Cela faisait seulement quelques jours que les Bridges s'étaient installés à Marple Spring. Lullaby possédait de la famille dans cette ville. Les Bridges, les parents surtout, avaient décidé d'aller de l'avant, de passer à autre chose et de se concentrer sur la reconstruction de leurs liens. Mason, le dernier du clan, était décédé un an plus tôt. Chacun avait suivi son chemin. Llewyn était blessé à cause de l'accident. Il s'était largement renfermé sur lui-même. Il ne représentait plus le même homme. Il affichait des failles et des faiblesses. Il ne pouvait plus se débrouiller par lui-même. Il avait besoin d'aider pour réaliser des actes du quotidien. Lullaby trompait son mari. Elle s'effaçait doucement du domicile familial pour rentrer tard ou du lendemain en avançant des mensonges. Llewyn l'avait surprise à l'hôtel avec un autre. Une séparation avait eu lieu. Lucy partait carrément en cacahuète, trempant dans la délinquance. Elle respectait toujours ses parents mais elle ne validait pas ce que la famille devenait. Elle ne supportait pas le vide laissé par le départ injuste et forcé de Mason. Llewyn, Lullaby et Lucy s'éloignaient doucement mais sûrement. En s'installant à Marple Spring, il était question de modifier la donne.

Llewyn et Lullaby s'était remis en couple. Ils apprenaient à se refaire confiance, à communiquer également. Pour Luce, c'était très étrange de les voir dans cette position : ses parents récupéraient des attentions l'un envers l'autre. Ils retentaient l'aventure à deux. Il s'agissait d'un élément préférable de les observer ainsi qu'en guerre. Lulla apportait son soutien à son mari qui galérait encore avec ses soucis de santé. La petite famille commençait à renaître. Le couple était suivi, pas leur fille. La mort de Mason pesait encore sur les consciences. Lucy rencontrait un mal fou à se défaire de ses sales habitudes. Elle séchait encore les cours. Pourtant, ses parents faisaient tout pour l'aider. Elle était inscrite au lycée pour s'habituer de nouveau à suivre un parcours scolaire normal. Elle allait passer les examens l'année prochaine donc elle redoublerait afin de parvenir à quelque chose. A New-York, elle passait son temps dehors à côtoyer des mauvaises fréquentations. Le décalage existait, elle ne se voyait pas rentrer dans les rangs. Il lui fallait plus de temps.

Ce week-end était consacré à Llewyn et sa fille. Ils allaient le passer à Disney World. Ils s'étaient arrangés pour la route. Tout s'était bien passé. Ils avaient réservé une chambre d'hôtel pour la nuit du samedi. Lucy travaillait maintenant, elle pouvait participer. Ils avaient prévu le pique-nique du samedi midi et celui du dimanche midi, le reste était compris dans le prix de la chambre. Ils ne s'étaient pas trop encombrés. Le père et la fille entretenait leur bon lien : ils conservaient une certaine complicité. Luce restait ravie de vivre un tel moment avec son père. Présentement, ils se baladaient un peu dans le parc, histoire d'en prendre plein à la vue. Les sacs étaient déjà posés dans la chambre d'hôtel, ils avaient eu accès rapidement à leur demeure. Ils vivraient des longs moments de repos pour Llew et ils ne pourraient pas faire toutes les attractions. Le tout qualifiait un réel partage et un bel échange. D'ailleurs, ce dernier débutait. Luce prenait la parole.

Papa, je voulais te remercier pour ce moment à deux. Maman est cool de nous avoir déposé car c'est loin et de nous reprendre, c'est la meilleure. Je suis contente d'être ici avec toi, c'est trop magnifique ! Elle souriait, timidement.

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Ce moment, il l'attendait depuis des lustres. Peut-être pas loin de six mois, depuis qu'il s'était éloigné volontairement de sa famille, pour pouvoir panser ses blessures. Au sens propre, comme au figuré. Depuis que leur univers avait implosé. Depuis l'horreur. Depuis l'impensable. Parfois, lorsqu'il se retournait sur sa vie – pour voir le chemin parcouru – il avait du mal à savoir s'il s'agissait de la réalité ou bien s'il avait imaginé tout ça. L'accident. La mort de Mason. La tromperie de Lullaby. Les conneries à répétitions de Lucy. Cela ne pouvait guère être plus qu'un cauchemar, ou tout au moins un mauvais rêve éveillé. Mais il avait beau se pincer, cela ne changeait pas la donne. Ne lui restait plus qu'à souhaiter que quelque part dans un multivers, d'autres versions d'eux-mêmes s'en sortaient un peu mieux. Oui ne restait plus que ça. En attendant, dans cet univers ci et bien tout un chacun faisait au mieux pour tenter de survivre à sa façon. Lullaby s'était consolée dans les bras d'un autre homme, Lucy essayait d'attirer l'attention par le biais de ses frasques et lui et bien il avait choisi l'agueusie, en buvant plus que de raison, du moins durant un temps. Puis il avait pris conscience que ce n'était pas de cette façon que les problèmes se réglaient. Qu'au réveil, le monde basculait toujours, qu'il avait toujours envie de prendre la fuite, qu'il était toujours perdu et que le sol tremblait toujours sous ses pieds. Alors, il avait fait ce que tout adulte responsable était supposé faire. Faire face.

Lullaby venait de les déposer à Disney World, Lucy et lui. Tout avait été organisé en amont pour qu'ils n'aient plus à se soucier que de s'amuser, en ne pensant à rien d'autre. Juste eux. Père et fille. Llewyn était un peu nerveux à l'idée que cela se passe mal, mais il avait hâte de passer du temps en seule compagnie de sa fille. Cette dernière méritait d'être écoutée et de prendre conscience qu'elle avait toujours sa place au sein de leur foyer décimé. Ils avaient passé une année de leur vie à s'éparpiller, à se détruire aussi plus qu'à se reconstruire. Il était grand temps de renverser la vapeur. Une fois leurs affaires confortablement installées dans la chambre d'hôtel, c'est presque aussitôt que les deux Bridges partirent à l'assaut du parc. A peine avaient-ils faits un pas dans cet univers féérique, qu'ils furent presque aussitôt transportés par la magie de l'endroit. Il avait l'impression de retomber en enfance et ça faisait un bien fou. Et d'autant plus qu'il avait Lucy pour lui tout seul ce week-end. Malgré sa jambe qui l'empêchait toujours de pouvoir courir par exemple - il arrivait maintenant à se mouvoir plus facilement et sans l'aide de sa canne – ils arriveraient bien à faire un maximum d'attractions. C'était le deal en tout cas. Un large sourire vint fendre ses lèvres, creusant une petite fossette sur sa joue. Lucy semblait avoir elle aussi à cœur de partager de bons moments avec lui. Il entoura l'adolescente d'un bras et lui embrassa le haut du crâne. « C'est vrai que c'est grâce à elle que ce week-end a été possible ! Dommage qu'elle ne soit pas là... Donc en hommage », dit-il en faisait des crochets dans les airs avec ses doigts « On se doit de s'amuser, comme des... comme des fous! » Il resserra un peu plus son étreinte autour des épaules de sa fille, l'espace de quelques instants, avant de lui laisser à nouveau son espace vital. « Je suis heureux de partager ce week-end avec toi également.  On n'a pas vraiment eu l'occasion de se retrouver comme ça depuis... depuis trop longtemps ! Bon, tu veux commencer par quoi ? Je te laisses choisir, c'est toi mon guide ce week-end... Bon pour des raisons évidents je passe mon tour sur les grands huits. Sauf si tu veux me voir vomir tripes et boyaux ! », ajouta-t-il avec un clin d'oeil complice, en remontant la bretelle de son sac à dos sur son épaule., prêt à en découdre avec les attractions. « Et si cela arrivait, cela reste entre nous ! Interdiction de dire à maman que j'ai vomi partout ! », s'amusa-t-il. « Tu crois qu'elle va regarder l'intégral du seigneur des anneaux ce week-end ? Pour oublier que nous ne sommes pas là ? », demanda-t-il finalement.

