Lenzylie
les docs s'improvisent wedding planners

Assise dans le canapé, un verre de vin blanc à la main, Otylie feuilletait frénétiquement les pages d’un magazine de robes de mariée. Gabriela passait la nuit chez son oncle, qui avait accepté de la garder avec grand plaisir. Ce soir n’appartiendrait qu’à Otylie et Lenzo… Si toutefois il voulait bien rentrer. Otylie savait que le métier de son futur mari venait avec ses horaires particuliers, et surtout très aléatoires. Enfin, avant la soirée romantique en tête à tête, Otylie avait un tout autre programme : commencer à préparer ce mariage dont l’organisation traînait depuis des mois, à cause des boulots respectifs des deux concernés, de l’annonce de l’existence de Gabriela à Nolan (qui avait sacrément secoué le couple malgré le fait que Lenzo semblait lui avoir pardonné plutôt rapidement. Pardonné, mais pas oublié...), et juste après, le cambriolage à la clinique. La police menait désormais son enquête, les travaux étaient en cours pour remettre en état le bâtiment, ce qui laissait plus de temps à Otylie pour s’occuper de Gabi. Le calme était bel et bien retombé, et elle voulait aussi profiter de ces moments de liberté pour se concentrer sur le grand jour.

La clé tournant dans la serrure de la porte d’entrée arracha un sourire à la russe. Elle observa Lenzo faire son entrée et se dévêtir. « Enfin tu es là, j’ai bien cru que j’allais finir cette bouteille toute seule. » lança-t-elle avec un sourire taquin. Elle se leva ensuite, venant l’accueillir en l’enlaçant avec tendresse avant de déposer un léger baiser sur ses lèvres. Puis elle lui prit la main pour le guider vers le canapé. « On n’est que tous les deux ce soir, Gabi est chez son oncle préféré. » la russe sourit, gardant la main de Lenzo dans la sienne, se penchant au dessus de la table basse jonchée de magazines sur le thème du mariage pour s’emparer de la bouteille de vin, et servir le verre qui jusqu’ici était resté vide. Elle le tendit à son fiancé sans perdre son sourire. « Comment s’est passée ta journée ? Tu n’es pas trop fatigué ? » L’organisation pouvait attendre un peu. Pour l’instant, elle voulait juste prêter attention à sa moitié. Peut-être allait-elle avoir des détails croustillants sur les vies qu’il avait sauvées aujourd’hui. Elle adorait l’écouter parler de ses opérations, et elle le voyait comme un véritable héros. Elle sauvait elle aussi des vies, mais pour la plupart des gens ce n’était ‘’que’’ des animaux, hormis pour les quelques personnes qui considéraient vraiment leur boule de poils comme leur propre bébé.

