Un toast, vous voyez ce que c'est ? Inratable, me direz-vous ! Et pourtant … Il y a des jours où tout va de travers, et où même griller un simple bout de pain de mie devient un problème insurmontable. Un coup votre toast est trop blanc, tout ramollo, et puis, une seconde plus tard … le voilà complètement carbonisé. Que faire ? Gratter consciencieusement le brûlé ? Masquer son goût âcre sous des montagnes de confiture ? Ou le mettre directement à la poubelle ? Ou encore vous forcer à le manger quand même. Si vous faites partie, comme moi, de cette dernière catégorie, c'est que vous n'êtes pas difficile. Est-ce si sûr ? On vous a peut-être habituée à ne pas gaspiller. Mais si vous finissez par engloutir votre toast en serrant les dents, le message que vous renvoyez aux autres, et à vous-même par la même occasion, c'est que ce sacré morceau de pain a plus de valeur que votre propre satisfaction.
Jusqu'à présent, j'étais la fille qui avalait son toast carbonisé sans rechigner, comme ma mère. C'est une image bien sûr, je ne sais même pas si ma mère aime les toasts, ni comment elle les préfère. Ce qui est certain, c'est qu'elle a toujours fait passer ses propres désirs après tout le reste. En bonne mère attentive et épouse attentionnée, elle pensait qu'il fallait se sacrifier pour sa famille. Louable intention, mais l'enfer en est pavé, de ces bonnes intentions. Le message qu'elle m'adressait était brouillé. Ce qu'elle m'a effectivement transmis, c'est que le bonheur des uns passe nécessairement par le malheur des autres. J'ai ainsi appris à accepter tout ce que la vie me réservait de désagréments sans piper mot, convaincue que je ne méritais pas mieux. Je voulais mériter ce que j'avais et si pour cela il me fallait avaler tous les toasts brûlés du monde, je le ferais.

Dans la vraie vie, je ne rate pas mes toasts (là, je parle vraiment des toasts). Je ne sais pas pour vous, mais mon grille-pain n'a qu'une seule option. N'empêche que depuis quelques temps, j'en ai avalé, des toasts brûlés (et là, c'est la métaphore, pigé ?), et je ne suis sûrement pas la seule. Mais les avaler veut-il nécessairement dire, les accepter. C'est une réflexion que je me suis faite récemment, en quittant Paris. Oui, j'aurai accepté de les manger, même sans appétit mais aurais-je accepté ce qu'ils signifiaient. Parfois, il fallait savoir dire stop et en partant, je n'avais rien fait de plus que de reprendre les rennes de ma propre vie.
Il n'y avait jamais eu d'ambiguïté quant à mon avenir, je savais ce que je devais faire et comment je devais le faire. Je savais aussi que quoique je fasse j'aurai le soutien de ma famille. De mon père, le bijoutier qui malgré ses dettes faisait tout pour aider ses filles. De ma soeur, mon adorable soeur Evelyn avec qui j'avais toujours vécu et je vivais encore dans notre petit appartement commun. Jusqu'alors, je n'avais eu le droit qu'à des toasts dorés à point, tout était allé dans le sens qu'on souhaitait. Les efforts fournis payaient, j'avais ce que je méritais et ce n'était certainement pas un bout de pain rassis ! Puis … je rencontrais Charlie. Je croyais être au sommet et vivre la plus belle des existences. J'étais ce genre d'ingénue qui pensait qu'un peu de maquillage et un jolie sourire forçait les gens à être clément, à vous suivre et vous approuver, à vous soutenir même. J'avais vingt-cinq ans, fraîche émoulue de mon petit coin de banlieue. J'arrivais avec mon toast doré à point sans me douter que le grille-pain avait pété un boulon ! La réalité allait vite me rattraper mais heureusement pour moi, j'ai toujours eu une forte tolérance aux imprévus et à la douleur. Comme je vous le disais, je sais ce que je mérite et je ferais tout pour parvenir au résultat prévu même avaler de quoi vous déclencher une crise de foie !

