T’as tout pris Dana ?

T ‘as tout mis dans le sac, je sais, tu commencerais pas à radoter ?

Peut-être bien, je dois filer au travail.

J’attrape Emy dans mes bras et la soulève pour l’embrasser.

Papaaaa, tu piques ! râle-t-elle en rigolant sous les chatouilles provoquées par ma barbe longue d’une semaine.

Je ne la lâche pas pour autant et la couvre de baiser. La laisser est toujours un terrible moment, mais je sais que sa mère s’en occupe le temps que je bosse. Au moins, elle ne fait pas la fête. Je dois la récupérer en fin de journée après avoir fermé le magasin. Ma fille râle à nouveau et gigote dans tous les sens pour descendre. Elle attrape la main de Dahané et me fait un signe de son autre petite main libre. Les regardant descendre les escaliers, je reste quelques instants sans rien faire quand le vibreur de mon téléphone me rappelle qu’il faut que je me bouge.

Merde!

J’enfile ma veste, attrape mon sac à dos et descends en sautant les marches de quatre en quatre. Il fait froid aujourd’hui, mais le soleil est radieux. Je mets des lunettes de soleil, car mes yeux ne supportent pas une lumière aussi vive. Un dernier coup d’œil sur ma fille qui traverse la route avec sa mère, je reste à nouveau sans bouger. Cette fois-ci ce n’est pas pour Emy mais plutôt pour cette femme que je croise souvent dans cette rue. Une magnifique femme, brune aux cheveux longs et aux formes agréablement plaisante qui ne laisse aucun homme indifférent. J’ai mis longtemps à savoir qui c’était et je ne l’aurai jamais su si Dahané n’avait pas laissé un de ses magazines de lingeries à la maison. Un mannequin. Ici. Qui doit habiter à deux pas de chez-moi. Je l'aurai abordé il y a bien longtemps si le destin avait tout misé contre moi : la pluie, une voiture qui manque de m'écraser ou qui m'arrose, ma fille, ma fille qui tombe, mes clients qui me rappellent à l'ordre...

Je marche une centaine de mètres avant de m’arrêter devant mon magasin. Ce n'est pas aujourd'hui que j'irai lui parler. Pour lui dire quoi? Les paroles d'un dragueur avec une fille à charge? "Bonjour, vous êtes une femme très belle? Vous le savez? On est tous les mêmes? Eh ben non, moi j'ai de super soldats dans mon pantalon et j'ai une gosse...". Ça ne marchera jamais, j'ai perdu mon super pouvoir de séduction. Ma kriptonite est ma fille mais je ne pourrai jamais me passer d'elle... Épaules baissées, j'ouvre la porte du magasin et j'entends la voix éteinte mais sévère de Mrs Stewart.

Vous avez cinq minutes de retard très cher...

Je vous attendais Mrs Stewart!

Je lui tends le bras pour l'aider à entrer à l'intérieur. Cette dernière avait perdu son époux il y a plusieurs années de cela et elle venait tous les deux jours prendre acheter un bouquet pour le poser sur la tombe du défunt. Ancienne institutrice, elle en a tout le portrait. Derrière sa sévérité, j'ai pu entrevoir une tendresse adorable et elle m'était destinée. J'avais su éveiller en elle, grâce à mes compositions, une petite lumière. Je lui propose de s'asseoir sur une chaise non loin du comptoir et disparais dans l'arrière-boutique.

Le magasin : À l'extérieur, une fois ouvert, j'y installe des plantes pour attirer les regards. Une grande vitrine permet de faire entrer le soleil. À l'intérieur, des pots de fleurs sont entreposés partout, sur des tables, au sol, en l'air. Perdu au milieu de cette jungle, une table est libre afin de pouvoir faire les compositions florales. Quand on rentre, une allée amène immédiatement sur la gauche au comptoir où j'encaisse. Juste derrière, une porte amène à l'arrière du magasin. Des chaises sont posées en face pour les personnages années. J'offre même le café quand il y a un peu d'attente...

