Les cours sont terminés pour la journée et Juan doit s'occuper des enfants à la garderie jusqu'à dix-huit heures, heure à laquelle la garderie ferme officiellement ses portes et moment durant lequel il n'est censé plus y avoir le moindre gosse. A l'heure actuelle il est presque dix-huit heures et il en reste encore cinq dont Louis un petit garçon que Juan trouve fort sympathique, il est posé par terre en train de jouer avec un autre gamin avec des dinosaures en plastique et Juan sourit amusé par la situation pendant qu'il voit deux petites filles jouer ensemble à la poupée pendant que le dernier enfant un petit garçon est en train de quitter le lieu avec son grand frère. Tout semble rouler dans le meilleur des mondes et pourtant Juan est pensif, d'un côté il fixe les enfants pour s'assurer que tout se passe bien mais d'un autre côté il a sans cesse l'impression que Abraham, son ex amant, traîne toujours en ville et qu'ils vont se revoir prochainement. Au fond de lui le beau brun ne saurait expliquer ce qui lui fait penser de la sorte mais en tout cas il pense comme ça et ne peut pas s'en empêcher. Ses souvenirs du passé partagés en compagnie de ce beau mâle refont surface à longueur de temps et Juan culpabilise toujours au fond de lui. Avoir brisé la vie de ce pauvre type qui semblait avoir tout ce qu'il lui fallait pour être heureux, une femme, deux gosses ... Et lui il est arrivé et il a saccagé toute cette vie pour au final l'envoyer se faire foutre. Si ça ce n'est pas une preuve que Juan est un enfoiré on ne sait pas ce que c'est. Vivre ainsi ne lui plaît pas. Vivre en faisant du mal à d'autres personnes ce n'est pas son truc. Lui il veut juste s'amuser avant de réellement se poser avec une personne. Il se voyait s'amuser jusqu'à ses trente ans et ensuite se poser mais la trentaine étant largement dépassée il se rend compte qu'il est encore incapable. De toute évidence faire sa vie avec une personne ne l'intéresse pas du tout chose qui est malheureuse. Il soupire alors tout en posant un instant ses yeux sur les gamins qui jouent toujours calmement et à ce même moment un homme rentre dans la garderie et Juan le reconnaît aussitôt.

Putain. Abraham. Après toutes ces années? De toute évidence le brun avait raison de penser que Abraham était encore en ville parce qu'il est là en train de récupérer Louis et Juan ne peut s'empêcher de le fixer et là alors les yeux bleus de Abby, son Abby qu'il appelait toujours de cette façon croisent les yeux marrons de Juan, il soupire alors tout en se mordillant la lèvre puis il s'approche simplement de lui en ne sachant pas par où commencer « Bonsoir Abby... » Dit-il embarrassé par la situation de revoir soudainement son ex après toutes ces années passées sans se voir une seule fois et années au cours desquelles Juan n'a pas pu s'empêcher de songer à lui. « J'ignorais que Louis était ton fils... » Ajoute-il en soupirant tout en posant ses yeux sur le petit garçon accroche à la jambe de son paternel, cette image fait sourire Juan qui n'est pas étonné que Abraham ai eu d'autres enfants après son mariage, il a bien raison après tout. « Comment vas-tu ? » Demande-il histoire de prendre de ses nouvelles en croisant intérieurement les doigts pour que l'homme en face de lui, lui dise qu'il va bien et qu'il est passé à autre chose malgré leur rupture pour le moins fracassante...

Dès qu’il le pouvait Abe allait chercher son fils à l’école. Il avait appelé Maud pour lui dire que ce soir il ne travaillait pas et n’aurait donc pas besoin d’elle pour garder les enfants. Même s’il arrivait souvent juste avant la fermeture de la garderie. En général, s’il savait qu’il allait rentrer avant 20h il faisait confiance à Alice pour gérer Louis et Natasha, ce soir, elle n’en aurait même pas besoin. En entrant dans la garderie, Louis se jeta sur lui, et il embrassa son fils sur la joue. Il ne remarqua même pas un vieux fantôme s’approcher de lui.

« Bonsoir Abby... »

Il se tourna vers ce visage qu’il connaissait si bien. Juan avait été son amant autre fois, la raison qui l’avait poussé à quitter Helen. Elle aussi était de retour, et il ne l’avait appris que quelques jours auparavant, à croire que c’était une conspiration contre lui. Il n’avait pas entendu ce surnom depuis des années, enfin, pour ce qui le concernait. C’était le nom de sa soeur, il préférait largement qu’on l’appel Abe.

« J'ignorais que Louis était ton fils... »

Il avala sa salive, et chassa la surprise qui l’avait pris. Juan était de retour. Et alors? Ca ne changerait rien pour Abe de toute façon. Le passé, c’est le passé, il l’avait un peu oublié et était passé à autre chose il y a bien longtemps. L’eau a eu le temps de couler sous les ponts.

“Et bien oui, huit ans que j’ai ce petit bout!”

Dit-il en tournant la tête vers son fils, posant sa main sur sa tête. Huit ans que ce petit chou avait été retrouvé dehors dans le froid, proche de la mort. Il était né prématurément, et avait terriblement besoin de soin, que Abe lui apporta. Il ne l’avait pas lâché une seconde, dormant à l’hôpital pendant une semaine, heureusement sa soeur avait gardé les filles. Mais ce bout de chou revenait de loin, c’est sûr.

« Comment vas-tu ? »

Pourquoi ça l'intéressait, il s’était barré sans prévenir il y a treize ans de ça, et maintenant, il voulait des nouvelles? Il n’allait pas l’envoyer chier, mais le revoir et lui parler ne lui faisait pas vraiment plaisir.

“Et bien, tout va bien, surtout qu’aujourd’hui j’ai pu finir suffisamment tôt pour venir chercher Louis, ce n’est pas tout les jour facile quand on est chef de service, mais j’m’en sors. Et toi? Je pensais pas te revoir un jour, qu’est-ce qui t’amène ici?”

