ans l’ensemble, je vais bien. Mon frère me manque évidemment beaucoup et il y a des jours, c’est difficile de me dire qu’il n’est plus là et que jamais plus je ne le reverrais, mais je me suis libérée de ma famille et grâce à ça, je me sens mieux. Je ne n’ai plus cette impression de gâcher la vie de tout le monde, d’être inutile. Et par chance, ma mère n’a jamais cherché à me contacter et c’est tant mieux. Je ne veux plus me lever le matin en ayant la crainte d’avoir fait quelque chose de mal, alors que ce n’est pas le cas. Bien sûr, je peux parfois être « rentre dans le tas », comme tout à l’heure, lorsque mon ami voulait presque m’obliger à consulter un médecin pour un vulgaire gnon dont il ne restera plus rien demain matin. Quand j’ai quelque chose en tête, je ne l’ai pas ailleurs comme on dit, et je ne cède pas. J’ignore si c’est une qualité ou un défaut, mais comme je tiens ça de ma mère, je prendrais plutôt ça pour un défaut. Mais qu’importe, c’est ce que je suis, alors, c’est à prendre ou à laisser. Je suis comme je suis et je me fiche de savoir si ça plait ou pas. Evidemment, j’aurais préféré ne pas ressembler à ma mère ; ni à mon père d’ailleurs ; mais je n’ai pas tellement le choix. Je suis bien obligée de ressembler à l’un ou l’autre de mes parents, voir même carrément aux deux. C’est comme ça. Moi aussi, si j’ai des enfants, ils me ressembleront forcément. Mais, je n’en veux pas donc, c’est vite vu. Avec l’enfance que j’ai eu, je ne me vois pas du tout devenir mère un jour. J’ai manqué de tout, je ne saurais pas comment m’y prendre. J’aurais peur de tout foutre en l’air, de tout raté. Dans ces conditions, je préfère ne pas avoir de descendance. De toute façon, ils n’auraient même pas de grands-parents chez qui passer les vacances d’été. Non, je ne veux pas d’enfants. Mais, je dis ça aujourd’hui alors que dans quelques années, je changerais peut-être d’avis. Je suis encore jeune, ça n’aurait donc rien de surprenant. « Oui, bien sûr ! » répondis-je, simplement, alors que le jeune homme m’indiquait de le tenir au courant pour mes prochaines vacances. J’avais encore le temps d’y pensé et d’ailleurs, il faudrait aussi que je vérifie si mon pas port était encore valable ; encore fallait-il que je sache ou j’avais bien pu le mettre. Nos plats arrivent ensuite. « Bon appétit à toi aussi ! Je meure de faim ! » que je dis, avant de piquer une première bouchée dans mon assiette. C’est délicieux, mais pas aussi bon que je ne le pensais. Ou alors, je suis très critique parce que je suis française et qu’en France, question bouffe, on est quand même très chiant !

Elyssa & Lazlo

e suis française et l’une des choses qui nous caractérise le plus aux yeux des autres, c’est la bouffe. En France, nous avons un sale caractère, nous sommes prétentieux et chauvins, mais il faut nous reconnaitre une qualité, nous savons faire la cuisine. Nous mangeons bien chez nous et c’est bien la seule chose qui me manque depuis que je n’y habite plus. Les gens ne me manquent pas, parce que, il faut reconnaitre qu’avec ce que mes parents ont dit de moi, j’en suis arrivé à un stade où je n’aimais plus les gens. D’ailleurs, dans le voisinage, il se disait souvent de moi que j’étais une sauvage, parce que à part un bonjour, je ne disais rien de plus. Mais, on m’a ainsi faite. Je n’aime pas les gens, on peut même dire qu’en dehors de Lazlo, je n’aime personne, mais ça ne fait pas de moi un monstre pour autant. Je ne vais pas m’amusé à parler avec tout le monde alors que je n’en ai pas envie. Enfin, c’était comme ça, en France, ici, j’ai pris un nouveau départ et tout vas pour le mieux. Je pense même qu’avec le temps, j’arriverais à me faire quelques amis. Je ne m’entends pas si mal avec mon patron et les clients du Sushi Bar ne sont pas désagréables. Certains sont peut-être trop curieux, mais ce n‘est pas non plus un crime qui mérite châtiment, donc je survivrais. Reste juste à savoir si j’arriverais à prendre des vacances l’hiver prochain, et rien n’est encore sûr. C’est que je ne suis pas encore habituée à la mode américaine, je suis resté bloquer sur les cinq semaines de congés que nous avons droit en France et ici, ce n’est pas du tout pareil ! « Oui, c’est très bon. Et le tien ? » le questionnais-je, avant de me fourrer dans la bouche un morceau tellement gros que j’eu du mal à le mastiquer avant de pouvoir l‘avaler.