C'est dans sa chambre que la belle Anglaise terminait de se préparer. Elle finissait d'enfiler ses bottines avant d'aller se parfumer et de se maquiller légèrement. Qu'allait-t-elle faire ce midi ? Et bien elle allait rejoindre une amie pour déjeuner. Elle rejoignit donc son amie à 12h00, dans un restaurant se trouvant dans le centre-ville. Les deux jeunes femmes parlaient de leurs travailles, de leurs relations et de diverses choses. Elles parlaient particulièrement de l'anniversaire d'une de leurs amies qui était aujourd'hui, cette dernière allait avoir 30 ans. Bien évidemment, ils allaient fêter ça avec un petit dîner en petit comité, mais ce dîner ne se fera que demain car aujourd'hui, leur amie allait fêter son anniversaire avec sa famille, chose tout à fait compréhensible.

Les deux jeunes femmes terminèrent leurs repas et se partagèrent l'addition puis, elle partirent, chacune de leurs côtés. En chemin, la jeune Mia vit cet homme... Un homme qu'elle voyait souvent dans cette rue. Un inconnu qui attirait son attention. Elle regarda cet homme plusieurs secondes tout en marchant. [...]

Alors qu'elle n'était plus très loin de chez elle, elle reçu un sms de son amie avec laquelle elle avait déjeunée. Cette dernière lui demandait si elle pouvait acheter des fleurs pour leur amie qu'elles allaient voir un peu plus tard. Mia accepta et son amie lui envoya ensuite l'adresse d'un fleuriste qui apparemment, vend de très beau bouquets de fleurs. Elle marcha alors sur ses pas. En route, elle remettait quelques fois le col de sa veste en cuire en place, ainsi que quelques mèches vagabondes à cause du léger vent qu'il y avait. Elle continuait de marcher, tranquillement, avec quelques rayons de soleils qui venaient éblouir ses magnifiques yeux bleus.

Après une dizaine de minute de marche, elle arriva à l'adresse que son amie lui avait envoyée. Elle vérifia tout de même si c'était la bonne adresse puis, elle commença à regarder quelques bouquets de fleurs qui se trouvaient derrière la vitrine. Des bouquets de roses... et pleins d'autres bouquets avec des couleurs magnifiques étaient présent. C'était vraiment très agréable à voir. Quelques minutes plus tard, elle entra donc le magasin et prenait le temps de regarder les bouquets de fleurs exposés. Puis, elle se dirigea vers le comptoir où se trouvait le fleuriste. Elle approcha de quelques pas et reconnu cet homme, l'homme qu'elle voit souvent dans la rue, l'homme qui attire son attention. Lorsqu'elle arriva derrière le comptoir, elle le regarde et lui sourit. "Bonjour." dit-elle. Son regard restait sur cet homme, qu'elle trouve plutôt séduisant maintenant qu'elle le voit de près.
"Je cherche un bouquet pour l'anniversaire d'une amie et, j'avoue que j'en ai vu quelques uns qui m'intéresse." lui dit-elle.

Je m'occupe de ma cliente et lui prépare une composition avec les fleurs que son défunt époux aimait. La sonnette ne tarde pas à retentir pour une première fois et la matinée s'enchaîne rapidement. J'ai un peu de temps pour entreposer mes fleurs à l'extérieur, je les arrose, les bichonne, m'occupe de chaque client, lance une ou deux boutades mais la majorité de cette clientèle fait partie du troisième âge et je n'aperçois que des petites sourires timides. Mon one-man-show n'est pas pour demain. [...]

Début d'après-midi, j'ai un temps de pause et je mange tranquillement à mon comptoir un sandwich acheté dans une supérette. L'après-midi, les personnes âgés font leur sieste et c'est le moment où je m'occupe de faire les comptes, de ranger, de rempoter les dernières nouvelles et de jeter les fleurs trop abîmées. Lorsque la petite sonnette tinte annonçant un nouveau client, je suis au téléphone avec Dana qui me raconte ce qu'elle a fait avec Emy. Je soupire alors qu'elle m'annonce qu'elle lui a acheté une des dernières poupées qui ressemblent à une prostituée et qui coûte une blinde. Évidemment, j'attends qu'elle me dise avoir besoin de renflouer son compte, mais avant même qu'elle m'en parle, je lui dis que je dois raccrocher. Mon regard se pose sur le client qui s'avère être une cliente et qui n'est pas n'importe qui. C'est Elle. La belle inconnue me lance un sourire auquel je réponds par un sourire un poil crispé.