Non seulement, il ne s’était certainement pas attendu à le revoir, mais en plus, il aurait largement préféré ne pas l revoir. Son divorce ne s’est peut-être pas mal passé en soit, mais ses filles se sont tout de même retrouvé sans mère. Même si l’abandon d’Helen n’était pas la faute de Juan, il aurait préféré savoir que celui-ci fuirais, au lieu de le laisser foutre en l’air son mariage.

Revoir cet homme pour qui Juan a ressenti tant de tendresse c'est tellement délicat à gérer mais autant dire simplement qu'il ne s'en plaint pas du tout même s'il se doute forcément que pour Abraham ce n'est pas partagé. Après ce qu'il s'est produit entre eux c'est sûr que Juan est le fautif dans l'histoire non seulement il a poussé indirectement Abraham a quitter sa femme mais en plus de cela il a fuit en se rendant compte qu'il s'engageait petit à petit dans une relation un petit peu trop sérieuse à son goût. Et tout ça Juan ça le fait sérieusement flipper donc quoi qu'il arrive Juan il veut pas se mettre dans une relation parce que ça ne l'intéresse pas. Mais avec le beau aux yeux bleus c'était différent. Il serait sûrement resté avec lui si Abraham n'avait pas eu une femme et étant papa de déjà deux petites filles. Et pourtant il s'est barré, même s'il avait beaucoup de tendresse et d'amour pour cet homme il n'en reste pas moins qu'il a fuit, il s'est barré en courant pour ne pas assumer ses engagements qu'il avait vis-à-vis du beau, un lâche en fait. Habituellement il n'est pas comme ça Juan, normalement il assume ses faits et gestes mais quand il s'agit de relations amoureuses ou intimes là il n'assume rien parce que ce n'est pas son truc à la base ce genre de choses. Du coup c'était difficile à gérer. Tout ça il aimerait bien lui expliquer à Abraham pour qu'il comprenne enfin pourquoi il s'est barré si soudainement. Lui dire aussi qu'il regrette de lui avoir certainement brisé le cœur. Il aimerait bien mais voilà pour l'heure il n'en fait rien parce qu'ils sont à la garderie au milieu de nombreux enfants et d'un autre parent d'enfant que Abraham. “Et bien oui, huit ans que j’ai ce petit bout!” Il sourit ravi pour lui d'avoir fondé sa propre famille en plus des deux petites qu'il a eu dans son mariage qui a foiré à cause de lui « je suis heureux que tu aies réussi à refaire ta vie avec quelqu'un ! » Dit-il sincèrement tout en scrutant le beau longuement en se remémorant des souvenirs du passé.

Ils discutent essayant de prendre des nouvelles de l'autre et quand Juan voit Abraham ouvrir la bouche il sourit “Et bien, tout va bien, surtout qu’aujourd’hui j’ai pu finir suffisamment tôt pour venir chercher Louis, ce n’est pas tout les jour facile quand on est chef de service, mais j’m’en sors. Et toi? Je pensais pas te revoir un jour, qu’est-ce qui t’amène ici?” Il grimace alors embêté par ses questions il comprend bien vite, même s'il s'en doutait, que sa présence ici ne fait pas plaisir du tout à son ex mais bon ils devront bien s'y faire autant l'un que l'autre. Juan est de retour et pour des raisons évidentes. « Ma mère... » Dit-il en marquant volontairement une pause le temps de rassembler ses idées. « Pendant que je vivais encore en Italie elle est tombée gravement malade. Elle a Alzheimer et bref.... C'est devenu compliqué à gérer disons. Elle en est au dernier stade donc je souhaitais être présent pour elle avant... Enfin avant que ça arrive tu vois... » Raconte-il en soupirant tout en posant ses yeux foncés sur le bel homme face à lui, bel homme avec qui il a partagé de tellement bons moments, il a des remords, énormément et il en peut s'empêcher de se dire que s'il avait un peu plus porté ses couilles ça se serait passé autrement, il s'en veut ... « Je vois que tu as réussi ta vie. Chef de service hein ? Chirurgie ? Autre chose ? Dis moi tout ! » Demande-il souhaitant apprendre à le connaître, le découvrir ou plus précisément le redécouvrir parce que treize ans sont passés et forcément que Abraham a changé depuis tout ce temps au même titre que Juan a changé. Il est bien plus stable désormais dans sa vie, il a évolué, il est devenu quelqu'un de différent, de meilleur. Naturellement il n'est toujours pas prêt à s'engager sérieusement et définitivement dans une relation mais peut-être bien que s'il trouvait une personne de qualité comme Abraham l'a été par le passé, il accepterait peut-être bien de s'engager. On dit toujours que l'on apprend de ses erreurs et c'est clair que Juan a apprit à être plus sympa et moins lâche comme il l'a été avec Abraham parce qu'en fin de compte il a mal géré son affaire et il s'en veut. « C'est un peu soudain ce que je vais te demander mais... Tu accepterais que l'on se revoit prochainement ? Juste tous les deux je veux dire sans les petits autour. J'aimerais te parler, te dire certaines choses que j'ai réalisé depuis tout ce temps et c'est important, selon moi, que tu entendes ces choses... » Dit-il parce qu'il veut s'excuser, lui expliquer pourquoi il a réagit de cette façon à l'époque, il veut lui explique pourquoi il a tellement peur des engagements. La mort de son père et la tristesse intense de sa mère suite à la mort de son paternel ça n'a certainement pas aidé c'est sûr. Il aimerait lui expliquer tout ça, à l'époque il n'avait pas parlé de son passé, de ce qu'il a pu vivre, il a été très distant sur le plan mental avec Abraham, par contre sur le plan physique ils étaient plutôt très proches tous les deux....

