Je n’ai pas vécu un conte de fée. Les histoires qui finissent bien, très peu pour moi. Je n’ai pas eu la chance d’être née sous une bonne étoile. Je n’ai pas vécu dans une belle villa en bord de mer. Je n’ai pas non plus vécu dans les quartiers les plus pauvres de Davenport. Je suis issue d’un milieu plutôt modeste. J’aurais aimé avoir la même que certaine série américaine mais j’ai rapidement compris que l’argent ne tombe du ciel. Il faut travailler pour le gagner. J’ai un frère, Riley, qui a deux ans de plus que moi. Je ne peux pas dire que je ne l’aime pas. Après tout, c’est mon frère. Mais on a toujours eu une relation conflictuelle. On n’était jamais d’accord sur rien. Il ne voulait jamais jouer avec moi lorsque j’étais petite. On a toujours passé plus de temps à nous disputer qu’autre chose. Mes parents pensaient que ça allaient changer. Ils pensaient qu’avec l’âge, on deviendrait inséparable. L’espoir fait vivre comme on dit. En parlant de mes parents, je me souviens qu’ils s’aimaient. Ils auraient fait n’importe quoi pour nous. S’était mon couple modèle, quand j’étais petite. Mais j’ai également compris que l’amour n’est qu’éphémère et illusoire.

Mais la vie continue. On grandit. On évolue. On commence à aller à l’école. On n’aime pas vraiment se lever le matin. En tous cas, s’était mon cas. J’ai toujours détesté me lever tôt. Je détestais faire mes devoirs le soir, préférant de loin jouer à la poupée. Je n’ai jamais été très douée en classe. J’écoutais d’une oreille mais ça ressortait de l’autre. Tous ce qui est matière scientifiques, je détestais. Les seules matières où j’avais de bonnes notes sans trop forcé s’étaient la littérature, les langues et l’Histoire. En sport, je me débrouillais plutôt bien aussi. Je détestais simplement les mathématiques. Puis la physique, la chimie et tout ce qui touchait de près ou de loin à la biologie, lors de mon entrée au collège. Je ne voulais pas être première de la classe même si j’en avais les capacités. Mon frère, lui, préférait mettre le bazar en classe. Il était dernier de la classe. Il voulait se donner un genre, ce que mes parents ne cautionnaient pas vraiment. Ils avaient peur que je suive le même chemin que lui.

Puis un jour, j’ai fêté mes quinze ans. Je savais qu’il me restait une année avant de passer le permis de conduire. Cette année-là, aurait certainement dû être la meilleure de toute ma vie. Je venais d’entrée au lycée et j’étais une fille populaire. Non pas parce que je faisais partis des pom-pom girl mais plutôt parce que j’avais cette capacité d’aller parler à tout le monde. Bien sûr, j’avais des ennemis. On ne peut pas plaire à tout le monde. Mais c’est aussi cette année-là que mes parents ont décidé de divorcer. Ils ne nous ont jamais expliqué la vraie raison. Ils nous ont simplement dit qu’ils ne s’aimaient plus. Je me souviens encore des cris et des insultes qu’on entendait fuser à travers la maison. Mon frère, lui, essayait d’échapper à cette ambiance. Il sortait en douce, il allait faire la fête et rentrait dans des états pitoyables. Il se faisait engueuler mais ça ne l’empêchait pas de recommencer. Quand le divorce a été proclamé, il a voulu partir vivre chez notre père mais le juge à refuser. Le jour où le divorce a été officiel, c’est aussi le dernier jour où j’ai vu mon père.

Riley et moi avons commencé à prendre des chemins différents. Lui, préférait enchaîner les conneries. A seulement dix-huit ans, il avait déjà un casier judiciaire.  Rien de bien grave, juste deux ou trois vols et quelques amendes pour accès de vitesse. Ma mère n’arrivait pas vraiment à sortir la tête de l’eau. Moi, j’avais des notes convenables, dans les matières qui m’intéressaient. Je savais que je voulais intégrer un cursus littéraire à l’université mais je n’avais pas non plus envie d’intégrer une grande université. De toute façon, on n’aurait jamais eu les moyens de payer une faculté comme Yale ou Harvard. Ma mère me voyait déjà intégrer l’université de Davenport. Je finis par obtenir mon diplôme et le drame se produit. J’informe ma mère que je veux partir, prendre mon envole et voler de mes propres ailes. Je me suis inscrite dans diverses universités mais c’est à Marple Spring que je suis prise. Ma mère voit son monde s’effondrer : entre Riley qui n’a pas accepté d’aller à l’université et moi qui part à quelques centaines de kilomètres. Elle décide qu’elle ne me paiera pas l’université. Selon elle, je veux prendre mon envol, j’assume tous de A à Z. Je ne peux pas lui en vouloir de réagir de la sorte.

J’ai dix-huit ans lorsque je débarque à Marple Spring. J’intègre l’université de Détroit, en littérature mais j'habite à Marple Sping. Les loyers y sont beaucoup moins chers et puis en train on est rapidement à Détroit. Bref, en parallèle, j’essaie d’écrire un livre mais c’est compliqué. J’enchaîne les petits boulots, histoire d’avoir de quoi payer mon studio et mes études. C’est à l’université que j’ai mes premières vraies relations amoureuses. Au lycée, j’étais plutôt le genre de fille à ne pas me prendre la tête. Là, je veux vraiment construire quelque chose de bien. Je suis restée avec un garçon pendant trois ans. On avait même prévu de se marier mais il a fini par me tromper. Je l’ai découvert, j’ai rompu. J’ai souffert. Je me suis aussi promis de ne plus jamais retomber amoureuse. Dès qu’un garçon m’approchait, je fuyais.  S’était beaucoup plus simple d’agir comme ça. Mais j’ai fini par l’oublier. Le temps soigne les blessures comme on dit. Il y a six mois, j’ai été embauché en tant que danseuse au penthouse club. Je voulais un job qui tienne sur la durée parce que changé toutes les deux semaines, ça devenait presque galère. Là, j’ai rencontré Jonathan, le frère de celui qui m’a embauché. J’ai directement craqué pour lui. J’en oublie mes promesse de ne plus m’attacher et je commence à le draguer. J’ai toujours eu ce que je voulais avec les garçons alors j’en profite. De plus, je sais que je lui plais. Sinon, il m’aurait déjà rembarré depuis un sacré moment. Je ne sais pas vraiment ce que notre relation peut donner mais je sais que je finirais par l’avoir. Je suis une fille comme ça : quand je veux quelque chose, je finis toujours par l’avoir.