Bon... jour? Répondis-je, maladroitement, troublé par la présence de la jeune femme.

Cette même femme que je cherchais à chaque fois à approcher était chez moi dans MON magasin et me voilà pantois, incapable d'agir et de faire mon numéro de séducteur. J'ai perdu le coup de main, surtout quand j'ai en face une aussi belle femme qui semble avoir le même âge que moi. Je fais tomber mon téléphone que j'ai entre les mains alors que la jeune femme en face de moi me parle de chercher un bouquet de fleurs pour un anniversaire.

Ah ... Euh... Je ...

Un rire nerveux s'empare de moi et je préfère me baisser pour ramasser ce que je viens de faire tomber pour me donner quelques secondes de répit. Si je pouvais disparaître, je le ferai. Putain mais tu es un homme?! Redresse toi! Et malheureusement, lorsque je me relève, je me cogne la tête et pousse un grognement tout en me tenant cette dernière, fronçant les sourcils. Je pose mon téléphone sur la table et je grommelle, honteux de la situation.

Montrez-moi ceux qui vous intéressent.

Je passe derrière le comptoir et l'invite d'un geste à me montrer le chemin tout en me massant la tête d'une main. Je la suis tout en ne pouvant m'empêcher de poser mon regard sur ses formes et particulièrement sur son fessier. Qui ne l'a jamais fait?! Je me mordrai les doigts si je n'avais pas peur qu'elle se retourne à tous moment. Et dire que je l'ai déjà vu en petite tenue. Respire Leow, respire. Jamais cette femme ne s'intéressera à toi. Jamais! Il lui faut des bodybuilder et pas des mecs qui parlent à des plantes et dont le seul sport consiste à appuyer sur les boutons d'une manette. Faux, je cours et des haltères doivent traîner dans un placards...

Lorsqu'on arrive à un des bouquets qui l'intéresse, je peux voir ses yeux bleus. Son regard me déstabilise. Le mien fait-il la même chose ? Hehe, je me mettrai des claques une fois qu'elle sera partie.

Si vous avez un peu de temps, je peux lui en composer un avec les fleurs ou même les couleurs qui lui plaisent. Il sera unique. Qu'est-ce que vous en dites?

Mon sourire est à présent moins crispé et est plus amicale. Même ma voix à repris de l'assurance car je suis en terrain connu. Reprends confiance en toi mec! Impressionne là et ne te ridiculise pas!

Maladroit, tel est le mot qui désignait le fleuriste en ce moment. Il fit d'abord tomber son téléphone par terre. Comme tout le monde, il s'abaissa pour le ramasser mais en se redressant, ce dernier se cogna la tête. Lorsqu'elle entendit le grognement que lâcha le fleuriste. Mia s'approcha un peu plus de comptoir. "Ca va aller ?" demande-t-elle.

Quelques secondes après, il lui demanda de lui monter les bouquets qui l'intéressait. La jeune femme lui sourit poliment avant de tourner les talons et de se diriger vers les deux bouquets qui avaient attirés son attention. Derrière elle suivait le fleuriste. Une fois arrivée devant plusieurs bouquets, elle s'arrêta.  "Alors, il y a celui-là, que je trouve magnifique..." dit-elle en montrant un bouquets composé de roses rouges, roses et blanches. "Et celui-ci."

Le deuxième bouquet était composé de... et bien, à part des fleurs de lys, elle ne savait pas vraiment le nom des autres fleurs. Mais elle le trouvait particulièrement beau. Elle trouvait que les couleurs se mariaient très bien, et sachant que son amie a les mêmes goûts qu'elle, les fleurs qu'elle choisirait conviendraient. Elle tourna alors la tête et posa ses yeux sur le fleuriste, puis, leurs regards se croisèrent. Elle remarqua que le bleu des yeux de cet homme étaient juste... hypnotisant. Légèrement déstabilisée, elle lâcha un léger sourire en regardant autre part, en essayant de ne pas rougir.

Lorsque le fleuriste s'adressa de nouveau à elle, elle le regarda et en écoutant la proposition qu'il lui faisait, un sourire apparaissait peu à peu sur son visage.  "Vraiment ?" dit-elle en gardant son sourire.