« je suis heureux que tu aies réussi à refaire ta vie avec quelqu'un ! »

Il grimaça légèrement. Il a le temps pour ses enfants, par pour le romantisme d’une histoire avec quelqu’un.

“Je savais pas que pour adopter il fallait absolument avoir une ou un conjoint…”

Abe lui demanda la raison de son retour ici, il ne s'attendait pas à apprendre que sa mère avait alzheimer. Enfin, c’est une raison comme une autre, juste triste. Il y a quelques années, il a eu un garçon d’à peine seize ans dont la mère ne se rappelait même pas de son nom les trois quart du temps. Aujourd’hui il est décédé, et elle ne se souvient même pas avoir eu un fils.

“Je suis désolé pour toi, et pour elle.”

c’est bien le genre de connerie que s’il a un jour, il prendra un paquet de cachet et fera en sorte de partir dans son sommeil, après s’être assuré que ses enfants ne manqueront de rien, bien évidemment.

« Je vois que tu as réussi ta vie. Chef de service hein ? Chirurgie ? Autre chose ? Dis moi tout ! »

Pourquoi s'intéressait-il à ça? Et pourquoi Abe aurait-il envie de s’étendre là-dessus? Il veut juste rentrer chez lui, profiter d’une soirée tranquille avec ses enfants, en espérant que Nat’ serait là, et calme!

“Chef de service, depuis 8 ans.”

La suite le surpris, il était loin de s’attendre à ce que Juan lui propose de sortir, juste à deux. Il le pensait pas aussi stupide. Okay, ça fait 13 ans depuis son divorce, et donc sa relation avec Juan. Qu’il s’occupe de son fils est une chose, c’est un professionnel, mais Abe n’a vraiment pas envie de retrouver une quelconque forme de relation avec lui autre que parent, professeur.

“Pourquoi? Quoi que tu ais à dire, j’m’en fiche pas mal. Ca fait treize ans, si t’as envie de t’excuser, t’as pas besoin, c’est pardonné. Et j’ai pas envie de me rappeler de ce qu’il s’est passé il y a treize ans. J’ai fait une connerie, j’ai blessé ma femme. Mais tout ça, c’est du passé. Et je suis le seul à blâmer de toute façon.”

S’il avait envie de lui dire qu’il était désolé d’être parti sans prévenir, c’est pas comme si cela avait beaucoup surpris Abe. Enfin, sur le coup, oui, mais en y repensant, il savait le genre d’homme qu'était Juan lorsqu’il a commencé à coucher avec. Et qui plus est, Juan ne lui devait rien, c’est Abe qui a trompé sa femme. Le seul à avoir fait une erreur, c’est lui.

Revoir cet homme et ses doux yeux bleus ç'avait manqué à Juan, il ne s'attendait pas à le revoir un jour. Il a encore du mal à croire que c'est réel. Souvent dans ses rêves il revoyait ses magnifiques yeux bleus brillants de désir pour lui qui s'affichaient dans son esprit. Malheureusement lorsqu'il se réveillait il se rendait bien compte que Abraham n'était plus là, qu'il n'était plus avec lui, qu'il s'était barré à l'autre bout du monde en France parce qu'il ne voulait pas vivre une histoire dans laquelle il est le briseur de couple. Bon, il a été très con Juan il aurait pu s'en rendre compte bien avant de tout ceci avant de draguer un total hétéro qui était déjà marié et parent de deux gamines. Mais il est comme ça Juan, il ne pense qu'avec sa queue, ça lui arrive parfois. Désormais il s'est calmé avec l'âge et la maturité, il aime toujours le sexe bien évidemment ! Oh ça il ne pourrait sûrement jamais s'en passer mais il est plus méfiant et avant de coucher avec une personne il tente toujours de s'assurer que la personne n'a pas déjà quelqu'un dans sa vie pour ne pas avoir à revivre la même galère qu'avec le beau mec face à lui, son ex. Quand Abraham lui fait savoir que le petit est effectivement son fils Juan lui dit qu'il est content qu'il a refait sa vie, il le pense vraiment et quand Abe lui répond que “Je savais pas que pour adopter il fallait absolument avoir une ou un conjoint…” Juan acquiesce tout en lui répondant rapidement que « je vois ! » Sans chercher plus loin. Célibataire ? Vraisemblablement mais Juan n'essaiera pas de le reconquérir, ça non. Pas après tout le mal qu'il a déjà pu faire à Abraham. Il a agit comme un con et il sait encore une fois qu'il agit comme un con en lui faisant la discussion. Ils ont un passif assez important ensemble, c'est juste, mais ils ne sont pas des amis pour autant. Juan cherche à savoir comment ça se passe pour lui sur le plan professionnel Abe semble surprit, normal en même temps. Et quand il lui répond que “Chef de service, depuis 8 ans.” Juan acquiesce en voyant bien que Abe n'a aucune envie de discuter avec lui ici ni aujourd'hui. Il lui propose donc de se revoir ailleurs, plus tard un jour où il n'y aura pas toute une ribambelle de gosses autour d'eux mais ce n'est pas au goût de Abe visiblement “Pourquoi? Quoi que tu ais à dire, j’m’en fiche pas mal. Ça fait treize ans, si t’as envie de t’excuser, t’as pas besoin, c’est pardonné. Et j’ai pas envie de me rappeler de ce qu’il s’est passé il y a treize ans. J’ai fait une connerie, j’ai blessé ma femme. Mais tout ça, c’est du passé. Et je suis le seul à blâmer de toute façon.” Juan soupire en entendant ses mots, si le beau aux yeux bleus est passé à autre chose ce n'est de toute évidence pas le cas de Juan « je veux juste te connaître. M'excuser aussi oui, même si c'est pardonné selon toi il n'en reste pas moins que moi je m'en veux toujours ! » Dit-il tout en plantant ses yeux sur Abraham en attendant une réponse. « Je ne ferai rien de mal je te le promets. Je veux juste te parler, te redécouvrir, qu'on passe un moment à deux. C'est pas envisageable pour toi ? » Et suite à ses mots il se tait tout en attendant le point de vue de Abe, intérieurement il croise les doigts même s'il se doute bien qu'il va se faire envoyer chier...

