Je ne pouvais pas oublier que durant l’année de mes douze ans, pendant que je faisais du vélo une voiture était venue reculer, sortant d’une place de parking sans regarder si quelqu’un arrivait et je n’avais pas pu l’éviter. Au moment de l’impact le conducteur prit par la panique et la peur a stoppé la voiture, le pneu sur ma jambe, son seul réflexe aura été d’appeler les urgences. J’étais complètement tétanisé sous le véhicule, j’étais même persuadé à l’époque que j’allais mourir et ne jamais devenir adulte, mais je voyais tous les faits et gestes des pompiers, leurs façons de me parler pour me rassurer, les explications qu’ils me donnaient sur ce qu’ils étaient en train ou allaient faire pour me sortir de cette situation, en voyant tout le sang-froid dont-ils avaient fait preuves m’avait donné l’envie de devenir pompier un jour moi aussi, et depuis jamais ce rêve ne m’avait quitté. Aujourd’hui était un jour un peu spécial pour moi, je sortais de l’école des pompiers et ma candidature venait d’être accepté, je rentrais dans la maison familiale bien que recomposé avec le plus grand sourire possible, je savais très bien que mon père avait toujours été contre cette idée, et que ma sœur avait peur que je ne meurs dans l’exercice de mes fonctions si jamais je réussissais, mais j’avais une idée bien en tête et rien ne pourrait m’en empêcher, surtout pas maintenant que j’étais majeur et que je pouvais prendre enfin mes propres décisions sur ma vie. « Qu’est-ce qu’il t’arrive Jay ? Qu’est-ce que tu as dans la main ? » Alix ma grande sœur avait toujours été curieuse et elle n’allait pas changer aujourd’hui, en tous les cas je ne le souhaitais pas, elle était pour moi très bien comme elle était. Mon regard déposé sur mon admission au test des pompiers, je venais tendre mon bras à celle-ci en prenant la parole folle de joie. « J’ai été accepté pour les concours d’entrées à l’école des pompiers. » Je pensais à ce moment-là que rien ne pouvait venir gâcher ma joie et mon euphorie à l’idée de commencer le plus rapidement possible, et faire ce que j’ai toujours voulu comme métier, mais en voyant la tête de mon père j’ai compris qu’il ne viendrait pas fêter cette nouvelle avec moi, ma grande sœur, elle était venu me serrer dans ses bras en me félicitant. Celui qui était vraiment venu gâcher c’était Adrian. « Et ben dis donc, je plains les personnes qui te feront confiance pour leur sauver la vie. L’avantage c’est qu’au bout d’une garde tu feras une connerie et on sera enfin débarrassé de ta présence dans cette famille. » Je n’aurais jamais dû sortir de mes gond, mais il était venu me rabaisser une fois de plus et je ne l’avais pas supporté cette fois-ci, je venais me détacher de ma sœur, avant de déposer ma feuille sur un meuble qui se trouvait sur mon chemin, une fois vers l’ainé de la femme de mon père, je venais l’attraper par son tee-shirt pour venir le coller sans aucune douceur contre le mur, je me voyais déjà le frapper, mais mon père était venu avec force retirer mes mains de leurs emplacements avant de se placer entre nous deux, son visage dirigeait bien droit vers moi. « Non mais ça ne vas pas bien dans ta tête, tu es devenu complètement fou ? Depuis quand on frappe son frère dans cette maison ? » Je ne comprenais pas, comment après toutes ses années, et le nombre d’engueulade que j’avais eu avec Adrian, mon père pouvait continuer de penser qu’on ce considérait comme des frères, ni l’un ni l’autre n’acceptions la situation, et ça ne serait jamais le cas. « Ce mec n’est pas mon frère et il ne le sera jamais. Mais ne t’inquiète pas, le fou était venu aussi vous annoncer qu’il avait trouvé un petit appartement, je prends mes affaires et je m’en vais d’ici. »


Les choses depuis mon départ de la maison n’avait pas toujours été très simple à vivre pour moi, mais je me sentais enfin vivre sans avoir à supporter une situation familiale pesante et plus qu’énervante. J’ai vingt-trois ans et aujourd’hui je vis mon premier jour à la caserne en tant que pompier, enfin plutôt comme stagiaire, ma première garde, et malgré la peur de mal faire j’étais un homme heureux mon rêve devenait vraiment réalité maintenant. En arrivant sur les lieux le chef de la caserne était venu m’accueillir dans son bureau, me présentant au lieutenant qui de l’équipe que j’allais intégrer, tout se passait tellement vite à mes yeux, la visite guidé des lieux et enfin la présentation à toute l’équipe complète de la caserne 14 de Marple Spring. Il n’y avait rien de plus beau pour moi à ce moment précis, sauf peut-être la sirène retentissante qui venait créer un profond silence dans la cafétéria où on se trouvait, toute les unités étaient appelé, je suivais le mouvement, plongeant mes pieds dans les bottes prévu où ce retrouvait lier le bas de l’ensemble d’un pompier que je venais relever tenant par les bretelles déposaient