Eh oui, cette constatation décrit bien ton tempérament et le combat de ta vie. Tu es né juste après les jumeaux, et pourtant, tu as toujours voulu suivre leurs pas, mais voilà, tu étais toujours trop petit, pas assez mature pour les suivre. Petit, vous vous entendiez bien, ça compensez un peu l'absence de votre père. Tu te souviens encore aujourd'hui des jeux débiles auquel vous vous amusiez tout ensemble. Eh oui, car après il y avait aussi tes deux sœurs qui sont arrivées. Elles étaient plus jeunes que toi, du coup ça te mettait en confiance, tu pouvais enfin te considérer comme un ''aîné''. Votre mère elle, elle était toujours là, c'était ton héroïne, celle qui avait arrêté sa carrière musical pour s'occuper de la famille, elle était devenue institutrice pour vous. Même si tu ne comprenais pas complètement cet énorme sacrifice qu'elle avait fait, tu te disais qu'elle au moins, elle était là.

Petit à petit, alors que tout le monde grandissait, tu ressentais de plus en plus l'absence de votre père et ça devenait de plus en plus dur. Pour toi, c'était claire, tu ne jurais que par ta mère jusqu’à ce que cette envie de faire les choses seuls te prenne à la tête. La crise d'adolescence et tout ce qui s'en suit. Ton grand frère était beaucoup plus grand, il avait déjà passé cette étape quand tu l'as abordé et il a pris les choses en main. Il avait gagné en maturité et quand il s'agissait de prendre des décision de vous tous, c'était lui qui s'en chargeait et ça, tu l'as très mal vécu. Si pour la plupart des personne ça semblait ''logique'' que ce soit l’aîné qui prenne les choses en main, pour toi, ce n'était pas le cas. Tu le contredisait régulièrement et finalement, vous en veniez souvent à vous disputer.

Avec du recul, tu l'affirmes, heureusement qu'il y avait ta grande sœur pour vous calmer. Elle était toujours là en cas de besoin, mais toi, imbécile que tu étais, tu te disais qu'elle serait toujours de SON côté, car c'était son jumeau. Au final, tu te disais que personne ne te comprenait, même ta mère que tu considéré comme une héroïne, tu l'ignorais, tu t'isolais de plus en plus et c'est à partir de là que tu as découvert les joies de l'informatique. D'abord, tu as commencé par jouer aux jeux vidéo, tu faisais presque des nuits blanches, jouant les rebelles, n'écoutant pas les conseils que pouvaient te donner ton frère ou ta mère. Après tout, tu étais libre, c'était ta vie, voilà ce que tu te disais.

Dans tout ça, il ne manquait qu'une seule chose, un père, une figure d'autorité qui aurait pu te canaliser. Ton frère avait essayer tant bien que mal de prendre ce rôle, mais ça ne marchait pas car le respect se transformait en jalousie. Les jeux vidéo n'était que le début, quand tu as fini par toucher à un ordinateur, alors là, c'était la grande découverte. Tu as tout de suite laissé tomber les jeux vidéo pour te lancer dans la découverte de cette mine d'or et plus précisément, la programmation. Personne n'avait soupçonné que tu pouvais être une sorte de génie de l'informatique. Tout ceci n'était qu'un jeu, qu'un rêve, au fond, tu ne mesurais pas les dangers auquel tu t'exposais si tu continuais à aller toujours plus loin et à tester tes limites dans ce monde.

Au final, si ta famille savait que tu étais doué à l'informatique, ils n'ont jamais su que tu t'étais embarqué dans de mauvaises combines à partir de tes 17 ans. Ce n'était plus du tout de la découverte, ni même de la création, c'était plutôt franchir des limites. Tes fréquentations ne t'aidaient pas, tu t'étais fait de mauvaise connaissance, des personnes qui voulaient utiliser tes talents a de mauvaise fins, ils voulaient que tu les aides entre autre a pirater certains réseaux pour faire passer des messages. Tant que ce n'était que des messages à faire passer, des sites à détruire, espionner certaine personnes pour leurs comptes grâce aux caméras des ordinateurs, pourquoi pas… ça ne te dérangeait pas plus que ça, mais le truc, c'est quand ils se sont mis à demander tes services pour cambrioler de grande structure, là, tu as compris que tu étais allé beaucoup trop loin.

