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Message (deenaïa) black butterflies & déjà vu › Sam 29 Juil - 17:53

black butterflies & déjà vu
tu t'es barrée comme ça, comme un homme a la mer,
parti dans la fumée, oui mon cœur échoué




« Alors Rocky, c'est le grand soir ? » Tu lèves la tête de ton dossier, croisant le regard de ton coéquipier sans comprendre où il veut en venir. « Quoi ? Oh putain... Merde. » Le dîner. Le repas chez les parents de Jillian, elle t'en a pourtant parlé ce matin. Un regard à ta montre. Tu te lèves vivement, collant le dossier entre les mains de Marcus pour enfiler ta veste. « Mec, tu déconnes. T'avais oublié ? » Face à ton expression, il éclate de rire. « Arrête, Jill va me tuer. » Vous êtes ensemble depuis un peu plus de sept mois, elle voulait absolument que tu rencontres sa mère et son beau-père mais tu semblais toujours être pris par le boulot -la bonne excuse, nous sommes d'accord. Elle a déjà croisé ton père pas mal de fois, plus car elle s'est un peu imposée que parce que tu souhaitais les présenter, mais tu étais jusqu'ici parvenu à éviter la corvée. Elle a également une sœur, demi-sœur, elle en parle peu car, clairement, elles ne s'aiment pas. Tu as cru remarquer une pointe de jalousie, mais vous n'en discutez pas. Tout ce que tu sais, c'est que la soirée ne s'annonce déjà pas joyeuse avec un trio de demoiselles qui ne s'apprécient pas, alors si tu arrives en retard et mets Jillian en rogne vous êtes tous condamnés. Tu quittes le commissariat, poursuivi par le rire de Marcus, et décides qu'en tant que flic tu peux rouler un peu plus vite que permis, c'est presque une question de vie ou de mort. Tu parviens à Marple Spring à l'heure, et tu t'empresses de repasser par ton appartement afin de prendre une douche et de te changer. Tu diras que ton chien était malade, ou qu'il y avait des embouteillages à Détroit. Tu passes chercher ta copine, qui t'attend en tapant presque du pied, elle te fait assez penser à un personnage de cartoon mais tu te doutes que ce n'est pas le moment de faire de l'humour alors tu l'embrasses en t'excusant et vous grimpez dans la voiture, direction le sud et la campagne. Tout le chemin, elle tente de te rassurer, sans remarquer que tu ne ressens pas une once de stress à l'idée de cette rencontre. « Ils vont t'adorer. » Tu serais tenté de répondre je sais mais te contentes d'un sourire, déposant un baiser contre ses phalanges avant de te garer à l'adresse indiquée. Vous montez les marches main dans la main, et tu rencontres les Abernathy. Sa demi-sœur n'est pas encore arrivée, tu as le temps de discuter un peu avec les parents. Et puis, ils décident d'entamer le repas sans attendre, et tu te lèves en même temps que Marcy. « Je vais vous aider. »

A votre retour de la cuisine, les bras chargés, la dernière venue a pris place à la table. « Je te présente Naïa. » Ton regard tombe sur ces traits que tu connais, croise ces sombres prunelles dans lesquelles tu t'es déjà perdu auparavant. Ton cœur loupe un battement, et ta bouche devient sèche. Tu as l'impression que tous les regards sont rivés sur toi, comme s'ils devinaient ce qui se passe dans ta tête, alors qu'ils ne le peuvent. Que vous n'êtes que deux, ici, à savoir quel est le problème. Le très gros problème. « Ta sœur, bien sûr. Demi-sœur, pardon. », te reprends-tu après qu'elle t'ait fusillé du regard pour avoir oublié le demi. « Deen. Bonsoir. » Tu lui tends la main, ouvrant de grands yeux comme pour lui intimer de se taire au sujet de vous deux. « Ça va ? » Ayant remarqué ton changement de comportement, Jillian vous observe curieusement. Tu forces un sourire en te détournant de Naïa. « Oui oui. C'est juste... Tu ne m'avais pas dit que ta demi-soeur était avocate, nous nous sommes croisés sur une affaire. » Bien sûr, une affaire. Avec un peu de chance, elle appuiera ta version et vous pourrez passer à autre chose. Pour l'instant, en tout cas, parce que vous n'avez clairement pas fini d'en parler. « Elle ne l'est plus, elle vend des roses. » Tout se met en place sous ton crâne, et tu te sens complètement stupide. Le pire idiot qui soit. Au début de votre relation, Jill t'a parlé de sa demi-soeur, agressée il y a des mois de cela. Naïa n'aurait jamais pu te recontacter, elle était dans le coma. Ton cœur fout le camp, et tu te sens soudainement très mal. Mais tu fais bonne figure, te rasseyant aux côtés de ta petite-amie, juste en face de celle que l'on peut sans doute qualifier d'ex.
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Message (deenaïa) black butterflies & déjà vu › Sam 29 Juil - 18:06

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tu t'es barrée comme ça, comme un homme a la mer,
parti dans la fumée, oui mon cœur échoué