sur mes épaules, ma première intervention, je crois que j’étais tellement impatient et stressé à l’idée de faire la moindre connerie et donner raison à Adrian, que je ne vis pas le trajet passer. A peine le pied à l’extérieur que les consignes étaient déjà toutes données, l’équipement d’oxygène sur les épaules et le masque sur le visage, on rentrait par équipe de deux dans le bâtiment au feu afin de nous permettre de sauver les victimes encore présente et coincé par les flemmes. On avait eu à peine huit ou neuf minutes pour agir, mais quel était la satisfaction de retrouver l’extérieur en aidant un des habitants à se mettre à l’abri en sachant que plus personne ne risque de perdre la vie dans cet incendie qui est maintenant encerclé par les jets d’eaux lancé par notre service. En revenant à la caserne, je venais retirer ma tenue avant de me rendre à la cafétéria qui était un peu le lieu de repas de toute l’équipe, pour venir me laver les mains. « Hey le stagiaire, tu ne connais peut-être pas la totalité des règles dans cette caserne, mais il faut que tu saches que tant que tu n’es que stagiaire tu es responsable de faire à manger à toute l’équipe et à la propreté des lieux. » Je venais bloquer mes mains sous l’eau, le regard dirigeait vers mon coéquipier, je m’attendais à beaucoup de chose en étant le petit nouveau autour de cette équipe qui se connait depuis longtemps maintenant, mais pas du tout à l’idée de devoir cuisiner pour tout le monde et faire le ménage de la caserne. Une des ambulancières venait rigoler avant de me rejoindre et déposer sa main sur mon épaule. « Vas-y doucement avec lui c’est son premier jour Whitman. Je suis Shaylee, ne t’inquiète pas je vais t’aider à préparer le repas. » Pendant qu’elle me parlait j’étais venu éteindre le robinet avant de m’essuyer les mains, un sourire était revenu sur mon visage, j’étais bien loin de m’imaginer maintenant que je parlais pour la première fois à celle qui allait devenir ma meilleure amie assez rapidement. « Merci beaucoup Shaylee, moi c’est Jayson. »


Les années ont bien passés, pour dire vrai j’ai maintenant onze ans de carrière derrière moi et je suis bien loin du jeune stagiaire que j’étais à l’époque, depuis j’ai gravis les échelons pour devenir pompier à l’échelle, avant d’intégrer les secours, et de passer les examens nécessaire pour devenir lieutenant avant de remplacer celui qui me précédait parti à la retraite. Il y a deux ans j’ai rencontré Marley lors d’une soirée avec mes collègues de la caserne 14, j’ai toujours aimé sortir après les gardes profiter de notre temps de repos pour boire une bière avec eux, ce parler de nos vie, raconter le plus de blague possible, en bref nous changer les idées et nous permettre de nous rapprocher les uns les autres, avec les risques que l’on prenait la plus part du temps il était important pour chacun d’entre nous d’avoir confiance les uns envers les autres. Si notre relation avait bien évolué par notre emménagement récent dans le même loft, je savais très bien au fond de moi qu’elle n’était la femme avec qui je souhaitais finir ma vie, je continuais de profiter de mon jeu de séduction, je savais qu’un jour j’allais rencontrer celle qui me ferais oublier toutes les autres, mais je ne pouvais pas provoquer notre rencontre, autant profiter de ma vie en attendant. La garde que j’étais en train de vivre était pour le moins normal, un nouvel appel avait eu lieu pour un incendie, mais une fois sur les lieux la propriétaire ne voulait pas nous faire entrer nous annonçant que c’était une erreur des détecteurs de fumé, mais sous l’insistance de Whitman devenu lieutenant de l’échelle, on entrait tous les deux dans les locaux matériel à la main afin de vérifier qu’aucun feu n’est à déclarer en apparences comme dans les murs. Alors que l’on allait faire sortir tout le monde, on se retrouvait avec un homme tenant la propriétaire un pistolet sur la tempe, un second nous pointant avec son arme nous empêchant de faire demi-tour et un autre devant nous qui visiblement guidait les opérations, quant au quatrième il se retrouvait chalumeau en main en train de s’occuper d’un coffre-fort caché dans le mur, et vu la taille je ne préférais même pas savoir ce que faisait cette entreprise pour en contenir un. Cette prise d’otage prenait beaucoup trop de temps, la fumée était devenu trop présente et commençait à me bruler les yeux, les flemmes nous entourais par côté et il nous était impossible de raisonner le leader pour tout arrêter et sortir d’ici au plus vite. Le premier à craquer aura été celui qui se trouvait derrière nous, mon regard dans sa direction je n’eus pas le temps de parler à mon coéquipier que j’en voyais un second passer, celui qui retenait la patronne en otage l’avait lâché pour retrouver l’extérieur également, mais malheureusement l’homme de toute les directives était venu se protéger