Camille Keegan Manfred est né pendant une chaude soirée du 19 août 1989. Il est le dernier d’une famille de trois enfants. Il a deux grandes sœurs et c’est bien ça le problème. Sa mère ne voulait pas de garçon et son père était pratiquement inexistant. Il travaillait tout le temps. Keegan ne connait pratiquement rien de son père sauf que son entreprise est plus importante que sa famille. Sa mère se foutant totalement de lui, c’est vers ses grands-parents que le petit Keegan s’est tourné.

Depuis son plus jeune âge, Keegan est « un touche à tout ». Il commençait des tonnes de projets, mais il n’arrivait jamais à finir quoi que ce soit. Son attention était déviée sur autre chose, donc il laissait son projet de côté pour en débuter un nouveau. Peu importe, il avait le soutien et les encouragements de ses grands-parents maternels chez qui il passait la plupart de son temps.

À l’école, Camille n’a jamais été doué. Il avait tellement de difficulté à atteindre la note de passage qu’il a doublé plusieurs reprises et qu’il a abandonné avant l’obtention de son diplôme. L’école ne le passionnait pas et très difficile d’être motivé sans aucun but dans la vie. Il ne savait pas ce qu’il voulait faire de sa vie, donc il n’avait pas envie de travailler plus que nécessaire.

Grâce à ses grands-parents, Keegan passait la plupart de ses soirées à Détroit. Il devait avoir environ 16 ans à l’époque. Au début, il faisait juste se promener afin de se changer les idées et pour découvrir le monde. Il prenait des photos de tout ce qu’il voyait avec des appareils photos jetables que sa grand-mère lui procurait. Un soir, plus précisément un vendredi, Keegan resta plus tard que prévu et tomba sur une course illégale de voitures. Ça devint rapidement une passion pour lui. Tous les week-ends, Keegan venait assister aux courses, les yeux brillants dans les yeux. Un soir, l’un des coureurs vint lui proposer de l’accompagner et c’est comme cela qu’il eut la piqure. Certes, il n’avait pas les moyens de se procurer une voiture ni le permis (mais peu importe), donc il coursait avec celle de ses nouveaux amis. Sauf que « ce petit service » avait un prix et le jeune Keegan se retrouva dans l’obligation de faire quelques coups avec eux. Généralement ça se passait bien pour lui. Il se contentait d’attendre dans la voiture, ses amis faisaient ce qu’ils avaient à faire, Keegan ne posait pas de questions et conduisait lorsqu’on lui demandait.

Malheureusement, l’un des coups tourna mal. Tandis qu’il attendait dans la voiture, il entendit des hurlements provenait de l’extérieur. Un coup d’œil dans le rétroviseur lui permit de voir son groupe revenir en portant l’un de leurs amis. Ce dernier s’était pris une balle par le propriétaire de la boutique qu’ils avaient essayé de cambrioler. Une fois dans la voiture, Keegan roula à toute vitesse jusque dans une ruelle tranquille. Sauf qu’il était trop tard. Son ami était mort. Quel choc, mais le pire dans l’histoire fut sans doute la réaction de sa grand-mère lorsque les policiers lui racontèrent l’histoire. C’est surtout ça qui détruit Keegan. Il se rendit en maison de redressement et y resta jusqu’à sa majorité en respectant toutes les règles. Il avait un comportement irréprochable.

En sortant, tout le monde lui avait tourné le dos. On le tenait pour responsable de cette mort alors que pas du tout. Il faisait uniquement conduire la voiture, il avait été entraîné dans ce coup malgré lui. Certes, il avait fait des choses illégales, mais il n’avait tué personne. La seule personne qui continua de le soutenir fut son grand-père et sous ses conseils, Keegan quitta Marple Spring. Dans un premier temps, il fit le tour des États-Unis en enchaînant les petits boulots et en faisant du pouce. Jamais il n’oubliait sa grand-mère qu’il aimait plus que tout. À chaque état visité, il lui faisait parvenir une carte postale ou un petit cadeau. Une fois son tour des USA terminé, il élargit vers le Canada et le Mexique. Par la suite, il trouva une croisière abordable qui le mena jusqu’en Europe. Il ne fit pas le retour de la croisière. Il visita cette partie du monde.

En Asie, Keegan crut que tout allait changer pour lui et qu’il allait enfin pouvoir bâtir quelque chose de solide. « Touche à tout », il savait gratter la guitare et un soir, il se retrouva à remplacer une connaissance de la place dans son groupe de musique. C’est là qu’il rencontra Lana. C’était l’agente du groupe, mais également une femme incroyable. Femme à laquelle Keegan s’attacha. Rapidement, trop rapidement. L’homme se voyait déjà faire sa vie avec elle. Il en était complètement fou et elle fut sa première vraie déception amoureuse. Après l’aveu de ses sentiments profonds, elle disparut. Aucune nouvelle. Rien. Elle n’était plus là. Keegan en eut le cœur brisé et sa confiance en prit un coup. L’homme revendit la bague et continua son tour du monde.

Après cette déception, Keegan enchaîna les malheurs amoureux. Que des problèmes. Des folles hystériques, des droguées, des femmes à fric… Bref rien qui ne tenait plus que quelques mois. Keegan finit par perdre espoir et à se dire que l’amour n’était pas pour lui. On s’intéressait à lui pour son physique ou pour l’argent qu’il n’avait pas.

Lorsque son grand-père le contacta sur son téléphone d’urgence pour lui dire que mamie était souffrante, Keegan n’hésita pas une seule seconde à vendre le peu qu’il avait pour se payer un billet d’avion pour Détroit. Depuis, l’homme est de retour à Marple Spring et il veille sa grand-mère en espérant que le miracle se produit.

De retour dans sa ville natale, Keegan continua à enchaîner les petits travails afin de se prendre un petit appartement à Marple Spring. Et c’est un soir qu’il conduisait un taxi qu’il crut que la vie lui donnait une dernière chance en la personne de Mélusine. Il se souvenait d’elle. Ils s’étaient déjà trouvés en même année avant l’abandon de Camille. Il se souvenait d’elle comme la petite fille studieuse et droite dans sa botte. Elle ne semblait pas avoir changé à l’exception près qu’elle était malade et qu’elle croyait qu’elle allait mourir. Alors ce soir-là, il a été là pour elle. C’était étrange, mais agréable. Ils ont bu – un peu trop, ils ont ri et ils ont surtout parlé de tout et de rien. Ça n’a pas été plus loin et pourtant, Il s’est attaché à elle ce soir-là. Il ne savait pas du tout où ça allait le mener, mais peu importe, il avait l’impression de faire quelque chose de bien. Donc en cachette, il allait la voir et la couvrait de petits cadeaux juste pour voir son magnifique visage s’illuminer lorsqu’elle les découvrait. Ensuite, il partait, un large sourire au lèvre pour faire sa journée de travail. Sauf qu’un jour, il est arrivé avec une peluche Disney et trouva une chambre vide. Elle avait quitté l’hôpital. Vivante. Il devrait être contente pour elle, elle allait reprendre une vie normale et pourtant, il ressentait un grand vide. Sauf que Camille n’essaya pas de la retrouver. Que pouvait-il lui dire de toute façon ? Dans son esprit à elle, ils avaient passé une seule soirée ensemble et leur relation se terminait là. C’était lui qui était devenu fleur bleue et il devait arrêter ça. Il allait être malheureux sinon.