Alana Bahia Crawford est la deuxième de la fratrie comportant trois enfants. Une enfance relativement calme en apparence, elle fait rapidement ses preuves d’enfant terrible en rouspétant et en prenant l’exemple sur Naël le terrible. Elle est la première à mettre sa casquette à l’envers et à entraîner sa jumelle dans les mêmes délires qu’elle. Alors que son frère et sa sœur réussissent bien à l’école, Lana doit travailler plus fort pour compenser. Une mouche vole est clairement plus intéressante qu’un devoir d’anglais, non ? Alana n’est ni une cancre, ni une élève modèle et elle s’en rend compte bien assez tôt. Enfin, après l’école primaire où on s’en prend à son frère puis à elles. C’est après un épisode menant l’aîné de la fratrie à l’hôpital que la mère décide de scolariser ses chérubins à la maison. La meilleure idée, si vous voulez mon avis. D’ailleurs, c’est l’école à la maison qui les a rapproché, selon Lana. Ils étaient si soudés suite à l’agression de Naël, même si au final, ils l’étaient bien avant.

Ce que Lana n’a jamais dit, c’était comment elle était jalouse de sa cadette et de son aîné. Comment elle était jalouse que pour eux, l’école c’était facile, qu’ils savaient ce qu’ils voulaient faire. Alors qu’elle-même avait été acceptée dans un programme d’arts à l’université, ça ne l’intéressait qu’à moitié. Les deux autres allaient en communication et ça, c’était gros ! Elle refusait donc son admission à l’université préférant le chemin ingrat de la vie. Lana n’avait aucun plan précis en tête, elle savait juste qu’elle avait envie de voyager, de voir du pays, de voir d’autres modes de vie. C’était ça que Lana voulait au final. Elle prenait ses maigres économies de ses petits boulots d’été et elle partait avec pas grand chose pour découvrir le monde à sa façon. Un sac à dos sur les épaules, la brunette s’engage vers l’Asie. Lana se découvre une force jusque là insoupçonnée. Parce que Lana, elle suivait son grand frère et elle tirait sur la manche de sa cadette pour qu’elle les suive. (Ouais, cadette parce qu’elle a 44 minutes de moins que moi, qu’elle vous dirait d’ailleurs pour justifier cette appellation.) Lana trouve quelques petits boulots dans des villages, elle aide qui peut et cela justifie à adoucir un peu son caractère. Parce qu’au final, on ne change pas un tigre. Après quelques mois, elle finit par se lier d’amitié avec les villageois, trouvant même gite chez l’un d’entre eux. Une fille et un garçon d’environ son âge y habitaient aussi. Avec le garçon, elle découvre l’amour de la musique qu’elle a longtemps délaissé. Elle apprend qu’il est batteur dans un groupe, son propre groupe : Waouh ! Ça n’en pas plus pour qu’Alana soit impressionnée ! Et ils ont du talent selon elle ! Elle promet de leur faire découvrir l’Asie comme ils ne l’ont jamais vu ! La brunette se débrouille pour les faire embaucher au Nord, au Sud, à l’Est et même à l’Ouest du pays ! Moyennant le gîte, une alimentation décente et même un peu d’argent, la brune se fait engager comme agent d’artiste pour la première fois. Une tournée asiatique, alors qu’elle tire à sa fin, la brunette se dirige vers une tournée européenne lui permettant de visiter quelques pays rapidement. Elle se découvre un talent pour l’organisation, la négociation également. Crawford trouve finalement sa vocation, celle qui a mit si longtemps avant de daigner montrer le bout du nez. Ce groupe met Crawford sur la carte et certains autres artistes décident de signer des ententes avec la brune qui leur promet gloire et popularité ! Est-ce qu’elle roule sur l’or ? Non, mais sa passion est suffisante pour la faire vibrer et assister aux meilleurs concerts de l’heure ! Ouais !

