L’école avait repris, en temps normal, ça ne concernait pas Avriel. Il s’en battait les couilles quand il y était, ce n’était pas pour s’y intéresser maintenant qu’il en était sorti depuis plus de dix ans. Mais, étant un oncle génial, il devait récupérer sa nièce à la sortie de l’école. Nina était adorable, vraiment un petit ange, alors ça ne le dérangeait pas. Son frère avait un rendez-vous dieu sait où, et sa femme elle travaillait tard, bref, super tonton à la rescousse. Sauf que lui aussi bossait, du coup il était arrivé rapidement, juste après le début de la garderie. Il n’aimait pas entrer dans les lieux qu’ils ne connaissaient pas. Même si certes n a vu plus dangereux qu’une école primaires. Il n’y a qu’une seule enfant que l’ex-soldat est capable d’apprécier, et c’est sa nièce. Le reste, ce ne sont que des monstres bruyants, hyperactifs, qui courent partout comme des débiles. Et entrer dans une cour d’école avec un chien, c’était pas une bonne idée, mais il avait besoin de son ami à quatre pattes. Son chien d’assistance était un terre-neuve, tricolore, sur son gilet il y avait marqué « ne pas caresser » et de l’autres Olympus, son nom. Les enfants ne respectaient pas toujours cette indication. Les adultes non plus d’ailleurs. Il entra dans la garderie, cherchant sa nièce. Il n’avait même pas fait de pas, que les enfants s’émerveillait déjà devant le chien, mais sa nièce n’était pas là.  Un des deux enseignants s’approcha de lui, lui lançant un « Avriel, ça fait longtemps ! » Il lui souriait, et l’ex soldat était juste en train d’observer son visage. Il le connaissait ? Pourtant, il venait d’arriver à Marple spring. Nope, aucune idée de qui ce mec pouvait bien être.

« Vous êtes qui ? Et j’viens chercher ma nièce, Nina Blackwood, mais j’la vois pas. »

Si son père était venu la récupérer et qu’il ne l’avait pas prévenu, il allait être énervé. Ce n’est pas compliqué d’envoyer un sms. Des enfants s’étaient rassemblés autour de lui, observant le chien. Surtout que son grand rère savait très bien qu’il n’était pas à l’aise avec ces choses-là. Il n’y a bien que Nina qu’il apprécie, mais elle, elle n’est pas complètement conne malgré se cinq ans, elle est même plutôt mignonne.

« Monsieur ? Monsieur ? On peut caresser le chien ? »

Au moins ce mioche demandait, mais clairement il ne savait pas lire. Il avait quoi, huit ans ? Peut-être qu’il était attardé. Dans ses souvenirs, à cet âge-là, on sait lire. Avriel, avec son tact légendaire baissa la tête pour observer cet Alien et lui répondre.

« Non. »

Sur un ton ferme et froid. Ouais, le retour à la vie civil, ce n’était pas encore ça. Il avait déjà du mal avec les gens, mais alors avec les progénitures de ces derniers, c’était encore plus compliqué.

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C’était un peu nul de ne pas se souvenir des gens, mais vraiment, Avriel ne se remettait pas le gars qu’il avait en face de lui. Il se présentait comme étant « Juan » et qu’ils avaient passé un moment ensemble à une époque. Ça ne devait pas être mémorable, parce que franchement, il ne se souvenait pas. Ils avaient juste passé un moment ensemble ou part « du temps ensemble » il sous-entendait qu’ils avaient couché ensemble ? Bon, de toute façon, il avait l’air de vraiment le connaître alors Avriel n’allait pas l’envoyer bouler, par contre les petits machins qui courraient et lui parlait avec une articulation limitée, ça il n’avait pas besoin d’être gentil pour ces trucs-là. L’enseignant leurs dit gentiment d’aller jouer plus loin. S’il ne l’avait pas fait, Avriel leur aurait demandé pas gentiment du tout de dégager, peut-être même en leur grognant dessus. Les aptitudes sociales d’Avriel n’étaient déjà pas très bonne en règle générale, mais alors avec les enfants, c’était pire. Le brun lui dit qu’il ne savait pas qu’il était de retour en ville, en même temps, c’était la première fois qu’il vivait à Marple Spring, mais il va présumer qu’il parle de Détroit S’il la rencontré à détroit, c’était pendant l’une de ses permissions. En cherchant bien, peut-être que ça lui revient, ouais, un mec qui voulait devenir enseignant, y’a plus de dix ans maintenant. Juan donc, ouais, se souvenir des prénoms, ce n’était pas son fort, surtout quand ils ne sont pas importants, et franchement, un mec qu’il a sûrement croisé dans un bar il y’a plus d’une décennie auparavant, ça rentre dans la catégorie « pas important, on oublie » de son cerveau.