Il ne comprendra jamais comment Juan pouvait oser lui demander de sortir en ville. A quel moment il s’est dit que Abraham accepterait cette proposition? Après tout ce qu’il s’est passé?? Okay, peut-être qu’il ne voulait pas admettre qu’il était toujours en colère contre Juan.. Il a tout de même divorcé de sa femme pour lui, et le mec s’est barré, il n’a aucune envie de le retrouver dans sa vie. La première fois lui a suffit. Il lui sort qu’il veut juste le connaître et s’excuser parce qu’il s’en veut encore. Ca c’est son problème à lui, pas celui du médecin. Même s’il lui dit qu’il ne fera rien de mal, là n’est pas le problème, le mal est déjà fait.

“Ecoute, j’ai pas vraiment envie de boire un verre avec le mec pour qui j’ai quitté ma femme et qui s’est barré après. Tu trouve pas que c’est un peu abusé non, treize ans plus tard? Tout ce qu’il y a à savoir sur moi c’est que j’ai trois magnifiques enfants et je suis très heureux. Sans toi dans ma vie. Maintenant que tu fasse la garderie pour mon fils, ça me dérange pas. Mais ça s’arrête là.”

Il manquerait plus qu’il fasse ami-ami avec ce mec. Il dépasse les bornes. Il a disparu de sa vie, c’était son choix, Abe n’a pas eu son mot à dire il y’a treize quand il est parti, et il n’a absolument aucune raison de le laisser revenir dans sa vie aujourd’hui. Il ne le recroiserait que très peu de toute façon, en général, c’est Maud qui récupérait le petit, donc même professionnellement parlant, ils ne se côtoiront presque pas, ou très peu.

“Tu t’en veux encore? C’est pas mon problème, t’as pris la décision de te barrer tout seul, maintenant c’est à toi de vivre avec ça. Et puis je vois même pas pourquoi tu t’en veux en plus, tu ne m’aimais pas, t’as juste était un gros connard, maintenant, assume.”

Il avait posé ses mains sur les oreilles de son fils au moment où il avait prononcé “un gros connard”, certes, ça ne servait à rien, Natasha ne se gênait pas pour jurer comme une camionneuse à la maison, peut importe si Louis l’écoutait ou pas. Quoiqu’il en soit, Juan pouvait aller se faire voir avec sa sortie, il pouvait se la mettre bien profond son idée à la con.

Il sait d'avance que son ex va l'envoyer chier quant à son idée pour se revoir, il sait que Abe a été incroyablement déçu quand il a prit la décision de se barrer en courant plutôt que d'assumer ses conneries. Du coup lorsqu'il entend Abe lui dire que “Écoute, j’ai pas vraiment envie de boire un verre avec le mec pour qui j’ai quitté ma femme et qui s’est barré après. Tu trouve pas que c’est un peu abusé non, treize ans plus tard? Tout ce qu’il y a à savoir sur moi c’est que j’ai trois magnifiques enfants et je suis très heureux. Sans toi dans ma vie. Maintenant que tu fasse la garderie pour mon fils, ça me dérange pas. Mais ça s’arrête là.” Il soupire Juan en comprenant la position de son ex puis il acquiesce vivement en essayant de lui faire comprendre qu'il comprend ce qu'il ressent. Sauf que voilà Abe n'a pas sa langue dans sa poche, chose que Juan sait parfaitement, et quand le beau surenchérit en lui faisant savoir que “Tu t’en veux encore? C’est pas mon problème, t’as pris la décision de te barrer tout seul, maintenant c’est à toi de vivre avec ça. Et puis je vois même pas pourquoi tu t’en veux en plus, tu ne m’aimais pas, t’as juste était un gros connard, maintenant, assume.” Il affiche un faible sourire face aux mots de son ex et il acquiesce. Il est triste, triste de l'entendre lui dire ça mais il acquiesce faisant face aux mots violents de son ex. Juan n'est pas con, il ressent bien toute la haine que Abe lui porte et même si ça le blesse il est bien obligé de se faire une raison. « J'ai fait la plus grosse erreur de toute ma vie et je le sais très bien. Et pour ta gouverne ... Je t'aimais follement sauf que je m'en rendais pas compte à l'époque. Mais si tu arrives à mieux dormir la nuit en te disant que je ne t'aimais pas pense le si tu le veux... » Dit-il d'une voix déchirée par les remords et la tristesse tandis qu'il pose son regard sur une petite fille au loin qui parle avec sa Maman arrivée entre temps. Il garde un instant supplémentaire ses yeux sur la gamine et la Maman puis lève le bras en leur direction quand elles décident de partir jusqu'à ce qu'il tourne ses yeux vers Abe, des yeux remplis de tristesse, il a les larmes aux yeux « je suis sincèrement content que tu sois heureux dans ta vie et que tu aies réussi ta vie. Que tu aies des gosses, un boulot qui te plaît et qui rapporte bien. En mon sens c'est ce qui compte le plus. Pour le reste et bien ça ne regarde plus que toi désormais Abe. » Qu'il dit en soupirant tandis qu'il pose ses yeux sur l'une de ses collègues qu'il s'est tapé il y a quelques jours, mais elle ne l'intéresse pas. Elle par contre c'est tout le contraire, il n'y a qu'à voir comment elle bat des cils à chaque fois qu'elle le voit « je suis peut-être bien un connard t'as raison. Mais je ne t'ai jamais prit pour un con. J'ai toujours été sincère avec toi en te disant clairement que l'amour et tous ces trucs ça m'était inconnu... Alors peut-être que j'ai été vraiment un enfoiré à l'époque en refusant de m'engager avec toi mais.... Mais je pense sincèrement que l'histoire que j'ai vécu avec toi elle en valait la peine. Alors que tu ne veuilles plus me voir ni me parler je le comprends, je ne t'ai pas donné ce que tu attendais et ça t'a blessé... Mais voilà je t'aimais sincèrement même si je l'ai jamais dit ouvertement. » Et il aimerait assez que son ex n'en doute pas un instant mais comme il l'a dit précédemment il ne l'obligera jamais à quoi que ce soit. Si c'est plus simple pour Abe de croire qu'il ne l'a jamais aimé et bien soit il fera bien ce qu'il veut Juan ça ne le regarde plus désormais...