"Et bien, j'ai tout mon temps. C'est vraiment gentil de votre part." dit-elle.

Elle allait donc rester en compagnie du fleuriste le temps de faire ce bouquet unique pour son amie. Et vu qu'elle allait passée du temps en compagnie de cet homme, mieux vaut connaître son prénom. Elle décida alors de se présenter.

"Je suis Mia." dit-elle en tendant sa main vers le fleuriste afin de lui serrer la main, comme il se doit. Elle avait donc son regard poser sur le visage de cet homme qu'elle trouvait plutôt sympathique, charmant et... légèrement maladroit.

Lorsque la jeune femme me demande si c’est vrai, j’esquisse un sourire malicieux. Pour être unique, il le sera, c’est certain. La belle brune accepte ma proposition. Je ne sais pas si je suis surpris ou non. Un mannequin a du temps libre ou doit enchaîner les séances photos ? C’est un milieu que je ne connais pas et qui ne m’intéresse pas en dehors du rendu final. En tout cas, un sourire d’enfant heureux apparaît sur mon visage. Je peux voir dans sa façon de me présenter les bouquets que je n’aurai pas beaucoup de difficulté à trouver les couleurs et les fleurs que son amie allait aimer.

Le mannequin se présente. Son prénom est Mia. Elle me tend une main fine que j’attrape à mon tour pour un échangé une poignée de main. Je lui réponds immédiatement, tout sourire :

Leow, enchanté !

J’ai en face de moi, une des plus belles femmes que j’ai pu rencontrer jusqu’à présent et non seulement, elle me donne son prénom et reste dans ma boutique. Je suis l’homme le plus chanceux ! Sa main est douce et d'une chaleur agréable mais sa poigne est ferme. Une femme forte confiante et probablement d’un cœur en or. Je lui lâche la main et ajoute amusé.

Heumm… Est-ce que je m’avance en disant que vous et votre amie avaient le même gout… Niveau fleurs ?

La réponse m’aidera à composer. Je peux voir que la jeune femme a choisi deux bouquets qui se composeront à merveille si j’enlève certaines pour ne pas que cela fasse trop. Je tire un tabouret d’en dessous de la table, le tapote d’une main et l’invite à s’asseoir.

Asseyez-vous, je vous en prie, Mia. Attendez-moi là, deux petites secondes !

Je redeviens un enfant quand il est histoire de mélanger les odeurs, les couleurs et les fleurs. Je disparais quelques minutes en amenant différentes fleurs que je prends à gauche à droite et qui correspondent à un mélange des deux bouquets.

Si vous voulez d’une fleur en particulier, je la rajoute ! Dis-je caché par les plantes, tournant le dos à la splendide jeune femme.

Lorsque je reviens, je pose tout sur la table et les expose pour les montrer à Mia. Je lui explique que je vais faire un mélange des deux et que si cela ne lui convient pas, nous pouvons partir sur autre chose totalement différente. D’une main délicate et à la fois experte, je la passe dans ma barbe taillée et je commence à assembler les fleurs, les repose quand cela ne me convient pas. J’en arrive à donner une forme arrondis grâce à des branchages circulaires donnant au bouquet toute son originalité. Tandis que je continue à m’atteler à mon travail, je lance la conversation, sur le ton de la curiosité. Je jette un rapide coup d’œil vers ma cliente

Je vais passer pour le gars bizarre et vous pouvez partir en courant, je ne vous en voudrai pas... Mais vous habitez dans le coin non ? Il me semble vous avoir déjà vu…

Je me replonge dans mon bouquet afin qu'elle ne se doute pas un instant que c’est à moitié vrai.

Leow, tel est le prénom de cet homme. Après lui avoir serré la main, elle remit derrière son oreille, une de ses mèches brunes en écoutant ce que lui disait le fleuriste. Elle le regarde et sourit légèrement. "Oui, on a un peu près les mêmes goûts." lui répond-t-elle.