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Le week-end promettait d'être merveilleux. Llewyn et Lucy Bridges allaient le passer à deux, à Disney World. Lullaby effectuait beaucoup d'efforts pour que sa famille s'en sorte. Elle était merveilleuse. La brunette osait conduire ses proches et les rechercher afin de les soulager, malgré les kilomètres. Elle passerait le week-end chez sa tante à Marple Spring. Elle enverrait régulièrement des messages et des photos pour rassurer son époux. Elle voulait que les choses s'arrangent. Elle prouvait sa bonne foi. Llewyn et Lucy allaient rattraper le temps perdu. Ils s'étaient un peu éloignés depuis un an. Ils ne demeuraient pas des étrangers mais ils possédaient pas mal d'ombres au tableau, à balayer. De leur côté, ils essayaient également d'aller de l'avant, en retrouvant leur complicité. Ils partageaient des points communs qu'ils n'exploitaient plus, ils avaient des histoires à se raconter. Aussi, ils savoureraient leur week-end dans ce magnifique endroit. Ils retrouveraient les personnages de Disney, des attractions pour s'amuser, des décors impressionnants : tout les aiderait à passer un bon moment en oubliant le mauvais. Lucy ne pouvait pas s'empêcher de penser à Mason. Il rêvait, enfant, de découvrir un tel endroit. Il adorait Mickey et ses amis. Il imitait même la voix de Donald. L'adolescente savait qu'il était présent quelque part et qu'il allait lui aussi profiter de ce week-end. Elle le voyait à travers les vitres, très souvent, donc elle pouvait imaginer sa présence. Cela la rassurait. Il méritait ces instants aussi, un chauffard lui les avait volé. Aujourd'hui, elle s'intéresserait plus à son papa. Cela lui procurait le plus grand bien de le retrouver. Il paraissait en meilleur forme, physique et mental. Ce déménagement, ce changement de vie, semblaient lui réussir. Il fallait espérer que cette bonne période dure. Les Bridges avaient tellement essuyé de tempêtes.

Lucy prenait la parole. Pour une fois, elle échangeait sur ses sentiments et ses impressions présentes. Elle ne conservait rien pour elle. La jeune fille affichait un meilleur visage : son expression blasée de tous les jours se trouvait loin. Elle était très contente d'être dans un si bel endroit avec son père. Elle constatait sa chance. La rouquine ne craignait pas les catastrophes, ils avaient de quoi s'éclater et penser à des choses plus positives. Llewyn avait l'air de valider cette bonne humeur, même de la partager. Il était démonstratif et jovial. Tu as raison, on lui doit bien cela. Elle riait de l'attitude de son père sans forcément se moquer, elle appréciait le voir ainsi. Oui ! Elle entourait son bras autour de la taille de son père, et elle resserra son étreinte en même temps que lui comme pour accepter le deal. L'ancien pompier crachait son bonheur. Ils étaient heureux comme rarement ? Ça me fait plaisir aussi, merci à toi et à maman. Luce avait besoin de les remercier. Oh, attends, je regarde le plan. C'est immense ici ! On fera pas mal de pauses entre deux pour éviter que tu souffres. La suite la faisait rire, promis je garde tout pour moi, photos à l'appui bien-sûr. Elle plaisantait. Non, elle va profiter des moments avec sa tante. Ça va lui faire du bien. Elle le pensait, Lulla rencontrait cette chance de voir ses proches plus régulièrement comme elle avait de la famille à Marple Spring. Alors... allons prendre quelques selfies devant le beau château. T'en penses quoi ? On peut ensuite rattraper le train et aller à Spaceship Earth, c'est assez soft pour commencer. Elle n'y connaissait rien mais elle essayait de comprendre le plan. L'attraction qu'elle proposait restait vieillotte et très calme dans son genre, l'histoire serait mise en avant : Llew et Luce adoraient se cultiver alors pourquoi pas ?!

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Cette sortie était presque inespérée. Passer du temps en seule compagnie de sa fille, Llewyn n’aurait pas cru cela possible. Non pas parce qu'ils n'en avaient pas le temps, mais plutôt parce que la vie était passée par là. Marquant chacun des membres de cette famille de stigmates bien trop forts, bien trop prononcés. Ils avaient implosés en plein vol, difficile à présent de ramasser les morceaux et de tenter de les recoller. Mais ils semblaient tous partant pour au moins essayer. Avaient-ils d'autre choix ? Il ne trouva pas de réponse à cette question et à vrai dire il ne voulait pas trop y penser. Juste se concentrer sur l'instant présent. Sur ce moment de partage avec Lucy. Ils restèrent un petit moment dans les bras l'un de l'autre, savourant juste ce moment. Un moment bien trop rare pour ne pas en profiter. Peu importe les regards qu'on pouvaient leur jeter. Même si Llewyn avait toujours l'impression d'être jugé sur ce petit moment de bonheur. Comme si le regard d'autrui l'empêchait de montrer sa joie. Du moins, c'est l'impression qu'il avait depuis le décès de son fils. « Merci à toi aussi dans ce cas ! », dit-il afin qu'elle ne reste pas sur le banc de touche. Elle aurait très bien pu les envoyer au diable ou bien se débiner au dernier moment. Mais non, Lucy était bel et bien là. Llewyn laissa sa fille se débattre avec le plan et tenter de comprendre quelque chose. Il y avait tellement d’attractions, que le choix n’était pas aisé. Il se laisserait porter dans tous les cas, n'y connaissant pas grand chose dans ce genre de chose. S'il était incollable sur d'autres univers, celui de Disney restait un mystère à part entière pour lui.  

