Sofia Rose Martell, née à Marple Spring le 16 juin 1997 est une jeune femme pleine de vie et pleine de rêve. Elle rêve de s’en aller. Elle rêve d’une autre vie. Elle rêve un peu trop selon son père et pas de la bonne manière selon sa mère.  Ils ne comprennent pas cette envie soudaine de s’en aller – envie soudaine ou qu’ils viennent seulement de remarquer ? Ils ne comprennent pas ce besoin d’aventure qu’elle a pour essayer de rendre sa vie moins monotone et plus vivante. Ils ne veulent pas comprendre cette envie de liberté où ils n’auraient pas leur mot à dire sur sa vie. Ils font semblant de ne pas voir ce besoin d’indépendance qu’elle clame de plus en plus depuis sa majorité, cette possibilité qu’ils arrêtent de lui imposer un rêve qui n’est pas le sien. Sofia elle, elle veut devenir une artiste connue et reconnue. Elle veut sortir de ce quotidien qui l’étouffe et dans lequel elle a l’impression de ne pas avoir sa place. Cliché ou pas, elle veut vivre et apprendre à se connaître elle-même sans avoir sa famille sur le dos.

Eux, ils ont choisit de se poser dans une petite ville et de mener leur vie de façon la plus banale possible. Ils tiennent une pharmacie et espèrent qu’un jour, ce sera Sofia qui reprendra le flambeau. Le changement ils ne connaissent pas, et ne veulent pas non plus en entendre parler parce qu’elle a l’impression que le monde extérieur les effraie. Parce qu’il est trop grand alors qu’elle, elle est trop petite. Alors tout naturellement, elle les provoque en se comportant comme la gamine immature qu’elle peut être lorsqu’elle s’y met. Pire que sa petite sœur avec laquelle elle a 11 ans de décalage. Au lieu de montrer l’exemple et de se comporter en enfant modèle que ses parents aimeraient qu’elle soit, elle fait tout le contraire. Ils ne disent rien – parce qu’ils ont abandonné il y a longtemps – mais elle sait ce qu’ils pensent, elle sait qu’ils auraient aimé qu’elle soit moins elle et plus eux. C’est surtout vers la période du lycée, après qu’elle ait comprit qu’ils ne pouvaient pas être sans arrêt sur son dos qu’elle commença à ‘vivre sa vie’. Entre soirée étudiantes dans lesquelles elle s’introduisait sans problèmes ou encore fugues qu’elle faisait une fois toutes les deux semaines pour le plaisir de faire des petites frayeurs à ses parents. Son caractère effronté et impulsif lui a valu des ennuies bien souvent, mais pas assez pour l’empêcher de recommencer les mêmes bêtises.

Scolarité en dent de scie, partagée entre normale et chaotique avec les heures de colle qu’elle ne cessait de cumuler, la seule matière dans laquelle la jeune femme a toujours excellée est l’art plastique. Au moins là, la seule limite est son imagination. Au grand déplaisir de ses parents, c’est cette voie que Sofia décida de suivre et ça même si elle se prend souvent des remarques à ce sujet. C’est d’ailleurs un miracle qu’elle ait eut son diplôme de fin du lycée et qu’elle ait pu intégrer une fac, vu les notes qu’elle se récoltait. Mais à force de travailler – reste encore à prouver mais elle a peut-être, ou peut-être pas payée des gens pour qu’ils passent certaines matières à sa place – elle peut fièrement dire qu’elle commence à toucher l’un de ses rêves du bout des doigts.

Enfermée dans son monde, elle laisse son crayon glisser sur le papier avec une telle légèreté qu’on aurait presque l’impression que chaque trait qu’elle trace est dû au hasard. Pourtant, lorsqu’on s’approche un peu plus, on se rend compte que chaque coup de crayon qu’elle donne est précis, calculé et maîtrisé. Sa main ne tremble pas, du moins ne tremble plus à cause de l’habitude des années. Elle connait bien ce papier blanc, immaculé qu’elle s’amuse à rendre plus vivant et plus coloré à chaque fois qu’elle se penche dessus. Elle connait bien ce crayon qu’elle tient entre ses doigts et qu’elle va user jusqu’à ce qu’elle n’arrive même plus à le tailler. Elle connait bien la bulle dans laquelle elle s’est enfermée pour qu’elle puisse s’exprimer sans qu’on ne décide de l’interrompre, de la contredire ou de briser ses rêves. La feuille sur laquelle elle s’acharne représente un monde, un rêve, une utopie. Le monde qu’elle souhaite découvrir en s’en allant de Marple Spring. Le rêve de pouvoir vivre une vie beaucoup plus passionnante que celle qu’elle mène jusqu’à présent.

Son histoire est courte et inintéressante. Elle aimerait pouvoir dire que sa vie est teintée de drames et qu’elle est rythmée d’aventures les plus incroyables les unes que les autres. Mais ce serait mentir, parce qu’en réalité, son histoire elle commence tout juste à l’écrire.