Puis, elle le voit tirer un tabouret d'en dessous de la table qui est à côté d'eux et le tapoter. Elle s'assoit alors en le remerciant et le regarde alors partir chercher différentes fleurs. En attendant le retour de Leow, elle regardait autour d'elle, et observait les bouquets de fleur qui l'entourait et qu'elle trouvait tout simplement sublime. Elle aime les fleurs, leurs couleurs, leurs odeurs... Elle aime la nature, tout simplement. De tout à autre, elle regarde à travers l'une des vitrines, les personnes qui passent. Puis, elle tourna la tête vers Leow en entendant sa voix. "D'accord" dit-elle tout simplement

Puis, il revint auprès d'elle. Il commença donc à lui expliquer le mélange de fleurs qu'il allait faire. Mia elle, restait attentive aux explications du beau brun. Et enfin, il commence. Elle le regarde alors faire, et remarque rapidement la minutie de cet homme. Il choisissait soigneusement chaque fleur, il reposait celles qui ne lui convenait pas, il accordait les couleurs - et sûrement les odeurs - ensemble. Peut-être qu'elle n'en avait pas l'air, mais elle était en train d'admirer la façon dont cet homme faisait ce bouquet. Tout le monde ne pourrait pas faire ça. De temps à autre, lorsqu'elle trouve qu'une fleur irait bien dans le bouquet, elle lui disait, et le plus souvent, cela plaisait aussi à Leow. A croire qu'ils ont peut-être les mêmes goûts... Bref. Le bouquet commençait donc à prendre forme. A un moment, elle rapprocha légèrement le tabouret sur lequel elle était assise de Leow, afin de mieux voir ce qu'il faisait et d'être aussi un peu plus près du magnifique bouquet qu'il était en train de confectionner. Puis, ce dernier lança la conversation en lui posant une question. La belle brune posa alors son regard sur lui puis, croisa ses jambes avant de lui répondre.

"J'habite à l'Est de la ville. Je vis ici depuis quelques mois, mais je passe souvent par le centre-ville. Il me semble que je vous ai déjà aperçu moi aussi." dit-elle. "J'imagine que vous aussi, vous vivez dans le quartier." dit-elle.

Elle était même certaine de l'avoir déjà vu dans la rue. Mais elle n'allait pas lui dire "Oui, vous m'avez déjà vu, et moi aussi je vous ai déjà vu, vous savez que je vous trouve pas mal comme mec ?" Non bien sûr que non. Elle ne dirait jamais ça, non seulement parce que ce n'est pas son genre, mais parce qu'elle est aussi timide. Et oui, croyez le ou non, Mia est une femme un peu timide. Mais sa carrière de mannequin l'a un peu aidé à prendre confiance en elle, heureusement même.

Au fur et à mesure, il parlait un peu, faisait connaissance. Et elle, elle le regardait faire, et continuait d'admirer la manière dont il faisait un aussi beau bouquet de fleur.

Je peux voir une habitude que la jeune femme à l’habitude de faire : glisser une mèche de cheveux derrière son oreille. Qu’elle est la signification de ce geste ? Un sentiment de malaise ? Ou autre chose ?

Ravis d’entendre que j’avais visé juste, je hoche simplement de la tête. Je compose petit à petit le bouquet de fleurs et Mia n’hésite pas à donner son avis, à dire qu’une fleur pourrait se rajouter au reste. Amusé, je la regarde et valide sans hésitation à chaque proposition. Pas parce que cette femme me plat, mais parce qu’elle sait combiner les couleurs. Je ne voyais pas souvent de personnes qui avaient ce sens. J’en profite pour la complimenter à ce sujet et je lui demande même si elle n’est pas fleuriste et qu’elle vienne voir la concurrence.

Tandis que je continue et peaufine la finalisation de mon bouquet, je l’écoute attentivement. Mia me dit habiter à l’est de la ville, le quartier des arts mais que la jeune femme passait souvent par le centre-ville. La suite m’arrête dans ma confection. Le mannequin me dit m’avoir déjà vu. Oh ? OH ! Bordel mais est-ce que c’est une ouverture ?! Oh ! Ne panique pas, ça fait longtemps que tu n’as pas essayé de séduire une femme. Les fleurs, ça marche mais le reste ne suit jamais. Presque six ans de vie commune avec une femme, ça n’aide pas à se rappeler.

C’est vrai ? Répondis-je interloquer par la nouvelle tout en gardant mon calme.