Un nouveau petit sourire fendit les lèvres de l'ancien pompier. La bienveillance et l'empathie dont Lucy  faisait preuve à son égard le toucha profondément. « C'est vrai que c'est immense. Je ne pensais pas que ce serait si... gigantesque ! Non c'est bon, je suis prêt à courir un marathon aujourd'hui et demain... et je dormirais toute la semaine qui viendra ! », dit-il pour plaisanter. Même s'il y avait une partie de vérité dans ce qu'il avançait. Ses progrès étaient colossaux, mais il y avait toujours un petit revers de médaille à un moment ou un autre. Ils s'amusèrent ensuite de la bêtise du brun. Les grands huit ça n'avait jamais véritablement été sa came. « Alors ça c'est moche par contre... De garder des photos des moments les plus compromettants ! Si c'est ça, j'exige des photos avec chacune des mascottes du parc et tu seras également obligée de porter durant tout le week-end les oreilles de Minnie ! » Llewyn était persuadé que cela ne dérangerait pas sa fille, bien au contraire. Il hocha ensuite la tête, avec tout de même un léger pincement au cœur qui persistait. Il espérait que sa femme passerait bien du temps avec sa tante et pas dans les bras d'un autre. Il essaya de chasser cette image aussi vite que cette dernière venait d'apparaitre. « On a tous besoin de décompresser... J'espère qu'on pourra remettre ça avec elle ! » L'idée proposée par Lucy l'enchanta presque aussitôt. « C'est parti, allons prendre des milliers de selfies devant le château ! Et on enverra tout à maman, histoire de saturer la mémoire de son téléphone... Spaceship Earth, je ne sais pas ce que c'est mais ça sonne bien. » Il se sentit légèrement has been pour le coup, mais peu importe, il était trop heureux de ce petit programme. Il jeta un rapide coup d'oeil au plan puis attrapa le bras de Lucy et ils se dirigèrent vers l'énorme château. « C'est quand même vachement bien fait tout ça ! On a vraiment l'impression d'être dans une petite ville, tu ne trouves pas ? », demanda-t-il tandis qu'ils parvenaient doucement auprès du château. « Je me doute que c'est pas avec mon téléphone qu'on va prendre les photos » On pouvait facilement qualifier le téléphone de Llewyn d'antiquité. Mais au moins ce dernier était à l'épreuve des chocs. Un groupe d'adolescents passèrent à côté d'eux, avec des caméras accrochées au bout de ce qu'il identifia comme une sorte de perche métallique. Il se demanda ce qu'ils fichaient. Ce qu'il remarqua par contre ce fut le regard un peu trop insistant de certains, dans la direction de Lucy. « Je crois qu'ils n'ont jamais vu une fille aussi belle ! », dit-il, pas peu fier, même s'il leur lança tout de même un regard qui voulait fortement dire passez votre chemin. « Ils font quoi d'ailleurs avec leurs caméras ? » Clairement Llewyn avait besoin d'une petite mise à jour.

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Llewyn Bridges et sa fille se retrouvaient. L’instant était merveilleux et emprunt d'un certain partage et d'une réelle affection commune. Pas de haine. Pas de cris. Pas de rancœurs. Juste un père et son enfant qui savouraient un beau moment ensemble. Ils se trouvaient à Disney World. Le parc était si immense, si magnifique. Il était possible de rêver. Pour cette famille, les Bridges, il s'agissait d'imaginer une existence plus simple où la douleur s'effacerait au fur et à mesure. Pour aller de l'avant, il fallait accepter quelques sacrifices. Les seuls rescapés du clan venaient de déménager à Marple Spring. Il était question de réparer les erreurs du passé et d'accueillir l'avenir à bras ouverts. Lullaby et Llewyn y croyaient dur comme fer. Ils apprenaient à s'aimer et se faire confiance. Cela les occupait beaucoup. Ils tentaient également de faire leur deuil. Leur fiston était décédé, un an s'était écoulé depuis. Ils consultaient un professionnel. Ils y mettaient de la bonne volonté. Ils souhaitaient avancer, aller mieux. Il pourrait ainsi relever l'honneur de leur famille mais aussi instaurer des moments de réels échanges et bonheur. Luce fonctionnait au ralenti. Elle n'imaginait pas se séparer de sa colère. Mason lui manquait terriblement et elle n'était pas prête à effectuer des efforts. Présentement, elle profitait de ces retrouvailles avec son papa. Ils avaient vécu quelques mois l'un sans l'autre à cause de la tromperie de Lullaby, les pires mois pour tout le monde. La complicité du père et de la fille volait en éclat. Aujourd'hui, ils la rencontraient de nouveau. Étonnamment, ils se montraient tactiles. Les bons sentiments surplombaient le tout. La jeune fille regardait la carte afin de jouer les éclaireuses pour éviter à son père de le faire. Elle proposait des pauses. Llewyn conservait un handicap. Il ne pouvait pas courir un marathon, ni trop marcher ou rester debout. Les bon réflexes étaient présents, Luce s'inquiétait de bien agir pour aider et soutenir son papa.

On fera attention, je ne veux pas que tu souffres. Il plaisantait mais la blague ne passait pas. Il était hors de question de lui faire du mal. Ils allaient profiter mais à leur rythme. Ils avaient le week-end entier pour cela. Lullaby serait tenue au courant de leur faits et gestes et inversement. Llewyn et Lucy se taquinaient. C'était si simple ! L'un allait toujours plus fort et haut que l'autre. J'ai rien dit, t'es méchant, les oreilles de Minnie ça passe encore si tu le fais aussi. Bien-sûr qu'elle allait afficher son père et prendre pleins de photos de lui. Elle garderait les bons souvenirs, cela pouvait aider à redevenir plus positive. A la suite, Luce acquiesçait. Chacun avait besoin de décompresser et Lullaby passait du temps avec sa tante. Le brunet validait le programme de sa fille : selfies devant le château et Spaceship Earth. L'adolescente était ravie. Accrochés l'un à l'autre, ils avançaient vers leur but. Llew se permettait un commentaire sur le parc. Oui, c'est parfait ici : les décors sont sublimes. C'est comme si chaque fiction existait et nous, nous sommes des personnages de cette fiction. On peut rencontrer les personnages qu'on aime bien. C'est cool et surtout magique ! Elle n'en revenait pas. Oui, je sors le mien. Elle tombait sur son paquet de clopes, coincé dans sa poche. Elle en fumerait une plus tard. Elle réussissait à trouver son portable. Allez c'est parti ! La jeune fille restait gênée par ce qui se passait : un groupe de garçons osaient quelques regards insistants et son père jugeait la situation. Euh... merci papa. Ils regardaient le château. Llewyn semblait fier. Il était adorable. Pour Lucy, il représentait le plus beau de tous sur cette terre. Elle ne perdait pas son âme innocente. Ne t'embête pas papa, ces perches servent à prendre des selfies. C'est plus pratique. Prêt à poser ? Maman ne va pas en revenir. Elle riait. Le moment était parfait !

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Les remerciements étaient de mise. Marquant ainsi le caractère exceptionnel de cette sortie. Dans un cadre tout aussi exceptionnel. Il se jugeait chanceux. Chanceux d'avoir une famille aimante, même si cette dernière était encore légèrement dysfonctionnelle. La voie vers la guérison serait encore très longue et peut-être qu'ils n'y parviendraient jamais totalement, mais au moins essayaient-ils. Llewyn essayait de se rappeler qu'il ne fallait jamais baisser les bras, au risque de le faire juste avant qu'un miracle ne se produise. Il en avait déjà eu la preuve au cours de ces derniers mois. Lucy se proposait d'être le guide de la journée et c'est sans rechigner que Llewyn suivit, le tout de bon cœur et avec toujours une note d'humour. Remerciant intérieurement sa fille de prendre soin de lui. Chose qu'il essaya de lui dire à sa façon. « Vraiment ça va, ne t'en fais pas ! Je veux profiter de chaque instant. Et même le kiné m'a conseillé de marcher un peu plus » Ce fichu kiné qu'il avait tant détesté dans les premiers mois suivant l'accident. Aujourd'hui, il remerciait et bénissait cet homme qui l'avait poussé dans ses retranchements. Sans lui, clairement il n'en serait pas là et serait certainement encore au fond de son trou. Duquel il se plaisait à creuser sa propre tombe.

