AT THE BEGINING, THERE WAS THE BIG BANG
La famille Dawson été pauvre il fallait bien le dire. La mère, sourde de naissance avait été lâchement abandonnée par sa famille à cause de son handicap, la rendant complètement démunie. Le père, Jack Dawson, était issu d’un milieu aisé et il aurai pu assurer un bel avenir à ses proches de part son héritage mais il n’en était rien. Renié et fuyant sa maison natale, il avait préféré se débrouiller seul plutôt que d’assouvir les désirs de ses parents. Mais il connaissait les règles du monde et il savait comment faire pour y survivre. Ainsi, il avait éduqué ses enfants dans l’espoir qu’ils ne manquent de rien et qu’ils ne soient jamais dépendants de qui que ce soit. Il était stricte et parfois très autoritaire mais c’était – à son sens – la seule manière de leur faire comprendre que leur avenir se jouait dès l’instant où ils apprendraient à compter.

Mais Aaron avait toujours été un rebelle. Il était toujours prêt à faire les quatre cents coups, amuser la galerie et son orgueil trop immense n’arrivait parfois pas à obéir aux ordres de ses ainés. A l’école, il se chamaillait toujours pour un oui ou non. A la maison, il préférait faire rire ses frères plutôt que d’apprendre l’histoire de son pays. Evidemment qu’il se faisait disputer par ses parents mais il n’en avait rien à faire. Son petit cerveau âgé de neuf ans avait été ébloui par toutes les mesquineries qu’il avait pu voir à la télé. Son imaginaire s’était développé et il n’avait malheureusement pas pu différencier le bon du mauvais, le vrai du faux. Il n’avait pas été un véritable kleptomane, au contraire, il avait trouvé cela amusant et ça avait été un nouveau jeu pour lui. Au départ il avait voler ses camarades en leur substituant leurs jouets et au final, voyant les pauvres moyens de sa famille, il avait décidé de viser plus gros. Il avait été très facile pour lui de prendre aux adultes tant d’argent mais il avait bien évidemment fallu qu’il se fasse attraper. On l’avait puni, son père l’avait giflé, et on avait fini par décider qu’à la prochaine erreur il partirait en maison de correction. Il avait alors dix ans. Et deux années plus tard, la goutte d’eau avait fait déborder le vase. Enervé de son école, des élèves qui y trainaient, il avait repeint les murs de sa classe en un rose fluo de très mauvais gout tout en y inscrivant au feutre noir des insultes. La maison de correction n’avait plus été une option et pendant quatre ans il s’y était retrouvé.

AND THE LOVE WILL BE MY HERO
On lui avait autorisé de sortir pour bonne conduite à ses seize ans. On lui avait dit qu’il serait surveillé et qu’au moindre faux pas il serait reconduit dans sa « cellule ». Il était alors entré en première année de lycée. Quelques personnes avaient voulu lui parler mais il les avait trouvées ennuyantes alors il les avait évitées. Sa nouvelle gentillesse et le nouveau calme qui s’était installé en lui avait duré deux mois seulement. Il avait fini par laisser le lion sortir  de sa cage et il avait retrouvé tous les vices qu’un jeune de son âge pouvait connaître. Il s’était mis à côtoyer les élèves les plus dangereux de l’établissement, se mêlant à leurs jeux dangereux, testant pour la première fois l’alcool et la drogue. Sa descente aux enfers avait alors commencé ici. Ce serait un mensonge que de dire qu’il n’avait pas aimé se droguer, planer au dessus de tout. Ce qui avait au départ un passe temps ou une nouvelle rébellion avait bien vite été une addiction et un besoin si intense pour vivre.

Néanmoins, il sentait que ça n’allait pas et que si il continuait ainsi il serait remis en maison de correction, chose qu’il ne désirait pas. Il avait donc arrêté de trainer avec ces voyous, préférant la solitude à leur compagnie. Mais la drogue était toujours présente, aussi bien dans ses poches que dans ses veines. Arrêter était impossible et il ne s’en sentait absolument pas capable. Il aurait pu en parler à ses parents pour leur demander de l’aide mais il n’avait pas envie de leur causer plus de problèmes qu’ils n’en avaient déjà.

Et elle était arrivée. Elie Guffin. Aaron n’en avait jamais entendu parler – enfin il ne connaissait personne dans son lycée même s’il y était déjà depuis un an – et elle ne le connaissait ni d’Eve ni d’Adam. Ils s’étaient retrouvés un même jour absent et avaient été désignés par défaut binômes pour préparer un exposé. La demoiselle n’avait pas été emballée par l’idée mais Aaron s’en moquait. Il lui avait proposé de faire tout et de lui rendre le travail ensuite histoire de limiter les contacts mais elle avait refusé. Au fil des jours qu’ils passaient ensemble, il avait appris à la connaître, à se rendre compte de ce tempérament si puissant et si fort qu’elle possédait. Il n’avait pas tout de suite remarqué qu’il en était tombé amoureux mais ça n’allait pas tarder. Elle l’avait invité chez elle pour travailler et ils s’étaient embrassés en bons adolescents qu’ils étaient. Il l’aimait et c’était réciproque. Avec un grand étonnement, Aaron s’était rendu compte qu’il aurait fait n’importe quoi pour la rendre heureuse et elle aussi le savait. Ainsi, lorsqu’elle avait appris pour son problème de drogue, elle lui avait donné un ultimatum. Elle ou la drogue. Il n’avait pas hésité, la choisissant elle, mais il savait que ça n’allait pas être facile. « Je serais là, t’inquiète. » Et elle avait été là.

Elle l’avait changé et son amour avait été plus efficace que les quatre ans qu’il avait passé en maison de correction. Il avait repris gout aux études et était devenu un adolescent comme les autres. Il se mêlait aux gens, riait avec eux et était devenu beaucoup plus aimable. Ils avaient fait leur première fois ensemble, un moment romantique, sur un coup de tête mais qui aurait des conséquences plus tard. Ils avaient alors dix huit ans chacun.  

EVERYTHING I DO I DO IT FOR YOU
Elle était tombée enceinte. Elle n’avait pas voulu lui dire au début, se disant que de toutes manières elle allait avorter, mais il l’avait découvert. Certes, il avait été déstabilisé et apeuré face à cette nouvelle mais bien rapidement il avait pris conscience de la situation. Une famille avec Elie. Voilà ce qui l’attendait maintenant. Et ce n’était pas quelque chose qui allait le déranger au contraire. Il avait donc réussi à la convaincre de garder l’enfant, lui promettant qu’il ferait son possible pour les rendre heureux. Lorsqu’il l’avait annoncé à son père il avait crié, déclarant que c’était trop tôt et que Aaron ne se rendait pas compte de ce que tout cela impliquait.

UC