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« C'est vrai, nous avons la maison rien qu'à nous ? » Otylie hocha la tête en réponse à la question de Lenzo. Savoir que la maison n’était rien qu’à eux deux pour ce soir lui faisait du bien. Ils n’avaient pas eu une soirée seul à seule depuis ce soir où elle avait merdé. Et elle voyait cela comme un moyen de se racheter définitivement, de renouer pour de bon ce lien qu’ils avaient tous les deux et qui s’étiolait depuis ce jour-là, même si tout semblait aller bien Otylie avait la sensation qu’il manquait quelque chose. Elle comptait bien aussi se rattraper sous la couette pour clôturer cette soirée qui les attendait. Tout en le laissant prendre son verre, elle lui demanda comment s’était passée sa journée. Elle put voir un grand sourire s’étaler sur son visage. « Et bien … Tout s'est très bien passé et puis j'ai la joie de t'annoncer que je suis officiellement … En vacances pour deux semaines ! » Otylie s’agita sur le canapé, manquant de renverser son propre verre. « Mais c’est génial ! » S’écria-t-elle dans un éclat de rire. Deux semaines de vacances, c’était plutôt exceptionnel, pour un neurochirurgien. Ça n’arrivait pas souvent, et la jeune femme mesurait la chance qu’elle avait de pouvoir partager ce temps avec son futur mari. « Je t’avoue que ça tombe bien… » Elle désigna les magazines étalés sur la table. « Parce que si on veut ce bébé avant que je sois vieille et ridée, il va falloir se mettre à bosser sérieusement sur ce mariage. » Otylie eut un léger rire. Elle avait hâte de dire oui à l'homme de sa vie, d’avoir ce bébé, d'obtenir ce qu'elle avait toujours voulu. De plus en plus hâte à vrai dire. Elle voulait revivre cette expérience, et cette fois-ci avec Lenzo, elle ne pourrait qu’en être comblée. Elle porta son verre à ses lèvres, but une gorgée avant de le reposer et de s’emparer d’un magazine qui recensait les différents lieux aux alentours qui pouvaient accueillir un mariage. Tous étaient plus beaux les uns que les autres. Le problème étant qu’elle ne savait pas vraiment ce qu’elle, ou même Lenzo pouvaient bien vouloir. Même la liste des invités n’était pas faite, alors que c’était évidemment la première chose à faire. Bien sûr ils avaient une vague idée du nombre de personnes qu’il y aurait, mais rien de précis.  Otylie leva un regard faussement désespéré vers Lenzo en soupirant refermant le magazine sur ses genoux. « Je ne sais déjà pas où donner de la tête alors qu’on n’a même pas encore commencé. » Il fallait aussi arrêter une date une bonne fois pour toutes, mais ça, ça se ferait en fonction des disponibilités des lieux. La russe se leva pour aller fouiller dans la commode non loin de là, en quête d’un calepin et d’un stylo. Puis elle revint s’installer sur le canapé, se lovant dans les bras de Lenzo, le dos contre son torse pour qu’il puisse voir ce qu’elle écrivait. « Si tu veux bien qu’on commence par les invités… Qui y aura-t-il de ton côté ? » Otylie ne connaissait pas encore bien la famille de Lenzo, l’essentiel de leurs contacts se faisant par le biais de skype ou du téléphone. Sa belle famille semblait adorable, et Oty avait hâte de les rencontrer pour de vrai.

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« Tu seras toujours la plus belle, la plus sexy même avec des années en plus, ça j'en suis certain. » lui avait soufflé Lenzo après l’avoir embrassée. Otylie sourit, réalisant une fois de plus combien elle avait de la chance d’avoir cet homme à ses côtés, et encore plus de pouvoir officialiser leur amour d’ici quelques mois, elle l’espérait. Bon, pour ce qui était de l’image de la mamie toujours aussi sexy qu’à l’époque de ses trente ans, la jeune femme y croyait moins. Mais les mots doux de Lenzo eurent raison des doutes d’Otylie sur ce point-là pour le moment. Elle put alors lui faire part de son inquiétude de ne pas savoir par où commencer, ce à quoi il répondit qu’ils devaient se motiver une bonne fois pour toutes, sans se laisser distraire. Pour ce dernier point, la russe espérait sincèrement que ça fonctionnerait, parce que malgré le temps libre qu’ils avaient devant eux pour les prochains jours, il y avait toujours quelque chose pour accaparer leur temps et leur attention – que ce soit leur famille, leurs amis ou leur petite fille qui avait besoin d’eux. Elle alla donc chercher un calepin et demanda à son fiancé qui il comptait inviter. Cela avait l’air de représenter une dizaine de personnes. Ça ne posait pas de problème à Otylie, qui avait toujours eu en tête de rassembler les gens qui comptaient le plus pour eux, quitte à ne pas avoir un immense mariage avec trop d’invités pour pouvoir en profiter. Dans le lot, elle ne connaissait que l’adorable Mielle pour le moment. « J’ai vraiment hâte de les voir, si tu savais… On devrait les inviter avant tout ça. Il faudra se serrer, mais… J’adorerais les avoir à la maison. » Otylie sourit, tout en prenant des notes sur la petite feuille de papier, puis se mit à réfléchir à son tour. « Pour ce qui est de ma famille… Disons Alexei, ma mère… je ne sais pas si ma sœur voudra venir, il faudrait que je lui en parle. » Elle ne mentionna pas son père. Si elle voulait lui présenter Gabi, elle n’était pas prête à le laisser assister à son mariage. Il serait capable de nous porter la poisse, pensa-t-elle en fronçant les sourcils. Puis elle reprit. « Je crois que c’est tout pour moi aussi. Les amis ? De mon côté, j’avais pensé à  Kendrick bien sûr, et Naelly, Leeroy, Trish et son mari, Abbagail, Matthew et bien sûr Emily, sans quoi Gabi nous en voudra à mort… JJ et son mari, les Matthews. Je ne sais pas si Avriel voudra venir, mais je me vois mal ne pas l’inviter. On se voit tous les jours après tout. Je pense que pour l’instant c’est à peu près tout. » Elle avait des doutes quant à la réponse de certaines personnes, qui n’étaient peut-être pas intéressées par le fait de venir assister à son mariage, mais c’étaient ses amis, elle ne pouvait pas ne pas les inviter. La jeune femme notait à toute allure les noms, en même temps qu’ils sortaient de sa bouche, puis elle tourna la tête vers Lenzo, avec un sourire impatient. « Tu es d’accord avec ça ? Et pour toi ? Il y a tes collègues de la clinique, au moins… Je ferai un effort pour ta copine qui te court après, s'il le faut. » lança-t-elle en affichant une moue faussement boudeuse, dissimulant difficilement un sourire. Bien sûr elle ne faisait que le taquiner. Même si une pointe d'amertume la prenait lorsque Lenzo parlait de sa collègue, elle n'en faisait pas une affaire d'état non plus. C'était elle que Lenzo allait épouser, et ça suffisait largement à rassurer la russe.

