Toutes les petites filles aimeraient vivre un conte de fée. Ce genre d’histoire qui commence par « il était une fois… » et qui se termine par « ils vécurent heureux. ». Ce même genre d’histoire qu’on leur fait croire depuis leur plus tendre enfance. La mienne d’histoire aurait faire partie de celle-là. Tout avait bien commencé pourtant. Je suis née à Vérone, en Italie. J’ai une sœur jumelle, Zoela, qui est née sept minutes avant moi. Et lorsque nous étions petites, nous étions proche. Elle avait le rôle de la grande sœur, protectrice et moi celle de la petite, un peu fragile. On vivait avec nos parents et on voyait nos grands-parents régulièrement. Si je devais comparer ma vie à l’époque, je dirais qu’elle ressemblait à une sitcom américaine. Mais la chance a tourné. Le monde a continué de bouger. Nos parents sont morts dans un accident de voiture alors qu’on avait que trois ans. Trop jeunes pour souffrir, on a été élevé par nos grands-parents à partir de ce moment-là. Mais c’est tout de même bizarre lorsqu’à l’école on demande quel métier font nos parents. Je ne savais pas quoi répondre. Je préférais éviter cette question. Ce serait beaucoup trop compliqué et douloureux a expliquer à mes camarades de classe que c’était mes grands-parents qui m’éduquaient. Ils ne comprendraient pas. Ils se moqueraient sûrement. On sait tous à quel point les enfants peuvent être cruels entre eux, parfois.

On a débarqué aux Etats-Unis, très peu de temps après la mort de nos parents. Dans le fond, mes grands-parents ne voulaient peut-être pas qu’on est trop de souvenir qui pouvaient nous blesser. Peut-être voulaient-ils nous protéger de cette souffrance qu’on aurait pu ressentir ? Je n’en sais rien. Mais c’est à partir de ce moment-là qu’on vécut à Marple Spring. On était proche. A l’école j’étais différente d’elle. Si Zoela avait beaucoup d’amis moi ce n’était pas mon cas. J’étais plutôt le genre a avoir deux ou trois amis grand maximum et à être le nez plongé dans un bouquin. D’ailleurs en classe, j’ai toujours été studieuse. J’écoutais les professeurs. J’étais souvent au premier rang. J’avais toujours de bonnes notes en classe. Et je faisais toujours partit des cinq premiers de la classe. Les professeurs m’adoraient parce que j’étais une élève simple, qui ne posait de problèmes à personne. Zoela n’était pas comme ça. Et d’un côté, le fait qu’elle soit un peu plus rebelle me permettait d’être, en quelque sorte, protégé de la méchanceté des autres enfants. Et dans un sens, ça m’allait. On était à la fois pareilles et complètement différentes. Et c’est sans doute ça qui faisait notre force.

Mais on finit par grandir. Evoluer. Se rendre compte que la vie n’est pas un conte de fée. Les années collège et lycée arrivent. Et c’est compliqué. Les premières histoires d’amours font leur apparition, tandis qu’il faut également choisir une orientation. J’ai mon premier petit ami à l’âge de quinze ans mais ça ne dura que deux mois. J’ai fini par me lassé de sa personne et j’ai décidé de rompre avec lui. Sur le coup, il m’en a voulu mais on est finalement devenu ami par la suite. Il était le garçon qui me protégeait des autres. Il ne voulait pas que je souffre et je trouvais cela mignon. Il est rapidement devenu mon confident puis mon meilleur ami. Je savais que je pouvais tout lui confier, même s’il ne connaissait pas le tiers de ce qu’il se passait dans ma vie. Au lycée, je suis cette fille invisible, qui ne fait pas trop de bruit. Cette fille qui passe plus de temps à la bibliothèque pour avoir la paix, plutôt que d’être dehors et profiter de ma vie. J’ai toujours mes deux amies depuis l’école primaire mais elles sont plus ouvertes que moi. Moins timide. Alors forcément ça aide et elles commencent à s’éloigner de moi petit à petit.

La fin des examens de fin de lycée arriva assez rapidement. La soirée qui s’en suivit aussi. Zoela avait réussi à m’y trainer. Par quels arguments ? Je n’en sais trop rien. Elle avait toujours su me convaincre de toute façon. On commençait à s’amuser, se mettre dans l’ambiance tranquillement lorsque je reçu un message. Ce fameux message qui disait que c’était grands-parents avaient trouvé la mort. Zoela et moi avions pleurer dans les bras l’une de l’autre. C’est sans doute la dernière étreinte qu’on a eue. Et même le dernier signe d’affection entre nous. L’enterrement se fit rapidement. Zoela n’a pas pleurer alors que moi je ressemblais à une fontaine. J’étais trop jeune pour vivre ça. Pas assez forte non plus. Moi qui m’était occuper d’eux pendant que Zoela préférait faire la fête voilà qu’ils n’étaient plus là. Et Zoela avait également préféré fuir me laissant la vente de la maison familiale sur les bras. J’avais ranger leurs affaires dans des cartons que j’avais prévu de donner à des œuvres de charité. J’avais prévu de vendre cette foutue maison remplie de souvenir mais au dernier moment je n’ai pas pu. C’était la maison qui m’avait vu grandir. J’y étais attaché. Et même si j’avais pu la revendre a prix d’or, j’en étais tout simplement incapable. J’ai donc décidé de la garder. Seule. Sans Zoela. Apparemment, elle n’avait pas l’intention de revenir c’était trouvé une colocation dans un autre quartier de la ville. Je devrais sûrement apprendre à vivre sans elle, même si c’est dur. Et même si j’en souffre énormément…