Je souris en tendant le bouquet de fleurs à l’une de mes habituées puis je passe derrière pour fermer convenablement. Je mets en marche les frigos et la climatisation histoire de ne pas revenir et que tout soit fané. Je soupire en prenant le bouquet que j’ai fait pour l’anniversaire de Mercy. Je pourrais aisément lui en cueillir un dans la roseraie que j’avais aménagé. Mais mes roses n’ont pas de prix et je ne suis pas prête à lui en offrir à elle. Je passe chez moi, un loft qui est juste au-dessus de ma boutique, Roses’ Paradise. Je redire mon chandail, prend la robe que j’ai achetée juste avant l’incident. Je la regarde longuement. L’ancienne Naïa aurait sans doute enfilé cette robe. Elle aurait mis des talons de douze et elle aurait paru, impeccable. Mais je ne suis plus cette fille. Les souvenirs affluent tandis que je regarde l’étoffe. Rouge. Carmin comme le sang que j’avais perdu dans tout ça. Je déglutis avant de la jeter dans un coin. Je me regarde dans le miroir. Une chemise et un jean. Ça fera l’affaire. Marcy n’est pas non plus la reine de Sabbat. Bien au contraire, ce n’est qu’une garce arriviste doublée d’une gamine stupide. J’attrape la masse volumineuse qui me sert de cheveux pour les remonter avec un pic à chignon sur le sommet de ma tête. Puis, je me rapproche pour appliquer le mascara et tourner sur moi-même. Orlando Bloom, mon chat, se réconforte dans mes jambes et je me baisse pour le caresser et aller le nourrir. Mon chat, c’est un peu une sorte de doudou. Je l’ai adopté en sortant de l’hôpital. Il avait été abandonné. Je le regarde manger tandis que la pendule. Merde, je vais être en retard.
Je grimpe dans ma voiture pour mettre le contact et me souvenir que j’ai oublié les fleurs. Belle-mère à la con. Je remonte la chercher, hésite devant le paquet de cigarettes mais j’ai le sentiment que Cendrillon entourée de sa belle-mère et de sa pétasse de demi-sœur aura bien besoin d’une latte. Je quitte donc la place de parking sans me soucier des gens derrière. C’est un miracle si j’ai eu mon permis. Le trafic est fluide si bien que j’arrive à l’heure et me gare derrière la voiture de mon père. Une Pontiac. Du bout des doigts, j’effleure la carosserie avant de me diriger directement vers la roseraie. Je sors la clé que je porte en collier pour l’ouvrir et y pénétrer. Personne n’a le droit d’y aller hormis mon père et moi. Cette pute serait capable de faire crever mes fleurs si elle le voulait. Je me penche vers le rosier Bernadette Laffont pour le sentir. Pas encore à maturité. J’attrape le sécateur pour commencer à couper les petites feuilles, le tailler correctement. Je leur donne de l’eau et je ressors, consciente que désormais je suis en retard. Je passe une main dans ma frange pour la remettre en place.

Mon père est à l’extérieur. Je le soupçonne de ne plus supporter sa femme. Je souris et m’approche de lui. Je me baisse pour déposer un baiser sur sa joue. Il semble crevé. « T’en as une pour moi ? » Il ne fumait pas avant. Avant de se marier avec cette mégère. Je fouille dans ma poche et en sort une. Il l’attrape, l’allume et inspire loguement. Je l’imite et on fixe le paysage au loin. « Comment vont les nouvelles variétés ? » Il est la seule personne qui s’intéresse à mes créations. Mes nouvelles roses. Je tentai d’en reproduire une noire et rouge mais sans succès. Elle se faisait rare comme les licornes. J’expire la fumée. « Elles vont bien. La bleue commence à prendre forme. On pourra la commercialiser à l’automne je pense. » Associés, parents. Il m’avait pris sous son aile à la sortie de l’hôpital. C’était un homme bien. Mais pas sa femme. Pute. La porte claque derrière nous. Quand on parle du loup. « Naïa, arrête d’influencer ton père. » Je relève la tête pour regarder cette petite femme avec une choucroute blonde. Je fronce les sourcils avant de me remettre debout. Je fais bien une tête de plus qu’eux. « Joyeux anniversaire, dis-je d’un ton détaché avant de lui coller le bouquet sur la poitrine. » Puis, je colle ma cigarette dans le bec par pure provocation avant d’entrer dans la cuisine. Je regarde les lieux qui n’ont pas changé. Je tire sur la cigarette avant de saisir le cadre de famille. La photo de mariage. Si seulement, je pouvais cramer sa gueule à cette harpie. « Naïa, hurla Marcy en me suivant. Eteins-moi cette cigarette. Tu vas empester toute la maison. » Je me tourne vers elle, l’objet du délit coincé entre mes dents. C’est le but belle-maman. J’écrase donc la cigarette dans ce qui semble être un truc pour y glisser les clés. « Elle est pas là Barbie ? » Je me redresse de toute ma hauteur avant de me caler contre le mur, déjà enervée par la tournure qu’allait prendre cette journée. Je sors mon zippo pour commencer à jouer avec. Vestige de Détroit, ville dans laquelle je ne retournerai jamais.