Prends un air détaché. Soit ravi de l’entendre, mais ne montre pas que tu as de l’intérêt pour elle. Elle me demande d’ailleurs si j’habite dans le coin. Soit détaché Leow ! Ce mannequin pour lingerie fine est curieux… Ou polie. N’hésite pas à te prendre un vent ! Ce n’est pas grave, au pire tu te réconforteras avec un câlin de ta fille.

Euh… Oui, j’habite, à quoi, une centaine de mètres ? Je n’ai plus d’excuses pour être en retard !

J’esquisse un sourire, content de ma boutade. En même temps, je suis mon propre patron. Je peux ouvrir quand j’en ai envie mais je n’ai pas envie de perdre certains clients. Nous échangeons quelques paroles, je parle surtout de mon travail et n’aborde pas le sujet de ma vie privée. Parler d’Emy va arrêter l’intérêt que porte cette femme à mon égard. Un homme non marié avec un enfant, cela a tendance à repousser les femmes qui veulent avoir leur propre enfant. Quoi que je découvre aussi des femmes qui ne recherchent que des parties de jambes en l’air et ne cherchent pas à s’engager dans une relation durable. Même à trente ans.

Je termine le bouquet en l’entourant d’un plastique transparent afin qu’il ne bouge pas.

Voilà, Mia ! Tenez ! J’espère que votre amie sera contente !

Je lui tends le bouquet de fleurs à présent terminé et lui fais une petite révérence tout en lui donnant. Mais quel con ! Sérieux ! Je l’invite à me suivre pour pouvoir être payé. Je lui donne la somme et une fois le paiement donné. Je me lance, un peu nerveux.

Mia ? Est-ce… Est-ce que je peux vous inviter à prendre un verre à l’occas’?

Inutile de me taper avec le bouquet, ça serait bête après le temps passé à le faire. Autant tenter le tout pour le tout. Est-ce que c’est par peur de me prendre un vent que je continue dans ma lancée au point de ne pas entendre sa réponse ?

Non parce que vous m’avez vu, je vous ai vu, vous êtes une femme ravissante qui a en plus de bon goût en matière de fleurs alors bon…

Je me dandine sur place comme un enfant. Si Emy me voyait, elle se moquerait de moi, son papa ours.

Le bouquet prenait de plus en plus de forme et les couleurs étaient tout simplement splendide. Apparemment, Mia était plutôt doué pour marier les couleurs des fleurs, du moins, c'est que le Leow lui a dit. Il lui avait même demandé si elle n'était pas fleuriste. A cette question, elle sourit légèrement avant de répondre qu'elle était mannequin.

Lorsque la belle brune dit qu'elle l'avait déjà aperçu dans la rue, il répondit d'une manière interloquer en lui demande si cela était vrai. Elle hocha alors la tête pour confirmer. Oui elle l'avait déjà vu dans la rue, et elle s'en souvient très bien... Puis, Leow lui répondit à son tour et lui dit alors où est-ce qu'il habité. A plusieurs centaines de mètres dit-il en ajoutant ensuite une légère pointe d'humour qui fit sourire le mannequin. Ils continuaient alors la confection du bouquet ensemble, en continuant de parler un peu. Ils parlent surtout de leurs travaille. Mia apprend donc depuis combien de temps Leow est fleuriste, qu'il aime son travaille... Et lui aussi apprend depuis combien de temps elle est mannequin etc...  Ils s'entendent plutôt bien, enfin... ils discutent ensemble et tout se passe bien quoi.

Le bouquet enfin terminé, Leow l'entour d'un plastique transparent pour ne pas l’abîmer et pour ne pas qu'il ne bouge. Il le tend alors a Mia qui le prend avec un grand sourire.