Imaginez la scène. Vous avez rendez-vous avec des amis, par un beau dimanche ensoleillé, dans un petit coin de paradis à deux pas de chez vous (autant que ce soit top, non ?). Vous êtes d'excellente humeur, et vous avez emporté un pique-nique gastronomique préparé par un traiteur (tant qu'à faire !). Vous arrivez sur place : le lieu est idyllique, la nature embaume, et il y a même un lac, surmonté d'un piton rocheux qui forme, juste à l'aplomb de l'eau, un plongeoir naturel. C'est assez escarpé pour donner le frisson, mais sans aucun danger. Vous êtes accueillie par les cris de joie d'une ribambelle de pique-niqueurs qui frétillent d'impatience de plonger dans l'eau fraîche. Fin de la scène.
Retour à la réalité. Allez-vous escalader ce piton rocheux d'une seule traite, prendre à peine le temps de jeter un coup d'œil au paysage et plonger sans réfléchir ? Ou bien marquerez-vous un temps d'arrêt une fois là-haut pour rassembler votre courage, décider que c'est bien trop dangereux et redescendre aussi sec ? Alors, cap ou pas cap ? Je ne suis pas là pour jouer les copines moralisatrices du genre : "les casse-cou ont du cran et les mauviettes feraient mieux d'apprendre à affronter la vie avec courage et détermination, au lieu de trembler dans leur maillots de bain." Pas mon genre. Voici la façon dont je vois les choses : si vous faites partie de l'une ou l'autre catégorie, vous avez de la chance. Vous êtes à fond dans votre truc et vous y allez sans hésiter, ou bien vous connaissez vos limites et vous les assumez. Le problème (car il y en a un, faites-moi confiance), c'est les gens comme moi, qui ne savent pas ce qu'ils veulent et se compliquent la vie à plaisir. Enfin non, c'est faux je devrais corriger avant qu'on me reprenne sur ce point : je sais ce que je veux, j'emprunte simplement des moyens plus ou moins compliqués voire tordus pour y parvenir. Mais passons. Je me suis retrouvée tétanisée sur ce satané piton rocheux, à huit mètres du sol, les yeux braqués sur les eaux tranquilles du lac en contrebas. Pas dix minutes. Ni même une demi-heure. Je suis restée là-haut plus d'une heure à tenter de trouver le courage de sauter. A me prendre la tête inutilement à propos de ce qui aurait dû être une partie de plaisir. J'étais morte de trouille, tout en me maudissant de l'être. Je désirait vraiment être capable de sauter, tout en mourant d'envie de redescendre déguster tranquillement ma salade de pommes de terre. Complexe, la fille ? Schizo jusqu'au bout des ongles, oui.
Après une bonne heure à mener cette guerre intérieure perdue d'avance, j'ai fini par sauter de ce maudit rocher. Épuisée par mes contradictions, j'étais prête à me jeter au fond du lac de toute façon. Alors j'ai lâché prise et j'ai sauté. Quand j'ai refait surface, j'ai vu un type en VTT au bord du lac qui m'applaudissait : "Chapeau ! C'est la première fois que je vois quelqu'un hésiter aussi longtemps et finir par y aller !" C'était tout moi. Même terrorisée, je vais toujours au bout des choses. Et qu'ai-je gagné dans cette histoire ? Une poussée d'adrénaline ? Même pas. C'était très décevant. C'est comme pour le sexe, trop de palabres tuent le désir. Sauter de ce rocher ne m'a procuré aucun plaisir, autre que la satisfaction de me dire que je ne m'étais pas dégonflée. J'avais réussi un de ces tests bidons que je m'impose sans arrêt. J'étais cap !