Je lève les yeux au ciel tandis que je m’éclipse pour aller dans la remise chercher un vase. Mon père me suit et je lui file un bonbon à la menthe. « Tu penses que si je l’égorge pendant le repas ça fera une bonne sauce avec le rôti ? » Mon père rigole et on se regarde avant d’aller prendre place à table. « Salut, me lance Blondie qui est visiblement arrivée. » Je ne lui réponds pas et contente de la fixer en m’asseyant en face d’elle. J’avais zappé qu’elle venait avec son mec. Soudain, il pénètre dans la pièce. J’étais en train de foutre la petite boule de pain en charpie lorsque je relève la tête et croise un regard que je connais bien. Deen. PUTAIN. Il y a fallu que ça soit Deen. Il me tend la main mais je ne lui sers pas. « Est-ce que ton incident t’aurait rendu malpoli ? » Je jette un œil mauvais à Marcy qui revient vers nous, radieuse. « On se connait déjà donc inutile de lui serrer la main. » Autant jouer la demi-sœur désagréable jusqu’au bout. Deen explique d’où on se connait. « Oui c’était juste avant qu’on me poignarde et qu’on me laisse pour morte, ajoutai-je en aplatissant ce petit pain avec ma fourchette. » Puis, j’attrape un morceau de pain que je jette dans la tête de Jillian. « Je conçois des roses mais je vends des fleurs, est-ce que tout le peroxide que tu mets dans tes cheveux t’a rendu débile Jillian ? » Puis, je me lève de table. Je ne peux pas rester là. C’est impossible. Mon père me jette un coup d’œil, visiblement surpris. « Je vous laisse à votre réunion de famille parfaite. » Je n’avais pas envie de m’en prendre plein à la gueule ce soir et encore moi devant Deen. Sans le regarder et ignorant Marcy, je me rends à la cave pour piquer une bouteille et me barrer. Dire au revoir, sans façon. J’avais le cœur trop brisé pour ça.
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Message (deenaïa) black butterflies & déjà vu › Lun 31 Juil - 0:13

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L'affaire sur laquelle tu planches te fait, une fois de plus, passer pas mal de nuit blanche. Tu as continuellement le sentiment de passer à côté de quelque chose, un détail ayant probablement son importance. Peut-être la clé de tout. Tu te réveilles toujours avec appréhension, craignant d'apprendre qu'une nouvelle victime a été retrouvée. Tu prends sans doute tout cela trop à cœur, même après tant d'années tu n'es toujours pas résigné, tu vis encore avec l'espoir qu'un jour la brigade criminelle n'aura plus d'utilité. Un doux rêve, surtout pour quelqu'un vivant dans l'action. Te mettre tout sur le dos, prendre les choses comme si elles te concernaient directement, ce n'est sans doute pas la solution. Mais tu viens seulement d'être réintégré, tu veux faire les choses bien. Sans oublier que, malgré ce que l'on dit, tu es toujours observé. Testé. Le rapport de la psychologue a beau s'avérer positif, tu ne doutes pas du fait qu'elle ait noté quelques faiblesses et défauts dans ton profil. Colérique. Un problème avec son passé. N'a pas revu sa mère depuis ses quinze ans. Hésitant au sujet de fonder une famille, sans doute à cause de sa propre expérience. Ne comprend-t-elle pas qu'en voyant des meurtres tous les jours, tu hésites à élever des enfants dans un monde pourri, dangereux et corrompu ? Elle n'a probablement pas tout à fait tort au sujet de ta mère, mais tu n'es pas là pour tout cela, tu tiens ta vocation de ton père. Ton modèle. Celui-là même qui t'a conseillé de ne pas te rendre à ce dîner car il n'est pas certain que Jillian te convienne. Mais te voilà, chemise noire pour faire bonne impression, des fleurs pour Marcy puisque c'est son anniversaire, une bouteille pour son mari (on remerciera Jill d'y avoir pensé, parce qu'avec ton retard il ne fallait pas compter sur toi pour les cadeaux).

Soudain, Naïa. T'as quand même un talent fou pour t'être mis dans une telle situation. Ton ex, ta copine, la même famille, tout ça car tu n'as pas été foutu de chercher plus loin. Parce que t'as été blessé dans ton amour propre, vexé et déçu, alors contre ton instinct t'as décrété que tu l'avais mal jugée. Que tu t'étais laissé aveugler. Alors que, toi et ton instinct, c'est toute une histoire. Tu juges bien les gens, en général, t'aurais simplement dû te faire confiance. Et lui faire confiance, mais dans ton métier on évite la confiance aveugle. « Je ne savais pas que tu avais été blessée », lâches-tu, sans réfléchir, pour qu'elle le sache. Qu'elle comprenne que tout n'est qu'un énorme et stupide malentendu. Mais elle n'est pas décidée à rester, à supporter le spectacle en plus des remarques de sa belle-mère et de sa demi-soeur. Enquêteur dans l'âme, tu remarques tous les indices, de la façon dont elle déchiquette son pain à cet écœurement dans son regard. Il faut dire que, cette affaire, tu la connais, et que, toi même, si tu ne devais pas faire bonne figure pour vous deux, tu aurais déjà filé aussi. Tu lui courrais après, maintenant qu'elle quitte la table et s'apprête à franchir la porte. « Désolée, elle est un peu tarée depuis  son agression. De toutes manières, elle n'a jamais été très intéressante. » Naïa, pas intéressante ? Si elle n'était pas intéressante, tu n'aurais pas passé des mois à te demander où elle était passée et ce que tu avais bien pu faire de mal. Si elle n'était pas intéressante, tu n'aurais pas perdu absolument tous tes moyens en la voyant ce soir. Mais, de toute évidence, les deux jeunes femmes se vouent une haine viscérale. Et toi, toi tu te retrouves en plein milieu du champ de bataille, entre deux femmes pour lesquelles tu as des sentiments non négligeables. D'un côté, ta petite amie, celle qui devrait compter plus, derrière laquelle tu devrais te ranger, mais c'est Naïa que tu as rencontrée en premier, et ta vision de l'ex-avocate n'inclut ni tarée ni inintéressante. Même après ce que tu as vu ce soir. Elle a souffert, tu vois ça tout le temps, elle n'est pas plus folle qu'une autre. Tu aimes Jillian, sans doute pas autant que tu le devrais au bout de sept mois, alors que tu rencontres sa famille, mais tu es bien avec elle, tu ne la connais pas comme la gamine jalouse et capricieuse face à laquelle tu te trouves ce soir, tu as rencontré une autre facette, et tu l'apprécies.