Il regrettait d’être venu chercher Louis, il aurait dû demander à Alice de le récupérer et il les aurait rejoints à la maison, ça lui aurait évité de revoir Juan. Il “l’aimait follement” qu’il lui dit. Si cela avait été vrai, se barrer était vraiment la meilleure façon de lui montrer. Ce n’est pas qu’il dort mieux en se disant qu’il ne l’aimais pas, c’est qu’il ne croit pas un mot de ce que le brun lui sort. Il reprit quelques secondes plus tard en disant qu’il était content que Abe soit heureux. Bah ça lui fait une belle jambe d’avoir son avis. Il l’écoute encore déblatterer et finit par demander à Louis de retourner jouer cinq minutes histoire qu’il puisse parler librement. Il observe Juan en silence quelques seconde avant d’échapper un léger rire. Il ne l’a jamais pris pour un con? Oui bien sûr! et son cul c’est du poulet peut-être?

“Aimer… Toi et moi on doit pas avoir la même définition. Loin de là! Je ne crois pas un mot de ce que tu me sors là! Quand on aime quelqu’un on se barre pas comme tu l’as fait. Tu dois confondre amour et lâcheté. T’es un lâche, t’as même pas eu les couilles de me dire que tu te barrais. Viens pas me sortir que tu m’aimais, treize ans plus tard, d’autant plus que c’est faux.”

Il ne savait pas ce qu’il avait ressenti pour lui à l’époque, mais ce n’était certainement pas de l’amour. Le foutage de gueule, ça va bien cinq minutes. Si c’était vrai, les choses se seraient passées différemment. Personne ne se barre parce que la personne pour qui ils ont des sentiments les aiment aussi. Ce serait n’importe quoi.

“Et le fait que tu te barre, c’était pas plus mal! Alors vraiment t’en veux pas. Tu m’as évité de passer du temps avec un lâche, un idiot! Si tu t’es barré sans prévenir prouve que tu te serais barré à la première difficultés. Tant que tout va bien, t’es présent pour baiser mais pour le reste y’a plus personne, alors rend un service à tes futures conquêtes… S’ils veulent s’engager, barre toi! Reste lâche, vaut mieux le faire dès le début, plutôt que d’essayer et blesser l’autre encore plus. Ah, et s’il te plaît, apprend aux enfants à ne pas agir comme tu le fait!”

Ca, c’est dit. Il aurait vraiment dû envoyer Alice, ça lui aurait évité le sentiment qu’il ressent en ce moment. Un mix de colère, de dégoût, et une forte envie d’être violent. Parce qu’il mériterait bien un poing dans son visage d’ange.

Il s'en veut Juan, il s'en veut énormément et quand il regarde ainsi son ex droit dans les yeux en lui faisant savoir qu'il l'a aimé et ne l'a pas prit pour un imbécile comme Abraham le suggère Juan tente d'être sincère mais ça ne fonctionne pas avec son ex qui a très clairement la haine contre lui “Aimer… Toi et moi on doit pas avoir la même définition. Loin de là! Je ne crois pas un mot de ce que tu me sors là! Quand on aime quelqu’un on se barre pas comme tu l’as fait. Tu dois confondre amour et lâcheté. T’es un lâche, t’as même pas eu les couilles de me dire que tu te barrais. Viens pas me sortir que tu m’aimais, treize ans plus tard, d’autant plus que c’est faux.” C'est donc ainsi qu'il le voit ? Comme un lâche ? Pourtant il n'en est rien, il a fuit en se rendant compte qu'il faisait du mal aux autres et que ce n'était pas vraiment ce qu'il voulait. Lui il voulait juste baiser et s'amuser ce n'est pas de sa faute si Abraham est tombé amoureux de lui et qu'il a quitté sa femme pourtant Juan s'en veut énormément et quand il entend son ex lui en balancer plein la gueule ça lui fait encore plus de mal qu'il n'en ressent déjà “Et le fait que tu te barre, c’était pas plus mal! Alors vraiment t’en veux pas. Tu m’as évité de passer du temps avec un lâche, un idiot! Si tu t’es barré sans prévenir prouve que tu te serais barré à la première difficultés. Tant que tout va bien, t’es présent pour baiser mais pour le reste y’a plus personne, alors rend un service à tes futures conquêtes… S’ils veulent s’engager, barre toi! Reste lâche, vaut mieux le faire dès le début, plutôt que d’essayer et blesser l’autre encore plus. Ah, et s’il te plaît, apprend aux enfants à ne pas agir comme tu le fait!” Il est blessé c'est un fait indéniable et ça se voit sur sa gueule ainsi il passe sa main délicatement sur l'épaule de son ex en gémissant un simple « crois ce que tu veux. Si ça t'aide à mieux dormir la nuit. A tes yeux je ne suis qu'un lâche et une grosse merde alors autant que le lâche et la grosse merde ne t'adresse plus la parole. J'ai comprit. J'ai commit des erreurs infâmes avec toi c'est un fait, j'étais jeune, je ne voyais pas mes sentiments pour toi. C'est quand j'ai réalisé qu'il y avait quelque chose que je ne connaissais pas qui commençait à m'envahir que je suis partis par lâcheté comme tu l'as dit. C'est vrai je l'admets, j'ai fuit plutôt que d'assumer d'avoir été l'amant d'un homme marié. Je voulais pas assumer, c'est vrai également. Mais quand bien même j'ai été un vrai enculé avec toi je t'ai aimé et ça je le dis haut et fort. Alors tu peux me haïr, être dégoûté de moi et de ce que je t'ai fait mais très sincèrement je t'ai aimé. Et oui juste au cas où tu te poses la question ce que tu me dis ça me blesse donc tu as au moins cette compensation maintenant Abe. » Qu'il dit en se tournant vers les gosses dans la salle, ils semble heureux ils n'ont pas ces soucis que lui rencontre actuellement. Tout est bien pour eux et dans le cas de Juan c'est la seule récompense qu'il a pour aujourd'hui. « Quant aux gosses ne t'inquiètes pas. Je leur apprends à être heureux et à être plus intelligents que moi j'ai pu l'être au long de ma vie. Bien sûr ils méritent sûrement mieux que moi comme prof. Mais j'aime mon boulot et ma vie actuelle. Je suppose que c'est déjà pas mal. » Qu'il répond en se tournant vers son ex les larmes aux yeux. « Ne t'en fais pas tu ne me verras plus et tu n'entendras plus parler de moi Abe. » Et suite à ses mots il s'éloigne de son ex et s'approche d'une de ses collègues lui annonçant qu'il doit partir, que ça ne va pas fort pour lui elle accepte alors lui disant qu'elle s'occupe de tout, il la remercie, lui fait une bise et la laisse là puis il repasse devant Abe « Bonne continuation. Sois heureux dans ta vie. » Puis il s'éloigne quittant le lieu en gémissant, il met ses lunettes de soleil devant ses yeux pour cacher ses larmes et il espère sincèrement en avoir terminé avec son ex, là c'en est trop pour lui... Il espérait ne pas le revoir mais il espérait surtout que s'il le revoyait que ça ne se passe pas de cette façon. Manque de bol non seulement il l'a revu mais en plus ça s'est passé de la façon qu'il redoutait le plus c'est vraiment déprimant pour Juan...