Le fond de l'abîme. On ne peut même pas se l'imaginer avant de l'avoir soi-même touché. Je l'ai atteint à la fin de ma relation avec Charlie. S'empiffrer de toasts cramés est une chose (c'est une chape de plomb que l'on s'impose inutilement) mais être soi-même complètement carbonisée, c'est encore une autre affaire. C'est vous qui êtes cette pauvre petite chose tout noire et tout recroquevillée dont personne ne veut. Vous êtes grillée, tout est foutu et vous êtes complètement détruite. Vous avez déjà essayé de "dégriller" un toast, vous ? Quand vous êtes carbonisée, réduite en cendres, il n'y a plus rien à faire. Vous êtes tout juste bonne pour la poubelle. Oh je n'ai pas de suite compris le côté grillé de ma vie. Pour moi, tout allait bien. Malgré la rupture. Je laissais un petit-ami à distance pour un autre toujours présent. Je savais aussi que j'aurai pu être heureuse avec lui, Jonathan le petit-ami présent, heureuse et résignée. Il avait été mon seul soutien, ma seule famille dans la malheur qui me touchait, un mois à peine après avoir écrit cette lettre à Charlie. Certains auraient appelé ça la fatalité ou le karma.  
Au plus fort de ma déprime, j'ai passé un coup de fil à mon père pourtant à quelques kilomètres depuis le bord de Seine. C'était presque Noël et le temps était glacial. Le manteau de neige blanche qui était tombé sur la ville s'était transformé en une gadoue immonde. Il y avait des flaques boueuses de neige fondue à tous les coins de rues. Si vous avez déjà eu l'occasion de pratiquer ces flaques, vous savez comme elles sont trompeuses. La neige qui flotte à la surface nous fait croire qu'elles sont solides, mais dès qu'on pose le pied dessus, on se retrouve dans la gadoue à mi-mollet et ça nous rentre dans les bottes. A ce moment-ci, ma relation avec Jonathan que j'espérais ardemment voir durer avait finit pas se désintégrer et touchait à sa fin. Je ne savais plus où j'en étais. Il fallait que je me sorte de là, mais je ne supportais pas l'idée de l'échec. Je sais, de la part d'une fille qui a une section "plantages" dans son album, c'est un comble. Je n'avais qu'à ranger nos huit mois au fond d'un placard et tout aurait été dit. Mais cet échec-là me paraissait insurmontable. Peut-être parce qu'il en suivait un tas d'autres.
Ce jour-là, sur mon bord de Seine, en face de l'île de la cité, je savais que j'étais face à un problème insoluble. Cette situation ne pouvait plus durer, mais je n'étais pas prête à l'admettre. Je refusais l'idée de se séparer ainsi et de me sentir responsable de cet échec cuisant. Je ne voyais aucune issue. J'étais debout sur ces vieux pavés balayés par le vent et je pleurais toutes les larmes de mon corps au téléphone. Je me souviens avoir dit à mon père : "Je ne sais pas ce qui me retient d'aller me jeter dans le fleuve." Ce n'était pas dans mes habitudes de proclamer ce genre de choses, j'étais plutôt de celles qui voyaient le verre à moitié plein d'ordinaire. Il s'est immédiatement alarmé. : "Teresa, je veux que tu t'éloignes immédiatement du bord de cette jetée." J'ai bien évidemment obéi. Je n'aurais quand même pas fait ça à mon père, j'avais encore trop de projets. Mais l'espace d'un instant, j'ai plongé mon regard dans l'étendue de boue glacée en contrebas et l'idée m'a traversée que je pourrais y trouver la paix. J'ai compris que j'étais arrivée au bout. Qu'il était temps de jeter l'éponge et de mettre les choses à plat. Comment avais-je pu en arriver là ?

