Hellfest, sonisphère, Hellflame, Hellraiser open air, Ragnarök festival, Xtrem Rakan Fest, Day of Darkness, Bloodtsock … tant de nom qui pour la plupart d'entre nous semblent sortir d'outre tombe mais qui ont bercé mon adolescence. Je suis le née le 24 Août 1988 à Wacken, un petit village dans la région du Schleswig Holstein dans le Nord de l'Allemagne. Mon père, Robert Winchester et ma mère Hedwig Fischer se sont rencontré en 1980 lors du Monsters of Rock à Castle Donington, en angleterre. Ils se sont embrasser devant Judas Priest et ont fait l'amour sous les beats de Scorpions. Du moins, c'est ce que mon père m'a toujours dit. Mais peu importe.

Ma mère, originaire de Wacken, ce petit village d'Allemagne a réussie à convaincre mon père de la suivre. C'est en 1982, après qu'ils se soient à nouveau donné rendez vous à Castle Donington que mon père a finalement emménagé avec ma mère dans son village natal. Leurs soirées furent bien rapidement connues dans tout le village. On y entendait AC/DC, Slayer, Metallica, mais surtout Judas Priest. Les parents de ma mère n'ont jamais acceptés ce penchant pour le métal de leur fille. Mais elle n'en avait que faire. Elle aimait Robert, il aimait Hedwig. Et pour parfaire cet amour, ils m'ont conçut moi. J'ai vu le jour dans un hôpital de Hamburg le 29 février 1988 et j'ai grandis dans cette scène du métal, bercé par la voix du chanteur de Rainbow ou Huriah Heep.

Et un jour en Août 1990 vient l’impensable : un festival de métal prends place dans notre village. La première édition de 1990 est la première d'une très longue série. Ce festival a d'ailleurs prit une si grande ampleur qu'il est maintenant considérer comme étant le plus grand festival de métal du monde. C'est donc assez naturellement que j'ai pris cette voie, la voie du métal. D'autant que dès que j’eus l'âge -c'est a dire 8 ans- mes parents m'ont emmené la première fois à un festival. Ça a commencé par le Rock am Ring en Allemagne, puis le Hellfest, ensuite le Xtrem Fest … et je ne parle pas du Wacken Open Air où je réponds présent chaque année.

Je grandis comme un enfant normal. Je vais normalement à l'école, j'ai des résultats normaux, une vie sociale normale, des activités extra scolaires normales, je fais du sport normal. J'ai juste d'autre goût musicaux et chaque année je me prends une ou deux semaines pour aller à deux festivals différent, en plus du Wacken open Air. Mon adolescence, elle, avait tout pour être normale elle aussi. A 15 ans je suis parti de l'école et j'ai commencé une formation de mécanicien. J'ai toujours aimé les voitures et les moto. Mais je n'ai pas fini cette formation car ma vie normale jusque là a prit une tournure tout à fait différente à 20 ans.

Le Rock am Ring de cette année fut particulièrement pluvieux. Le temps n'était pas du tout clément et un terrible orage a semé la panique. Il y eu des bousculades lorsqu'une tente fut arrachée. Je ne me rappelle plus de rien. Je sais juste que je fus projeté à terre, que j'ai senti une horrible douleur au niveau de mon dos puis … plus rien. Le noir complet.

Je me suis réveillé plus tard à l'hôpital le plus proche de la ville. Mais je n'ai pas prit en compte le regard extrêmement soulagé de mes amis, les pleurs de soulagements de ma mère ou le soupire de mon père. Non. Ce que j'ai pris en compte c'est ce que je ne sentais plus : mes jambes. J'ai voulu me redresser, mais ça n'a que fait de raviver la douleur dans mon dos. Alors j'ai paniqué. J'ai fait crise d'angoisse et je n'ai pu être calmé qu'avec une piqûre dans le bras. Lorsque je me suis réveillé la fois d'après, j'étais bien plus calme. Peut-être était-ce dut au fait que je savais ce qui m'attendais, ou alors les fixations à mes poignets ou encore les relents du sédatifs. Quoiqu'il en soit, je n'ai pas parlé et je n'ai pas réagis lorsque le verdict est tombé. Fracture de la dixième et de la onzième vertèbre thoracale, cette dernière ayant complètement sectionné ma moelle épinière.

