J'suis né et j'ai grandi à Boston sur la côte Est. J'pourrais me la péter en étalant mes origines irlandaises, mais pour être honnête en quatre générations, mon sang d’irlandais à largement eu le temps de ce diluer. Bref j'suis le second d'une famille de cinq gosses. Trois garçons et deux filles autant dire que c'était plutôt animé comme foyer. Sans doute un peu trop pour ma veille qui après avoir dit qu'elle partait acheter des cigarettes n'est jamais revenus. Faut dire que je la comprend, et je lui en veux pas du tout, en plus dans notre quartier pourris c'était presque une coutume d'être parent célibataire. D'ailleurs la place de mère ne restait jamais inoccupé très longtemps. C'est que le paternel était un sacré dragueur. J'me demande encore aujourd'hui quel genre de baratin il pouvait bien souffler à ces filles pour les convaincre de s’installer dans notre joyeux bordel. Après tout on étaient presque livrés à nous même, heureusement pour nous mon grand frère et ma première petite sœur étaient là. C'était eux qui s'assuraient qu'on aillent bien à l'école, qu'on fassent nos devoirs, qu'on mangent presque des vrais plats etc... Ouais je sais, en tant que second plus âgé j'aurais du faire parti de ceux qui maintenaient le navire à flot, mais que voulez-vous, j'ai toujours été le vilain petit canard. Bon des fois quand je me faisais coincer par les deux chefs, je me tapais bien le babysitting des deux plus jeunes, mais c'est vrais que la plupart du temps j'étais toujours fourré dehors. J'ai jamais étais à plaindre. Certes on roulaient pas sur l'or, mais notre foyer débordait de joie de vivre pourtant cela ne suffisait pas à me combler. Toujours fourré dans les ennuis ma scolarité fut chaotique et s'arrêta net une fois le lycée terminé. J'ai bien attaqué une formation de mécanicien mais au bout d'une année j'ai laissé tomber. De nombreux petit boulot plus tard, je pris mes affaires et parti pour L.A. Encore aujourd’hui je ne sais pas vraiment ce que je contais trouver là-bas. Sans doute voulais-je juste partir le plus loin possible et vivre ma vie à moi seul.

J'avais 22 ans quand j'ai débarqué à L.A. Nouvelle ville, nouveaux bars, nouvelles fréquentations, nouveaux ennuis. Le problème avec moi, c'est que j'ai tendance à jamais voir plus loin que le bout de mon nez. Je fonce sans jamais réfléchir à l'avenir ou aux conséquences. Bref, avec le recul j'avoue que lorsque ce mec, ex-taulard, rencontré dans un bar remplit de gens peu fréquentable, me proposa un job de garagiste très bien payé, à moi un mec qui n'avait même pas finit sa formation, j'aurais du sentir que quelque chose n'allait pas. Bien sûr j'ai accepté sans poser de question et effectivement c'était super comme job. J'ai pu parfaire mes connaissances sur les moteurs et finir ma formation sur le tas. Quand à la paye, et bien disons que l'argent ne fut jamais un problème et que payer ma tournée fut une tradition quotidienne. Faut dire que lorsque que l'on revend des pièces volées au black, forcément on peut ce mettre un petit paquet de côté. Faut dire que ce "garage" était une super couverture. Des mecs nous amenaient des voitures volées, on les démontait et on revendait le tout. Bref tout ce passait bien, et ça pendant plusieurs années. Enfin c'est ce que je pensais. Après tout moi je me contentais de démonter des voitures et parfois, pour la couverture, d'en réparer, puis d'empocher l'argent. Presque dix années passèrent. Un matin, où plutôt vers onze heure, alors que je me rendais au boulot en réfléchissant à la meilleure excuse possible pour justifier plus de trois heures de retard, je fus stoppé par un barrage de flic. Le soulagement qui m'envahit quand j'appris qu'ils ne me contrôleraient pour l'alcool fut de courte durée. En effet ils avaient bouclé tout le quartier le temps d'une décente sur un garage.

J'appris plus tard dans les infos local, que notre génie de boss avait eu la brillante idée de s'ouvrir au trafic de drogue, et toujours d'après les info, il ce fit attraper dès la première livraison. Bref j'avais eu de la chance et il était hors de question que je reste dans les parages après tout ce bordel. Le moment était venu pour moi de foutre le camp. Il était bien sûr hors de questions de rentrer à Boston. La meilleure alternative me parut Détroit. Finalement c'est en flânant sur les routes en direction du Lac Michigan que j'ai découvert la ville de Marple Spring. Alors que je dégustai des pancakes dans le café local une idée de génie me traversa l'esprit. Pourquoi ne pas poser mes valises ici ? Dans une petite ville aussi calme et discrète, il n'y avait aucune chance pour que je m'attire de nouveaux ennuis. De plus ça me semblais être l'endroit idéal pour repartir de zéro et creuser mon trou et par chance, le garage du coin cherchait justement un nouvel employé. Voilà donc trois mois que je suis "installé" à Marple Spring.