Spoiler:

Abraham regardait d’un mauvais oeil la main qui venait de se poser sur sa main avant de tourner le regard de nouveau vers Juan. Des excuses et encore des excuses. Pourquoi ne pouvait-il pas admettre la vérité? Juan s’était barré comme un lâche et n’avait jamais eu de sentiment pour le docteur. Il lui dit encore une fois qu’il peut croire ce qu’il veut, mais que le brun l’a bel et bien aimé et qu’il est blessé par les mots du médecin. Abe soupir en entendant ça. Certes ce qu’ils dit n’est pas sympas, mais il ne pensait pas blesser Juan, il s’attendait plus à ce qu’il hausses les épaules, comme s’ils s’en fichait et qu’il passe au dessus. Quant à ce qu’il a dit sur les gamins, Juan lui répond qu’il leur apprend à être meilleur que lui. Il l'espère bien oui. Pourtant en voyant les larmes qui commencent à envahir les yeux de son ex, il se rend bien compte qu’il l’a blessé et n’aime pas ça du tout. Ca lui fait même de la peine. En le voyant partir il finit par appeler Louis, le prendre dans ses bras avant de rattraper Juan.

“Hey!! Attend cinq minutes!!”

Il le rattrapa rapidement, posant de nouveau son fils au sol. Il n’aime pas savoir qu’il a fait du mal à quelqu’un, ce n’est pas son genre.Au contraire, il aide les gens qui ont mal, qui sont malade, c’est même son boulot. Mais qu’elle que ce soit le mal qu’une personne ait, Abe ressent le besoin d’améliorer les chose. Contrairement à certains médecin, il n’a pas le complexe de dieu, plus celui du messie.

“J’pensais pas te faire autant de mal en disant ce que j’ai dit, je m'attendais plus au contraire à vrai dire…”

Il tendit la main comme s’il attendait qu’on lui donne quelque chose, et c’était le cas. Il reprit vite la parole sans laisser le temps à Juan de répondre.

“Donne moi ton téléphone cinq secondes. J’peux pas franchement te dire quand je serais dispo pour un café, mais si tu m’envoie une date et une heure, j’pourrais te dire si c’est faisable pour moi!”

Abe était un adulte responsable, et il pouvait l’être face à son ex. Il survivrait bien à un café. Il avait passé quelques années avec Helen, son ex femme, ça c’était bien pire, et puis, il doit bien supporter des gens qu’il déteste dans certains cas comme les dîners mondains auxquels il se doit parfois d’assister et de se montrer diplomate avec les plus gros cons de l’univers.