Vous comprendrez que ce monde allume Alana plus qu’elle ne l’a jamais été ! Elle se lie d’amitié, crée des contacts importants dans l’industrie et commence elle-même à se planifier un avenir décent, elle, qui jusque là, hésitait à aller travailler dans une chaîne de restauration pour boucler les fins de mois. Même si elle semble lointaine, Lana reste en contact avec sa famille qui semble s’éparpiller pour s’épanouir. « Lana, j’crois que j’suis amoureux de toi. » C’était lui, le frère du début qui lui admet ses sentiments. Elle qui n’a jamais ressenti d’amour passionnel l’écoute et c’est là que la première crainte lui prend : celle que si elle refuse cet amour, que son aventure s’arrête. Elle lui répond le fameux. « Moi aussi. » Et déniche même quelques faux sourires ici et là. Une romance un peu étrange et surtout, une romance à sens unique. Lui se passionne de photographie, elle était sa muse. Elle prenait la pause lorsqu’il le voulait et peu à peu, Lana développait un attachement pour cet homme. Elle tentait de se persuader qu’elle l’aimerait comme on aime dans les films dans quelques temps. Lui, il met ses photos d’un côté et d’un autre, Lana la nouvelle modèle se retrouve culbutée sur les médias sociaux. Elle ne veut pas de cette vie d’admiration, elle ne veut pas avoir cette vie publique. Elle vit bien le côté privé de son job. Lana a l’étrange impression de se faire suivre constamment, que ses moindres faits et gestes sont épiés. Et peut-être qu’elle n’a pas complètement tord... Mais cette petite voix dans sa tête lui dit qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans tout ça. Et il faut toujours écouter cette petite voix, parce que plus souvent qu’autrement : elle a raison.

Lana se rend compte de la vérité rapidement, elle se fait suivre. Et elle commence littéralement à flipper. Elle tente de garder le secret, mettant un poids énorme sur ses épaules. Elle devient aigrie, elle a peur. Lana décide de suivre des cours d’arts martiaux parce qu’apparemment, ça parvient à détendre et c’est de l’exercice physique et toutes les raisons sont bonnes pour faire du sport, non ? La première bonne raison étant sa propre sécurité. La brune décide de passer à autre chose, que tout ira bien. Elle tente de faire une croix sur cet individu qu’elle voit souvent en se disant que ce n’est qu’un fan du groupe... Jusqu’au jour où elle sort de la douche et qu’il est là, devant elle et qu’il l’attend. Pour la première fois depuis un moment, ces cours servent. Elle appelle les autorités locales et découvre que cet homme faisait une fixette sur elle. Lana ne prend plus le temps de rien... Elle fait rapidement ses bagages et son passeport et elle décide de revenir aux Etats-Unis, parce que c’est clairement plus sûr. Elle rompt par téléphone avec son copain à l’aéroport, une heure avant le départ de l’avion. Lana cache encore cet événement à son frère et sa sœur. Quelques temps plus tard, elle apprend par les autorités asiatiques, que cet homme l’espionnait depuis bien longtemps, qu’il détenait des affaires personnelles, des tas de photos publiques et privées. Lana tremble lorsqu’elle reçoit ce coup de fil, comment pouvait-elle faire autrement ? Elle s’est isolée et n’a donné signe de vie à personne pendant 2 jours. Personne ne savait où elle était, créant une frousse à ses proches qui ont failli lui mettre les flics aux fesses. Elle se resaisit, Lana. Cet isolement lui a fait le plus grand bien...

Elle se débrouille avec ses contacts outre-mer qu’il y a un groupe hors du commun qui cherche une agente de talents... Son nom se fait connaître dans le milieu, après tout. Et comme son frère semblait avoir un agent sans grand talent, elle décide également de le mettre au centre de ses priorités. C’est une bonne raison de revenir, la famille non ? Et la fuite, ça en est une également. Puis, les nouvelles tombent. Gaby est malade et c’est grave. La famille est sur le qui-vive. Les parents, surtout. Ils prennent Gaby sous leur aile alors qu’elle vole de tous les côtés des States. Elle a l’impression que son monde s’écroule alors que qu’elle se dit que sa cadette doit voir bien pire... Mais elle tient le coup alors qu’elle, elle est sur le point de craquer. Parce que son monde s’écroule, mais elle reste forte. Et elle ne veut pas l’emmerder, sa sœur. Et son frère a bien d’autres chats à fouetter. Lana reste forte et elle dit rien, mais bordel qu’elle a peur de retomber sur le fou. Un océan, ça se traverse si facilement... Ça la hante encore la nuit parfois, ces cauchemars sont récurrents. La vie continue, par contre. Et Alana a maintenant des groupes de musique à s’occuper, des artistes aux talents multiples, son frère et surtout sa sœur, bien qu’elle refuse de l’admettre. Oh et autant compter la santé mentale aussi, parce que clairement, elle en a pris un coup.