en la menaçant à son tour son arme sur sa tête. Plus les secondes défilaient et plus le feu ravageait tout derrière lui, il n’y avait plus beaucoup de temps avant que tout ne vienne s’écrouler sur nous, celui qui s’occupait du coffre-fort avait fini par s’évanouir, il était le premier et on allait suivre le mouvement si on ne sortait pas ou si le bâtiment s’écroulait. Dans sa chute par chance il était venu déséquilibrer le leader qui relâchait la victime que je venais attraper avant de la passer derrière moi à Whitman qui venait lui guider la sortie. Honnêtement je pensais vraiment qu’on allait y rester en voyant la situation se détériorer, l’arme était pointé sur nous et on ne pouvait rien faire de plus, lors d’un effondrement d’une poutre, je profitais d’un moment d’inattention pour courir vers le dernier preneur d’otage, pris par surprise et après quelques mouvements agressifs de son côté comme du mien il venait lâcher son pistolet au sol, ce qui me permettait de venir le ceinturer pour ne plus lui laisser le moindre mouvement possible. Mon coéquipier était venu glisser jusqu’à la sortie celui qui s’occupait du coffre, avant de retrouver l’extérieur à mon tour, signalant que l’établissement était totalement vide. L’homme que je tenais contre moi était rapidement pris en charge par la police arrivé sur les lieux, Shaylee était venu me rejoindre un masque à oxygène en main elle était venu me le déposer sur le visage avant de me faire un premier examen de contrôle. Après plusieurs minutes et les flammes contrôlées je venais retirer le masque, attrapant ma veste. Je n’eus pas le temps de plus bouger qu’une jeune femme me faisait face. « Bonjour de suis l’agent Stewart, je voulais vous féliciter pour ce qui vous avez fait pendant la prise d’otage, votre coéquipier Whitman m’a déjà expliqué ce qui c’était passé. » Mon regard était déposé sur celle-ci, je l’écoutais me parler, et pourtant même si c’était la première fois que l’on se rencontrait j’avais la sensation de l’avoir toujours vu avant, je ne pouvais pas trop expliquer le pourquoi du comment, mais je savais par cette première rencontre qu’elle et moi allions bien nous entendre, ce que je ne savais pas c’était le lien qui allait nous unir. « Merci agent Stewart, mais appelez-moi Jayson, on risque de souvent ce croiser. »


Nous sommes le quatre Janvier 2015, tout un quartier de la ville a commencé à s’effondrer tandis que l’autre menaçait de suivre le mouvement, toutes les unités que ce soit la police ou les pompiers étaient sur place. Comme à chaque fois depuis un an maintenant la caserne 14 faisait équipe avec l’unité de Natalia et James Stewart, si je m’entendais très bien avec la première et que je me sentais proche d’elle depuis plusieurs temps maintenant, me prenant même à croire qu’elle pouvait être la femme que je cherchais vraiment dans ma vie, avec le second c’était un peu plus difficile, puisque c’était son mari et qu’il était plutôt du genre jaloux. Si beaucoup se retrouvaient à fouiller les décombres des immeubles effondré, on se retrouvait à évacuer les derniers bâtiments encore sur pied pour très peu de temps. On tentait d’effectuer un maximum d’aller-retour avec le maximum de victime que l’on pouvait, la dernière que je pouvais aider était une jeune femme, surement étudiante, elle était inconsciente, j’étais obligé de la porter dans mes bras pour la sortir dehors, et de me rendre vers Shaylee pour déposer celle-ci sur le brancard, je savais très bien que trois de mes hommes se trouvait à l’intérieur et j’espérais qu’une chose les voir vivant assez rapidement, en me retournant je voyais Whitman retourner dans le bâtiment, alors que quelques secondes avant on avait eu l’ordre de quitter les lieux, il n’y avait plus de doute tout allait s’écrouler d’un moment à l’autre. « Whitman reviens ! » En venant crier pour l’appeler, je venais courir en direction de l’immeuble, pour mon équipe j’aurais mis ma vie en jeu pour les sauver, mais j’étais venu me retrouver face à Natalia qui était venu me stopper dans un premier temps, rapidement aidé de Shaylee. « Jay tu n’as plus le droit d’y aller. » Quand j’avais accepté d’être pompier j’avais su que cela signifiait accepter aussi le risque de mourir dans l’exercice de mes fonctions, mais jusqu’à présent j’avais eu beaucoup de chance et je n’avais pas connu de perte d’un membre de la caserne, en tout cas pas pendant qu’il tentait de sauver des vies et qu’il a perdu la sienne. « Tu ne peux rien faire de plus pour eux ! » C’était dur à admettre mais elles avaient raison, et trois ou peut-être quatre secondes après les paroles de ma meilleure amie, et l’espoir immense de les voir sortir, on voyait sous nos yeux l’effondrement du bâtiment, je ne pouvais rien faire d’autre qu’être spectateur au même titre que tout le monde, et il était assez difficile de le vivre de ce côté-là.