C'est clair que c'est très blessant pour Juan d'entendre les mots de Abraham. Bien sûr le brun n'est pas un imbécile et il se doutait bien que si jamais lui et son ex devaient se recroiser ce serait difficile mais il ne pensait pas que leurs retrouvailles se passeraient aussi mal. Pourtant maintenant qu'il a quitté la crèche de l'école le brun en arrive à se dire qu'il a peut-être bien eu ce qu'il méritait après tout le mal qu'il a fait et pour ça Juan s'en veut énormément. Il a brisé un mariage et un pauvre gars qui n'avait absolument rien demandé et rien que pour tout ceci Juan s'en veut énormément. Il se dit qu'il ne méritait pas Abraham ni son affection pour lui, il se dit qu'il était indigne de lui. Alors évidemment lorsque Juan quitte l'établissement et qu'il entend son ex ouvrir la bouche et lui dire que “Hey!! Attend cinq minutes!!” Juan l'ignore simplement en se disant qu'ils n'ont plus rien à se dire, il entend malgré tout Abraham derrière lui avec son fils qui le suit. Ce n'est qu'au bout d'un moment que Juan s'arrête et laisse tomber le masque laissant ainsi ses larmes couler le long de ses joues derrière ses lunettes de soleil. C'est alors à ce moment-là que Abraham arrive et le rattrape donc en se foutant devant lui avec le gamin non loin d'eux “J’pensais pas te faire autant de mal en disant ce que j’ai dit, je m'attendais plus au contraire à vrai dire…” Aussitôt Juan lève la main faisant un rapide signe pour lui montrer que ce n'est rien. En effet c'est probablement rien comparé à ce que Abraham a dû ressentir lorsque les deux se sont séparés et qu'en prime Juan s'est barré sans dire le moindre mot. “Donne moi ton téléphone cinq secondes. J’peux pas franchement te dire quand je serais dispo pour un café, mais si tu m’envoie une date et une heure, j’pourrais te dire si c’est faisable pour moi!” En entendant les mots de son ex Juan baisse la tête en soupirant tandis qu'il entend Louis lui demander si tout va bien « oui ça va mon grand. » Dit-il aussitôt puis il lève les yeux vers son ex osant alors affronter son regard et le brun se mordille la lèvre « je ne veux pas de ta pitié Abraham. Je pense qu'on a vécu ce qu'on a vécu et tu as dit ce que tu avais à dire, probablement que tu as raison et que je ne suis qu'un con qui finira seul toute sa vie et c'est certainement ce que je mérite après ce que je t'ai fait. » Dit-il alors en ayant de plus en plus de difficulté à contenir ses larmes qui coulent tant et plus. Alors le brun s'essuie les yeux d'un revers de la main tout en se mettant à sourire pour rassurer le gamin aux côtés de son ex qui semble profondément inquiet et qui ne doit sans doute rien piger à ce qu'il se passe entre son paternel et son maître d'école. « Si tu veux qu'on se revoit soit Abraham. Mais fais le parce que tu en as vraiment envie et pas seulement parce que je te fais pitié. Ta pitié comme celle de quiconque je n'en ai pas besoin. Alors sois sûr de ton coup. » C'est tout ce qu'il souhaite, il soupire alors le brun tout en posant ses yeux sur son ex puis il sort son iPhone dernière génération de la poche de son jean et il le tend dans la direction de son ex cherchant donc à voir si son ex va décider de saisir le téléphone et donc lui confirmer qu'il accepte de le revoir parce qu'il en a envie ou alors s'il refusera ce mobile parce qu'il a trop pitié de lui et est trop dégoûté de lui après tout ce qu'il s'est passé entre eux..

Louis s’inquiétait pour son professeur. Il ne devait sûrement pas comprendre ce qu’il se passait, et pourquoi il était triste. Et Abe se sentait triste lui aussi d’avoir été si dur avec lui. Il aurait pu être plus sympas c’est vrai. Agir un peu plus comme un adulte, plutôt que de s’énerver sur une affaire qui date d’il y a plus d’une décennie maintenant. Juan lui sort qu’il ne veut pas de sa pitié, ce qui le fait soupirer. Pourquoi dès qu’on vient en aide ou qu’on est gentil envers quelqu’un qui se montre vulnérable, il faut forcément que ce soit de la pitié? A croire que les gens oublient que les être humains sont capable d’empathie, de compassion.

“c’est pas ce que je pense. Les gens peuvent changer, c’est le but non? On change tous au fil des années. Tu n’échappe pas à la règle.”

Maintenant, c’est à lui de voir comment il veut changer aussi. S’il veut devenir une meilleure personne, ou juste devenir plus con. Chacun fait ses propres choix. Une fois encore Juan lui dit de ne pas le revoir par pitié. Et il lui tend quand même son téléphone. Bram le lui prend pour y entrer son numéro.

“J’ai autre chose à foutre que de prendre un café avec quelqu’un juste parce que j’ai pitié Les être humains sont capable de faire des choses par empathie, compassion, ou simplement par gentillesse tu sais?”

Certes quand on voit l’humanité, on ne voit principalement que des antipathiques qui laisserait quelqu’un crever de faim dans la rue tout en se goinfrant en face de lui. Ces gens là sont ceux qui font pitié. Et Abe n’aurait aucune envie de boire un café avec eux. Même s’il lui est arrivé d’avoir à faire à des gens comme ça, ce n’était pas par choix, mais par nécessité.

“Et de toute façon, j’peux pas continuer à m’énerver pour des faits qui datent d’aussi longtemps. J’suis passé à autre chose… J’ai pas envie de me fatiguer à m’énerver contre toi.”

Rester en colère ne servait strictement à rien, il valait mieux mettre son énergie dans autre chose, comme s'occuper de ses enfants par exemple!