Pensez au relations amoureuses. Quand une histoire se termine, on a le cœur brisé et l'impression d'avoir perdu tout espoir à jamais. Mais lorsque ça débute, on s'imagine soulever des montagnes et traverser le grand canyon sur un fil invisible (oui, tout ça rien que pour un gars, si ce n'est pas stupide ?). Et bien à ce moment-ci de ma vie, pas du tout. Je n'avais jamais envisagé vivre une telle histoire. J'avais trouvé l'oiseau rare. C'était ce que je me disais. Tout avait pris sa source durant les vacances. Dans cette ville du soit-disant romantisme. Je me suis sentie soudainement agoraphobe. C'était un jour pluvieux mais mon humeur n'aurait pu être plus joyeuse. C'était mon premier jour de tranquillité après la folle année de travail et de fin d'études que je venais d'avoir. C'était en me promenant dans les rues de Paris que j'avais fait la connaissance de Charlie. Ce gars, c'était véritablement l'oiseau rare (bien joué Teresa !). C'était bouleversant. Le genre d'histoire qui change carrément la vie, nous accroche des étoiles plein les yeux, on n'a plus peur de rien et j'apprenais avec lui, les plaisirs du corps. Tout était parfait dans mon univers naïf et presque innocent. Les longues discussions passionnantes sur la religion, la politique, la philosophie et même les cappuccino … C'était l'homme idéal, le vrai. Le seul hic, comme le ferait remarquer très vite mon adorable soeur, c'était qu'il était américain et qu'il repartirait bientôt. Mon premier vrai amour … et il avait fallu que je trouve le moyen de ne surtout pas faire comme tout le monde ! Mais j'y croyais. Je nous voyais déjà des années plus tard et à ce qu'il en disait, lui aussi.
Et puis patatrac, la spirale infernale s'est enclenchée. J'ai commencé à composer compulsivement le numéro de mon répondeur pour vérifier que je n'avais pas de message. Je répugnais à aller prendre une douche ou à mettre la musique trop fort pour être sûr de ne pas manque un appel. Je laissais le téléphone branché toute la nuit (ce que je ne fais jamais d'habitude) juste au cas où il aurait décidé d'appeler à trois heures du matin. Pire que tout : je restais dans la chambre, soir après soir, au lieu de me faire une soirée avec des amis, d'aller au cinéma, de réviser à la bibliothèque ou de n'importe quoi d'autre plutôt que de rester assise à côté de ce maudit téléphone qui ne sonnait pas assez souvent à mon goût.
Ça me rappelle une scène de Tootsie, un des films que j'ai découvert il y a peu et que j'ai adoré. Après avoir passé la nuit avec lui, le personnage de Teri Garr dit en substance à celui de Dustin Hoffman : "Michael, je sais que toutes les relations finissent par faire mal. Est-ce que je peux avoir mal maintenant ? Sinon, il faudra que j'attende à côté du téléphone que tu n'appelles pas et non seulement j'aurai mal, mais en plus j'attendrai à côté du téléphone." C'est moi à cent pour cent. Je couche avec un type, j'en tombe amoureuse et j'attends le retour du bâton. Il faut absolument que j'évite de recommencer cette erreur.
Et alors ? On fait quoi après avoir bien pleuré et passé d'innombrables nuits blanches à espérer autre chose du Prince Charmant que de simples coups de fil ? Comment se peut-il que pendant que je trouvais notre relation si fantastique, il lui préférait sa vie américaine ? Comment se peut-il que ce soit la plus grande aventure amoureuse de ma vie, quelque chose que je n'avais jamais ressenti et que lui, eh bien … ne revienne juste pas pour moi ? En plus, je me disais que je ne saurais jamais pourquoi, parce que je ne vais quand même pas m'abaisser à l'appeler pour le lui demander, nos conversations restaient bien plus agréables tout comme nos mails etc., à moins que la fièvre me fasse délirer et que le sirop pour la toux me monte au cerveau. (OK, je l'ai fait. Honte à moi. Je l'ai appelé pour lui demander si on allait se revoir un jour et tout ce que j'ai obtenu, c'est sa messagerie. J'aurai pu laisser un message, j'ai juste raccroché. Il n'en aura jamais rien su.)