De l'autre côté, donc, sa demi-soeur. Une chance qu'elles n'aient pas de véritable lien de parenté, quand on sait que tu as fini dans le lit des deux. Tu n'es pas un coureur, bien que ce soit ce que ce portrait donne à penser. Tu as eu quelques aventures, tu ne t'en caches pas, mais Naïa n'était pas censée n'être que cela. Tu as cru que vous resteriez en contact. Que, peut-être, il se passerait quelque chose de plus. Tu sais aujourd'hui que tu n'étais pas le seul. Tu étais amer, presque en colère. Tu t'es senti trahi, abandonné, quand elle n'a pas rappelé. Tu as attendu un mois. Deux. Puis il y a eu Jill, tu es passé à autre chose. Elle ne voulait pas te sortir de la tête, mais elle t'avait lâché. Enfin, c'est ce que tu croyais. Le dîner se poursuit, et tu demeures pensif. Tu t'excuses lorsqu'on te le fait remarquer: la fatigue, tu es sur une grosse affaire en ce moment. Ce n'est pas tout à fait faux, seulement ce n'est pas ce qui te préoccupe actuellement. Tout le monde accepte cependant l'excuse sans poser de question, et vous enchaînez sur ta vocation de flic tout en entamant le dessert. Une fois le repas terminé, Jill décide de rester encore, mais tu esquives en prétextant un réveil aux aurores pour le lendemain, et un chien resté déjà bien trop longtemps seul. Le fait est que Creed restera encore un peu en solo, ce à quoi il s'est fait, et puis il sera encore plus heureux de te voir lorsque tu reprendras enfin le chemin de l'appartement. Pour l'heure, la mission consiste à retrouver Naïa. Au détour d'une conversation, Jillian a mentionné la boutique, le nom te reviendra sans doute lorsque tu le liras. Elle habite juste au dessus, ce que ta blonde n'a pas manqué de dénigrer avant d'être reprise par son beau-père et de se renfrogner. A chaque allusion, tu t'es senti de moins en moins proche de celle qui partage ta vie depuis de longs mois. Tu ne tardes pas à trouver le Roses' Paradise une fois dans le centre, tu t'empresses donc de te garer et de monter frapper à sa porte. « C'est moi. Deen. T'as surement pas envie de me voir. Je voulais vérifier que ça allait, c'était... tendu, au dîner. Et puis j'étais là, j'suis désolé, je savais pas pour l'agression, j'ai cru... Peu importe, je passais juste voir si t'étais bien rentrée, et si tu vas bien. » Cela doit sonner extrêmement mal après tout ce qu'elle a eu à digérer, mais tu n'es pas non plus en reste. Tu étais dans le noir complet, jusqu'ici, tu n'avais pas la moindre idée de ce qu'elle était devenue, et étais encore moins au courant de son lien avec Jillian. Autrement, tu ne serais jamais sorti avec elle. Tu espères qu'elle le sait. Qu'elle se rend compte que, tout ça, c'est aussi dur pour toi. Aussi imprévu et perturbant.
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Message (deenaïa) black butterflies & déjà vu › Lun 31 Juil - 13:57

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Mourir. Ne vit-on pas que pour mieux mourir ? Après tout, la vie n’est qu’éphémère non ? Je me pose sans arrêt cette question depuis ce fameux jour au tribunal. Je me souviens encore des traits de mon agresseur. Le croque-mitaine, le monstre qui peuple vos cauchemars. J’étais en plein milieu d’une plaidoirie, j’allais gagner. Je le savais. Je n’ai jamais perdu. Jamais. Puis, il s’est levé, s’est jeté sur moi et a enfoncé la lame dans ma chair. J’ai senti le métal froid pénétrer la barrière de la peau. Avant que les flics n’arrivent, il l’a refait une seconde fois, au même endroit. Surprise, je me suis sentie mourir. Serai-je morte en paix ? Mon esprit a d’abord pensé à ma mère, morte dans la souffrance. Mon corps est tombé par terre comme un poids mort et cette fois-ci je suis partie ailleurs. J’ai revu son sourire. Ce si beau sourire. Puis, j’ai fermé les yeux. Normalement je devrais être morte. Mais je suis revenue. Je me suis battue de toutes mes forces pour revenir, pour revivre et retrouver les deux hommes que j’avais dans ma vie. Deux. Pas un mais deux. Seulement, le second a rapidement déserté. Je n’ai jamais eu de sentiments pour quelqu’un. J’ai eu des petits-amis au lycée mais je ne pourrais pas les comparer aux sentiments que j’avais pour lui. Pour Deen. Mon cœur s’est gelé quand j’ai su qu’il avait quelqu’un d’autre. Une peine de cœur. J’avais eu ma première peine de cœur sans être réellement tombée amoureuse.

