« Si, si c’est elle ! Elle a failli à coucher dans le bureau de l’infirmière, elle ne savait même pas qu’elle était enceinte, ça craint ! » entendis-je, dans mon dos. Je savais à qui appartenait cette voix, c’était celle de Sara, une pétasse avec qui j’avais quelques jours en commun. Sa copine, une certaine Lila ou Lali, lui répondit que ce n’était pas possible, et qu’à son avis, j’avais joué la comédie afin de faire parler de moi. J’avais bien envie de me retourner pour lui demander si elle savait ce que c’était qu’un déni de grossesse, mais je préférais fermer ma gueule. Je me fichais complètement de ce que les gens pensaient de moi. Oui, j’avais un bébé, alors que j’avais tout juste dix-huit ans et après ? Je n’étais certainement pas la seule, il y en avait dans toutes les villes, qu’elles soient petites ou grandes. Je n’étais pas une exception. Là où ça pouvait étonner, c’est que le père de mon fils ne m’avait pas laisser tomber. Il avait assumé. Nous nous étions installés à détroit, parce qu’il allait à l’université là-bas. Ce n’était pas franchement facile tous les jours, parce que j’avais dû refaire mon année de terminale, car, à cause de la naissance d’Aaron, je n’avais pas tous mes points de validés. Tous les jours, je faisais l’aller-retour entre Détroit et Marple Spring, afin d’aller au bahut et je déposais le bébé, soit à ma mère, soit au père d’Isaac. J’étais fatiguée, mais notre organisation était au top. Mais, je n’appréciais franchement pas que des filles que je ne connaissais pas, se permettent de me juger de la sorte. D’autant qu’elles parlaient dans mon dos, en faisant comme si je n’étais pas là, alors qu’elles savaient très bien que j’étais-là et que j’entendais tout. Furieuse, je claquais brutalement la porte de mon casier, les faisant sursauter toutes les deux. Dans ma précipitation à quitter le couloir, je heurtais de plein fouet, une adolescente qui arrivait en sens inverse, déversant sur le sol, le contenu de mon sac, que je n’avais pas eu le temps de fermer. « J’suis vraiment désolée ! » bredouillais-je.