Changer complètement de ville impliquait beaucoup de bouleversements. Le premier d’entre eux, et certainement le plus important, était de trouver un nouvel endroit où se loger et s’y habituer. Heureusement, et pour mon plus grand bonheur surtout, Ezio avait pris les choses en main plutôt rapidement au moment de son arrivée, prenant possession de l’ancienne demeure de ses grands-parents. Bien sûr, certaines rénovations devaient y être faites, mais la demeure était grande, chaleureuse, et était dotée d’un immense terrain. Franchement, je n’aurais pas pu demander mieux. Toutefois, il n’en demeurait pas moins qu’il nous restait un défi de taille, à savoir faire de cette maison la nôtre, notre petit chez-nous. Puisque mon mari était occupé avec son nouveau club, pendant que je ne travaillais pas, je me portais volontaire pour installer nos affaires, puis trouver des idées dans les magazines et en ligne sur ce qui pourrait faire en sorte qu’on soit plus à l’aise. Ce matin, j’avais décidé de m’affairer à la première tâche, à savoir défaire officiellement ma valise, puis installer le tout dans la chambre, ou du moins, aussi bien que possible en attendant que nous ayons tous les meubles et que nous puissions réellement ce que nous pourrions appeler une chambre. Tandis que je m’affairais à cela, seule à la maison, j’entendis soudainement frapper à la porte. Pour tout dire, je demeurai plutôt surprise de ce fait, puisque nous n’avions pas donné notre adresse à grand-monde, si je me souvenais bien, et Ezio n’était pas prêt de revenir, selon le dernier message qu’il m’avait envoyé. Malgré tout, je me rendis à la porte d’entrée, puis je l’ouvris sur un jeune homme dont le visage ne me disait rien. Cependant, puisque je n’étais pas une mal élevée, je ne lui fermai pas la porte au nez, me contentant de lui sourire timidement et lui dire : « Bonjour, je peux vous aider ? »

J’eus un froncement de sourcils quand je me rendis compte qu’en fait, ce jeune homme que je ne connaissais pas du tout connaissait mon prénom. Je ne m’en faisais pas pour autant, puisque rapidement, j’en vins à la conclusion que c’était peut-être une connaissance de mon mari, ou un truc comme ça, mais quand même, pour le coup, c’était quand même surprenant. Malgré tout, puisque je ne le trouvais pas matière à se méfier ou quelque chose comme ça, je pris la main qu’il me tendit, sans toutefois rien dire. Cela lui laissa l’occasion de se présenter, et finalement venir me confirmer ce que je pensais au début, à savoir qu’il connaissait Ezio, et que par conséquent, Ezio avait dû parler de moi. Je ne savais pas quand cela s’était fait, s’ils étaient amis de longue date ou quelque chose du genre. Peu importe ce qui en était, je n’allais pas commencer à poser une tonne de questions au jeune homme, me disant qu’au pire, j’aurais qu’à harceler gentiment mon homme pour en savoir davantage. Pour le moment, je me contentai de lui serrer la main en affirmant : « Enchantée, Charlie ! » Par la suite, il en vint à m’expliquer qu’il était venu prendre des nouvelles d’Ezio, me demandant par conséquent si celui-ci était là. À cela, je répondis : « Hum non, il est parti régler quelques affaires au boulot… » Il était sûr que ça devait être un peu frustrant, je pouvais le comprendre, et c’est ce qui expliqua pourquoi, après une brève pause, je décidai de lui proposer : « Par contre, je peux le prévenir que vous êtes là et vous pouvez attendre à l’intérieur ? Si ça ne vous gêne pas qu’il y ait des cartons un peu partout. » Je ris doucement à ce dernier propos, puis je repris mon sérieux, histoire de lui montrer que ma proposition n’était pas simplement pour être gentille, mais que celle-ci se voulait sincère. Après tout, si je voulais que mon installation et intégration se passe pour le mieux, il fallait bien que j’apprenne à connaître l’entourage de mon mari, ou du moins, un peu, pour bien commencer.