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ui, les Etats-Unis sont complètement différents de la France, et pas seulement en ce qui concerne la nourriture, pour le reste aussi. Mais, ces différences ont aussi des bons côtés. Par exemple, en France, j’ai bien galéré avant de trouver mon job à la pizzeria, car je n’avais pas fait d’études dans la restauration et en France, il faut obligatoirement de l’expérience et le diplôme du baccalauréat pour trouver un emploi, même pour du ménage. C’est ridicule, car après tout, nul besoin d’un Doctorat pour passer la serpillère, mais c’est comme ça. Donc oui, j’en ai chié, comme on dit. Alors qu’ici, je n’ai même pas eu besoin de me présenter ! On oncle est aller voir Chen, le propriétaire du Sushi Bar, lui a expliquer qu’il allait accueillir sa nièce et qu’elle avait besoin d’un travail. Chen lui à alors dit que je n’avais qu’à passé à mon arrivé et qu’il me ferait signer un contrat. Pouf ! En deux coups de cuillères à pot, l’affaire était régler. J’étais contente. Pour le reste, un peut moins. Question politique, on ne peut pas dire qu’en France on était gâté lorsque je suis partie, alors je finirais bien m’habitué à ce type avec sa queue de renard sur la tête. Mais, revenons-en à nos plats. Comme mon ami me demande si j’apprécie, je lui retourne la question. Son assiette à l’air appétissante. « J’peux y gouter ? » que je demande alors. Je sais, ma demande peut paraitre étrange, mais je suis curieuse et ça sent si bon, que oui, j’ai bien envie d’y gouter. Toutefois, jamais il ne me viendrait à l’esprit de piquer dans son assiette. C’est quelque chose que je ne supporte pas que l’on me face. Un jour, à la cantine de mon bahut, une de mes copines voulu me prendre une fritte, je me suis retenue de lui planter ma fourchette dans la main. Je ne suis pourtant pas une violente, mais je n’apprécie pas qu’on pioche dans mon assiette sans que l’on me demande la permission. « Quelques amis oui, il y a beaucoup de monde au restaurant, mais aussi pas mal d’habitués ! » que je réponds alors. Il me parle d’amoureux, ce qui me fait rougir, parce que mon cœur est déjà pris, par lui, mais il ne le sait pas. Et j’ignore si je dois lui en parler ou si je dois me taire.

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a situation a bien failli dégénérer, mais tout va bien maintenant. Tant que Lazlo ne me pousse pas encore une fois à aller consulter un médecin juste par ce que je me suis coincé le doigt ; il serait casser je ne dirais pas non mais là ce n’était vraiment rien du tout ; tout ira bien. Nous dégustons tranquillement nos plats et comme le sien me parait bien appétissant, je lui demande si je peux y gouter. Il me fait signe que oui, alors je prends ma fourchette et pique une bouchée, que je fourre aussitôt dans ma bouche. « Oui, c’est mal du tout ! » que je dis, après avoir avaler. « Tu veux gouter au mien ? » lui proposais-je, mais je ne sais pas pourquoi, j’avais le sentiment que ça serait non. Il me demande ensuite si j’ai bien réussi à m’intégrer en ville, à me faire des amis, et je lui fais savoir que oui. Je n’ai jamais eu besoin d’avoir des tonnes d’amis, sans doute parce que j’avais l’habitude d’être seule. Mais oui, j’ai fait quelques connaissances, mon oncle à des amis qui ont des enfants de mon âge, donc ça me permet de socialiser un peu, mais sans plus. Il y a aussi la clientèle du restaurant ; une clientèle autre que sa copine Sidney cela vas sans dire ; bref, tout va bien moi, même si j’élude totalement son autre question, celle concernant ma vie sentimentale. En effet, je n’ai personne à proprement parler, mais je ne sais pas pourquoi, je ne veux pas lui dire qu’il me plait. Il est mon premier ; et le seul ; véritable ami, alors, je n’ai vraiment pas envie de gâcher cette belle amitié. Le hic, c’est qu’il insiste et me repose à nouveau la question. Que dois-je faire ? Éviter encore une fois de répondre et prendre le risque qu’il remette ça sur le tapis ? Ou répondre la vérité. Je décide de couper la poire en deux, c’est bien plus simple. « Pas vraiment. En fait, il y a bien quelqu’un qui me plait, mais je n’ose pas le lui dire, parce que je m’entends bien avec lui et que je ne veux pas foutre en l’air notre amitié ! » que je réponds alors. Peut-être saisira t‘il le sens cacher de mes propos.

