Allongé dans un lit à l’hôpital, j’étais à moitié endormi, ma mère me caressait les cheveux alors que mon père faisait les cent pas. Les médecins sont entrés dans la chambre pour parler avec mes parents, c’est à ce moment que j’entendis pour la première fois le mot « leucémie », j’étais inquiet, ce mot me faisait peur et ma mère se mit à pleurer. Je me blottis dans ses bras pour la consoler et lui demander pourquoi elle pleurait. Elle me répondit simplement que ça allait aller. J’ai passé beaucoup de temps à l’hôpital par la suite, je suivais un traitement qui me fit perdre mes cheveux, je ne savais pas le nom de ce traitement à l’époque, mais il m’a fait aller mieux. Il y avait mon frère qui venait souvent passer du temps avec moi à l’hôpital, on jouait ensemble et il savait me changer les idées, on était inséparable, on l’est toujours d’ailleurs -. Un an plus tard, j’avais à nouveau des cheveux et je pouvais rester chez moi, je n’avais plus besoin de passer autant de temps à l’hôpital. Les médecins ont dit à mes parents que j’étais en rémission. Je ne comprenais pas trop le mot, mais mon père m’expliqua que ça voulait dire que le cancer était parti. Par contre, on devait faire attention pour qu’il ne revienne pas, c’est pourquoi je devais souvent aller prendre des prises de sang pour surveiller le tout.

J’ai pu reprendre une vie normale, aller à l’école comme les autres enfants de mon âge, mais j’étais encore une fois un peu différent des autres, j’ai toujours compris tout un peu plus rapidement que les autres, j’étais un petit surdoué d’après mes professeurs et j’ai sauté une classe. J’ai su très jeune ce que je voulais faire, de la danse et gymnastique, j'aimais danser, même si on disait surtout que c'était un sport pour les filles, j'aimais la danse, faire du breakdance surtout, je ne pouvais pas en faire quand j'étais malade, mais la musique pouvait me tenir compagnie à l'hôpital, la musique me faisait toujours beaucoup de bien, ça me faisait rêver à quand j'allais pouvoir danser de nouveau. L’école m’aidait à me sentir comme les autres, même si une fois par mois, je me rendais à l’hôpital pour des analyses sanguines.

J’avais neuf ans quand j'ai recommencé à me sentir mal et quand la prise de sang est revenue positive, j’ai encore une fois dû suivre un traitement de chimiothérapie. Seulement, durant le traitement, je me sentais encore plus mal, j’étais faible, j’avais du mal à marcher, à fonctionner, mais par chance ma famille était là pour m’aider et la musique. Cette fois, ça prit plus de temps pour venir à bout de la leucémie, mes parents m’avaient offert un de ces petits ordinateurs portables pour m’occuper, j'adorais faire toute sorte de recherche, en apprendre sur tout, poser des questions aux médecins.

Le cancer est parti quelques années plus tard alors j'ai pu poursuivre le lycée.

Tout allait si bien, mais voilà que je me rendis compte que je recommençais à saigner du nez, ça faisait longtemps que mon cancer était parti, il n'était pas revenu depuis mes douze ans quand on m’a annoncé que j’étais en rémission ça faisait donc trois ans que j'étais en rémission. J’avais un peu laissé tomber les prises de sang, je pensais que j’allais bien, mais ça ne semblait plus être le cas… c’est pourquoi j'ai demandé à ma mère si on pouvait prendre rendez-vous avec le médecin, on a eut un rendez-vous le jour même vu mon passé médical. Le lendemain, le résultat est tombé, la leucémie est revenue… J’ai refusé de suivre une chimiothérapie à nouveau, je n'en peux plus, je me suis jamais senti aussi mal que durant la chimio, alors je préfère profiter du temps qui me reste en forme… Je sais que je ne serais pas toujours aussi bien que là, que les symptômes et signes de la leucémie allaient devenir de plus en plus envahissants ! Mes parents veulent que je fasse de la chimiothérapie, mais ils ne veulent pas me forcer, ils veulent que je souhaite le faire aussi. Me rappelant l'horreur des dernières fois, je n'ai aucune envie de faire de la chimio encore, peut-être que quelqu'un arrivera à me convaincre, mais pour l'instant pas question que je fasse autre chose que prendre les médicaments qui m'aident à retarder l'apparition des symptômes. Je tente de le cacher au lycée, je n'ai pas envie qu'on me prenne en pitié qu'on me voit comme le petit malade, déjà que je fais plus jeune de mon âge et que je suis dans une classe de plus vieux.

Il y a quelque temps, je me suis rendu compte que j'étais gay, les filles ne m'intéressent pas, seuls les garçons m'intéressent, mais je n'ose pas en parler pour l'instant.