L’ironie veut que ce soit avec ma demi-sœur qu’il soit. Lorsque je le vois pénétrer dans la pièce, j’ai un rire moqueur. L’ironie a voulu que je perde trois choses. Mon appartement que Marcy s’est empressée de louer, reprenant mes affaires, en jetant une partie parce que ça coûtait cher. Mon boulot car je n’étais pas censée sortir du coma. Et mon mec. Qui est avec ma sœur. Je commence à réduire mon petit pain en charpie avant de lever les yeux vers lui. « Quel piètre flic tu fais alors Deen, répliquai-je d’une voix froide. » Je sens comme un blanc avant de hausser un sourcil. « Tu vas t’excuser tout de suite, réclame Jillian. » Je pars alors dans un grand éclat de rire. Elle est sérieux elle ? « Cette affaire a fait la une de tous les journaux. Une avocate poignardée, bla bla bla. » Je me relève pour prendre appui sur la table plantant mon regard dans celui de ma demi-sœur. Lien de parenté à la con. « Soit ton mec est un mauvais flic, soit c’est un menteur. But who cares ? Vous êtes parfaitement bien assortis. » D’une pichenette j’envoie du pain dans la figure de Jillian avant d’attraper mon gilet et de quitter la pièce avec fracas et swag. Je m’autorise un petit détour par la cave. Mon père ne boit jamais mais sa femme, oui. Je m’y connais suffisament pour attraper du vin assez bon et quitter la maison. Mon père m’attend contre ma voiture, un air grave. « Ne t’en vas pas ! » Je lève les yeux au ciel. Je suis forcée. Etre dans la même pièce que ces deux hypocrites me tuerait. « Demain, je cherche un terrain et je déménage la roseraie. Je veux plus jamais revoir ton idiote de femme et sa salope de fille. » Je colle un baiser sur la joue de mon géniteur avant de monter dans ma voiture. Puis sans rayer la précieuse voiture de Deen, je quitte cet univers hostile.

Lorsque je rentre chez moi, Orlando vient se frotter à mes jambes et je lui prodige une caresse sans réellement le regarder. Je débouche la bouteille avant de boire au goulot. Pourquoi est-ce que ça fait si mal ? Pourquoi est-ce que j’ai autant de peine ? De toute les filles sur cette planète, il fallait que ça soit ma demi-sœur. Je prends appui sur le comptoir, les mains tremblantes pour commencer à pleurer. Le revoir n’a fait que me rappeler que ma vie était un immense fiasco. J’aurai pu être encore plus méchante et le dire à Jillian mais à quoi bon ? J’avais maintenant la certitude que Deen n’en avait rien à foutre de moi. Qu’il m’avait facilement oublié. Doucement, je me laisse couler contre le plan de travail avant de finir au sol. Mon maillot me brûle la peau, me rappelant que j’ai une blessure ouverte. Non, j’en ai deux. J’ai non seulement cette cicatrice immonde à l’aine mais également le cœur qui n’a pas seulement gelé, il a volé en éclats. Je retire mon débardeur que je jette à travers la pièce pour me relever péniblement. Les anti-douleurs. J’ai besoin des antidouleurs. Je me dirige, toujours la bouteille à la main vers la salle de bain. J’ignore combien de temps a passé depuis que j’ai quitté cette baraque de tarés. Je prends un médicament avec difficulté pour l’avaler avec une gorgée de vin. Je n’entends pas la porte s’ouvrir. Longuement, je me regarde dans le miroir. J’attrape mes cheveux pour les attacher en chignon lâché. Mon mascara a coulé. Et j’ai sans aucun doute le teint plus pâle qu’à l’habitude. Je quitte la pièce pour voir qu’il y a quelqu’un à ma porte.

Je reconnais la voix de Deen. Je n’ouvre pas. Je me pétrifie sur place. J’écoute ce qu’il dit. Sa voix. J’avais oublié à quel point j’aimais sa voix. Effectivement, je ne veux pas de toi ici Deen. Retourne voir ta copine, retourne donc vers elle, lui faire l’amour, l’embrasser. Je serai une enfant gâtée et puérile si je pensais à moi à l’instant. Qu’aurai-je à lui offrir ? Je ne suis plus qu’un tas de cendres. Il a cru quelque chose ? J’éclate de rire en passant ma main dans les cheveux avant d’ouvrir la porte avec fracas. « T’as cru que je voulais plus de toi ? Sifflai-je. C’est ça que tu as l’opinion de moi ? » Je croise les bras sur ma brassière, me foutant pas mal d’être à moitié devêtue devant lui. Il en a vu d’autres. « Tu vois lorsque je me suis réveillée, j’ai appelé au commissariat car manque de bol, on m’a coupé ma ligne. Sans doute un inconvénient au fait que je suis encore en vie. On m’a dit que tu étais sortie avec ta copine. » Je détourne le regard, les yeux presque humides. J’inspire doucement. Je ne pleurerai pas. « J’aurai préféré être morte à ce moment-là. Et l’ironie c’est que tu viens de m’achever une seconde fois ce soir. » Je pourrais lui demander s’il était amoureux d’elle mais encore une fois, à quoi ça servirait ? « Retourne voir ta copine, embrasse-la, fais-lui l’amour tiens et oublies-moi. T’as su le faire en trois mois alors tu devrais facilement y parvenir non ? Adieu, Deen. » Je lui claque la porte au nez avant de rester planter comme ça devant et de fondre en larmes. Si j’allais bien… Non. Je pensais que j’étais revenue pour une raison. Que j’en avais fini de souffrir, que tout était derrière moi. Mais visiblement, la vie demeurait une pute. Car maintenant, le coup de poignard, il n’était pas mon aine mais dans mon cœur.