Que fait une femme normalement constituée dans ce cas-là ? Si vous me ressemblez un tant soit peu, vous continuez à interroger votre répondeur plus souvent encore que vous ne vous lavez les mains. A chaque fois, cette salle machine vous informe que "Vous n'avez pas de nouveau message". Il ne vous reste plus que vos yeux pour pleurer. Vous pleurez donc, encore et encore et vous commencez à faire le deuil de cette relation. Jusqu'à ce que … vous décidiez de rompre. Ce n'était pas un coup de tête ou peut-être que si. Depuis le début, vous vous en rendez bien compte, je l'accuse de tout ça. Mais la vérité, c'est que moi non plus je ne voulais pas quitter Paris. Notre relation semblait vouer à l'échec ou du moins vouer à n'être rien de plus qu'une relation à distance. J'avais touché le fond. Je m'étais imaginé avec lui encore longtemps. Je n'avais pas imaginé que ça se finirait ainsi mais ce fut le cas. Je lui envoyé un lettre, un moyen lâche de rompre vous en conviendrait... Et moi qu'on dit courageuse ! Je l'ai laissé pour Jonathan. Je savais maintenant que j'avais délaissé l'homme que j'aimais bien plus que je n'aimerai jamais Jonathan et que ça m'était retombée dessus d'une manière pour le moins terrible. Je souffrais de la perte de ma soeur, d'être dans l'attente, le doute ; d'imaginer ce qui avait pu lui arriver. Je souffrais d'être responsable de son enlèvement. J'étais l'otage, celle qui aurait du partir avec eux mais Evelyn avait encore joué les grandes soeurs protectrices et pris ma place à coup de mots bien placés envers les braqueurs. Huit mois, c'était un temps long pour être sans nouvelles de celle que je considérais autant comme ma meilleure amie que ma grande soeur. Et puis, il y avait eu l'autre nouvelle, celle qui me demandait maintenant de suivre un traitement, d'aller à des dialyses régulièrement. La balle qu'on avait extrait de mon corps après le braquage, alors que je tentais d'aider ma soeur avait eu raison de mon seul rein valide. Beau karma n'est-ce pas ? Mais encore une fois, j'ai avalé mon toast cramé sans rien dire. J'acceptais ce qu'il m'arrivait grâce à la présence de Jonathan. Ce même Jonathan qui m'a abandonné il y a un petit mois maintenant après avoir exprimé mon mécontentement quant à sa situation de famille. Mariée, trois enfants. Comment je l'ai su ? Vous vous souvenez quand je vous disais que j'avais appelé Charlie un jour et que je n'avais pas laissé de messages ? Je l'ai refait avec Jonathan, parce que je suis folle ou simplement parce que j'aimais sa compagnie. Et il a fallu qu'au milieu de ma déclaration enflammée sur son répondeur, une voix féminine finisse par décrocher. Je me suis tue et j'ai compris. Il me l'a dit ensuite mais c'était trop tard. J'étais l'amante, celle qui créait l'adultère. C'était suffisamment terrible en soit. Je n'acceptais aucun partage dans mes relations amoureuses. Il a rompu. Je fus seule. Suffisamment seule et délaissée pour comprendre que je n'avais plus ma place à Paris. L'endroit où j'avais pu avoir tous les toasts dorés à point que je voulais, avait semble-t-il épuisé son stock. Vous comprenez que l'abîme m'appelle maintenant ?

J'en étais finalement ressortie moins bête et bien plus informée sur l'homme et ses fourberies. Je n'avais rien dit à mon père, il avait suffisamment d'embarras avec la disparition d'Evelyn, justifiant de ma mélancolie et de mon appel effrayant sur le bord de scène par un effet prolongé du manque provoqué par l'absence de ma sœur. J'avais alors décidé de partir. Je ne fuyais pas, je tentais simplement de reprendre ma vie en main, de tenir à nouveau fermement les rênes et refaire ma vie. Paris m'avait tout donné mais m'avait aussi tout repris. Si j'avais un seul espoir, c'était d'avoir une nouvelle chance à Marple Spring. Charlie y était. Si je devais à nouveau avoir un homme dans ma vie je voulais que ce soit lui. J'obtenais alors un visa et me dirigeais vers ce que j'espérais être mon futur. Si je voulais réparer mes erreurs passées, je ne m'attendais cependant pas à découvrir ce que j'allais apprendre, que ce soit venant de Charlie ou sur Evelyn.