« J'ai compris que personne ne pouvait me sauver. Alors j'ai appris à me sauver moi-même. »
Riley, fruit d'un amour dysfonctionnel, pourtant si bien lancé dans cette vie. Un amour sincère, un amour peut-être un peu trop récent pour durer. Peut-être un peu trop précipité pour durer. Claire et Michael, jeune couple fou amoureux, passionnel, une évidence en somme. Une belle rencontre à l'université, un mariage quelques mois seulement après. Et un an après ce dernier, ils officialisent une nouvelle fois leur union avec un bébé. Certes non désiré, mais gardé avec aucune once d'hésitation. Les débuts de cette petite familles sont idylliques, tout ressemble à un bonheur parfait. Mais très vite, le jeune couple déchante. S'occuper d'un bébé est loin d'être aussi facile qu'on peut le voir derrière un écran de cinéma ou à travers un roman populaire. Surtout quand le petit être en question a, dès la naissance, un sacré caractère.
Leur amour trop fragile ne les aide pas à tenir le coup, ils se déchirent rapidement, se détruisent l'un l'autre, se pourrissent mutuellement la vie. Les premières années de vie de la petite New Yorkaise sont mouvementées. Rythmées par les séparations fréquentes de ses parents, même si elle n'en garde que très peu de souvenirs. Au contraire, elle semble plutôt comme... Dans une autre réalité.
Lorsqu'elle a huit ans, ses parents décident de quitter New York pour s'offrir un nouveau départ dans la jolie ville de Marple Spring. Mais pourtant, cela ne suffit pas.
Et c'est finalement à l'âge de dix ans que la vie de la jolie petite tête brune bascule brutalement. Claire s'en va. Quitte son mari, quitte la ville, et par la même occasion la vie de Riley. Claire ne le sait pas, mais cet abandon laissera une marque indélébile dans la vie de sa fille.
Grandir sans mère, c'est difficile. Euphémisme. C'est presque impossible. Mais quand le père, le seul parent restant, n'arrive pas à gérer la situation, plus rien ne peut limiter la casse. Michael ayant un travail plus que convenable, il savait subvenir à la perfection aux besoins de Riley. Aux besoins oui. Pour tout le reste, c'était autre chose. Quelques temps après le départ de Claire, Michael rencontre une femme avec qui il entame rapidement une relation. C'est à cet instant précis que Riley se rend compte qu'elle n'existe plus aux yeux de ce dernier. Elle est très vite livrée à elle-même, elle apprend alors à se débrouiller, seule. Jusqu'au jour ou son père se sépare de cette femme, ce jour où elle est soudainement redevenue le centre du monde pour lui, sa petite princesse, qu'il ne lâche alors plus même une seule minute. C'est ce qu'elle croit, oui. Mais Michael ne tarde pas à retrouver chaussure à son pied, à retrouver une petite-amie. Et la boucle reprend, la boucle sans fin, celle ou Riley retombe dans l'oubli. Ce fut comme cela durant toute sa jeunesse, perdant tout intérêt à chaque nouvelle femme qui entrait dans la vie de son père. Alors après avoir enchaîné désillusions sur désillusions, elle avait fini par ne plus rien attendre de lui. Ni de lui, ni de personne.
Son adolescence se déroule d'une manière aussi mouvementée que s'est déroulée son enfance. Souvent seule, Riley prend l'habitude de sortir. Beaucoup, pas forcément avec les bonnes personnes. Elle boit, elle fume aussi. Mais elle s'en fiche Riley. Parce qu'elle a cette fougue en elle, cette manière décalée de vivre chaque moment. Sa vie, elle va à deux cent à l'heure. Cette manière de voir le monde, comme si chaque chose pouvait être exceptionnelle, et à la fois comme si aucune de ces choses ne pourraient lui apporter quoi que ce soit. Elle est décalée, elle a ce truc, cette espèce d'aura, qui la pousse à toujours aller plus loin. A toujours aller plus haut. Elle peut être la meilleure comme la pire chose qui peut arriver à quelqu'un. Elle peut faire voir le monde à quelqu'un d'une manière tellement fantastique qu'elle pourrait se croire sous ecstasy, tout comme elle peut montrer son côté plus sombre. Egoiste, elle sait obtenir ce qu'elle veut, sans se soucier de ce qui peut l'entourer. Personne ne s'est jamais réellement soucié d'elle. Tout le monde évolue, tout le monde fait des projets, y comprit ses propres parents, puis la laisse tomber. Alors elle ne sait pas se soucier des autres. Elle n'a pas l'habitude qu'on lui dise non, elle l'accepte mal. Elle peut-être agaçante et insistante. C'est ce qu'elle est.
Après le lycée, n'ayant jamais été intéressée par les matières les plus communes, elle entreprend une école d'art dramatique. Elle valide sa première année et décide d'arrêter sur un coup de tête. Les études, les règles, ce n'est pas pour elle. Riley est le genre de personne qui n'aime pas avoir de responsabilités. Plus encore, elle ne sait pas les gérer. Elle commence alors à travailler dans un café pour gagner sa vie. Parallèlement, avec plusieurs amis musiciens, elle monte un groupe dont elle est la chanteuse. C'est sûrement ce qui la fait se sentir le mieux au monde. Parce que, nonchalante, rien ne compte vraiment pour elle mais lorsque cela arrive, elle est passionnée, excessive, capable de tout. Riley, c'est un paradoxe à elle toute seule.
En ce qui concerne l'amour, si on peut appeler cela « amour », elle ne connait pas. Elle enchaîne les relations. Cela peut passer pour un caprice à chaque fois, peut-être. Mais en réalité, elle n'y peut rien. Elle se désintéresse, à chaque fois, comme si elle était un papillon qui s'envolait, comme si personne n'arrivait jamais totalement à capter son attention. C'était peut-être parce qu'elle avait vu son père faire cela toute sa vie. Parce qu'il avait été son seul modèle. Ou bien peut-être parce que c'était en elle, parce qu'elle était comme un foutu poison.
« Tu veux un amour qui te consume, tu veux de la passion et de l’aventure, et même un peu de danger. »