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Message (deenaïa) black butterflies & déjà vu › Mer 9 Aoû - 23:38

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Partagé, comme déchiré, tu regardes Naïa sans y croire. Ça n'a rien de discret, mais c'est plus fort que toi. T'étais passé à autre chose, ou en tout cas t'avais fait de ton mieux pour ça, et voilà qu'elle se pointe. Voilà que tu intègres presque sa famille, au bras d'une autre. Ce qui te vient à l'esprit, c'est que c'est elle qui aurait dû te présenter aux Abernathy, pas Jillian. C'est avec elle que tu devrais être, mais elle a disparu sans un mot. Elle n'a pas rappelé. Et tu es tombé sur sa demi-soeur. De toutes les femmes de cette foutue planète, il fallait que tu tombes sur une famille. Alors t'es partagé entre deux sentiments contradictoires, et déchiré entre les deux êtres les moins semblables qui soient. Tu n'as pas pu t'empêcher d'être heureux d'apercevoir ce visage, bien que ni le lieu ni les circonstances ne s'y prêtent, c'est plus fort que toi, ton palpitant s'est emballé comme un con. Parallèlement, tu es pétrifié par cette vision. Ouais, le monde est petit, et clairement mal fait. Tu ne peux pas aimer Naïa, vous ne vous êtes pas suffisamment connus pour cela. Mais, ces derniers mois, tu n'as pu t'ôter de la tête l'idée que ce serait arrivé. Tu serais tombé amoureux d'elle, si tu en avais eu l'occasion. Le temps. Oui, le temps, c'est ce dont tout le monde manque. Tu t'es senti ridicule de raisonner ainsi, mais tu savais que t'avais raison, que vous deux ça aurait fonctionné, avec un peu de chance. Tu ne l'aimes pas, mais tu as ce goût amer de presque dans la bouche, et ce depuis des mois.

Une scène familiale comme tu n'en as jamais vue, et toi au centre. Tu ne connais pas les disputes de fratrie, ni les problèmes parents/enfants. Tu as presque l'enfance parfaite, dit comme ça, mais il faut dire qu'à nous vous n'avez pas beaucoup l'occasion de jouer des scènes dramatiques. Ton père et toi êtes en bons termes, et ce depuis toujours, probablement car vous représentez tout l'un pour l'autre. Absolument tout. Tu es la cause de cet emportement, et personne à part Naïa et toi ne le savez vraiment. Tout à ta nouvelle découverte et à ton choc, tu ne te défends même pas. Tu ne contredis pas l'ex-avocate quant à tes qualités de flic, n'expliques pas que tu n'étais d'ailleurs plus véritablement flic lorsque c'est arrivé. Tu en as déjà tellement encaissé ce soir, que tout le reste te passe au dessus de la tête. Sa colère, ses reproches, ce n'est rien par rapport à ce qui se passe sous ton crâne. La réalisation que tous ces mois, ton couple, rien n'a plus vraiment de sens à la lumière de ce que tu viens d'apprendre. D'enfin comprendre, imbécile que tu es. Tu aimerais poursuivre Naïa, lui expliquer, la consoler, peu importe, faire quelque chose. Mais tu demeures planté là, entre une Jillian outrée et une Marcy qui n'a pas suivi grand chose à cette scène surréaliste. Si, tout au long du repas, tu ne fais que ressasser tout ce qui s'est dit, et ce qu'il reste encore à dire, les trois autres évitent soigneusement le sujet. C'est mieux comme ça, tu dois déjà supporter l'idée qu'elle te déteste, et la traîner tout au long du dîner. Tu es comme un animal piégé, tu n'attends que d'être libéré de cette obligation stupide pour la rejoindre et enfin mettre les choses au clair. Tu ne devrais pas te mettre dans cet état, pas après sept mois passés auprès de Jillian, mais ta raison n'a plus aucun poids face à tes sentiments et de longs mois de malentendu.

La porte de ta cage s'ouvre, te voilà libre d'aller où bon te semble. Sans doute la direction que tu prends n'est-elle pas bonne, intelligemment parlant, mais c'est ce qu'il faut faire. C'est ce que tu as besoin de faire. Tu as assemblé les pièces du puzzle tout seul, réalisé l'énormité de ton erreur, et le désastre que représentent les conséquences. Mais rien de tout cela n'était voulu, et rien de tout cela n'est évident pour un autre que toi. Naïa ne sait pas, elle n'a vu que ton absence à son chevet, et ta présence auprès de sa demi-soeur. Elle n'a pu s'imaginer qu'indifférence et mensonge, tout comme tu t'es senti trahi en pensant qu'elle s'était uniquement servie de toi lors de votre rencontre. Elle a tout aussi tort que toi à l'époque. Si tu avais su, tu aurais accouru à l’hôpital. Si tu avais su, les choses seraient bien différentes, et peut-être que ce dîner n'aurait pas été pour Jill et toi, mais pour vous.