« Je suis pas méchant... Mais je peux le devenir si c'est que ça !... Bon, bon, va pour les oreilles de Minnie pour tous les deux. On peut en trouver où ? A l'une des dix mille boutiques j'imagine ! » Rien ne valait les expériences de ce type. Des moments de bonheur, des moments simples. Des instants permettant de tenir la distance et dont ils avaient cruellement besoin. Il donnerait cher pour pouvoir profiter de moments comme ceux-ci bien plus souvent. Il nota quelque part dans son esprit de faire passer sa famille en premier lieu, plutôt que son nouveau métier. Il ne fallait pas reproduire deux fois les mêmes erreurs. « Alors quel personnage es-tu ? », demanda-t-il pour faire suite à la réflexion de sa fille. Elle avait raison. Tout paraissait tellement réel, qu'ils avaient véritablement l'impression d'être des personnages tout droit sortis d'une fiction. Au cas où elle lui retourna la question, le brun se mit à réfléchir à une réponse. Son truc c'était plutôt les super héros... un super héros handicapé, ayant perdu un membre de sa famille, il ne voyait pas trop là comme ça. Surement un mélange de X-Men et d'il ne savait trop quoi. La réponse de Lucy le rendait curieux.

Au cours de l'échange, le brun remarqua à quel point il se sentait dépassé. Et dire que pourtant il n'avait pas encore atteint la quarantaine. Que cela serait-il par la suite ? Il éclata franchement de rire, lorsque son adolescente de fille, tenta de lui faire croire que le groupe qui venait de passer à côté d'eux, regardait uniquement le château. « Mais bien sûr qu'ils ne regardaient que le château... On me l'a fait pas à moi » Mais comme il ne voulait absolument pas la gêner d'avantage, en lui servant une histoire personnelle, il se contenta d'enchainer sur les drôles de tiges métalliques qu'ils tenaient tous en main. Finalement, cela n'avait rien d'étrange et semblait même plutôt pratique. « Ohh, je vois ! Mais pourquoi on en a pas une ? », demanda Llewyn, tandis qu'il prenait la pose aux côtés de sa fille. Lucy prit plusieurs clichés et ils sélectionnèrent ensemble les meilleurs, afin d'en envoyer plusieurs à Lullaby. La réponse de cette dernière ne tarda pas à leur parvenir. Elle les remerciait pour les photos. Ce qui soulagea légèrement Llewyn. Elle n'aurait pas répondu aussi vite si vraiment elle se trouvait en compagnie d'un autre homme. C'est du moins ce dont il tenta de se persuader. Toujours cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. « Bon, spaceship machin maintenant ! », lança-t-il tout en tenant toujours le bras de la jeune fille et en se dirigeant vers l'attraction. Les files d'attente se révélaient être immenses, mais ils trouvèrent des coupe files, invention génialissime. Ils passèrent donc relativement vite dans une file d'attente alternative. « J'aurai vraiment dû prendre ma canne, on aurait pu passer devant tout le monde », essaya-t-il de rire, dans une tentative plutôt ratée. Il ne restait plus que quelques mètres avant qu'ils puissent prendre place dans les wagons, à l'intérieur de la sphère géante. « Tu ne trouves pas qu'on dirait l'étoile de la mort ? », hasarda Llewyn, toujours avec ses références bien à lui. « J'espère qu'on ne va pas se faire attaquer par des Sith...  Ça fait longtemps qu'on n'a pas regardé un Star Wars d'ailleurs. Il faudrait qu'on planifie ça d'ici peu, non ? » Les films de ce genre étaient autrefois leur petit rituel à tous. A présent, il n'y avait guère plus qu'avec Lullaby qu'il continuait ce rituel. Du moins, ils regardaient les premières minutes d'un film, avant de s'endormir devant.  La file avançait toujours, ils apercevaient à présent les petits wagons vert émeraudes. « Est-ce que... est-ce que tu te plais à Marple ? » demanda-t-il. « Ce n'est pas New York... On n'a pas vraiment pris le temps d'échanger sur la question depuis notre arrivée » Comme à chaque fois, l'avis de sa fille comptait. Bien plus qu'elle ne l'imaginait sans doute.

codage par LaxBilly.

Cette sortie père/fille représentait une belle utopie. Tout semblait se dérouler de manière correcte et lisse. Les ombres du tableau étaient effacées. Il restait plus qu’une histoire de partage. Les deux membres de la famille Bridges profitaient de se retrouver dans un magnifique parc d’attraction. Le rêve était souligné, comme le caractère exceptionnel de cette sortie. Il n’y en aurait pas d’autres avant très longtemps. Llewyn faisait plaisir à sa fille, se sacrifiant au passage car il avait une santé fragile. Il voulait savourer chaque instant avec son enfant, devenue, unique. L’instant était magique. La joie perlait chaque discours des participants à ce week-end féérique. Tout cela serait éphémère, bien entendu, mais personne ne pouvait le savoir. Les mauvaises habitudes allaient être reprises. L’ignorance et l’évitement deviendraient des stratégies de communication foireuses. Présentement, la santé du père de famille était mise en avant. Lucy ne désirait pas que Llew souffre. Ce dernier trouvait des excuses. Il souhaitait réellement y mettre du sien et profiter à fond de sa journée.

Le kiné ne supporte pas ce que tu as. J’espère que c’est vrai ce qu’il a dit. Je veux profiter aussi mais si ça ne va pas, on s’arrête. D’accord ? Qui commandait ? Le père ou la fille ? Cela restait à évaluer. En tout cas, Llew avançait et il se soignait plus sérieusement que par le passé. Avant, il se renfermait et se terrait dans sa douleur. Désormais, il effectuait quelques pas vers l’avenir. Il voyait un psy avec son épouse. Il croyait en la résurrection de son couple. Il prenait soin de lui. Il se dirigeait vers une nouvelle carrière. L’ancien pompier se reprenait en main. Ce nouvel élan à Marple Spring aurait du bon pour lui. Les deux complices plaisantaient comme toujours. Vraiment ? Tu veux les oreilles ? Je nous prends cela alors. Dès que l’on passe devant une boutique, tu n’y échapperas pas. Ton destin est sellé jeune Padawan. Les références couraient. Tu veux vraiment que je choisisse un personnage Disney ? Euh… alors… je serai… bonne question, je les aime tous. Et toi papa ? L’échange se passait bien. Les bons sentiments s’installaient. Il n’était plus question de New-York, de Mason, du passé. Les sujets étaient parfois légers et frivoles, comme cette discussion sur ces types qui mataient plus que le château. Luce se mettait à rire. Elle n’était pas bête. Elle les avait vus mais elle les ignorait. Pourquoi nous n’avons pas de perche à selfies ? Parce que nous sommes les pros du selfie, papa ! Voyons ! On sait tout faire. Elle riait de nouveau. Llewyn affichait une bienveillance. Il redécouvrait le monde tel un enfant. C’était plaisant de l’observer ainsi pour sa fille, il était si enjoué. Des photos étaient prises et envoyées à Lullaby. Cette dernière resterait au courant de tout et elle devait des comptes également. Elle aurait apprécié cette sortie. Or, elle passait du temps avec sa tante. Il s’agissait d’une bonne chose également. Allez allons-y ! Ils avançaient vers leur première attraction. Ta canne ? Vraiment ? Pas besoin, t’as déjà la tête de l’emploi. Elle se moquait gentiment de son père. A la suite, elle souriait. Elle demeurait en accord avec son interlocuteur. Il était si drôle avec ses références. Trop d’accord avec toi. Euh… ouais si tu veux, on peut se refaire la saga si tu le souhaites. Une vraie conversation prenait forme avant de rejoindre l’attraction. Je ne sais pas, on vient d’arriver. Et toi, tu penses quoi de cette ville ? Tu penses que votre décision va changer quelque chose ? Lucy se montrait curieuse sur ce point.