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Lenzo avait l’air d’accord avec l’idée d’inviter la belle-famille d’Otylie avant le mariage, ce qui emballa davantage la brune. Même s’il fallait qu’elle dorme sur un matelas gonflable dans le bureau, elle était déterminée à accueillir la famille de son futur mari comme il se devait. Leur maison n’était pas très grande mais elle avait une réelle envie de passer du temps avec ces gens, de mieux les connaître. Il était vrai que leurs contacts étaient plutôt rares. Ils vivaient loin et les emplois du temps de tout ce petit monde ne permettaient pas toujours de se parler. Mais Otylie voulait vraiment réussir à rassembler tout le monde sous son toit. Et elle voulait aussi que Gabriela voie ses grands-parents, qui elle l’espérait, la considéraient vraiment comme leur petite-fille. Puis la russe fit la liste des amis auxquels elle pensait pour assister à leur mariage. Cela représentait pas mal de monde, mais tout le monde ne pourrait peut-être pas venir. Quand finalement elle demanda à Lenzo qui de ses amis à lui il souhaiterait inviter, elle mentionna ses collègues. Il fit remarquer, et à juste titre, qu’ils ne pourraient peut-être pas tous se libérer pour ce jour, ce à quoi la jeune femme n’avait pas pensé. Lenzo ricana aussi lorsqu’Oty mentionna sa collègue qui louchait un peu trop sur lui, et comme toute amoureuse qui se respecte, la russe n’avait pas manqué de faire preuve de sarcasme à son sujet. Lenzo était toujours transparent à ce sujet, et elle savait pertinemment qu’elle n’avait pas à être jalouse. Pourtant elle aimait bien le taquiner là-dessus, tout autant qu’elle aimait qu’il la rassure. « Jalouse ? Pas du tout… On la mettra juste à la table des célibataires… Au milieu de gens qu’elle ne connaîtra pas… Le plus loin possible de notre table à nous… Et je m’arrangerai pour que le marié soit monopolisé toute la soirée par tout le monde, sauf elle, pour danser… » répondit-elle en laissant un air faussement machiavélique se peindre sur son visage, telle un méchant de James Bond expliquant son plan diabolique de A à Z. Otylie finit par se mettre à rire avant de se tourner complètement vers Lenzo, se mettant à genoux sur le canapé. Elle approcha son visage du sien pour lui voler un baiser, sa main droite glissant dans ses cheveux. « Le fait que bientôt c’est moi qui aura la chance et l’honneur de me retrouver à tes côtés devant l’autel me retire toute jalousie. Même si j’ai parfois encore du mal à comprendre comment tu as pu me choisir, moi, дорогой*. » murmura-t-elle en détaillant une fois de plus son merveilleux visage. Oui, décidément, il était parfait. « Ce que je sais, par contre, c’est que j’ai vraiment hâte d’entamer cette nouvelle vie, et de mettre ce bébé en route. » Elle rêvait de donner cet enfant à cet homme qui l’avait soutenue pendant tout ce temps avec Gabi, qui avait fini par accepter à contrecœur la présence de Nolan dans la vie de la petite fille qu’il avait élevée lui-même comme si elle était la sienne. Ce bébé qui ne serait rien qu’à eux.

*Mon chéri

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