En quelques minutes, tu te trouves devant la boutique de ton ex. Ex étant un grand mot pour vous décrire, mais c'est tout ce qui te vient, et la scène de tout à l'heure avait quelque chose d'un règlement de comptes post-séparation. Pour cela, il y aurait cependant fallu que vous viviez réellement quelque chose, que vous en ayez eu le temps. Tu frappes à la porte, n'attendant pas de réponse pour exposer la raison (plus ou moins évidente) de ta présence. La porte s'ouvre brusquement pour dévoiler la fleuriste, en brassière. Tu as vu plus que ça, et puis sa façon de t'agresser ne te laisse pas beaucoup de temps pour observer quoi que ce soit d'autre que ses traits distordus par l’énervement. Compréhensible, mais elle ne t'a même pas encore entendu. Tu fais un pas en arrière, et tu l'écoutes, accusant le coup malgré ta violente envie de la faire taire afin de pouvoir t'expliquer. D'au moins en placer une, histoire d'éclaircir tout cela. Ce qu'elle pense savoir, ce qu'elle comprend de travers. Elle te claque la porte au nez sans t'en laisser l'occasion, et ton poing s'abat contre le mur. Une chance qu'elle n'ait pas de voisin de palier. « T'es injuste avec moi. T'aurais pensé quoi si j'avais dit que je t’appellerais mais que rien n'était venu ? J'étais pas au courant pour l'agression, tu crois que si j'l'avais su je l'aurais simplement ignoré ? C'est toi qui a mauvaise opinion de moi. J'suis sans doute un mauvais flic, t'as raison, parce que pendant que t'étais à l’hôpital moi j'étais enfermé chez moi, mis à pied pour avoir tabassé un meurtrier. J'suis un mauvais flic, peut-être même dangereux, mais si y'a bien une chose que je suis pas c'est un connard, si j'avais ne serais-ce qu'imaginé qu'il t'était arrivé quelque chose j't'aurais jamais laissée. » T'as élevé la voix, sans vraiment le vouloir, mais tu ne te contiens plus. T'en peux plus. « On se connaît pas vraiment, alors oui j'ai cru que tu t'étais moquée de moi. J'fais pas confiance aux gens, c'est pas dans ma nature. J'étais blessé, okay, c'est ridicule mais j't'avais cru et j'me suis senti débile quand t'as pas rappelé. Alors oui, j'suis passé à autre chose, je pas l'habitude de m'accrocher quand on veut pas de moi. Quand je crois qu'on veut pas de moi. J'aurais peut-être dû chercher à reprendre contact, peut-être que tout ça c'est ma faute, mais c'est pas ce que je voulais non plus. » Tu frappes à nouveau, moins fort. Bien moins fort. T'es fatigué de tout ça, et t'en vois pas la fin. Tu continues à t’époumoner, pourtant, même si tes mots ne sont pas durs. Au contraire: « Tu crois que ça a été simple pour moi de passer à autre chose ? J'ai rencontré Jill parce que mon coéquipier m'a forcé à sortir. Forcé, c'est ce qu'il fallait pour me faire aller ailleurs qu'au poste ou dans mon lit, j'étais pathétique après toi. Le pire c'est qu'on était même pas ensemble, mais moi aussi j'y ai cru, et si on avait pu... Si j'avais été au courant j'aurais été auprès de toi, et si je pouvais c'est toi que j'embrasserais. » T'as pas le droit de dire ça. T'as pas le droit. Mais tu le dis quand même, parce que si c'est pas maintenant, tu ne le diras jamais.
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Message (deenaïa) black butterflies & déjà vu › Lun 14 Aoû - 11:00

black butterflies & déjà vu
tu t'es barrée comme ça, comme un homme a la mer,
parti dans la fumée, oui mon cœur échoué




Je ne sais pas ce que j’ai fait pour avoir autant de merdes dans ma vie. Je pense que je devais être une véritable garce dans une vie antérieure. Parce que j’ai quand même perdu l’homme qui aurait pu potentiellement faire un bon géniteur pour mes enfants au profit de ma demi-sœur. Jillian, mademoiselle blonde avec son sourire stupide, son rire bon à vouloir lui mettre des claques et des cheveux soyeux. Sans compter des jambes de trois mètres de long. Je priai chaque jour que Dieu faisait que mon père se rende compte que sa femme était une harpie et ne divorce. Le cauchemar de toute petite fille, le prince s’est marié avec la demi-sœur débile et Cendrillon, elle se retrouve seule avec pour compagnie un chat. Génial, non mais génial. Et puis, il faudrait en plus que je reste à table et que je les regarde se faire des mamours. Non merci. Allez joyeusement vous faire foutre. Une question s’imposait dans mon esprit de jeune femme enragée (et partiellement bourrée), est-ce que Deen vit ici ? Parce que s’il habite à Marple, je prends mes fleurs et je me casse. Il ne manquerait plus que je les croise se rouler des pelles à chaque coin de rue. No fucking way. Je rentre chez moi, clope au bec, bouteille à la main pour coller la musique à fond. System of a down, c’est très bien ça.

