de Will ne pouvait rester vraiment seul très longtemps. Il était bien trop jeune pour cela. Au bout de quelques secondes, la rousse se leva du banc sans lâcher la main de Will qu'elle avait glissé dans la sienne et se posta face à lui.

- Ca te dit d'aller marcher un peu ? J'en ai un peu marre d'être assise. Et marcher m'aidera à me remettre de toutes ces émotions !