codage par LaxBilly.

Tout se passait au mieux entre les deux protagonistes. Aucune ombre au tableau. Juste un moment de partage. Un moment de pur bonheur. Des tonnes de souvenirs qui se fixaient à sa rétine. Des souvenirs qui faisaient du bien. Remplaçants les images traumatiques de cette dernière année. Cela ne faisait qu'un an depuis l'enterrement de Mason et, étrangement, il avait l'impression d'avoir vécu 10 vies différentes depuis. Le temps lui semblait s'être accéléré de façon exponentielle. Cela lui faisait peur la plupart du temps. Il avait tellement peur d'oublier Mason, même s'il savait au fond de lui que ce n'était pas possible. Oublier la chair de sa chair, comment aurait-il pu ?

Le commentaire de Lucy, sur sa situation vis à vis du kiné le fit sourire. Personne ne supportait cela. D'ailleurs, il n'avait compris que bien plus tard, que malgré tous les efforts du professionnel de santé, il avait réussi à s'extirper du trou dans lequel il se trouvait, uniquement grâce à ses propres efforts. Pourtant, cela n'était pas gagné d'avance. Longtemps, il avait refusé la main qu'on lui tendait. Préférant se complaire dans sa douleur et s'en entourer, plutôt que d'aller de l'avant. Quelque part, cette douleur avait eue quelque chose de rassurant. Durant de nombreux mois, il n'avait eut que cette ligne de conduite à suivre. Plus facile de rester au fond du trou, que de tenter d'en sortir. Et puis, l'évènement à l'ancien lycée de Lucy avait commencé à amorcer une phase de changement. Parce qu'il ne s'était pas reconnu ce jour-là et qu'il ne voulait plus jamais voir ce dégout dans les yeux de sa fille. « C'est vrai, ne t'en fais pas... Compte sur moi pour lever le pied et passer mon temps à geindre, parce que j'aurai trop mal » Comme à son habitude, la jeune fille s'inquiétait pour lui et endossait un rôle qui n'était pas le sien. Mais il n'eut pas le cœur de le lui faire remarquer.

« J'ai hâte de me lancer dans cette nouvelle destinée de Minnie Padawan. Mais je compte sur toi pour m'accompagner ! » Comme à son habitude et dès qu'il le pouvait, il perdait tout son sérieux ou justement, il affichait un sérieux. Mais impossible de savoir quand il plaisantait ou non. Il souhaitait juste faire rire sa fille et lui faire oublier à elle aussi, que leur vie n'avait rien de parfaite. « Oh allez, je suis sûr qu'il y en a au moins un qui se détache du lot ! Mulan ? La reine des neiges ? » Llewyn fit mine de réfléchir. « J'ai que très peu de connaissances en la matière, mais je dirais Woody, de Toy Story ! » Il éclata de rire, devant l'entrain de sa fille. Elle avait raison, ils savaient tout faire et pas besoin d'une bête canne métallique pour faire de parfaits clichés. « Pas besoin de ça alors ! Tu as raison » Ils rirent de bon cœur, durant un moment, tout en rejoignant leur prochain point d’intérêt et en passant allégrement devant une file d'attente gigantesque. Il afficha ensuite une mine mi-figure mi-raisin, suite à la blague de Lucy. Elle aussi avait un sens de l'humour qui laissait clairement à désirer. Mais, il devait bien reconnaître qu'elle avait toujours été à bonne école – ou mauvaise, tout dépendait de quel côté on se situait – avec lui. Il retint un sourire. « La tête de l'emploi ? Je savais pas que ça se voyait de la sorte. Pas besoin de feinter une crise d'épilepsie, en bavant partout du coup ? »

Llewyn proposa à Lucy de réinstaurer un rituel. Selon lui, ils avaient besoin de se retrouver et de passer du temps tous les trois. Visionner la saga Star Wars n'était qu'un prétexte. Mais il savait pertinemment que cela plairait aux deux femmes de la famille. « Avec plaisir ! On prévoira les pop-corns... Il ne faut pas qu'on s'oublie les uns les autres » Chacun devrait y mettre du sien dans cette lente reconstruction. Un wagon vert se présenta à eux, et ils purent grimper à l'intérieur. Il écouta la réponse de la brunette, tout en s'installant. Il laissa filer quelques secondes, pour réfléchir à une réponse. « Comme toi... on vient d'arriver. Je ne connais personne, mais les habitants ont l'air accueillants. Et puis... ça avait l'air de tenir à ta mère le fait de revenir par ici. » La jeune fille avait toujours une certaine lucidité et un recul sur les choses, que lui-même n'avait peut-être pas. Et cette lucidité lui fit légèrement mal. « J'y crois... Enfin seul l'avenir nous le dira, mais je sais juste qu'on est la somme de nos choix et aussi de nos non-choix. Il faut juste assumer, parce que les regrets ne changent pas le passé. Je voudrais revenir en arrière et changer bien des choses, mais ce n'est pas possible, alors on va composer avec le présent... Tu... tu n'as pas l'air d'y croire où je me trompe ?», demanda-t-il tout en lui attrapant la main et en jetant des regards de droite et de gauche. Le wagon avança lentement mais sûrement dans le tunnel face à eux.