Dans ma vie d’avant, j’étais plus calme. Plus souriante aussi. Je souris toujours mais aux bonnes personnes. Pas à ses têtes de cons. Go fuck yourself. J’avais une vie sexuelle aussi. Et puis, un imbécile a eu la bonne idée de me trouer la peau. Je n’y ai pas seulement perdu des choses matérielles mais également ma précédente identité. Maintenant, je fais des crises d’angoisse. Des grosses. Je peine à respirer, je vois rouge et je suis obligée soit de respirer dans un sac, soit de me bourrer la gueule pour que ça passe. Sinon, je fais mes compositions florales, ça détend. J’ai des accès de rage aussi. Donc, je vais à la salle de boxe pour coller des mandales aux gens. C’est un peu extrême, je l’avoue. Mon cerveau d’enfant surdoué tourne à cent milles à l’heure. Déménager, absolument mais pour aller où ? Sans doute quitter la région voire même le pays. J’ai entendu dire qu’ils avaient de jolies fleurs en Argentine. Et pas mal de drogues aussi. Donc, rayons l’Argentine de la carte. Je suis debout devant ma map monde lorsqu’on frappe à la porte.

Mais qu’est-ce qu’il fout là, lui ? Il n’est pas censé baiser sa connasse ? J’ouvre alors la porte, un peu en colère je l’avoue. Bon, ok, je suis furieuse. Mais comment pouvait-il croire que je l’avais abandonné ? Trou du cul ! Non vraiment. Je ne suis pas ce genre de femmes et je ne l’étais pas avant. C’est lui qui m’avait abandonné. Donc non seulement, c’est un mauvais flic mais en plus, il n’a pas la télé ou les journaux. Aucune excuse. Je sais que cette affaire avait été médiatisée. Enormément. Et à cet instant précis, je me demande bien pourquoi je suis encore en vie. Puis d’un geste rageur, je ferme la porte, finissant cette conversation. Dégage, je dois faire mes bagages. Je pose doucement ma tête contre la porte, tentant de contrôler mes émotions. Un violent coup me fait sursauter. Mais il ne va pas défoncer la porte quand même ? Je l’écoute alors me parler. Que faire d’autre ? Je pourrais aisément pousser le volume de la musique à fond pour couvrir sa voix que j’aimais tant. Mais il serait capable de tout défoncer. Mais il se fout vraiment de ma gueule, ma parole ? Injuste ? Putain mais c’est moi qui me suis retrouvée dans le coma. Il n’a pas à inverser les rôles. Je suis la victime, lui il n’est que le con qui a sauté ma sœur. Demi-sœur. Fort heureusement, nous ne partageons pas de liens de sang. Il frappe à nouveau et je vois des lumières s’allumer en face. Putain, mais il va réveiller le quartier cet imbécile. Je serre les dents tandis qu’il me raconte sa rencontre avec Miss Connasse. Si je pouvais c’est toi que j’embrasserai. Cette parole me foudroie sur place. Tandis que j’avais placé ma main sur la clé pour fermer cette maudite porte à jamais, me voilà en train de l’ouvrir. Puis, je l’attrape par le col de son haut (chemise ou tee-shirt, j’en ai rien à carrer) et je le tire de toutes mes forces à l’intérieur. Avant de refermer une bonne fois derrière. « Tu te tais, dis-je en serrant les dents, j’ai des voisins et tu vas rameuter tout le quartier. » Puis, je pointe un doigt vengeur vers lui comme on le voit assez dans les films. « Ensuite, espèce d’imbécile, si tu avais pris la peine de lire le journal ou de regarder la télé, je pense que t’aurais pu être au courant. Putain mais merde quoi, c’est moi qui me suis faite trouer la peau et tu te places en tant que victime ? » Je baisse mon pantalon pour découvrir la cicatrice qui barrait maintenant mon côté droit. « Deux fois, il l’a enfoncé. Deux fois. J’ai perdu mon mec au profit d’une pétasse blonde aux longues jambes, mon boulot et mon appart. Je suis revenue à la vie, j’sais pas pourquoi. Alors t’arrête de te placer en putain de victime parce que moi, si je t’ai pas rappelé c’est parce que j’étais en train de mourir. » Je claque des doigts comme pour capter son attention. « Déjà t’as rien à foutre là! » Je me suis même rendue compte que je faisais les quatre cents pas. Puis dans un élan de colère sans doute, mon poing s’abat violemment à côté de sa tête. Mon corps est désormais tout près du sien, mon regard capte le sien. Et mon cerveau se déconnecte. Je lève la tête un instant avant de me coller sur la pointe des pieds et déposer mes lèvres sur les siennes. Mais pas à en douceur. Avec la hargne, la douleur que je ressentais de le voir avec elle. Lorsque mon souffle se fait court, je m’écarte pour prendre ma tête entre mes mains. « Dis-moi que tu l’aimes, Deen. Dis-le-moi et je disparais. Dis-le-moi, s’il te plait. » Ma voix se faisait suppliante de cette révélation tandis que mon regard demandait autre chose. Qu’il me dise le contraire.

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