Un soupire s'échappe des lèvres de Trish. Décidément, Catalina ne changera pas de sitôt. Si son rôle de meilleure amie avait pour rôle de lui faire part sans détour de certaines choses. Sans craindre une dispute et une rupture de leur amitié. Trish savait que certains sujets étaient plus délicats que d'autres. Et elles étaient en plein dedans. Si Trish tentait de pas ce démonté et enfonçait un peu plus ses deux pieds dans le plat. Catalina se bloquait d'autant plus. Mais le regard de la blonde change, comme si soudain une lueur traversait son esprit. Peut-être que la rousse a enfin réussi à éclairer cette lanterne qui refuse de s'allumer. Alala... Trish saisit son verre de jus de fruit et le mène à ses lèvres. Elle le finit presque avant de se pencher sur les deux derniers mets qui se trouvent dans son assiette. La rousse reprend alors plus secrètement, tentant de rassurer son amie. Mais elle sait que Catalina n'a pas passé ce cap. Le cap du regard des autres, ce cap de regard de soi vis-à-vis d'autres. Si Trish met les mains dans la boue, s'y plongeant même en éclatant de rire, elle sait bien que Catalina ne s'y approcherait même pas. Et durant un temps Trish était ainsi aussi. Avant de se rendre compte que la boue s'était bonne pour la peau et le moral. Et que les gens étaient tous des cons s'ils jugeaient sans connaître. Qu'être soi-même était la meilleure chose à faire et que les gens qui vous suivent en étant soi-même sont de bonnes personnes. Et Catalina fait partie de ses gens bien. Preuve en est, elle a accepté Trish comme elle est. Accepter son changement et ses frasques depuis toujours elle l'a soutenue. Aujourd'hui encore. Et Louise aimerait lui rendre la pareille.

« Je sais, je sais Catalina. Mais tu as bientôt 40 ans, et il est temps que tu vives pour toi. Que tu lâches prise. Je te jure, c'est si bon. Arrête de t'inquiéter des autres et laisse-les penser ce qu'ils veulent de toi et de tes actions. Ils ne sont pas toi, il ne le sera jamais. C'est facile de juger un œil extérieur, c'est facile de dire des choses. Mais les vivres, c'est autre chose. Et crois-moi, vivre ce que ton cœur te dicte plutôt que ce que ta tête, c'est parfois libérateur. Puis moi, je serais toujours là pour toi, je te soutiendrais toujours quoi que tu fasses, quoi que tu décides. Ceux qui te lâcheront sont des idiots et ils n'en valent pas la peine. »

Autour de la rousse d'écouter. Et si Catalina nie tout en bloc, prônant sans détour une simple amitié avec cette Cassie. Trish comprend qu'il n'est plus temps d'insister là-dessus. Elle a déjà franchi une marche, ce n'est pas encore une étape, ou un escalier entier. Mais Trish le ressent, cette conversation un peu trop directe à réveiller quelques choses. Qui a peut-être encore un goût amené dans la bouche de Catalina. Mais qui, Trish l'espère en tout cas, sera bénéfique pour l'avenir de son amie. Les yeux de la blonde plantée dans les siens mettent fin à cette conversation intrusive et personnel, un peu dérangeante, mais nécessaire. Oui, cela Trish en est persuadée.

« Passons au dessert, tu as raison. Mais une dernière chose. Lina, je serais toujours là ! D'accord ! »

Sur ses mots Trish, laisse son assiette sur le côté de la table et se lève pour aller avec son amie chercher les desserts. Elle prend deux petits gâteaux asiatiques et une coupe de fruits avant de se rassoie. Le repas se termine plus calmement. Par quelques banalités plus légères et amusantes. Le rire reprend place au sein du duo. Les assiettes se vident tandis que les ventres se remplissent encore un peu. Et puis viens le moment de payer et de partir. Trish se voit triste de quitter sa blonde favorite. Mais en la serrant une dernière fois fortement dans ses bras puissants elle lui glisse de nouveau à l’oreille qu'elle l'aime fort et qu'elle serait toujours à ses côtés, quoi qu'il arrive. Un dernier baiser sur sa peau blanche et voilà que les deux femmes se quittent après un bon repas partagé. Trish se sent plus légère et si elle ne se sent pas encore d'annoncer à Damien sa grossesse. Elle sait que cela ne tardera pas.

772 mots. Fiche créée par © Summers