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Lucy s'inquiétait beaucoup pour la santé de son papa. Elle la prenait en compte depuis l'accident, contrairement à Lullaby qui tentait de fuir le problème. En effet, pendant quelques mois, la blonde refusait d'admettre les faiblesses de son mari. Elle n'acceptait pas le handicap de son époux. Il souffrait et elle le laissait dans son coin pour se taper un autre gars. Même rebelle, Luce captait le mal-être de son père. Elle effectuait toujours des efforts pour l'aider et l'accompagner. Il ne méritait pas sa condition. Il ne l'avait pas demandé. Sa santé devenue fragile, rappelait l'accident, donc la mort de Mason. Le pauvre portait ces paramètres sur lui. Alors, il fallait le soutenir. Lucy ne désirait pas qu'il force pour s'amuser au parc d'attraction. Elle envisageait des pauses pour qu'il récupère à son rythme. La jeune fille restait consciente du danger pour son papa. Il fallait le ménager, même si tout allait mieux. Présentement, elle souriait aux dires de son interlocuteur. Elle n'allait pas le réprimander. Elle ferait attention pour lui. Llewyn représentait un vrai plaisantin. Il apprécicait taquiner tout et tout le monde. L'adolescente adorait ce détail chez son père. Elle l'admirait tout court même si elle l'affichait moins. Son intelligence, son humour, sa bonté et sa beauté surpassaient l'entendement. Luce restait la fille à son papa. Elle faisait pas mal de conneries. Or, elle ne balayait pas la complicité qui la liait à Llew. A l'instant, ils prouvaient leur bonne entente.

Je vais t'accompagner, compte sur moi.

La brunette riait. Ce moment père/fille était magique et à inscrire dans le calendrier. Ils ne partageaient plus grand chose depuis quelques temps. Alors, ils profitaient de la joie qui venait les envahir comme rarement, voire jamais. Luce se sentait reconnaissante. Elle ne pensait plus aux problèmes qui entouraient leur famille. Il avait fallu un an pour vivre cela. Llewyn et Lucy échangeaient sur leur Disney préféré. La brune restait vague, son père insistait.

Bon... Lilo et Stitch ? Ça te va ? Elle écoutait l'ancien pompier. Tu as bon goût ! Woody est super. L'amusement et la légèreté habitaient leurs dires. Ouais, on est les meilleurs. Ne l'oublie pas ! En attendant la file d'attente, Lucy plaçait une dose d'humour noir. Elle tenait réellement de son papa. Non pas besoin, ou si, juste pour se marrer. Fin' évite, je sais que tu en es capable. Elle n'imaginait pas se taper l'affiche. Ils prévoyaient de se refaire les films Stars Wars. Une tradition qui pouvait rapprocher tout le monde. Oui tu as raison. Ils devaient impérativement s'installer sur le siège de l'attraction. C'était à leur tour. Ils discutaient encore. Cela permettait au stress d'être évacué. Luce se demandait ce qui allait se passer. Pour éviter la panique, elle se concentrait sur la discussion avec son père. Cette dernière devenait sérieuse. Ce départ à MS servait-il à quelque chose ? Llewyn y croyait plus que sa fille. Il glissait une belle leçon qui passait dans l'oreille d'une sourde. Si... si, j'espère... . C'est cool pour maman en tout cas, elle revient sur ses terres. L'attraction démarrait. Ils étaient coupés. Dix-huit étages à parcourir, treize minutes concernant la durée, l'histoire de la communication entre les hommes depuis l'homme des cavernes jusqu'à internet était mise en avant. C'était instructif. Llewyn et Lucy restaient saisis, plutôt alertes sur le sujet. Ils étaient curieux. Leur nature ressortait. A la fin de l'attraction, Luce souriait grandement. Purée c'était trop bien, c'est passé trop vite. T'as aimé ? Elle l'aidait à sortir du wagon.

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Un jour il dirait à sa fille qu'elle n'avait pas à s'inquiéter de la sorte. Un jour, il lui demanderait de reprendre sa place d'enfant. Que ce rôle qu'elle endossait n'était pas le sien. Qu'elle devait profiter de sa condition d'adolescente ou jeune adulte pour penser à des choses de son âge. Oui, un jour il lui dirait tout ça. Mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, il souhaitait simplement profiter de ce moment merveilleux et en inscrire chaque détail, chaque souvenir, quelque part dans les méandres de sa cervelle. Pour les jours où cela n'irait pas très bien moralement, ou tout simplement pour sourire bêtement en se remémorant cette sortie. Il avait besoin de nourrir sa cervelle de cette façon et de l'abreuver de la meilleure manière qu'il soit. Passer ce moment rien qu'avec Lucy étant un parfait moyen d'y parvenir. Sa fille était pour lui un véritable cadeau. Un présent inestimable qu'il se devait de choyer et de protéger. Chose qu'il n'avait pu faire avec Mason. « Ah mais non ça ne marche pas, il faut en choisir un seul. Donc Lilo ou Stitch ? », demanda-t-il juste pour agacer sa fille.  Dans le fond, il n'y avait pas de bonne ou mauvaise réponse. Juste un moment de partage supplémentaire. Et des rires. Des rires qui s'élevèrent dans les airs et résonnèrent contre les parois de ce paysage enchanté. « Et pas qu'un peu qu'il est super ! Je ne sais pas si tu te souviens, mais nous avions acheté pratiquement tous les disney en version livre et VHS. Ca remonte, j'ai l'impression que c'était il y a 150 ans environ », admit-il, une pointe de nostalgie dans la voix.

Toujours dans la file d'attente menant à la première attraction qu'ils souhaitaient faire, les petites blagues entre eux fusaient de toute part. « Promis, je vais t’épargner un moment de solitude extrême. Je suis pas sûr de parvenir à conserver mon sérieux en plus de ça. » L'attente se termina enfin. Le père de famille ne savait clairement pas à quoi s'attendre avec cette attraction. Peut-être à partir à une vitesse vertigineuse et sans crier gare dès qu'ils auraient dépassé le tunnel face à eux. Ou bien partir en looping jusqu'à ce que tout leur petit déjeuner finisse par ressortir. Il ne savait pas. Et il appréhendait un peu. Finalement, cela se révéla plutôt tranquille. Il s'émerveilla des décors et se prit au jeu. Lucy n'avait pas l'air de croire en cette seconde chance, il ouvrit son cœur mais sans toutefois insister et sans faire remarquer à la jeune fille qu'il ne croyait pas une seule seconde à sa réponse. « Je pense qu'on peut tous s'épanouir ici. On va tout faire pour en tout cas ! » Le wagon les déposa à la fin de l'attraction et ils purent regagner la terre ferme. « J'ai adoré ! C'était génial ! Qu'est-ce que tu veux faire maintenant ? J'espère qu'on va réussir à trouver de nouveaux coupe files... Je ne pensais pas qu'il y aurait autant de monde.  » Il laissa filer quelques secondes avant d'enchainer « Tu as des nouvelles de tes amis... Comment ils s'appelaient ? Kurt et la jeune fille, Gotika c'était pas son prénom rassure moi ? », voulu savoir Llewyn, histoire de s'intéresser à sa fille.