« Ça va. Et toi pas trop dur de bosser avec ces trucs là? »

Il n’allait pas vraiment lui dire « ça va pas du tout, j’ai perdu ma jambe, mes potes, et je suis de retour à la vie civile depuis deux ans après un an d’emprisonnement, et je gère pas du tout, j’veux juste rentrer chez moi, me poser sur mon canapé et jouer à Mario Kart pour éviter de penser à tous mes problèmes, et éviter au mieux quelque interaction que ce soit avec un autre être humain » Pourtant, ce serait la vérité. Déjà qu’il sortait du boulot, et ça lui faisait largement assez de contacts avec des gens pour la journée, prétendre de s’intéresser à un mec qu’il ne connait pas, disons que ce n’était pas dans ses plans. C’était fatiguant, à la base, il venait juste chercher sa nièce, c’était supposé être rapide, simple –enfin, plus ou moins- et surtout, il devrait déjà être sur la route du retour avec elle.


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Avriel ne comprendrait jamais pourquoi certaines personne se décident à bosser avec des enfants. Oui, il en faut, mais comment des gens choisissent de bosser avec ces choses là. C’est trop bruyant, ça court partout, c’est épuisant, et ça comprend rien. Clairement, tout métier qui se fait en présence d’enfants, Avriel préfère éviter, du moins, aujourd’hui c’est le cas. Lorsqu’il était encore militaire, il a eu l’occasion de travailler avec des enfants, aller à l’école de l’autre côté du globe, c’était une expérience plutôt sympathique. Il était assez heureux à l’époque, c’était une mission facile. Le genre qu’il aurait aimé faire plus souvent, peut-être que ça lui aurait évité de perdre sa jambe. Maintenant, les enfants l’énervaient, enrollés dans ce (rôle) patriotes, forcés de voir l’Amérique comme le meilleur pays du monde, à chanter l’hymne national sans jamais être invités à vraiment connaître se pays construits sur l’horreur. Et un pays qui laisse crever comme des chiens ces citoyens. Il est un poil gêné quand l’enseignant lui demande s’il est toujours militaire. D’autant plus que le chien d’assistance aurait dû lui donner la puce à l’oreille.

“Non, non, je suis mécanicien maintenant. Ça fait quelques mois que je suis là. et un peu plus d’un an que je suis plus militaire, enfin plus ou moins, c’est compliqué.”

Non seulement, c’était compliqué, mais en plus il n’aimait pas vraiment en parler à qui que ce soit, et encore moins à quelqu’un qu’il ne connaissait pas plus que ça. Il ne parlait généralement pas au gens de peur d’être bloqué dans une conversation qui le dérange vraiment.

“Je me suis installé ici pour m’éloigner de la ville, c’est plus calme, et ça change du front. Et toi? Pourquoi t’enseigne ici et pas à détroit, le salaire y est sûrement plus élevé.”

Et il aurait pu éviter de le revoir s’il enseignait à Détroit. Il n’était là que pour sa nièce, il voulait rentrer chez lui et se relaxer autant qu’il le pouvait. Son appart était le seul endroit où son niveau de stresse était gérable.

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