D'après les médecins, je ne pourrais plus jamais remarché. Et j'ai longtemps refusé cette idée. Je me suis souvent battu contre l'avis des spécialiste, mais lorsqu'en plus mon kiné a commencé à perdre espoir d'un jour me remettre debout, j'ai abandonné moi aussi. Je me suis retirer de ma vie sociale. J'ai refusé de voir mes amis, je n'ai pas voulu sortir. Je suis resté dans ma chambre et n'en suis plus sorti pendant de longs mois. Même mes repas je les prenais là, dans cette pièce. Ma dépression a prit tellement d'ampleur que j'ai eu des pensées suicidaires à plus d'une reprise. Et un jour, j'ai mit mon plan à exécution.

C'est ma mère qui m'a trouvé allongé à côté de mon fauteuil roulant, inconscient, des boîtes de médicaments vides à côté de moi. Over dose. Je voulais me tuer en faisant une over dose. Mais encore une fois, je me suis réveillé à l'hôpital. Et en voyant mes parents totalement hors d'eux d'inquiétude et de tristesse j'ai sus que j'ai fait la plus grosse bêtise de ma vie. J'ai donc enfin accepté de voir un psychologue. Et je crois bien que c'est grâce à la force de patience et la bonne humeur de Mme Zimmer que j'ai réussi à m'en sortir. Pendant plus de deux mois je fus interné en psychiatrie dans le service des grands dépressifs avant que je ne fasse ma vie dans un centre pour personnes qui sont dans le même cas que moi.

Là je commence tout doucement à ressortir la tête de l'eau. J'apprends que quelqu'un dans ma situation peu sans problème faire beaucoup, je teste mes limites, les repousse, apprends à devenir indépendant grâce à des kinés et des ergothérapeute très motivés. Et finalement, lorsqu'au bout de 4 mois je ressors du centre pour retourner à la maison je suis quelqu'un de totalement différent. J'ai mis 3 mois pour me remettre physiquement de l'accident et 6 mois pour m'en remettre moralement. J'ai 21 ans lorsque je commence des études de management. Il va de sois que dans ma situation je ne peux tout simplement pas continuer ma formation de mécanicien.

Plus les années passent, plus je me fait à l'idée que je ne pourrais plus jamais remarcher. Ce n'est que trois ans après l'accident que j'accepte mon sors et que je décide de réellement me prendre en main, de ne pas me laisser abattre. Je n'ai jamais été quelqu'un qui se laissait abattre, j'ai toujours sut ce que je voulais. Et ce que je voulais, c'était retourner voir un festival. Alors, lorsqu'en 2013 j'ai appris qu'Iron Maiden, Slayer et Megadeth étaient les têtes d'affiches du Sonisphère d'Amnéville, j'ai décidé d'y aller. J'ai embarqué quelques amis qui ont accepté de m'aider en cas de problème et nous sommes partis ensemble. Et je dois dire que ces deux jours furent les meilleurs jours que j'ai vécu depuis trois ans. Une ambiance de malade, des gens bourrés mais totalement adorable, attentionnés et gentils Bref, un festival qui mérite son nom.

Mais en revenant dans mon petit village Allemand j'ai comme l'impression de ne plus me sentir à ma place. Ça fait 23 ans que j'habite ici, j'ai envie et besoin de découvrir d'autres horizons, voir autre chose. Mais où pourrais-je aller ? C'est tellement plus difficile de prendre la décision de partir lorsqu'on est en fauteuil roulant. Il faut penser à tellement de chose. Mon rêve : partir aux état unis et suivre les traces d'origines de mon père. Il vient d'un petit village du Michigan. La langue n'est pas un problème : je suis 100 pour 100 bilingue américain allemand, mon père ayant toujours parlé anglais avec moi. Mais plus je pensais au fait de m'expatrier, plus j'en avais envie. Et à la fin de mes études à 26 ans, ma décision fut prise : je partirais, coûte que coûte.

Et c'est comme ça que je me retrouve ici, à Marple Spring où j'ai ouvert mon propre magasin de musique. Je me suis spécialisé dans la vente de disque, mais aussi d'instrument de musique. Surtout des guitares et des basses enfaite. Mon émigration aux état-unis marque le début du défit de ma vie : être capable de me débrouiller dans cette petite ville et pouvoir gérer mon magasin du mieux que je peux.