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L'échange était effectif et l'ambiance, agréable. Une légéreté s'installait. Le père et la fille se relâchaient un peu. Cela restait difficile à croire. En effet, quelques mois plus tôt, une guerre s'était installée. Llewyn et Lullaby étaient séparés. L'ancien pompier vivait chez une amie, Anthea. L'agent immobilier gardait la maison familiale et sa fille. Les anciens amoureux s'en balançaient plein à la figure. La blonde avait fauté et brisé les serments de son mariage. Llew subissait les conséquences de l'accident qu'il n'avait pas causé. Il devait se repasser la scène sans cesse, son fils était mort dans ses bras. Il gardait des séquelles physiques et morales. Il s'agissait d'un vrai warrior car il demeurait toujours en vie. Ces deux parents devaient supporter la nouvelle Lucy : plus rebelle et blasée. Sa scolarité était catastrophique, ses actes également. Elle traînait avec les racailles du coin et elle passait son temps à narguer les flics de la ville. Attirer le danger, c'était son objectif afin de servir un but plus profond et morbide. Ils changeaient tous, devenant parfois violents les uns avec les autres et usant parfois de placebo comme l'alcool. Rien de bien glorieux, mais ils choisissaient un nouveau départ. Les parents y croyaient plus que leur enfant. A force de se perdre dans ses conneries, Luce oubliait de se concentrer sur elle. Sa douleur s'aggravait fortement et elle ne trouvait pas le moyen de la faire taire. Llewyn et Lullaby souffraient également. Or, ils se montraient plus courageux. Lucy avait beaucoup à apprendre de ses parents. Elle préférait encore faire sa vie de son côté. Présentement, le père et la fille partageaient et développaient des futilités, notamment : leur Disney préféré. Cela faisait du bien.

Oui Lilo et Stitch. Llew s'emportait sur son personnage favori : Woody. Du calme papa, tu vas rendre Buzz, jaloux. Vers l'infini et au delà ! Elle souriait. Oui je me souviens. Disney, c'est la base ! Le papa se montrait un peu nostalgique. D'ailleurs, entre deux doses d'humour, il se permettait de parler d'évoquer des sujets plus sérieux. Leur arrivée à Marple Spring, par exemple. L'encadrant de thèse avançait du positivisme. Pour lui, ce geste allait relever l'honneur de la famille pour venir la ressouder. Sa femme semblait aussi prétendre à cette note. Lucy ne rebondissait pas aux dires de son père. C'était peut-être la seule à ne pas valider le départ de New-York et cette décision prise en couple. Personne ne venait la concerter, il s'agissait de l'enfant. Elle n'avait pas trop son mot à dire, elle devait y croire comme eux. Or, ce n'était pas le cas. Trop de choses lui manquait déjà. A l'instant, dans ce parc, l'attraction testée par les Bridges, venait de faire l'unanimité : la joie l'emportait. On peut avancer et voir ce qui se trouve sur notre chemin. C'est vrai qu'il y a beaucoup de monde. On a le temps heureusement. Ils marchaient au rythme de Llewyn. Ce dernier était motivé à évoquer de vieux sujets. Luce répondait, malgré l'envie de passer à autre chose. Gothika et Kurt. Ils lui servaient un peu de bouche-trou car après son acte de pyromanie, personne ne voulait lui adresser la parole. Alors, elle les avait rapidement éjecté de sa vie car ils représentaient une passade. Gothika c'est son surnom, je ne les ai pas gardé longtemps, ce n'était pas mes vrais amis. Sinon, je garde des nouvelles de mes autres potes. Et toi tu as gardé des contacts à New-York ? Autant surfer sur la vague, la brunette restait une pro pour cela.

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La force, ça ne consistait pas à surmonter les choses. La force, ça consistait à les accepter. Cette donnée, la famille Bridges semblait l'avoir plutôt bien intégrée. Un peu malgré elle sans doute. Ils en avaient traversé des fleuves cette année, franchit des montagnes aussi. Pour se retrouver en ce jour. Dans ce parc. Vers un meilleur avenir. Comme les paroles de ce bon vieux Buzz. « Vers l'infini et au-delà tu as raison, ne rendons pas Buzz jaloux ! », éclata-t-il de rire. Et derrière ces mots anodins, il voyait tellement plus. Tellement. La preuve qu'ils pourraient un jour reconstruire leur vie. Même s'il s'agissait là d'un très long apprentissage. Surtout lorsqu'il s'agissait de rejoindre la vie qui nous allait le mieux. Qui nous attendait. Qui nous tendait les bras. Llewyn espérait que cette vie là se trouvait bien ici, à Marple Spring. Seul l'avenir serait en mesure de le leur dire. En attendant, ils essayaient de prendre leur marques, mais surtout de profiter de cette journée au mieux. Pour l'instant, tout se profilait bien. Pas de nuage à l'horizon. Ciel dégagé et bonne humeur.

Lucy ne prit pas la peine de rebondir sur ses paroles. Celles visant à lui assurer des intentions concernant Lullaby et lui-même. Il délaissa donc ce sujet, conscient que ce changement de vie, de ville, n'était pas forcément ce que Lucy aurait pu choisir. S'ils lui avaient posé la question. Durant une seconde, il se demanda s'ils auraient dû faire les choses autrement. La concerter, prendre son avis en compte. Sur le coup, il pensait que c'est ce qu'ils avaient fait. Mais il se rendait compte que ce n'était pas forcément le cas. Ils se dirigèrent vers une prochaine attraction, en silence tout d'abord. Puis Llewyn creva le silence. S'intéressant à Lucy et ses anciennes fréquentations. Mais peut-être avait-elle conservé un lien avec eux. « Oh... je vois. Pourquoi n'étaient-ils pas tes vrais amis ? Ils donnaient pourtant tout l'air de l'être... Enfin de ce que j'ai pu voir. » Il fit quelques pas supplémentaires en pensant aux ami(e)s et connaissances qu'ils avaient laissé derrière eux. « Oui bien sûr, Anthea notamment, mes anciens collègues aussi et Christa» Des personnes importantes dans le paysage de sa vie. De véritables ami(e)s, toujours là pour veiller sur lui et l'aider à le porter quand lui-même n'en avait plus la force. « Bon... où se trouve cette fameuse boutique ? Et qu'est-ce que tu veux faire par la suite ? On ne jetterait pas un œil à cette carte ?», demanda-t-il, avant que le sujet ne dévie sur un terrain glissant. Pour le moment sa jambe le laissait tranquille. Pas de douleur, qu'elle soit réelle ou fantôme. Ce qui était plutôt bon signe.