Le brun est profondément blessé par les mots de son ex compagnon et soudainement quand il entend Abraham ainsi que son fils revenir vers lui, le suivant carrément jusque dans la rue Juan avouera être bien surprit. Et entendre le petit Louis lui demander si ça va le désespère au plus haut point, ainsi il lui répond que ça va même si évidemment c'est un mensonge. Non ça ne va pas. Entendre le seul homme qu'il a pu aimer de toute sa vie le traiter tel un queutard et une merde ça l'a profondément bouffé. Ainsi Abe lui propose d'aller boire un verre mais Juan lui dit qu'il ne veut pas de sa pitié “c’est pas ce que je pense. Les gens peuvent changer, c’est le but non? On change tous au fil des années. Tu n’échappe pas à la règle.” Juan soupire en entendant ses mots et le dévisage longuement « très étrangement ce n'est pas ce que tu disais tout à l'heure. Pourquoi changer d'avis aussi soudainement ? » Pas que ça le gêne que Abe se soit remit en question mais il aimerait bien en comprendre la cause. Malgré tout Juan lui tend son mobile dernier cri en lui rappelant ne pas vouloir de sa pitié et ça semble embêter son ex qu'il utilise à chaque fois ce terme pour désigner les actions de Abe “J’ai autre chose à foutre que de prendre un café avec quelqu’un juste parce que j’ai pitié Les être humains sont capable de faire des choses par empathie, compassion, ou simplement par gentillesse tu sais?” Il acquiesce évidemment qu'il le sait mais il ne répond rien il est bien trop peiné par les mots précédents de son ex pour articuler une phrase cohérente. “Et de toute façon, j’peux pas continuer à m’énerver pour des faits qui datent d’aussi longtemps. J’suis passé à autre chose… J’ai pas envie de me fatiguer à m’énerver contre toi.” Juan le fixe longuement en soupirant puis il dévisage le petit qui semble profondément inquiet, le brun caresse les cheveux du gamin lui ébouriffant au passage et le gamin rigole tandis que Juan relève les yeux vers celui qui l'intéresse réellement soit le père du petit Louis « et bien... J'espère pouvoir te montrer que j'ai réellement changé comme chaque personne normalement constituée et que tu verras quelqu'un d'autre qu'un queutard qui t'a bouffé à l'époque... J'ai fait des erreurs mais crois moi j'en paye le prix tous les jours. » Pour lui c'est ça. Le karma. Après avoir fait autant de mal il se dit que l'arroseur, lui, est désormais arrosé. Ç'a commencé avec sa mère qui sombre désormais dans une maladie monstrueuse et ça continue avec Abraham qui lui a balancé des horreurs dans la gueule. Définitivement Juan souffre bien plus qu'il ne le laisse entendre aux autres...

Comme le lui faisait remarquer Juan, Abe ne tenait plus le même discours que quelques minutes plus tôt. Pour sa défense, Abe n’était plus autant en colère que lorsqu’il avait dit que personne ne pouvait changer. Et c’est toujours plus facile de mépriser quelqu’un sur le long terme quand on est convaincu qu’il ne peut pas changer. Et Abe a beau répéter qu’il est passé à autre chose, il ne peut s’empêcher d’être énervé face à Juan. Il n’en est pas fier, parce que d’un côté, être en colère prouve que Juan l’affecte toujours. S’il s’en fichait, cela prouverait qu’il ne ressentait pour lui rien de plus que ce qu’il ressent pour le premier mec croisé dans la rue. Il n’aimait pas beaucoup être la raison des larmes de son ex, outre le fait qu’il n’aimait pas voir les gens pleurer, ou être la raison de leurs larmes, là, c’était différent. C’est pour ça qu’il essayait d’agir de façon un peu plus adulte que ce qu’il avait fait précédemment. Juan ajoute qu’il veut vraiment lui montrer qu’il a changé, et qu’il paie le prix de ses erreurs tous les jours.

« Tu parles de Karma là ? La balance universelle ? Ces choses-là n’existent pas, enfin, selon moi ! Les choses n’ont pas de raisons d’êtres, elles sont c’est tout, c’est comme ça. Mais bon, chacun crois ce qu’il veut. »

Le karma et toutes ses conneries, combien de patients il a eu qui pensaient sérieusement que leurs problèmes étaient dû à leurs erreurs du passé. Dans le genre grosse conneries y’a pas mieux. Personne ne mérite de perdre son enfant, quelles que soient les erreurs passées, c’est débile. Perdre un être aimé parce que t’as insulté quelqu’un il y a vingt ans ? Pure connerie. Si ça rassure les gens c’est leurs choix, mais rien de tout ça n’est vrai. Les choses sont telles qu’elles sont à cause du hasard, où de la malchance, à cause d’un enchaînement de circonstances qui fait que les choses sont ainsi. Certes, Abraham n’a pas la science infuse, il n’est pas dieu, alors il peut se tromper, mais lui préfère penser que rien n’arrive pour une raison. C’est bien plus sain, que de culpabiliser pour quelque chose qui n’est pas de votre faute, et sur lequel vous n’avez aucun effet.

Durant sa vie Juan a commit énormément de choses horribles. Combien de personnes a-t-il traité comme des misérables plans culs ? Beaucoup trop. Combien de cœurs a-t-il brisé ? Théoriquement un seul mais ça reste encore à prouver. Juan n'a jamais été un mec très convenable mais il tente de se rattraper du mieux qu'il le peut. Et le problème c'est qu'avec le temps le brun en est arrivé à un stade où il se dit qu'il a commit beaucoup trop de choses horribles et que maintenant ces choses horribles qu'il a faite ont des répercussions logiques sur sa vie. Juan n'a jamais été un croyant ou quelque chose dans le genre mais quand il s'agit du karma il pense que ça existe réellement. Et c'est ça qu'il tente de faire sous entendre à son ex mais Abraham ne semble pas être du même avis que Juan quant à l'existence de cette chance « Tu parles de Karma là ? La balance universelle ? Ces choses-là n’existent pas, enfin, selon moi ! Les choses n’ont pas de raisons d’êtres, elles sont c’est tout, c’est comme ça. Mais bon, chacun crois ce qu’il veut. » Juan soupire en entendant ses mots et le fixe longuement de ses grands yeux sombres « je parlais effectivement du karma ouais. Après comme tu l'as dit... Chacun son truc mais dans mon cas je me dis que j'ai finit par me brûler les ailes à force de faire du mal. C'est triste mais c'est la vie Abe. » Dit-il en soupirant tout en posant ses yeux sur son ex compagnon. « Mais ça appartient au passé désormais et si toi tu as soit disant réussi à passer à autre chose je pense que je dois faire de même de mon côté... » Ce serait judicieux en effet mais Juan n'est pas encore prêt à ça parce que Abraham est son premier et unique amour et rien que pour ça le beau lui est très précieux. Ainsi Juan récupère son téléphone tout en haussant des épaules « et bien on se contacte prochainement du coup ? Avec les disponibilités de chacun pour un verre à prendre ensemble par la suite ? » Qu'il dit tout en envoyant un texto à Abraham avec son iPhone pour qu'il ai son numéro en retour...