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ême si c’est difficile, il est préférable pour moi d’ignorer mes sentiments à son égard. A quoi bon, si tout ça ne mène nulle part ? Tout ce que je gagnerais, c’est d’être malheureuse, alors, autant continuer à jouer la carte de l’amitié, c’est plus prudent. En attendant, je me régale de ce bon repas en sa compagnie. Comme il a accepté de me laisser gouter à son assiette, je lui propose de gouter la mienne, tout en ayant la certitude qu’il n’y tiendra pas à cause de la sauce roquefort. J’ai bien envie de lui dire que ça ne sent pas du tout, mais, ce n’est pas dans mes habitudes d’insister. « Ouais, je comprends, ça sent les pieds de ma grand-mère ! » que je réponds, en riant à mon tour. C’est vrai que ce fromage sent très mauvais et qu’il rebute autant de gens qu’il en attire. C’est assez drôle quand on y pense. Mais, c’est aussi ça la France. Le pays du fromage et du bon vin. C’est bien la seule chose qui me manque de mon pays. Je suis bien mieux ici, plus heureuse, plus épanouie. Je me suis débarrassé de la toxicité de mon quotidien et je me sens mieux. Enfin, presque beaucoup mieux, serait plus juste. Car il me manque ce que je désire le plus au monde, l’amour de Lazlo. Et ça, ce n’est pas gagner, puisqu’il ne voit rien. Il me questionne donc sur ma vie sentimentale et j’en profite pour tenter de lui faire comprendre que je suis très intéressée par quelqu’un, mais que ce quelqu’un ne voit rien. Alors, je n’insiste pas, afin de ne pas mettre en péril notre amitié. Je me dis qu’avec ce genre d’informations, il comprendra que je parle de lui, puisque, juste avant, j’ai bien précisé que je n’avais pas vraiment d’amis, juste des gens ; la clientèle du restaurant ; avec qui parler. Mais, autant parler à un mur, car mes paroles sont bien loin d’avoir l’effet recherché. Lazlo m’indique que ce type en question est un imbécile, car il ne me voit pas. « Oui, sûrement. D’autant que je lui ai déjà lancer des perches, mais il n’a pas l’air de s’en rendre compte ! » continuais-je, espérant que cette fois, la lumière se ferait dans son esprit. Je devais faire quoi sinon ?

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oublie vite le fromage alors qu’il me questionne sur un possible petit ami. Un petit ami que je n’ai pas. Je lui explique alors être attiré par quelqu’un, en pensant, à tort, qu’il comprendra le sous-entendu, mais malheureusement, je me trompe. Quand j’insiste en lui disant que j’ai tendu des perces à ce garçon, il ne comprend toujours pas. Je me demande alors s’il est sérieux ou s’il n’est pas en train de se foutre de moi. Ça m’étonnerait, car ça n’a pas l’air d’être son genre, mais parfois, les apparences sont trompeuses. Je suis bien placée pour le savoir. Mes parents, tout le monde les vois comme des gens bien, alors qu’ils sont tout le contraire. Mais qu’importe, là n’est pas la question. Je pourrais l’embrasser, là tout de suite, maintenant, histoire de lui faire comprendre que c’est de lui que je parle depuis toute à l’heure. Je l’avoue, ‘est très tentant, mais je viens de bouffer du roquefort, il y a mieux, question haleine. Du coup, je me retiens. Il me demande alors si le garçon dont je parle est de Lyon. « Tu m’excusera, il faut absolument que j’aille aux toilettes ! » que je réponds alors. Ce n’est pas très poli de le planter de la sorte, mais je me dis que pour lui faire comprendre que je parle de lui, il n’y a pas un milliard de solutions. Alors, je cours presque jusqu’aux toilettes et je me nettoie la bouche du mieux que je peux. Je ne me promène malheureusement pas avec une brosse à dent et un tube de dentifrice sur moi, mais, j’espère que ça fera l’affaire et que je ne pu plus de la gueule. Un coup d’œil dans le miroir me confirme que je suis présentable. Je ne suis pas un top model, mais au moins, je ressemble à quelque chose. Là, je retourne vite à table. Lazlo n’a pas bouger. Il doit en revanche quelle mouche a bien pu me piquer, mais il le saura dans quelques secondes. C’est sans doute maladroit comme approche, mais je n’ai jamais été douée en ce qui concerne les histoires d’amour et tout ça, alors j’espère qu’il ne m’en voudra pas. Je déplace ma chaise et mon assiette afin d’être à côté de lui et non plus en face et là, je lui plante un baiser sur la bouche. Comme ça. Maintenant, il comprendra, je l’espère, que je parlais de lui depuis le début.