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L'échange entre le père et la fille était léger et très enfantin. Ils répétaient la devise de Buzz l'éclair. Ils évoquaient leur Disney préféré. Au moins, ils s'amusaient et ils ne réfléchissaient pas aux soucis qui entouraient leur famille. « Vers l'infini et au-delà », ce dicton pouvait les porter loin. Le ferait-il ? Ils le lançaient de manière si anodine. Or, il pouvait peser sur la balance. L'infini et au delà, c'était peut-être les nouvelles possibilités et les nouveaux projets qui pouvaient naître chez les Bridges. Après tout, ils se trouvaient à Marple Spring pour aller de l'avant. Llewyn et Lullaby désiraient remettre leur couple sur les rails et oublier le passé. La blonde avait trompé son mari et ce dernier, avait sombré dans l'alcool un temps. Lulla ne supportait plus les faiblesses de son époux, sa situation suite à l'accident, et elle le tenait responsable de cet événement très tragique : une séparation avait eu lieu. Llewyn se laissait aller à la tristesse, il se renfermait. Tout cela se situait loin maintenant, les amoureux tentaient de recoller les morceaux. Ils souhaitaient également faire leur deuil et avancer au niveau familial. Mason n'était plus là mais il ne fallait pas baisser les bras. Une reconstruction était nécessaire. Ils saisissaient les enjeux de tout cela. Cette devise pouvait aussi représenter l'acte de rejoindre Mason, l'enfant disparu, dans son nouvel habitat. C'était la pensée qui occupait Lucy. La brunette ne pouvait pas évoquer cette envie car elle ne serait pas comprise. Ses parents avaient besoin d'elle. Alors, tout devait se faire de manière subtile, attirer tous les dangers pouvait aider. Glauque et alarmant. Tout cela se saurait un jour. Luce avait besoin d'aider mais elle n'en demandait pas. Un vrai tord ! Elle allait s'enfoncer de a à z dans ses délires. Chacun pouvait user de ce dicton de façon personnelle. Que pouvait-on encore en dire ? La question planait.
Présentement, Llewyn et Lucy se dirigeaient vers une nouvelle attraction, encore heureux par leur expérience vécue juste avant. Ils partageaient beaucoup. La bonne humeur envahissait la scène. Les deux protagonistes offraient le meilleur d'eux-mêmes. L'ancien pompier s'évertuait à lancer des sujets de conversation. Il poursuivait son enquête, concernant les anciens potes de sa fille.

Vite fait papa, ça n'a pas duré. Luce ne coopérait pas énormément. Elle répondait quand-même, par respect pour son papa. Elle adorait passer du temps avec lui. Leur complicité revenait paisiblement. Lullaby serait ravie d'observer ce fait. Anthea était trop cool ! Tu as raison de ne pas les zapper, ils ont fait partie de ta vie. Ils vont bien tous ces gens ? Anthea fait quoi de beau, toujours aussi artiste ? Elle doit être triste sans toi ?! Llew et cette femme s'entendaient tellement bien, une vraie amitié les tenait. Le trentenaire revenait sur une lubie partagées : celle d'acheter les oreilles de Minnie et de les porter. Attends papa, je vais googler tout cela. Alors... elle s'exécutait. Suis-moi. Tu vas être tout beau ! Elle marchait peu rapidement pour soutenir son père. Je veux tout faire, on a le temps, dirigeons-nous vers les attractions et évaluons leur faisabilité dans l'instant et aussi prenons des pauses entre deux. T'en penses quoi ? Au feeling ! Elle affichait un air enjoué. Luce se trouvait au pays des rêves.

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La journée se déroulait sans la moindre anicroche, les deux protagonistes étaient heureux de passer du temps ensemble. Attentifs l’un à l’autre, les pauses étaient de mise, dans une ambiance bon enfant. Aucune ombre au tableau, même pas les longues files d’attente entre deux attractions. Tout était propice à la détente et à un moment qui, serait teinté de beaucoup de souvenirs par la suite. Llewyn inscrivait dans sa mémoire chaque instant, chaque image. Il avait trop besoin de ce genre de réconfort, pour ne pas avoir la sensation de ne pas habiter sa propre vie. Certes, elle n’était pas parfaite et il y avait beaucoup de loupés, mais il comptait bien tout faire pour de rendre les années qui lui restait à vivre, les plus douces possibles. Appréhender la vie de cette façon, lui paraissait être moins équivoque, plus solide, moins incertain aussi.

Derrière ces simples mots, prononcés par un personnage inventé de toute part, ils pouvaient voir tellement plus. Une preuve que le futur était à la portée de leur doigts. Qu'ils n'avaient qu'à tendre la main pour s'en saisir et ainsi aller de l'avant. Sans oublier, mais aller de l'avant tout de même. Pour eux, pour Mason aussi. Llewyn faisait en sorte que la conversation ne fasse pas le même effet qu’un soufflé. Qu’elle ne retombe pas. Et là-dessus, il pouvait compter sur Lucy, qui faisait preuve d’une bonne humeur à toute épreuve.

L'ancien pompier répondit aux interrogations de sa fille. Le fait qu'elle prenne des nouvelles d'Anthea le fit sourire. Le feeling était tout de suite passé entre les deux jeunes femmes. « Tu as raison, Anthea est géniale ! Tout le monde va bien. Elle continue toujours à donner des cours d'art aux élèves en difficultés... J'aimerais bien leur rendre visite d'ici peu. Peut-être que tu pourras te joindre à moi, si tu souhaites voir tes ami(e)s. » Il lui semblait important que Lucy puisse revoir ses ami(e)s, lorsqu'elle aurait le mal du pays. « Je te suis ! Tu as raison, nous avons le temps... Cette attraction a l'air sympa, dirigeons-nous par là et puis nous pourrons toujours grignoter un bout après ça. Je vais me répéter, mais je suis vraiment heureux de passer ces deux jours avec toi ». Ca aussi cela lui paraissait important. Dire aux membres de sa famille à quel point il les aimait.

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Cette sortie resterait à tout jamais gravée dans l'esprit de l'un et de l'autre. Ils n'allaient pas vivre de tels instants avant longtemps. Les mauvaises habitudes reprendraient leur chemin. La bonne ambiance ne planerait pas toujours. Ils feraient face à leurs propres démons. Les problèmes les rattraperaient. Une parenthèse faisait du bien. Elle permettait de se recharger entre deux orages. Dans les moments de moins bien, Lucy penserait à ce week-end. Cela pourrait aider à voir la vie plus positivement. Les bons moments ne demeuraient pas à balayer. Au contraire, ils accompagnaient les personnes vers le sentier du meilleur. Il était important de retrouver un équilibre et de se sentir bien dans son quotidien, dans son corps, dans sa tête. Présentement, ces questions ne transperçaient pas les filets de la discussion. Or, elles viendraient par la suite, s'imposer. Les Bridges ne se situait pas à l'abri. Ils auraient bien du souci à se faire. Ils apprendraient à se retrouver et cela n'allait pas être une tâche simple. Llewyn et Lullaby reformeraient leur couple en passant par le soutien d'un thérapeute. C'était nécessaire. Ils avaient franchi, surtout pour la mère de famille, une importante limite à ne pas dépasser. L'ancien pompier avançait, son handicap le gênait moins mais il devait accepter sa place au sein de la société et éviter de se terrer dans son coin ou oublier la boisson tout simplement. Ses faiblesses ne le rendaient pas monstrueux. Il était humain et il possédait sa place dans ce monde. Il devait l'intégrer. Lucy devait, quant à elle, vivre sa jeunesse. Il était primordial qu'elle se ressaisisse avant d'atteindre un point de non retour. Tout cela viendrait avec le temps. L'échange entre le père et la fille, à l'heure actuelle, restait léger et très agréable. Ils s'amusaient bien. Le contexte pouvait que les pousser sur cette voie.

Voir Anthea et mes amis ? Trop cool ! Si ça peut se faire, je veux bien t'accompagner. Cela nous fera un autre voyage ensemble. Je suis contente que tout le monde va bien. Il s'agissait d'un élément capital. Les bridges sombraient, il fallait bien d'autres personnes pour équilibrer la balance : des gens en bonne santé mentale et physique. Je suis heureuse aussi papa, allons profiter de ce super week-end ! Les sourires existaient. La joie prenait le dessus.

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