Impossible d'en parler à tes parents, impossible d'en toucher un mot à tes frères et sœurs, tu avais trop peur de te faire rejeter, de les décevoir, ce poids te pesait de plus en plus. Il est vrai qu'entre vous, c'était un soutiens constant, tu savais au fond de toi qu'ils t'aideraient quoiqu'il arrive, mais la peur de les décevoir, la peur de les inquiéter plus qu'autre chose t’envahissais. Alors, de file en aiguille, tu n'arrivais même plus à leurs faire face, alors, quand tu les voyais, tu t'isolais. Tes études à côté t'aider à oublier tes problèmes, alors, niveau note, tu n'as jamais eu trop de problème. Ta mère te voyait comme un élève ''moyen'' alors qu'en réalité, le fait de jongler entre tes petites combines et tes études faisait de toi une sorte de surdoué qu'on a jamais découvert. Tu gâchais ton potentiel et tu le savais, alors, tu as refusé de faire ce cambriolage. Tu voulais en rester à pirater des sites internet, tout simplement. Tu ne voulais pas commettre l'irréparable alors qu'à côté, ton père se battait sur le front, ta mère se démenait pour s'occuper de vous et tes frères et sœur prenait en main leur avenir avec courage.

Alors oui, un jour précisément le jour où tu as appris que ton père qui s’était battu si vaillamment sur le front était mort au combat, tu as fini par te dire que tu devais toi aussi assumer les conséquences de tes actes, tu allais te rendre et tant pis ce qu'allait penser les autres de toi. Devant la tombe de ton père tu as juré que tu n'allais plus faire de conneries car après tout, même si tu ne l'avais que très peu vu, tu respectais cet homme d'honneur et tu voulais changer pour lui. De toute façon, tes mauvaises connaissances ont difficilement accepté que tu refuses de participer à leurs combines de voler des objets dans un centre d'information important, ils menaçaient de te dénoncer. Autant que tu le fasses toi-même, voilà ce que tu t'es dit. Alors, arrivé au poste de police, tu as fini par tout avouer, sauf que voilà, avant que la moindre information soit vérifiée, tout a été étouffé. Un homme s'est présenté devant toi. Au vu de son look, il avait l'air plutôt influent. Là, tu pensais que tout était perdu, tu étais au bord du gouffre et tu imaginais déjà la tête dépité de ta famille. Sauf que voilà, cet homme t'a proposé un boulot en échange de ta liberté.

Surprise, agréable surprise, tu t'es dit que c'était sûrement une deuxième chance, une chance supplémentaire que t'accordait le destin. Alors, tu as accepté, finalement, il y avait bien une personne qui a découvert ton potentiel, cet homme dont tu as piraté son site il y a 2 ans. Il aurait enquêté pour te retrouver. Voilà comment tu es devenu programmateur au sein de son entreprise, une grosse entreprise qui te laisse assez de liberté tant que tu accomplis ce qui est demandé. Au final, tu as échappé au pire, que ta famille soit déçue de toi, maintenant c'est un peu tout le contraire, personne ne sait comment cela a pu arriver, mais tu as trouvé un bon boulot et ça a grandement rassuré ta famille, si bien que ta mère a trouvé le courage de reprendre sa carrière musicale il y a un an.

Tu as eu beaucoup de chance, tu en as conscience, c'est bien pour ça que ton côté rebelle et insolent s'est un peu estompé, tu respectes mieux tes aînés et un jour tu sais qu'il va bien falloir que tu avoues à tes proches cette période sombre de ta vie. Pour l'heure, tu essais de ne pas trop y penser et de profiter de ce que d'autre n'ont pas eu la chance d'avoir : une véritable famille unis.