"Merci. Il est vraiment magnifique !" dit-elle

Puis, les deux se levèrent de leurs tabourets et se dirigèrent vers le comptoir. Mia suivait donc Leow et une fois arrivée au comptoir, elle attendit de savoir combien elle lui devait. Une fois le prix annoncé, elle posa doucement le bouquet sur le comptoir et farfouilla dans son sac à main avant d'en sortir son porte monnaie. Elle sortit alors quelques billets et les donna à Leow avant de ranger son porte monnaie et de reprendre le bouquet à la main en le remerciant. Mais avant de partir, Leow lui demanda une dernière chose. Il l'invita à prendre un verre avec lui, d'un air assez nerveux. A cette question, elle le regarda en souriante, à peine avait-t-elle répondu affirmativement qu'il enchaîna sans avoir entendu sa réponse. Elle lâcha un léger rire. Il se dandinait comme un enfant, et elle le trouvait plutôt mignon quand il faisait ça, d'ailleurs, ça devait ce voir dans son regard, à la façon dont elle le regardait. Elle répéta alors une fois sa réponse en le regardant.

"Je suis d'accord Leow. Vous avez une idée de l'endroit où l'on pourrait ce rejoindre ? Et a quelle heure ?" demande-elle avec le sourire.

Il croyait sûrement qu'elle allait refuser... Mais pourquoi aurait-t-elle refusée ? Elle le trouve plutôt séduisant, marrant et de bonne compagnie.
"Sinon, je peut vous donnez mon numéro." dit-elle. Enfin, si il le veut bien...

La demoiselle me parle et je ne peux l’entendre tellement je suis en panique et dans l’idée de me prendre un vent. Alors j’insiste et Mia insiste en répétant ses paroles que j’entends pour la première fois. Je ne sais pas si elle se moque de moi mais elle rigole. Au moins, je la fais rire ! Femme qui rit ? … Femme à moitié dans …. Non femme qui rit tout simplement.

Ah bon ? dis-je en m’arrêtant dans ma lancée m’arrêtant de me dandiner sur place.

Les belles femmes ne se mettent jamais à notre place. Ce n’est jamais facile d’inviter une de ces femmes fatales à boire un verre car le plus fréquemment, elle nous rit au nez… Enfin ? Je parle de ça avec peu de connaissance car l’époque où je séduisais tout ce qui bougeait date de dix ans en arrière, grand max. Je suis trop vieux pour ces conneries. Et quand il faudra que je parle de ma fille, elle s’enfuira mais au moins j’aurai profité de sa présence un temps. C’est comme si j’avais un vrai nez de cochon et que je devais le cacher aux yeux de tous. Pourtant je l’aime et si Mia m’a déjà vu dans la rue, il n’est pas impossible qu’elle m’ait vu avec Emy. Raaah, trop de questions. Fonce mec, t’es pas une nana.

Mia me demande le lieu et l’heure. Je passe une main dans ma barbe, la grattant au passage, réfléchissant au meilleur endroit possible. Je ne sors pas beaucoup, il faudrait que je demande à Dana les lieux branchés. J’ai tendance à rester à la maison, à m’occuper d’Emy car le plus souvent je suis fatigué de ma journée. Le seul que je connais est le Mambo’s Bar mais je ne sais pas si le mannequin va aimer l’endroit. Autant se lancer. Posant mes deux mains sur le comptoir, je me lance.

Je … je ne connais pas beaucoup d’endroits sympas pour … Boire un verre, dis-je en instance réflexion. Le Manbo’s Bar ? Si vous aimez, bien sûr. Je vous laisse le choix de la date et l’heure.

Je fronce les sourcils, songeur puis ajoute rapidement en pointant le doigt en l’air.

Vous savez quoi…

Je prends un bout de papier sous le comptoir et griffonne mon numéro de téléphone perso dessus. Bien qu’elle me le propose, je ne veux pas être de ceux qui la harcèlent. J’ai eu le droit à des faux numéros alors autant laissé la demoiselle choisir si elle voulait me voir.

Appelez-moi ! Lui dis-je en lui tendant le bout de papier, tout sourire. Ce sera plus simple !

Je n’ose lui demander de me prévenir à l’avance pour prévoir avec Dana mais pour toutes les fois où elle devait la garder pour finalement m’appeler deux heures avant et dire qu’elle ne pouvait pas pour X ou Y raisons. La plupart du temps, c’était qu’il y avait une soirée qu’elle ne pouvait pas rater. Et en bonne poire, je ne disais pas non et annulais mes soirées… Mais pas ce soir. Pas pour la ravissante Mia, mannequin pour lingerie fine. J’en rougis d’avance !